Brèves DZ #61 : Décès GIGN, commission de Défense, Takuba, MINUSMA, munition rôdeuse, aérospatiale, lutte anti-sous-marine, MCO PHA, journée des blessés, prix photo / audiovisuel armée de Terre

Brèves DZ #61 : Décès GIGN, commission de Défense, Takuba, MINUSMA, munition rôdeuse, aérospatiale, lutte anti-sous-marine, MCO PHA, journée des blessés, prix photo / audiovisuel armée de Terre

de lecture - mots

Chaque semaine, nous vous proposons un rapide debriefing de l'actualité nationale et internationale des derniers jours en matière de Défense et de Sécurité. Vous pouvez recevoir cet article directement par mail dans notre newsletter gratuite du lundi matin : inscrivez-vous en cliquant ici.

 

 

[In memoriam]

Nous venons d’apprendre le décès du capitaine Jérôme Favier, chef de la section 3 d’intervention du GIGN. Le 1er juillet en début de matinée, alors qu'il effectuait un stage de paramoteur avec le club de Goussainville en Eure-et-Loir, son appareil s’est écrasé dans un champ peu après son décollage à une quinzaine de kilomètres de Dreux.

Après avoir suivi la formation à l'école des officiers de la gendarmerie nationale de Melun, le lieutenant Favier sert deux ans en gendarmerie mobile avant de réussir les tests d'entrée au GIGN à l'automne 2018 et d'être breveté GIGN en décembre 2019. Jérôme Favier est promu capitaine en août 2020. Ce brillant officier était le fils de Denis Favier qui a commandé le GIGN à deux reprises (1992-1997 et 2007-2011), avant d'être nommé directeur de la Gendarmerie de 2013 à 2016.

Chuteur opérationnel, brevet GIGN numéro 1311, le capitaine Favier était marié et père de famille.

Toute l’équipe de Défense Zone tient à présenter ses plus sincères condoléances à sa famille et tous ses proches.

 

[Politique]

Après chaque élection législative viennent les très attendues nominations des présidents des huit commissions permanentes de l’Assemblée nationale. Parmi elles, celle de la défense nationale et des forces armées est une des plus prisée et stratégique, encore plus cette année en pleine guerre d’Ukraine et de la transformation des armées pour se préparer aux conflits de hautes intensités. Après une désignation par son groupe parlementaire et un vote global, c’est le député Renaissance de la 10e circonscription du Rhône Thomas Gassilloud qui a été élu. Ce député de 41 ans, patron d’une entreprise spécialisée des les télécoms était déjà membre de la précédente commission et fût notamment rapporteur du budget de l’armée de Terre. Sa connaissance des forces armées ne vient d’ailleurs pas seulement de l’Assemblée nationale, car il fut, pendant cinq ans, réserviste au sein du 7e bataillon de chasseurs alpins de Varces avec lequel il effectuera une OPEX en République de Côte d’Ivoire en 2007 dans le cadre de l’opération Licorne. Parmi les quatre vice-présidents de la commission siège désormais l’ancienne ministre des Anciens Combattants Geneviève Darrieussecq. 

 

[Mali]

Le 30 juin, le ministère des Armées a annoncé officiellement la fin de l’opération Takuba au Mali. Lancée le 27 mars 2020, la TF TAKUBA a réuni jusqu'à 10 nations contributrices (Belgique, République tchèque, Danemark, Estonie, France, Hongrie, Italie, Pays-Bas, Portugal, Suède) pour atteindre une pleine capacité opérationnelle le 2 avril 2021 sous commandement suédois. Avec ses deux Task Groups, sa force d'intervention rapide motorisée et héliportée et son unité de protection, les 800 hommes de Takuba ont formé quatre unités légères de reconnaissance et d’intervention (ULRI) des forces armées malienne (FAMa) et mené 75 opérations contre les groupes armés terroristes donc 85% au profit des FAMa. Dans un communiqué le ministère s’est félicité des résultats de cette opération multinationale malgré sa fin précoce « Barkhane et la TF TAKUBA témoignent de ce dont les Européens sont capables d’accomplir ensemble dans des environnements sécuritaires complexes. Ainsi, les leçons tirées de cette expérience opérationnelle et « l’esprit TAKUBA » perdureront hors du Mali. En résumé, la TF TAKUBA est un succès stratégique et tactique. C'est un succès stratégique, car plus de 10 pays européens, conscients des conséquences de la détérioration de la situation sécuritaire au Sahel pour la sécurité de l'Europe, ont décidé de s'engager conjointement dans une lutte commune contre les GAT. C'est également un succès tactique, car la TF TAKUBA a permis la formation d'unités maliennes adaptées au combat contre les terroristes, évitant ainsi la territorialisation des GAT, en particulier de l’État islamique au Grand Sahara (EIGS), dans la zone des trois frontières. »

