La formation des pilotes de chasse de l’armée de l’Air et de l’Espace

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Le film « Top Gun » a marqué plus d’une génération, et nombreux sont ceux qui, aujourd’hui encore, rêvent d’être pilote de chasse. En France, l’armée de l’Air et de l’Espace en compte 900, dont une quinzaine de femmes. Leur sélection est rude, leur formation est longue et exigeante, mais au bout les attendent des missions variées de protection, de surveillance, d’appui ou encore d’assaut, dans le ciel français ou à l’étranger. Défense Zone vous explique comment devenir pilote de chasse.


La sélection des futurs pilotes de chasse

Afin de se voir confier un avion de chasse, le candidat au métier de pilote de chasse est soumis à de nombreux examens, avant et pendant sa formation.

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Les conditions d’accès

Le candidat doit être de nationalité française, être âgé de 17 ans minimum et 27 ans maximum, et doit au minimum posséder le baccalauréat. La sélection des candidats se fait sur dossier, complétée par des épreuves d’anglais et de sport, des tests psychotechniques, une visite médicale, une enquête de sécurité et un entretien de motivation.


Les premiers tests d’entrée

La sélection des pilotes de chasse se déroule sur quatre jours au sein de la base aérienne 705 de Tours. Elle est encadrée par le Centre de sélection spécifique Air (CSSA). Une série d’épreuve s’enchaîne dès le premier jour. Les tests psychotechniques sont composés d’un QCM en temps limité et permettent d’évaluer la perception du candidat (visualisation spatiale, vitesse de détection de certains éléments…) ainsi que sa faculté à résoudre des problèmes arithmétiques. Le test de connaissances aéronautiques interroge sa culture du monde de l’aviation civile et militaire, et le test d’aptitude militaire initiale jauge de manière générale son aptitude cognitive. Enfin, avec le test de contrôle palonnier, il commence à entrer dans le vif du sujet. A bord d’un petit cockpit, le candidat doit coordonner les forces exercées par ses jambes sur deux pédales afin de manœuvrer l’appareil le plus précisément possible. Cette épreuve de quinze minutes fournit déjà une indication sur la spécialité accessible (pilote, navigateur ou pilote à distance).

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Les tests psychomoteurs

Avec le système d’évaluation du candidat pilote (SEGPIL), le deuxième jour est lui aussi consacré à déterminer les aptitudes de coordination et de traitement de l’information du postulant. Ce test de vingt minutes est réalisé à bord d’un autre cockpit, mobile cette fois-ci, et se divise en quatre phases de difficulté croissante. Chaque phase est constituée de quatre (cinq pour la dernière) séries d’exercices de 52 secondes chacun. L’objectif est de cibler ou suivre un point sur l’écran de bord, grâce à un viseur commandé par palonnier ou par manche.

  • Phase 1 : la cabine est fixe et le candidat gère uniquement un palonnier.
  • Phase 2 : la cabine est mobile et il manie uniquement un manche.
  • Phase 3 : la cabine est mobile et il contrôle à la fois le palonnier et le manche pour viser deux points distincts.
  • Phase 4 : même procédure qu’en phase 3, mais le candidat doit effectuer un calcul mental tout au long de la manœuvre.

Cette épreuve qui demande concentration, endurance et répartition de l’attention est éliminatoire.


Les autres tests et l’entretien individuel

Les pilotes de chasses doivent avoir un bon niveau sportif. Lors du troisième jour de sélection, ils sont testés en endurance par l’épreuve du luc léger, une course progressive de 20m séquencée par paliers d’une minute, et en force musculaire par les tractions. Leur compétence en anglais écrit est testée grâce à un QCM de 150 questions, qu’ils doivent réaliser en moins d’une heure. Enfin, leur personnalité et leur motivation sont analysés par un questionnaire et un entretien individuel.

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Ce dernier se déroule en présence de deux personnels navigants et d’un officier du Centre d’études et de recherche psychologiques Air. Il est conseillé aux candidats d’avoir de bonnes connaissances sur l’armée de l’Air et de l’Espace, les aéronefs, les cursus, mais aussi d’avoir un projet défini (spécialité, escadron...) et des loisirs pour se démarquer. S’il réussit toutes les étapes de sélection, le candidat pourra alors entrer à l’Ecole de l’Air comme jeune élève-officier.


Les qualités du pilote de chasse

Sa formation étant longue de plusieurs années, le futur pilote de chasse doit être persévérant et avoir le goût de l’effort. Dans son métier technique et exigeant, où sa vie, celle de ses coéquipiers, ou celles de militaires au sol peuvent être menacées, il doit faire preuve de rigueur, de concentration, de résistance au stress et détenir un niveau élevé d’adaptabilité. Comme tout militaire, il doit aussi être sportif et discipliné.

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Le parcours de formation pour devenir pilote de chasse

L’entrée à l’Ecole de l’Air, la première étape du parcours de formation des pilotes de chasse, est très sélective. Seules 20% des candidatures sont retenues, ce qui représente une centaine de nouvelles recrues chaque année.


