Se former au tir avec Lara Tactical
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Bienvenue dans Défense Zone, le podcast qui traite des questions de Défense et de sécurité à travers des entretiens avec des experts du secteur. Cette semaine, nous accueillons un formateur de tir que vous connaissez déjà, car il est déjà passé dans le podcast. Il s’agit de Johan Lara, un ancien membre des forces spéciales qui donne aujourd’hui des cours de tir, à destination de tireurs sportifs mais aussi de professionnels au sein des forces armées et de sécurité.
Dans cet épisode, il donne des conseils pour progresser en tir et présente ses deux formations en ligne qui ont déjà conquis des milliers d’élèves, et que vous pouvez désormais retrouver dans l’espace de formation Défense Zone.
Présentation
Johan Lara, alias Lara Tactical sur les réseaux, a 34 ans. Il est à la fois instructeur de tir pour les professionnels, mais propose aussi des formations pour les tireurs sportifs. Ancien membre des forces spéciales, il s’appuie sur son expérience dans l’armée et également de ses nombreuses recherches personnelles. Nous l’avions déjà accueilli dans un podcast, où il revient sur son parcours plus en détail (article ici)
L’importance de se former au tir
Johan indique qu’un tireur sportif détient une arme mais a juste besoin de passer une visite médicale afin d’exercer son sport. Aucune instruction n’est obligatoire, ni même une éducation aux armes. Bien que les règles de sécurité soient affichées dans le stand de tir, et que des conseils sont parfois délivrés, « il y a un gros travail de fond à faire », pense Johan. Il s’adresse ainsi à ceux qui veulent pouvoir tirer en sécurité, aussi bien pour eux que pour leur environnement.
Au contraire, le tireur professionnel est passé par une sélection, une formation en interne, et a donc connaissance de l’emploi des armes et de la sécurité, ce qui lui permet par exemple d’utiliser son arme sur la voie publique. Toutefois, les formations que proposent Johan sont destinées à « répondre à des lacunes. Je ne dis pas que l’instruction qui est faite chez les pro est mauvaise, précise l’ancien militaire, je dis juste que lorsqu’on forme des gens à la pelle et lorsque notre travail ne consiste pas à être focalisé sur la pédagogie, on va moins loin, moins profondément, on se contente juste de balancer un discours administratif, qui des fois est à l’opposé des règles du bon sens. »
Johan Lara distingue deux catégories de tir : le tir technique et le tir tactique. Le premier est un tronc commun à tous les tireurs et rassemble des notions de précision, de vitesse, et les bases du tir (comment appuyer sur une queue de détente, comment mettre les appareils de visée en ligne…) Le tir tactique quant à lui est destiné uniquement aux professionnels (justesse, discernement, tenir compte de son environnement, connaître le cadre légal de l’ouverture de feu…)
Se former à l’extérieur
Une évolution lente dans les institutions
Johan explique que selon lui, certains professionnels manquent de pédagogie, même s’ils sont très bons au tir. Des instructeurs se retrouvent aussi dans cette branche par défaut. Les institutions sont parfois aussi « fermées » sur les innovations. Il prend ainsi en exemple l’anecdote d’un de ses amis appartenant à la FTSI (policier formateur aux techniques et à la sécurité en intervention), qui lui racontait que l’institution interdisait d’utiliser le « temple index », une technique qui consiste à mettre le canon vers le haut, en posant la crosse vers l’oreille et avec le canon qui dépasse un peu de la tête. Johan déplore que certaines personnes puissent penser « c’est dangereux, il ne faut pas l’adopter », jusqu’à ce que quelques années plus tard cela devienne une évidence de l’utiliser.
Pour apprendre des choses nouvelles, surtout que les institutions évoluent lentement (ce sont des « grosses Bertha qui mettent du temps à bouger » comme dirait Johan), il faut donc se tourner vers des solutions extérieures.
Une volonté de transmettre son savoir
C’est par exemple ce que propose Lara Tactical : « un opérateur veut tirer vite, bien, comme il faut, dans un environnement dynamique. Je m’adresse à eux pour les aider à atteindre ce niveau-là. » Pour l’entrepreneur qui a longuement étudié et fait ses propres recherches, il faut aussi prendre en compte les aspects cognitifs, conatifs, biomécaniques… en résumé, s’appuyer sur la science. Il admet tout de même être parfois parti trop loin dans les explications, et trouve aujourd’hui un meilleur équilibre en résumant davantage et en s’appuyant sur des exemples concrets pour indiquer la manière de tirer, la position de tir à privilégier etc.
Cette volonté de transmettre est très forte chez Johan, qui souligne l’importance d’être honnête envers soi-même et de se concentrer sur ses compétences. L’ancien forces spéciales admet ainsi ne plus avoir fait de tactique, d’entrée de pièce en dynamique etc. depuis des années : « à un moment, je me focalise sur ce que je sais faire. Je tire entre 1000 et 1500 coups par semaine ; je suis à deux à trois jours par semaine minimum sur les pas de tir. Je ne fais que ça de ma vie, alors autant que le fruit de mes recherches, de mes expériences, serve. » Il a ainsi formé « des centaines de personnes » en présentiel, et « des milliers » sur internet.
