Brèves DZ #44 : Déploiement français OTAN, Tigre MK3, futur char polonais, lutte anti-drone prison
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[OTAN]
Un premier contingent de 250 soldats a débarqué mardi en Roumanie, sur la base de Mihail-Kogalniceanu, à proximité de la frontière avec l’Ukraine. Les militaires appartiennent majoritairement à la 27e brigade d’infanterie de montagne. Sous le commandement des chasseurs alpins du 27e BCA on retrouve un escadron du 4e régiment de chasseurs, des artilleurs du 93e régiment d’artillerie de montagne, une compagnie du 126e régiment d’infanterie et une compagnie de lanciers belges. 250 autres soldats devraient suivre dans quelques jours.
Ce déploiement est rendu possible par la flotte de l’armée de l’Air et de l’Espace (avec un Hercules C130 et un A330 MRTT) mais aussi un Antonov 124, seul avion capable d'acheminer un grand nombre de blindés en une seule rotation. Sur place, les soldats français ont rejoint un détachement américain déployé il y a quelques jours. Les militaires agissent dans le cadre de l’OTAN, ils constituaient, depuis le début de l’année le bataillon Spearhaed (fer de lance) de la force à très haut niveau de réactivité de l'aliance (VJTF) dont la France a pris le commandement depuis le début de l’année.
En Estonie, outre un renfort provisoire de 200 militaires de l'armée de Terre, l’armée de l’Air et de l’Espace a annoncé l’arrivée dès la mi-mars de 4 Mirage 2000-5 et, depuis le 2 février, des patrouilles d’avions de chasse, basés en France, patrouillent au-dessus de l'espace aérien polonais.
Retrouvez notre article régulièrement actualisé sur le conflit ukrainien en suivant ce lien.
[Armée de Terre]
Les Français attendaient cette décision depuis plusieurs mois. Il y a quelques jours les Allemands ont bien confirmé leur intention de ne pas participer au programme de modernisation de l’hélicoptère Tigre. Malgré cette absence de poids, c’est finalement avec l’aviation légère espagnole que la France vient de notifier la commande auprès d’Airbus Helicopters pour cette nouvelle version du Tigre. Baptisé MK3, ce programme consiste à remettre le Tigre aux standards du jour grâce à une modernisation de l'électronique embarquée, de la navigation inertielle et un GPS compatible avec Galileo. L’hélicoptère bénéficiera aussi d’autoprotection modernisées ainsi que de nouveaux systèmes de guidage missile air-sol et de liaison avec des drones. Une des grandes nouveautés sera sa totale compatibilité avec les systèmes de commandement intégrés sur le champ de bataille, la fameuse bulle Scorpion qui permet à tous les éléments déployés sur le terrain d’être interconnectés.
L’absence des Allemands aura quand même, dans un premier temps, un certain impact, puisque seuls 42 des 67 Tigres en services passeront au standard MK3 et ce à partir de 2029. Pour permettre cette commande, la France participera à hauteur de 2,8 milliards d’euros, quant aux Espagnols, ils devraient débourser 1, 18 milliards pour la rénovation de leurs 18 Tigre.
[Pologne]
Quelques jours à peine avant le déclenchement de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, la Defense Security Cooperation Agency (agence américaine chargée des exportations de matériels militaires américains) a recommandé au Congrès de valider la commande par la Pologne de 250 chars de combat M1A2 SEPv3 Abrams. Les futures livraisons du blindé américain vont permettre aux Polonais d’équiper quatre bataillons d’un char modernisé (conduite de tir, blindage, électronique embarquée) et compatible avec les standards OTAN. Selon le Pentagone, le contrat porterait sur une somme de 6 milliards de dollars.
[Industrie]
Deux spécialistes français de la lutte antidrones : Cerbair et KEAS ont décroché, il y a quelques semaines, le marché dit de « Détection, caractérisation et neutralisation des drones » (DCND) des établissements pénitentiaires français. Certaines prisons déjà équipées de brouilleurs de communications illicites seront renforcées, d’autres, encore sans couverture bénéficieront d’un équipement complet. Leur technologie repose sur deux systèmes : une antenne de détection Hydra 200 et le brouilleur Medusa 100. Hydra détecte les signatures des drones et télécommandes dans un rayon de 2 km, Medusa quant à lui neutralise les drones malveillants. « Avec la baisse de leur coût d’achat et la facilité pour s’en procurer, l’usage des drones à des fins malveillantes constitue une menace plusieurs fois observée. S’adaptant à la technologie et à sa facilité, les projections manuelles de produits illicites se font de plus en plus par drone », explique Cerbère. Deux usages qui inquiètent l’administration, notamment de la captation illégale d’images et de la livraison de produits interdits aux détenus. Le directeur général de Cerbair, Lucas Le Bell et David Morio, président de KEAS, se sont félicités « d’avoir prouvé au marché que deux experts spécialisés dans la lutte anti-drone peuvent travailler main dans la main et apporter une réponse sur-mesure à une administration régalienne telle que le ministère de la Justice ».
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