La formation militaire initiale des élèves officiers

Les élèves officiers de l’Ecole de l’Air, située à Salon-de-Provence, commence par leur formation militaire initiale (FMI) d’une durée de cinq semaines, puis une formation militaire générale de l’officier (FMGO) d’une durée de huit à dix semaines. Elles ont pour but de leur enseigner les rudiments de la vie militaire (combat, topographie, tir, marche au pas, histoire, saut en parachute…), une formation aéronautique théorique, et entretenir leur niveau en anglais et en sport.

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La formation spécialisée

La formation spécialisée a pour objectif d’instruire les futurs pilotes de chasse au vol. Elle se divise en plusieurs phases, pendant lesquels ils vont prendre les commandes de plusieurs avions de l'armée de l'Air et de l'Espace.

Les recrues débutent leur parcours au sein de l’escadron d’instruction de vol à voile. Cette formation de trois à six mois compte environ 50 heures de vol sur planeur, et se déroule à Salon-de-Provence, Saintes ou Romorantin-Pruniers. Les élèves y passent également leur TOEIC (Test of English for international communication), une qualification en anglais reconnue mondialement.

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Ils poursuivent à Salon-de-Provence par une instruction théorique du personnel navigant, au sein du Centre de formation aéronautique militaire initiale (CFAMI). Ils y obtiennent l’ATPL, (Airline transport pilot licence) après six à sept mois de formation.

La même base aérienne accueille ensuite leur formation initiale en vol d’une durée de trois mois. A bord d’un avion Cirrus SR-20 ou dans un simulateur de vol, ils effectuent environ 25 missions dont une vingtaine en vol, soit 40 heures de vol. Les futurs pilotes doivent compter deux vols solos au cours de ces missions.

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Leur formation se poursuit par un tronc commun sur la base aérienne de Cognac au sein de l’escadron d’instruction en vol. Pendant quatre mois, ils participent à 45 missions de vol sur des avions Grob 120, totalisant 50 heures de vol.

L’étape suivante permet d’identifier leur spécialisation entre l’aviation de chasse ou de transport.

Les pilotes choisissant la chasse retournent alors à Cognac afin de se former sur des avions Pilatus PC-21 et des simulateurs de vol. Ces derniers représentent environ 40% du temps de vol, soit 80 heures. La première partie de cette formation (phase Basic) dure six mois et instruit les futurs pilotes de chasse aux rudiments du pilotage : voltige, gestion des pannes, navigation, vol en formation, vol de nuit… La deuxième partie (phase Advanced), d’une durée de six mois également, se focalise sur les manœuvres d’interception, sur le tir (simuler une menace air-air ou sol-air, tirer un missile air-air, larguer une bombe air-sol…) et sur le traitement des données (utiliser la liaison de données, les cartes numériques, prendre une décision en temps réel…).

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Les avions Pilatus ont remplacé il y a quelques années seulement l’ensemble Epsilon et Alpha Jet sur lesquelles étaient précédemment formés les pilotes de chasse. Le PC-21, plus moderne et puissant, permet de travailler des missions particulières plus proches de la réalité à laquelle seront confrontés les pilotes.

Après presque trois ans de formation, les militaires obtiennent leur brevet de pilote de chasse.


La transformation opérationnelle

Cette dernière phase a lieu sur la base aérienne de Cazaux au sein de l’escadron de transition opérationnelle. Les pilotes effectuent 80 heures de vol sur des Alpha Jet nouvelle génération, dont beaucoup de vols en solo, où ils apprennent les bases du combat aérien. A l’issue de cette dernière formation, leur classement leur permet de choisir l’unité dans laquelle ils seront affectés : l’escadron de transformation Rafale 3/4 « Aquitaine » ou l’escadron de chasse 2/5 « Ile de France », dans lesquels ils évolueront respectivement sur Rafale ou sur Mirage.

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Les qualifications du pilote de chasse

A son arrivée en escadron de chasse, le jeune officier est un pilote en instruction militaire (PIM). Il passe ensuite, au fil des années, plusieurs qualifications :

  • Pilote opérationnel (PO) pour participer aux missions de l’escadron en opérations extérieures
  • Sous-chef de patrouille (SCP) pour conduire une patrouille de deux avions sur tous les théâtres d’opérations
  • Chef de patrouille (CP) pour conduire une patrouille de quatre avions

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Outre ces qualifications, le pilote de chasse pourra aussi atteindre des postes de commandement au sein de son unité, à l'image de Romain dont nous avions dressé le portrait, ou plus tard en état-major.



Combien gagne un pilote de chasse ?

La formation des pilotes de chasse est prise en charge par l’armée. De plus, ils sont rémunérés dès le premier jour de leur formation militaire et gagnent 1328€ net par mois en tant qu’élève officier. Une fois son brevet de parachutiste obtenu, l’aspirant touche 1761€ net par mois. Après six mois de grade d’aspirant et des services aériens complets, l’officier devient sous-lieutenant et gagne 2636€ net par mois.

Ces soldes ne prennent pas en compte les primes que peuvent recevoir les pilotes de chasses dans l’exercice de leurs missions.


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