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Exercice Cormoran 21 : l'amphibie haute intensité

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Du 27 septembre au 15 octobre, le golfe du Lion était le théâtre d’un exercice interarmées majeur : Cormoran 21.

Pour la première fois, un groupe naval aéromobile (GNAM) était déployé en Méditerranée sous le commandement d’un état-major mixte (armée de Terre et Marine nationale) avec 5 bâtiments à la mer dont porte-hélicoptères amphibies, 24 hélicoptères et un détachement du groupe d’aide à l’engagement amphibie.

 

Les opérations amphibies militaires

Les opérations amphibies ne sont pas l’apanage des armées modernes. Elles existent depuis des siècles du fait notamment de la présence de nombreuses civilisations et grandes cités sur les littorales. 

Aujourd’hui la mer reste un enjeu géopolitique majeur, en Méditerranée avec, entre autres, le flux migratoire, en mer de chine, théâtre d’affrontement indirect entre les pays occidentaux et leurs alliés et l’empire du Milieu ou en mer du Nord où les bâtiments russes viennent régulièrement se confronter à ceux des pays frontaliers, membres de l’OTAN pour certains.

La France grâce à ses départements et territoires d’outre-mer est la deuxième zone économique exclusive (ZEE) au monde derrière les États-Unis. Cette position lui impose de disposer en permanence d’une force à la mer et d’une capacité amphibie conséquente pour être en mesure d’intervenir dans les meilleurs délais sur n’importe quel endroit du globe, ce fût le cas lors de l’opération Harmattan avec le déploiement des navires et hélicoptères français en Libye.

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Mais les opérations amphibies sont complexes. Il faut se déplacer en toute sécurité, approcher des côtes sans être détecté par l’ennemi et débarquer grâce à des moyens maritime et/ou aéromobile, pour des actions éclairs ou pour un durer sur le terrain.

Chaque année, de nombreux exercices sont organisés pour maîtriser ce type d’actions. Aujourd’hui, l’armée française est reconnue comme une des nations leaders dans les opérations amphibies elle participe régulièrement à des échanges avec les forces amphibies étrangères notamment américaine lors des exercices Bold Alligator ou avec les italiens dont nous avons parlés dans un précédent article

 

Exercice amphibie unique

Cormoran 21 était un exercice unique pour plusieurs raisons : C’est la première fois que deux porte-hélicoptères amphibies (PHA), le Tonnerre et le Mistral, étaient déployés en même temps sur un même exercice. Première aussi quant au volume des aéronefs embarqués (24), première enfin sur la mise en place d’un système de commandement unique, puisqu’armé conjointement par la Marine nationale et l'armée de Terre au sein d’une même cellule.

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Exercice interarmées de haute intensité

C’est désormais un des termes les plus couramment utilisés par les armées. Sous la direction du chef d’état-major des armées, le général Thierry Burkhard, les militaires français se préparent au combat de haute intensité. Si le concept n’est pas nouveau, il est aujourd’hui dans tous les esprits et dans tous les thèmes d’exercice, Cormoran 21 n’y échappe pas. 

Cette année, le but de cette opération amphibie est d’entraîner les unités à des actions de haute intensité depuis la mer vers la terre, dans la profondeur et dans un contexte d’insécurité global. Les opérations seront conduites de nuit pour permettre aux hélicoptères une approche rapide et discrète en vue de détruire des positions ennemies, de renseigner depuis les airs ou grâce à l’appui d’un détachement du groupe d’aide à l’engagement amphibie (GAEA) du 21e régiment d’infanterie de marine (Fréjus). 

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Parallèlement les bâtiments qui composent le Task Group 471.01 doivent assurer la sécurité des deux PHA pour leur permettre le décollage et l’appontage des hélicoptères et la conduite des opérations à bord. 

 

Les forces déployées de la Marine nationale et l'armée de Terre pour Cormoran 21

Sur les deux PHA 24 hélicoptères de la 4e brigade d’aérocombat (4e BAC) étaient embarqués. On y retrouve les trois grandes unités les 1er 2e et 5e régiment d’hélicoptères de combat (Phalsbourg, Étain et Pau) armés de Gazelle, PUMA, NH 90 Caïman et Tigre. L’état-major de la 4e BAC et le GAEA viennent compléter le dispositif « Terre ». Côté marine, outre le Tonnerre et le Mistral trois autres bâtiments étaient chargés d’escorter les PHA : la frégate de défense antiaérienne (FDA) Forbin, la frégate multimissions (FREMM) Provence ainsi que le ravitailleur Marne. Outre la défense rapprochée du Task Group contre l’intrusion de navires de surface ou de sous-marins, les bâtiments étaient en mesure de fournir des appuis feux vers la terre. Au total Cormoran 21 a monopolisé près de 1 500 militaires. 

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Cormoran 21, un exercice multi-objectifs

Pour cet exercice sans précédent, les « joueurs » s’étaient fixé deux objectifs principaux : travailler la doctrine d’emploi du groupe naval aéromobile et entraîner l’état-major du GNAM à planifier et commander des raids depuis la mer vers la terre dans un environnement durci. C’était aussi, pour l’ensemble des participants, l’occasion de réviser leurs gammes que ce soit pour la gestion des ponts d’envol avec autant d’aéronefs, le maintient en condition des matériels et le soutien logistique et la conduite d’opération dans un environnement contraint, donc nuit et avec peu ou pas de communication radio.

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Une opération amphibie de plus de trois semaines

Après l’embarquement des différents modules, le groupe naval aéromobile a navigué le long des côtes françaises de Méditerranée en fonction de l’avancée des missions et des conditions météorologiques (particulièrement défavorables pendant plusieurs jours). 

Après de premiers entraînements de combat individuels, le GNAM a mené trois raids. Le premier dans les régions de Montpellier et Béziers avait pour but de déposer le GAEA au plus près des positions ennemies et de fournir du renseignement sur leurs positions à partir des hélicoptères. Quelques jours plus tard, un deuxième raid de 16 machines consistait à détruire les positions repérées et de récupérer les marsouins de Fréjus. La dernière action, sur les côtes corses cette fois-ci, déployait plus de 20 machines avec des phases de combat de haute intensité et plusieurs séquences de tir d’entraînement réelles. 

 

Cormoran 2021, première étape pour la Marine nationale et l'armée de Terre

Cormoran 21 dresse les contours des prochains exercices interarmées. Désormais il ne sera pas rare de voir de plus en plus de manoeuvres menées conjointement par deux, voir trois armées dans un contexte de haute intensité. Elles seront en quelque sorte le Warm up de l’exercice Orion, une manoeuvre divisionnaire programmée pour 2023 et qui devrait déployer sur le terrain plus de 10 000 hommes dont de nombreux soldats étrangers.

 

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