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Podcast DZ : Le régiment de cavalerie de la brigade parachutiste

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Bienvenue dans Defense Zone, le Podcast qui traite des questions de défense et de sécurité à travers des entretiens avec des militaires, des membres des forces de l'ordre, des personnalités politiques, ou encore des entrepreneurs.

L'objectif de cette émission audio disponible sur toutes les plateformes en ligne de Podcast est d'ouvrir au grand public les portes d'un univers d'ordinaire plutôt secret, dans le but de donner à réfléchir à des questions qui nous concernent tous, qu'elles soient politiques, géopolitiques, économiques ou plus largement sociétales.

Dans ce podcast nous sommes allés à la rencontre du colonel Antoine de Labretoigne du Mazel chef de corps du 1er régiment de hussards parachutistes entre 2020 et 2022. Il nous en dit un peu plus sur cette spécialité, parfois méconnue, de cavalier au sein de la 11e brigade parachutiste. Les missions, les matériels, la plus-value des hussards de Bercheny dans la manœuvre de la 11e BP, notamment en opération extérieure où le régiment est très régulièrement projeté.

 

 

Commander le 1er RHP

Le colonel Antoine de Labretoigne du Mazel a commandé le 1er régiment de hussards parachutistes de 2020 à 2022. Après trois années de formation aux écoles de St Cyr Coëtquidan et une année de spécialisation dans l’arme blindée cavalerie à Saumur, il intègre le 1er RHP en 2000 comme chef de peloton. Après un poste d’officier adjoint, il prend pendant deux ans la tête d’un escadron blindé. « Pendant cette période j’ai pu partir en opération chaque année, notamment dans les Balkans et en Afrique. Cela donne une bonne idée du rythme de projection opérationnel du RHP. » À l’issue de son temps de commandement, le colonel occupe des postes variés en état-major et comme cadre à polytechnique avant d’intégrer l‘école de guerre. Il revient à Tarbes en 2014 pour commander le bureau opération instruction (BOI) avant de repartir sur des affectations à l’état-major de l’armée de Terre et à l’Union Européenne. En 2020 il prend le commandement du régiment dans des conditions sanitaires très restrictives et avec un chef de corps en titre encore en opération au Sahel avec deux escadrons.

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Présentation du 1er RHP

Le régiment est créé en France entre 1719 et 1720 par le comte de Bercheny, un officier hongrois banni de son pays par les Habsbourg et réfugié en France. Le comte se met au service du régent Philippe d’Orléans qui le charge, avec l’aide de ses compatriotes eux aussi exilés, de former une unité de cavalerie légère avec de nouvelles méthodes de combat tournées vers des attaques rapides et moins frontales. « C’est un héritage solide, le régiment n’est pas né de la dernière pluie », souligne le chef de corps avec humour. Dans ce régiment, qualifié "d’échelon blindé d’urgence", les hussards se caractérisent par le panache, l’audace, la vitesse et l’autonomie jusqu’aux plus bas échelons. « La prise d’initiative est un élément clé au régiment. Comme nous sommes embarqués nous avons des élongations très importantes. Sur le terrain mes subordonnés doivent savoir faire preuve de responsabilité ».

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Le 1er régiment de hussards parachutistes est la seule unité de cavalerie de la 11e BP. Les 850 hommes et femmes qui la constituent ont tous cette double spécialité (cavalier et parachutiste). Son caractère singulier impose au RHP de toujours garder une unité d’alerte Guépard pour la 11e brigade parachutiste, contrairement aux unités d’infanterie qui alignent quatre régiments pour la brigade, et d’être de tous les entraînements ou opérations de la brigade, au même titre que le 17e régiment du génie parachutiste ou le 35e régiment d’artillerie parachutiste.