 

[Mali]

Le conseil de sécurité de l’ONU vient de prolonger le mercredi 29 juin le mandat de la mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA) pour une année supplémentaire. Adopté par 13 voix sur 15 (la Russie et la Chine se sont abstenues) le mandat des casques bleus devrait durer jusqu’au 30 juin 2023, mais sans le soutien aérien français. Après la décision de la junte au pouvoir de ne pas prolonger les accords de Défense entre la France et le Mali, Bamako a précisé que l’appui des avions français basés au Tchad et au Niger était aujourd'hui une ligne rouge à ne pas franchir pour la prolongation de la mission de l’ONU. Si le document confirme le maintien des 13 289 militaires et 1 920 policiers de la force internationale, l’absence d’appui aérien pour les prochaines missions pourrait changer la donne et pousser certains pays européens à quitter le pays. Dans son préambule une courte mention fait état des inquiétudes de la présence de la société privée russe Wagner sur le territoire et de possibles exactions de ses hommes, rapidement démentie par Bamako qui n’admet qu’une présence limitée d’instructeur en vertu d’un ancien accord bilatéral avec Moscou. Un rapport devra être remis en janvier prochain par le Secrétaire général de l’ONU pour éventuellement réviser le format de la Minusma et étudier l’évolution de ses relations avec la junte militaire au pouvoir.

 

[Armement]

Il y a quelques semaines, à l’occasion de la Spécial Opérations Forces Industry en Floride, la société Northrop Grumman a dévoilé sa nouvelle munition rôdeuse : le Jackal. Fabriqué en partenariat avec la firme AeroVironment, conceptrice des Switchblade 300 et 600, et équipé d’un turboréacteur lui permettant d’atteindre une distance de 100 km à une vitesse moyenne de 483 km/h, ce nouveau drone kamikaze est capable d’embarquer une charge utile de 4,5 kg. Particularité de cette nouvelle munition principalement dédiée aux cibles à longue distance, le Jackal annonce une vraie polyvalence avec la possibilité d’exécuter aussi des missions de guerre électronique ou de reconnaissance et la possibilité de revenir à son point de départ s’il n’est pas engagé sur le champ de bataille. 

Pour rappel, les drones kamikazes sont revenus sur le devant de la scène depuis la guerre au haut Karabagh et surtout avec le conflit ukrainien où les munitions Switchblade sont régulièrement utilisées contre les forces russes. La Direction générale de l’armement à d’ailleurs annoncé, il y a peu, des discussions avec la firme américaine pour l’achat de 82 munitions. 

 

[Espace]