Ses formations « Essentiels » et « Essentiels dynamiques »
Lorsqu’il a proposé ses formations en ligne, le sondage qu’il avait lancé n’était pas optimiste et personne ne croyait qu’il aurait un tel succès : de nombreux contenus étaient déjà disponibles sur internet, gratuitement, et une formation en ligne ne pouvait pas marcher… Sauf qu’il fallait passer du temps à chercher, analyser, synthétiser. Ce que propose Johan est de « mettre à disposition un contenu qui sera facilement lu et compris par les gens. »
Les erreurs les plus récurrentes que Johan Lara voit passer sont en rapport avec les fondamentaux, comme par exemple l’action du doigt sur la queue de détente, le mouvement après avoir pris la visée etc, mais aussi les problèmes liés à la vue ou aux maux physiques (dos, genoux…). Il améliore ses formations avec ce qu’il voit et les retours de ses stagiaires, mais aussi les nombreux commentaires écrits sur YouTube, qu’il lit tous, positifs comme négatifs (qui ne représentent qu’1 ou 2% et sont plus liés à la forme qu’au contenu) et qui lui permettent de s’améliorer.
Les grands axes de ses formations sont les fondamentaux pour le cours « Essentiels » qui s’adresse à tout tireur, et les mouvements, déplacements, dégainés etc. pour le cours « Essentiels dynamiques » qui lui est destiné aux professionnels. Ces deux formations ont été tournées en live pendant de vrais stages, avec donc de vrais élèves, ce qui permet de s’y identifier. A la fin de chaque formation, l’élève bénéficie aussi de quizz et de fiches à télécharger. « On peut faire encore mieux, ajoute Johan, et c’est ce qu’on va s’efforcer de faire dans les mois à venir. Mais je considère qu’en termes d’instructions c’est très quali. »
Le simulateur de tir
L’importance de l’emploi du simulateur
S’il a d’abord été dubitatif concernant cette technologie, Johan en est maintenant passionné et la qualifie aujourd’hui d’« incontournable ». Les simulateurs existent depuis des années, avant même les années 2000, mais n’ont cessé d’évoluer. Les simulateurs de tir n’ont toutefois rien à voir (pour le moment ?) avec les casques type Oculus. Il s’agit d’« un écran sur lequel est projeté une situation, un champs de tir virtuel, des formes, des couleurs etc. », décrit l’instructeur.
Pour lui, le stand de tir traditionnel permet de tirer réellement, de travailler la technique (déplacements, mouvements, changements de cibles etc.) mais n’a pas de plus-value sur une réelle confrontation armée avec un individu. Le simulateur de tir présente quant à lui de nombreux avantages :
- Travail en sécurité
- Pas de problème sanitaire
- Pas de bruit
- Permet dans un environnement statique de simuler un environnement dynamique (cibles mobiles, couleurs, formes etc.) et de créer des situations (films un terrain avec une vue à la première personne)
Il considère que « toutes les personnes qui manipulent des armes devraient passer par ça », car cela permet de les évaluer équitablement, sur un scénario choisi qui sera le même pour tous, sans différence de réaction de la part de l’adversaire (qui, s’il est humain, peut réagir différemment). « C’est vraiment ce sur quoi on devrait se diriger », assure l’ancien soldat qui « y croit à 100%. » Lara Tactical considère qu’il faut maintenant exploiter cette technologie pour les professionnels car elle a démontré de vrais résultats sur le terrain. De plus, « on n’a jamais mis quelqu’un dans un avion sans l’avoir fait passer par un simulateur », compare-t-il.
L’emploi du jeu vidéo
S’ils sont souvent décriés, pour Johan, « les gamers ont raison : environnement ultra dynamique, prise de décision en temps réel, communication au sien des équipes, mise en place d’un dispositif au sol au niveau tactique, prise de visée rapide avec une souris, qui demande une certain visio-motricité, dégagement du champ de vision, montée… c’est eux qui ont le cerveau qui envoie le plus. Ils ont des situations qu’on ne recréé pas », souligne-t-il. Sur simulateur de tir, peu importe que l’arme soit en plastique et la visée soit laser, car ce qui est demandé c’est de « prendre une décision, mettre une arme en ligne dans un temps réduit, se déplacer dans une grande pièce, communiquer », soutient Johan. De plus, il existe dorénavant des kits permettant d’utiliser sa propre arme, et d’avoir environ 50% du recul.
Pourquoi le simulateur de tir est peu utilisé ?