 

 

Les missions du 1er RHP

Sur les théâtres d’opérations, les missions du 1er RHP sont très variées. Cela va de la lutte contre les mouvements terroristes au Sahel, à l’interposition entre deux ethnies comme en Côte d’Ivoire ou en Centrafrqique, à la surveillance des accords de non-agression au Liban ou des missions humanitaires. Le RHP se prépare aussi à des missions de haute intensité qu’il a répétées lors de sa participation à l’exercice ORION 2023. « Nous n’avons jamais oublié que ce type de combat est possible, et les récents évènements en Europe en son la preuve. Le régiment s’entraîne aussi pour ce type d’affrontement où la cavalerie légère blindée aura toute sa place. Avec notre capacité de feux, antichar, de renseignement et de couverture du terrain, nous sommes un véritable atout pour le général qui peut aussi nous garder en réserve pour inverser le rapport de force pendant le combat. »

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La spécificité de l’action parachutiste

Comme pour les autres unités de la brigade parachutiste, le 1er RHP utilise principalement deux modes de mise en place. « Nous pouvons être largués avec certains de nos véhicules (VBL) à une hauteur de 300 mètres environ. Une fois le matériel au sol nous pouvons le déconditionner et être opérationnel en moins de 30 minutes, explique le chef de corps. Nous pouvons aussi faire du posé d’assaut : L’avion atterrit sur un terrain, sommaire ou non, et les hommes se déploient directement embarqués dans leurs véhicules. L’aéronef qui a laissé ses moteurs en route peut décoller une fois la dépose terminée ce qui est réalisable en quelques minutes seulement.

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Pour les forces françaises déployées au Mali depuis 2013 il y a eu 439 OAP (dont 370 largages de matériels et d’équipements, 36 posés d’assaut et 33 largages de personnels. Le RHP a eu la chance avec ses escadrons et ses commandos parachutistes de participer à plusieurs de ces missions. »

 

 

Les matériels utilisés par le 1er RHP

Actuellement le 1er régiment de hussards parachutistes utilise principalement deux types de matériels : le VBL et l’AMX 10 RC.

Le VBL permet des patrouilles légères de reconnaissance et de renseignement et peut être armé de mitrailleuse de 7.62mm, de 12.7 mm ou de missile MILAN et MMP (le MILAN sera bientôt intégralement remplacé par le MMP quand il aura obtenu ses qualifications d’aérolargage).

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L’AMX 10 RC (pour roues/canon) offre une importante puissance de feu avec son canon de 105 mm et une grande mobilité avec ses six roues motrices. Il sera remplacé progressivement par le Jaguar, le nouveau véhicule de la cavalerie légère du programme Scorpion. Ce nouvel engin blindé devrait arriver à Tarbes à partir de 2027.

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Les commandos parachutistes du 1er RHP

Comme les autres unités de la 11e BP (hormis le 1er RTP) le 1er RHP possède son peloton de commando parachutiste. « La mission des commandos n’est pas qu’un travail de fantassin. Les équipent effectuent des patrouilles longue distance comme au Sahel par exemple et c’est un savoir-faire que nous maîtrisons parfaitement, comme le renseignement. Ces atouts se complètent parfaitement avec le reste des membres du groupement commando parachutiste avec qui nous sommes très souvent mixés. Depuis 20 ans le fort engagement des GCP en OPEX (Afghanistan, Afrique, Sahel), lui a permis d’acquérir une très grosse expérience opérationnelle. »

 

 

La prise de risque quand on est militaire

« C’est l’essence même de notre engagement. Pour pratiquer le métier des armes il faut avoir le goût du risque et peut-être encore plus quand on saute d’un avion. Mais il n’y a pas de têtes brûlées au régiment. Dans une société de plus en plus protégée ou l’on écarte le plus possible la prise de risque, nous nos missions nous imposent d’en prendre. Il faut se préparer et s’entraîner pour appréhender ce moment. Nous avons choisi de prendre des risques, pas de les subir mais agir au bon moment. Quand nous sommes en opération le fait d’être embarqué nous impose parfois plus de risque notamment avec les engins explosifs improvisés (IED) mais notre grande mobilité réduit le risque à d’autres moments. Nous manœuvrons très vite ce qui nous rend imprévisible pour l’adversaire. »

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Un conseil pour s’engager au 1er RHP ?

« Le premier critère pour venir au régiment c'est la motivation. Nous nous chargeons ensuite de faire progresser les recrues. Avec de la motivation le jeune engagé peut vite devenir un parachutiste opérationnel et même progresser dans ses niveaux de responsabilités. La moitié de nos sous-officiers sont issus du rang, c'est une vraie opportunité de vie. Quel que soit votre niveau nous vous attendons. Avec de la motivation, de l'audace, le goût du risque, des grands espaces et de la manœuvre rapide nous saurons faire de vous des hussards parachutistes fidèles et solides. »

 

 

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