Le 16 juin à Rome la Space Alliance, un groupe stratégique composé de Thales Alenia et Telespazio, deux joint-ventures de Thales et Leonardo, entreprises majeures dans l’industrie spatiale en France et en Italie, vient de signer un nouveau partenariat avec le ministère de la Défense italien. Le contrat porte sur le développement du programme de système de télécommunications sécurisées et d’alertes avancées par satellite SICRAL 3 (Sistema Italiana di Comunicazione Riservente ALlarmi). Il se compose de deux satellites géostationnaires dédiés aux liaisons stratégiques et tactiques, en appui des opérations militaires à la fois en Italie et à l’étranger. Le nouveau système SICRAL 3 répondra aux besoins de communication et d’interopérabilité des forces armées italiennes, et assurera la continuité des services de télécommunications par satellite déjà en place dans les bandes de fréquences SHF et UHF des satellites SICRAL 1A, 1B et 2. De plus, il élargira la gamme de services possibles avec la disponibilité d’une charge utile en bande Ka, ainsi que d’autres services pour la sécurité, les secours publics et la protection civile. « Le contrat signé aujourd’hui est le fruit d’une longue et fructueuse coopération entre Thales Alenia Space et le ministère italien de la Défense », a déclaré Massimo Claudio Comparini, Président-Directeur général adjoint et directeur des activités Observation, Exploration et Navigation de Thales Alenia Space. Luigi Pasquali, le coordinateur des Activités spatiales de Leonardo et Président exécutif de Telespazio, a déclaré quant à lui que : « Grâce à SICRAL 3, l’Italie et l’OTAN peuvent continuer de compter sur des liaisons satellitaires à la fois sûres et fiables. En poursuivant ce programme et en élargissant les services fournis, grâce notamment aux nouvelles capacités en bande Ka et IW, le Ministère disposera de la capacité opérationnelle requise et consolidera son partenariat avec l’industrie en matière de services UHF. »

 

[Marine nationale]

Il y a quelques jours s’est achevé Squale. Cet exercice consacré à la lutte anti-sous-marine a vu la participation de nombreuses unités déployées autour de deux scénarios. Lancé le 13 juin au large de Toulon, Squale a rassemblé le porte-hélicoptères amphibie Dixmude, la frégate multimissions Languedoc avec son hélicoptère Caïman Marine, la frégate multimissions à capacité de défense aérienne renforcée Alsace avec son Caïman Marine, la frégate de défense aérienne Chevalier Paul, le bâtiment affrété Jason, plusieurs avions de patrouille maritime Atlantique 2, un sous-marin nucléaire d’attaque, la frégate américaine Arleigh Burke et la frégate italienne Alpino et son hélicoptère SH90 ainsi que les hélicoptères de l’armée de l’Air et de l’Espace en période de qualification sur le Dixmude. Deux scénarios de conflit ont vu cette force se confronter à un sous-marin nucléaire d’attaque entre la Corse et le continent. Les officiers de lutte anti-sous-marine ont dû coordonner une force multinationale afin d’assurer le bon déroulement de manœuvres amphibies menacées par la présence d’un sous-marin ennemi. À la recherche d’un réalisme le plus proche possible de la réalité, des vols ont été conduits avec des torpilles d’exercice à poste. Clairement tourné vers des scénarios d’engagement de haute intensité, en intégrant la lutte anti-sous-marine dans le cadre d’un conflit en zone côtière avec intervention d’une force navale dans plusieurs domaines : amphibie, projection de force aéroportée vers la terre, frappe contre terre et en multipliant le nombre d’unités participantes, augmentant de fait les interactions entre unités et permettant la simulation réaliste de deux force. En prenant la forme d’un exercice non planifié destiné à stimuler la créativité des marins et leur réflexion tactique, cet entraînement interorganique, interarmées et interallié a par ailleurs contribué à l’interopérabilité et permis l’échange de pratiques et le partage de savoir-faire. Dans un contexte de conflictualité croissante dans l’espace aéromaritime, la Marine nationale, conformément au plan Mercator « accélération » de 2021, met l’accent sur sa préparation au combat naval de haute intensité.

 

[Marine nationale]

Le 24 juin, l’entreprise brestoise CNN MCO a annoncé avoir remporté le contrat de maintien en condition opérationnel des trois porte-hélicoptères amphibies de la Marine nationale et conserver celui du bâtiment de commandement et de ravitaillement Somme. Jusqu’à maintenant assuré par les armateurs des navires à savoir Naval Group et Les Chantiers de l’Atlantique, le montant du contrat n’a pas été précisé, mais est déjà prévu pour une durée de sept ans et demi. CNN MCO n’est pas inconnue des marins français. Elle assure déjà le MCO du Bâtiment hydrographique et océanographique « Beautemps-Beaupré », des six patrouilleurs de haute mer de la classe d’Estienne d’Orves, du patrouilleur Arago, du navire collecteur de renseignements « Dupuy de Lôme », des Patrouilleurs Antilles-Guyane [PAG], des engins de débarquement amphibie standards (EDA-S) et des engins de débarquement amphibie rapides (EDAR). Céline Barazer, la directrice déléguée de CNN MCO a déclaré être : « très fière de ce succès qui témoigne de la confiance de notre Client. C’est pour nous un signe fort de reconnaissance des efforts fournis et du travail mené depuis des années pour le compte du Service de Soutien de la Flotte et de la Force d’action navale. Nous aurons à cœur de mener ce marché dans les meilleures conditions de service et de répondre au haut niveau d’exigence attendu ».

