La 27e BIM, la brigade de l’urgence spécialisée montagne

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La 27e BIM, la brigade de l’urgence spécialisée montagne

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Créées dès 1888 pour protéger la frontière des Alpes, les troupes de montagne sont aujourd’hui regroupées au sein de la 27e brigade d’infanterie de montagne, dont l’état-major est basé à Varces, dans l’Isère. Spécialistes des terrains difficiles et du grand froid, les soldats de montagne sont déployés sur de nombreux territoires, nationaux comme étrangers.



L’histoire de la 27e brigade d’infanterie de montagne

Contrairement à de nombreuses unités de l'armée de Terre, l'histoire des chasseurs alpins est assez récente. Mais en moins d'un siècle, elle a su se bâtir une solide réputation qui se confirmera au cours des nombreux engagements où elle sera déployée.

La création des troupes de montagne

En 1859, plusieurs républiques indépendantes et royaumes d’Italie s’unissent pour former un seul et même Etat. Le pays forme des soldats spécialisés dans le combat en montagne, et de l’autre côté des Alpes, la France doit pouvoir se défendre en cas d’invasion par cette frontière. C’est ainsi que naissent le 24 décembre 1888 douze bataillons alpins de chasseurs à pied (BACP), qui seront renommés en bataillons de chasseurs alpins (BCA) en 1916. Chacun d’eux est composé de six compagnies, fortes de 154 hommes chacune ; la France dispose ainsi d’un peu plus de 5 540 soldats de troupes de montagne. Le premier objectif de ces militaires est de s’acclimater au milieu montagnard et de s’affranchir de ses contraintes. En 1892, un premier poste est construit en altitude. En 1895, les troupes de montagne développent le déplacement en ski, plus efficace que celui en raquettes. Ainsi, en 1904, la première école de ski militaire est créée à Briançon.

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Les soldats de montagne pendant les deux guerres mondiales

Lors du premier conflit mondial, la France et l’Italie sont alliées. Les combats n’ont pas lieu dans les Alpes mais à la frontière allemande dans les Vosges. Les troupes de montagne se distinguent particulièrement par leur ardeur au combat et leur ténacité et sont surnommées les « Diables bleus » par leurs adversaires. Ils payent cependant un lourd tribut, notamment lors des batailles de l’Hartmannswillerkopf, du Linge et de l’Hilsenfirst.

Dans les années 1930, les sections d’éclaireurs skieurs sont créées et rassemblant des soldats d’élite manifestant une grande résistance physique. En 1932, l’Ecole de Haute Montagne (EHM) s’installe à Chamonix et a pour vocation de former les cadres de montagne.

Chasseurs alpins, troupe de montagne, EMHM, Chamonix

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, leur renommée de troupes d’élite s’accentue grâce à leur intervention dans les Alpes mais aussi le long de la ligne Maginot et en Norvège, où ils sont envoyés afin d’entraver la « route du fer » et ainsi la production allemande. En 1942, refusant la défaite de la France, les chasseurs alpins entrent dans la Résistance afin d’encadrer et de former les volontaires. Certains cadres rejoignent les Forces françaises libres, d’autres les Forces françaises combattantes, ou encore l’Armée secrète, l’Organisation de résistance de l’armée ou les Francs-tireurs et partisans français. Leur résistance physique, leur patriotisme et leur efficacité donnent aux maquis alpins une notoriété reconnue de tous. Toutefois ils subissent de lourdes pertes en 1945 lors de leurs offensives répétées dans les Alpes pour reprendre le terrain. La crête ne sera reprise qu’après le retrait volontaire des troupes adverses. A la Libération, la 27e division d’infanterie alpine (27e DIA) regroupe de nouveau les troupes de montagne.


Les unités alpines après la Seconde Guerre mondiale

Après 1945, les chasseurs alpins s’installent en Autriche afin de contrer la menace soviétique. Puis ils sont envoyés en Algérie, notamment en Kabylie, pour des missions de pacification.

En 1976, la 27e division alpine est créée. Son insigne, une gentiane sur fond de montagnes enneigées et de ciel bleu, le tout dans un losange cerné de doré, est aujourd’hui encore le symbole des troupes de montagne. Cette année-là est aussi marquée par la création du Groupe militaire de haute montagne (GMHM) et de l’Ecole militaire de haute montagne (EMHM). En 1983 la 27e DA, forte de 10 000 soldats, intègre la force d’action rapide. Ses missions de défense des sites nucléaires sur le plateau d’Albion et de combat en montagnes s’élargissent, et ses unités sont aussi déployées au Liban et en ex-Yougoslavie.

