Défilé 14 juillet, Frégate Latouche-Tréville, soldat armée Lettonie

Brèves DZ #62 : Défilé 14 juillet, nouvelle SEDAC, Frégate anti-sous-marine, nouveau porte-avions chinois, retour service national Lettonie

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[14 juillet]

Cette année, le thème du défilé parisien sera : « partager la flamme ». Dans sa présentation des cérémonies, le ministère des Armées précise qu'il souhaite, avec ce thème, renforcer le lien armées-nation, l’esprit de résilience, l’héritage mémoriel, mais aussi l’excellence avec la présence de sportifs des armées médaillés des jeux olympiques et paralympiques de Pékin et Tokyo et des Invictus games. L’invasion de la Russie en Ukraine s’invite aussi indirectement sur les Champs-Élysées avec huit nations d’Europe de l’Est invitées (Bulgarie, Estonie, Hongrie, Lituanie, Pologne, Tchéquie, Roumanie et Slovaquie) ainsi que les premières troupes de la mission Aigle en Roumanie, revenues en France il y a seulement quelques jours. 

Ce jour de commémoration national sera aussi l’occasion de fêter plusieurs anniversaires : les 400 ans des troupes de marine (dont de nombreux régiments basés outre-mer seront sur les rangs), les 80 ans de l’arme des transmissions, mais aussi du mythique régiment de chasse 2/30 Normandie-Niemen et des fusiliers commandos. Le bagad de Lann-Bihoué fêtera ses 70 ans en ouvrant le défilé par une animation musicale et, toujours du côté de la Marine nationale, cette année sera l’occasion de fêter les 50 ans de la mise en service opérationnel du Redoutable, le premier SNLE français et de la première préparation militaire Marine. Le commandement des opérations spéciales quant à lui fêtera les 30 ans de sa création. 

Le défilé sera aussi une première pour certains et une dernière pour d’autres. Première pour le Jaguar, le nouveau véhicule déstiné aux régiments de cavalerie légère du programme Griffon. La première unité opérationnelle à en bénéficier sera le 1er régiment étranger de cavalerie. Première aussi pour le drone Reaper. Le plus gros aéronef sans pilote des armées avait déjà été utilisé sur de précédents défilés pour la surveillance de l’espace aérien, cette fois-ci il volera en clôture de la première partie du défilé aérien. Dernière enfin pour l’hélicoptère Alouette 3 de la Marine nationale et pour le Mirage 2000-C dont nous avions parlé dans les brèves il y a quelques semaines. 

Au total, ce défilé comptera plus de 6 000 participants dont 5 000 à pied, 66 avions dont un drone, 25 hélicoptères, 181 véhicules, engins et motos, et 200 chevaux. 

L’après-midi, les participants se répartiront dans plusieurs arrondissements parisiens à la rencontre des Franciliens et touristes de passage. Vous pourrez retrouver l’armée de Terre place de la Nation, l’armée de l’Air et de l’Espace au parc André Citroën, la Marine nationale à l’Hôtel de Ville et la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris à la mairie du 19° arrondissement. De plus de nombreux stands et matériels seront mis en place sur l’esplanade et dans le cœur des Invalides. 

Toujours aux Invalides, le centre de transfusion sanguine des armées (CTSA) organise une journée exceptionnelle de don du sang de 10h00 à 17h30. Les personnes intéressées peuvent déjà s’inscrire sur http://ctsa.reservio.com

 

[Politique]

La semaine dernière nous vous parlions de la composition de la nouvelle Commission de la Défense et des forces armées de l’Assemblée nationale. Après la recomposition du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne, quelques changements ont été annoncés. L’ancienne ministre déléguée auprès des anciens combattants et vice-présidente de cette commission aura finalement fait un bref passage puisqu’elle vient d’être nommée ministre déléguée en charge des personnes handicapées. C’est Patricia Miralles, députée de la 1re circonscription de l’Hérault depuis 2017 qui reprend le poste de secrétaire d’État auprès des anciens combattants. Ancienne membre de la précédente commission de Défense, Patricia Miralles est une habituée des sujets de Défense pour avoir co-écrit, avec Jean-Louis Thiériot (un des nouveaux vice-présidents de la commission) un rapport sur la haute intensité et rédigé un rapport sur le projet de loi portant sur la reconnaissance de la Nation envers les harkis et les autres personnes rapatriées d’Algérie. En revanche l’élue héraultaise ne sera pas chargée du service national universel qui tombe sous la coupe du ministère de la Jeunesse et des Sports et de la nouvelle secrétaire d’État, chargée de la Jeunesse, auprès des ministres des Armées et de l’Éducation nationale : Sarah el-Haïry.

 

[Marine nationale]

Vendredi 1er juillet, la Frégate anti-sous-marine (FASM) Latouche-Tréville a été retirée officiellement du service actif après avoir servi pendant 32 ans au sein de la Marine nationale. Entrée en service en 1990, cette frégate, basée à Brest, est la dernière d’une série de sept navires de type F70. Le bâtiment, spécialisé dans la traque anti-sous-marine, avait notamment pour mission la protection de la Force océanique stratégique et du groupe aéronaval constitué autour du porte-avions. Son ultime mission, de mars à juin 2022, l’a portée en Atlantique nord sous commandement opérationnel de l’OTAN. En franchissant pour la dernière fois le goulet de la rade de Brest, les 144 marins de l’équipage ont croisé la Frégate multimissions (FREMM) Aquitaine mais aussi un hélicoptère Caïman et un avion de patrouille maritime Atlantique 2. La force d’action navale est désormais équipée à 100 % de ces nouvelles FREMM. Le couple FREMM/Caïman a pris la relève du duo FASM/Lynx. Les nouvelles frégates multimissions sont désormais le standard des navires de premier rang de la royale. À terme, la Marine disposera de 15 frégates de ce type : 8 FREMM (dont deux à capacité de défense aérienne renforcée), 2 frégates de défense aérienne (FDA) et 5 futures frégates de défense et d’intervention (FDI).