Johan est catégorique sur cette question : le coût. Un simulateur coûte plus de 2000 à 2500€ la journée, et ne peut accueillir que cinq personnes simultanées au maximum. Il estime toutefois qu’« à un moment, il faut outrepasser ça et c’est le bien commun, le collectif. C’est d’entraîner les mecs pour qu’ils soient prêts sur le terrain. » Pour diminuer le coût, Johan conseille de passer par une société privée, comme par exemple la sienne qui permet d’avoir accès une demi-heure au simulateur de tir pour le même prix qu’une boîte de munitions. Il a ainsi la volonté d’ « aller chercher plus loin, proposer des alternatives, rendre les choses accessibles. »
L’intérêt de la formation en ligne
Entretenir et acculturer
Le concept de formation en ligne est parfois dénigré. Nous l’avons-nous-mêmes expérimentés lorsque nous avons lancé notre formation en ligne de secourisme en milieu hostile. Quelques-uns pensaient impossible d’apprendre à mettre en garrot ou à préparer sa trousse de secourisme au travers d’un écran. Nous avons donc demandé à Johan ce qu’il répond à ces personnes : « ils ont raison. A travers un écran, je ne touche pas la matière, je n’ai pas un instructeur derrière moi et qui va venir corriger la gestuelle etc. Mais, je leur pose une question : quand est-ce qu’ils ont fait une formation pour la dernière fois ? Quand est-ce qu’ils se sont rendus en présentiel à une formation ? Ils vont me répondre la plupart du temps « jamais ». Dans ce cas, poursuit-il, est ce qu’on préfère avoir des gens non-sachant, ou des gens qui sont acculturés à ça et qui ont juste besoin d’un peu de manipulation réelle ? Pour moi les formations en ligne, ce sont des gens qui veulent se rafraîchir la mémoire, qui ont suivi une formation et en quelques clics vont revenir à l’essentiel, ou veulent s’acculturer. » Il cite en exemple un jeune qui souhaitait se mettre au tir sportif quelques mois plus tard. Acheter la formation de Lara Tactical lui a permis « d’arriver avec déjà en tête les bases », a-t-il témoigné à l’instructeur.
Le principe de mémorisation
Johan rappelle que même dans les institutions, certains cours se déroulent grâce à des powerpoint, car si la pratique est essentielle, elle ne peut pas se faire sur tout. « Une action qui est pensée, et non vécue, on arrive à combler un manque, à maintenir une forme de mémorisation sur le long terme », explique-t-il. Lorsque le militaire reçoit sa formation initiale, puis n’a une formation de rappel que six mois plus tard, il sera moins efficace que celui qui, dans le même temps, a regardé régulièrement des vidéos afin de « maintenir un certain type de connaissances. »
Autre point, Johan déclare qu’il est plus efficace d’apprendre un peu de différents domaines, progressivement et par roulements, plutôt que d’apprendre par gros bloc. Par exemple, il vaut mieux s’initier à la pose d’un garrot, puis réviser la bonne position de tir, plutôt que d’apprendre d’un bloc toutes les parties du secourisme, puis un autre bloc dédié à tous les fondamentaux de tir, etc. Une formation en ligne permet d’y aller pas à pas et de mémoriser plus longtemps les connaissances engrangées. Johan précise aussi que les formations en ligne peuvent être mises à jour, complétées, améliorées, à la différence d’un livre qui est figé dans le temps.
Le projet Aim Assist
Le projet Aim Assist de Johan est un « système développé depuis plus d’un an avec quatre ingénieurs, dont le but est d’offrir, via simplement une caméra de son téléphone portable, sa tablette ou son pc, la possibilité de pouvoir d'une part corriger sa position de tir en temps réel grâce à un algorithme intelligent qui analyse votre position et vous permet de voir si votre posture de tir est la bonne, et d’autre part de pouvoir comparer par exemple ma prestation avec une série de drill et votre prestation également. » Aim Assist permettra aussi de pouvoir tracer certains points du corps, comme le poignet par exemple, pour analyser le dégainé. Johan qualifie cette technologie de « révolution », et précise qu’elle a mis du temps à se mettre en place : réflexion sur l’intérêt d’un tel système (tout le monde n’a pas forcément envie d’être parfait sur sa position de tir), réflexion sur la conception, développement en lien avec des bêta-testeurs (sur le pas de tir ou chez eux).
La base de données du projet contient déjà plus de 150 drill (avec un objectif de 300 avant fin 2022), ainsi que des timings. « C’est un condensé de tout ce qui existe, à un endroit précis pour faire gagner du temps », indique Johan. Cette plateforme multiservices permettra à tous les utilisateurs de s’améliorer, et aux instructeurs de pouvoir corriger la position de leurs élèves.
L’objectif est aussi de le coupler à un simulateur de tir, afin de pouvoir bénéficier chez soi des mêmes équipements que Johan peut avoir. L’entrepreneur avoue que Aim Assist est l’un de ses plus gros projets et qu’il a dû prendre des risques : « encore une fois j’ai tout investi, je remets tout à zéro, comme je l’avais fait pour mes formations. Là ça fait un an, ce sont des milliers et des milliers d’euros qui sont injectés, que ce soit en com ou en développement », admet Johan qui considère la seule façon de faire évoluer la communauté est l’innovation et le partage. Il insiste également sur sa volonté de créer des ponts : « à partir du moment où on fait partie d’une communauté, où on dépense dans une société, on a une sorte de privilège. J’ai envie que les gens se fidélisent. » Sans avoir encore défini les tarifs associés à son projet, il assure que ceux qui le soutiennent, qui auront fait des formations avec lui, auront ce lien privilégié et pourront bénéficier d’un avantage.
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