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Les troupes de montagnes prennent l’appellation de 27e division d’infanterie de montagne (27e DIM) en 1994, puis changent définitivement de nom en 1999 pour devenir l’actuelle 27e brigade d’infanterie de montagne (27e BIM). Cette dernière est rattachée à la 1e division en 2016.



Les missions de la 27e brigade d’infanterie de montagne

La mission de la 27e BIM s’articule autour de trois axes majeurs : la prévention, la protection et la projection.

La spécialité de la brigade est sa capacité à évoluer sur des milieux difficiles et dans des conditions climatiques extrêmes. Experte de la montagne et du grand froid, elle peut se déplacer dans ce type de relief escarpé, franchir les obstacles naturels qui s’opposent à elle, tout en conservant sa faculté à commander et à combattre.

Les soldats de la 27e brigade d’infanterie de montagne ont été déployés sur de nombreux théâtres d’opérations extérieures : Liban, Tchad, République Centrafricaine, Djibouti, Côte d’Ivoire, Sénégal, Kosovo, Macédoine, Bosnie-Herzégovine, Afghanistan. Plus récemment, ils ont également participé à l’opération Barkhane dans la bande sahélo-saharienne.


Ils sont également présents sur le territoire national pour des misions de protection de la population (opération Sentinelle…), d’assistance (tempête de 1999, inondations, opération Résilience pendant la crise du covid…), et de sécurité (sécurisation du 60ème anniversaire du débarquement, sécurisation du G8…)



Composition de la 27e brigade d’infanterie de montagne

Les 6 500 militaires des troupes de montagne réunis au sein de la 27e BIM sont répartis en plusieurs régiments et bataillons :

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  • Le 7e BCA : le 7e bataillon de chasseurs alpins est composé d’un millier de soldats répartis en six compagnies d’active (combat, éclairage et appui, commandement et logistique) et une compagnie de réserve. Il est implanté au quartier de Reyniès à Varces.
  • Le 13e BCA : le 13e bataillon de chasseurs alpins est composé de 1 200 soldats répartis en sept compagnies d’active (combat d’infanterie motorisée, éclairage et appui, commandement et logistique) et une compagnie de réserve. Il est implanté au quartier Roc Noir près de Chambéry.
  • Le 27e BCA : le 27e bataillon de chasseurs alpins est composé de 1 100 soldats répartis en six compagnies d’active (combat, éclairage et appui, commandement et logistique) et une compagnie de réserve. Il est implanté à Annecy.

  • Le 4e RCH : le 4e régiment de chasseurs est composé de 800 soldats répartis en six escadrons d’active (combat blindé, reconnaissance et intervention anti-char, commandement et logistique) et un escadron de réserve. Il est implanté à Gap.
  • Le 93e RAM : le 93e régiment d’artillerie de montagne est composé de 840 soldats répartis en six batteries d’active (acquisition et surveillance, tir sol-sol, tir sol-air, commandement et logistique) et une batterie de réserve. Il est implanté au quartier de Reyniès à Varces.
  • Le 2e REG : le 2e régiment étranger de génie est composé de 920 soldats répartis en sept compagnies d’active (génie de combat, appui, commandement et logistique, administration et soutien) et une compagnie de réserve. Il est implanté à Saint-Christol.
  • Le GCM : le groupement commandos montagne est composé de 200 soldats répartis en sections dans chacune des unités listées ci-dessus (observateurs montagne, reconnaissance et appui, renseignement et intervention offensive). Découvrez notre article sur les GCM pour des informations plus détaillées.
  • La 27e CCTM : la 27e compagnie de commandement et de transmissions de montagne est implantée à Varces.
  • Le CFIM : le Centre de formation initiale des militaires du rang de la 27e BIM dans lequel est dispensée la formation des jeunes recrues. Il est composé de 36 personnes et d’un encadrement « tournant », et est implanté à Gap.


Le matériel de la 27e BIM

Pour assurer ses missions dans des milieux extrêmes, la 27e brigade d’infanterie de montagne possède de nombreux types de véhicules :