En 32 ans de service, la frégate Latouche-Tréville a parcouru près de 920 000 nautiques soit l’équivalent de 42 tours du monde.

 

[Chine]

Les grandes unités navales internationales ne s’en cachent pas, les premières places se jouent entre celles capables de posséder leur propre porte-avions et un groupe aéronaval. En France, le nouveau ministre des Armées a d'ailleurs déclaré il y a quelques jours que le projet d’un deuxième bâtiment pour la Marine nationale serait « un des gros morceaux de la prochaine loi de programmation militaire » (post 2025). Britanniques, indiens, japonais et sud-coréens, tous aimeraient développer leur capacité stratégique en mer, mais le coût et les délais de fabrication restent de puissants freins. Du côté chinois en revanche, rien ne semble arrêter l’empire du Milieu. Après la construction de deux bâtiments basés sur les plans du navire russe amiral Kuznetsov, Pékin a annoncé, il y a quelques semaines le lancement du fleuron de sa marine nationale (PLAN) le type-003 baptisé Fujian du nom d’une de ses provinces. Les ambitions chinoises sont clairement à la hausse, seulement douze ans après le lancement de son premier navire. Entièrement bâti sur des chantiers nationaux, le Fujian devrait afficher un tonnage entre 80 et 100 000 tonnes pour une longueur de 320 mètres, ce qui le classe de facto aujourd’hui comme le plus gros porte-avions non américain. L’US Navy garde encore la plus haute marche du podium avec le dernier-né des supers porte-avions : l’USS Gérald Ford et ses 333 mètres de longueur. Mais aujourd'hui la technologie chinoise semble de plus en plus évoluée et efficace en matière de construction navale et l’éventualité d’un futur bâtiment à propulsion nucléaire (celui-ci est encore en propulsion conventionnelle) est plus que probable. Mais le plus gros changement vient des systèmes de lancements du navire. Si ses deux prédécesseurs étaient de type STOBAR (Short Take-Off But Arrested Recovery), le Fujian est lui un type CATOBAR (Catapult Assisted Take-Off But Arrested Recovery) ce qui permet de projeter des aéronefs avec plus de carburants et de munitions. Actuellement seuls les États-Unis et la France disposaient de porte-avions de ce type. Autre avancée technologique significative, les catapultes et les brins d’arrêts sont électromagnétique, une technologie utilisée uniquement, mais avec difficulté pour le moment, sur l’USS Gerald Ford, mais qui semble être l’avenir des catapultes à vapeurs (la France opterait pour ce système sur le futur PANG). Même s’il reste encore de nombreuses inconnues concernant les capacités du Fujian, son inauguration marque la volonté croissante de la chine de maîtriser son espace maritime…et au-delà, alors que les tensions restent très vives entre Washington et Pékin autour du statut de Taiwan que la chine considère comme son territoire historique. Avec l’arrivée d’un troisième bâtiment, la PLAN aurait désormais les moyens d’assurer une permanence à la mer pour « de la dissuasion en temps de paix, mais aussi la capacité de mener des opérations de haute intensité en temps de guerre » comme l’a souligné récemment Collin Koh, spécialiste de l’armée chinoise à l’Université de technologie de Nanyang, à Singapour.

 

[Lettonie]

Mardi 5 juillet, le ministre de la Défense letton a annoncé le retour prochain du service national. Le pays balte, voisin de la Russie et de la Biélorussie, a abandonné le système de conscription en 2007 au moment de son adhésion à l’OTAN. Membre de l’Union européenne, la Lettonie dispose d’une armée de 7 500 soldats pour une population de 2 millions d’habitants environ. Parmi les effectifs militaires, plusieurs centaines appartiennent à la Garde nationale et rejoignent les rangs des unités d’infanterie le week-end principalement.

De son côté l‘OTAN a déployé 1 500 soldats de 8 nations sous commandement canadien dans le cadre des missions de présence avancées. Malgré cet appui, Artis Pabrik le ministre de la Défense letton a affirmé que : « Le système militaire actuel de la Lettonie a atteint ses limites. En même temps, nous n’avons aucune raison de penser que la Russie va changer de comportement. Nous vivons dans un pays libre et démocratique voisin d’un pays qui n’a pas abandonné ses traditions impériales. Si nous ne voulons pas que notre liberté nous soit enlevée, chaque citoyen doit faire quelque chose pour défendre ses droits. »

Le retour du service national devrait reprendre dès 2023 avec, dans un premier temps, l’arrivée de jeunes garçons entre 18 et 27 ans, sur acte de volontariat uniquement. Il montera progressivement en puissance pour devenir obligatoire d’ici 2028. Il sera aussi ouvert aux jeunes femmes, pour les volontaires uniquement.

 

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