 

[Armée de Terre]

Le 25 juin s'est tenu la sixième édition de solidarité de l’armée de Terre envers ses blessés. Rebaptisée « Avec nos blessés » le thème de cette année était la solidarité avec l’ensemble des blessés des armées, sous la présidence du chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Pierre Schill et le parrainage de Tony Estanguet président du comité d’organisation des jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Les participants, après une cérémonie de montée des couleurs devant le monument aux morts en opération du parc André Citroën, ont pris part à un footing collectif dans les rues de Paris. À l’issue, tous se sont retrouvés dans le parc parisien à la rencontre des blessés et de nombreuses animations des armées pour présenter les différentes structures mises en place pour leur reconstruction. 

Avec nos blessés n’était pas l’évènement d’une seule journée. Depuis de nombreux mois, les unités de toutes les armées ont préparé plusieurs évènements pour faire connaître la problématique des blessés militaires dans leurs différentes garnisons, mais ont aussi alimenté un compteur kilométrique de courses à pied ou en vélo et partagé ensuite sur les réseaux sous les hashtags #TenirLEffort et #AvecNosBlessés. Le 25 juin le compteur affichait 1 112 240 kilomètres, bravo à eux.

 

[Armée de Terre]

Le 28 juin à Paris le CEMAT : le général Shill, à remis les prix photographiques et cinématographiques et audiovisuels de l’armée de Terre. Le prix Pierre Schoendoerffer du nom du célèbre réalisateur français engagé comme caméraman en Indochine a été décerné pour le format court à Diane Schlienger, Élodie Delevoye et Matthieu Le Rue pour "Au service de la France, à l'école de la guerre"  diffusé le 9 juillet 2021 sur France 2. Le format long est revenu à Patrick Sauce et Quentin Baulier de BFM TV pour leur documentaire "Opération Barkhane : au coeur de la traque" diffusé le 15 juillet 2021 pour Ligne rouge. Une mention spéciale du jury est revenue à M. Frédéric Bouquet de l’ECPAD pour « Daguet, l’opération qui a transformé l’armée » diffusé sur LCP le 19 octobre 2021.

Pour les photographes, le prix Sergent Sébastien Vermeille, du nom d’un opérateur du SIRPA-Terre tué au combat le 13 juillet 2011 en Afghanistan, récompense des professionnels civils et militaires pour leurs reportages sur l’engagement des soldats de l’armée de Terre. Pour la deuxième année consécutive, Sylvia B de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris remporte le prix de la photo unique prise au cours d’un sauvetage lors d’un incendie d’appartement à l’île Saint-Denis. Le prix du reportage est attribué à Nicolas D du COMFST pour sa série retraçant la formation des équipiers du 13e RDP à Djibouti. Le prix du partenaire Canon, est décerné quant à lui à Cyrille N de la BSPP pour une image saisie quelques secondes avant la montée d’une équipe de sapeurs-pompiers dans la cage d’escalier d’un immeuble en feu. Ces photographies sont visibles dans la rubrique zone image de notre dernier numéro du magazine Défense Zone

 

 

Vous pouvez désormais suivre toutes nos actualités en direct sur notre compte Telegram Défense Zone

 

Vous pouvez aussi vous abonner à notre magazine et recevoir notre tout dernier numéro avec un dossier consacré au soldat du futur, accéder à des contenus exclusifs, bénéficier des offres matériels et équipements de nos partenaires.

Défense Zone, premium, abonnement, magazine


Laissez un commentaire

Veuillez noter que les commentaires doivent être approuvés avant d'être publiés