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  • Le VHM : le véhicule haute mobilité (ou véhicule articulé chenillé) est un véhicule blindé constitué de deux modules pouvant gravir une pente de 40° (pente de 83%) sur sol dur. Il est armé d’une mitrailleuse de 7,62mm ou de 12,7mm.
  • La motoneige : rapide, endurante et performante, la motoneige est un outil précieux lors des opérations sur terrain très enneigé, idéale dans de nombreux types de missions (reconnaissance, ravitaillement, tractage d’un groupe en ski, logistique…)
  • Le VAB : le véhicule de l’avant blindé est le char le plus répandu dans l’armée pour le transport de troupes. Polyvalent et mobile, le VAB a une autonomie de 1 200km et peut atteindre les 90km/h. Il est armé lui aussi d’une mitrailleuse de 12,7mm ou de 7,62mm et peut être équipé d’un canon-mitrailleur de 20mm.
  • L’ERC-90 Sagaie : l’engin roues canon « Sagaie » est un véhicule blindé léger, doté de six roues motrices et d’une autonomie de 750km. Il est armé d’un canon de 90mm et de deux mitrailleuses de 7,62mm.
  • L’AMX10-RC : ce véhicule des Ateliers de construction d’Issy-les-Moulineaux (AMX) à roues et canon (-RC) est armé d’un canon de 105mm capable d’utiliser diverses munitions (obus à charge creuse, obus explosif à fragmentation, obus fumigène, obus flèche…) et est aussi doté de deux mitrailleuses de 7,62mm.
  • Le CAESAR : le CAmion Equipé d’un Système d’ARtillerie transporte un canon de 155mm capable de tirer divers obus (explosif, fumigène, éclairant, anti-char, de semonce…) à une portée de 40km et à une cadence de six coups par minute. D’une autonomie de 600km, le CAESAR peut franchir des gués d’1m20, des pentes à 40% (pente à 22°) et des dévers à 20% (pente entre 11 et 12°)
  • Le Griffon : ce véhicule blindé multi-rôles a pour vocation de remplacer l’ensemble des VAB de l’armée de Terre. Plus performant et protecteur, doté de six roues motrices, il est aussi armé d’une mitrailleuse de 12,7mm ou 7,62mm, ou d’un lance-grenades automatique de 40mm. Le 13e bataillon de chasseurs alpins a été la première unité de l’armée de Terre à être formée sur ce véhicule.
  • Le Sportsman Touring 1000 XP : ce nouveau quad chenillé reçu fin 2020 allie polyvalence et agilité. Il pourra en effet basculer du « tout chenilles » au « tout roues » voire un intermédiaire entre les deux, afin de s’adapter au type de terrain. Il pourra aussi transporter jusqu’à 110kg d’équipements (skis, armements…)

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Le programme « Combattant 2020 » dote les soldats de treillis et casques au standard F3. Ceux de la 27e BIM ont perçu en plus un équipement spécial « intempéries », adapté au climat extrême qu’affrontent les troupes de montagne.

Concernant l’armement, ils sont munis de fusils d’assaut, fusils de précision (PGM, FRF2 et HK417) et fusils mitrailleurs.

 

 

Comment devenir chasseur alpin à la 27e BIM

La formation des soldats de montagne

Le jeune engagé commence par une formation de trois mois au CFIM, le Centre de formation initiale des militaires du rang de la 27e BIM, situé à Gap. A l’issue de cette formation générale, ils poursuivent par une formation d’adaptation montagne qui leur permet d’acquérir des compétences propres au milieu montagnard. Celle-ci est divisée en deux parties, l’une en hiver et l’autre en été, de trois semaines chacune. Enfin, une formation de spécialité, qui dure entre deux et huit semaines au sein de leur unité, délivre aux militaires une instruction spécifique propre au métier choisi.

Après sept mois de service, les soldats de montagne peuvent être déployés pour des missions sur le territoire national ; après un an, ils peuvent être projetés en opération extérieure.

L’ensemble des chasseurs alpins doit passer le brevet d’alpinisme militaire (BAM) et le brevet d’alpinisme et de ski militaire (BASM). Ces diplômes attestent de leur capacité à évoluer en autonomie et à combattre en milieu montagnard.

 

Les sous-officiers et officiers sont formés à l’Ecole militaire de haute montagne, à Chamonix. Pour tout savoir sur l’EMHM, découvrez ce livre disponible sur notre boutique, ou ce podcast dans lequel nous nous sommes entretenus avec le chef de Corps de l’EMHM.


Combien gagne un chasseur alpin ?

Comme tout militaire, la solde (salaire) d’un chasseur alpin dépend de son grade mais aussi de son ancienneté et de sa situation familiale.

A titre indicatif, un soldat gagne 1 555€ par mois, un sergent (échelle de solde 4, échelon 3) gagne 1 668€ par mois et un lieutenant (échelon 1) gagne 1 991€ par mois.

En 2019, la ministre des Armées Florence Parly a annoncé l’instauration d’une prime de technicité de haute montagne, d’un montant de 115€ pour un chef d’équipe de haute montagne et de 350€ pour un guide de haute montagne.

 

Pour en savoir plus sur les soldats de montagne et leur maison mère : l'EMHM, nous vous conseillons la lecture du livre "À l'école des soldats de montagne" de Fred Marie

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