Les escadrons de défense sol-air

Intégrés à la Brigade aérienne du contrôle de l’espace (BACE), les quatre escadrons de défense sol-air de l’armée de l’Air et de l’Espace participent à la protection des forces armées ou des sites sensibles contre les menaces venant du ciel.

Missions des EDSA

Les escadrons de défense sol-air (EDSA) assurent la protection à 360° des sites sensibles et des forces déployées de l’armée de l’Air et de l’Espace, autant sur le territoire français qu’à l’étranger. A cette mission permanente s’ajoutent la défense antiaérienne de la force opérationnelle terrestre et la défense contre les missiles balistiques de théâtre.

Trois piliers constituent le socle des EDSA : les moyens de commandement et de conduite du Centre de management de la défense dans la 3^e dimension (CMD3D), les systèmes de défense sol-air moyenne portée (SAMP Mamba) et les systèmes de défense sol-air courte portée (Crotale NG et guet à vue). Les systèmes de lutte anti-drone quant à eux connaissent une véritable montée en puissance depuis ces dernières années, face à une menace grandissante et de plus en plus accessible.

Quatre escadrons de défense sol-air participent à ces missions :

• L’EDSA5/900 « Barrois » situé sur la base aérienne 113 de Saint-Dizier
• L’EDSA 12/950 « Tursan » situé sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan
• L’EDSA 01/950 « Crau » situé sur la base aérienne 125 d’Istres
• L’EDSA 0/950 « Sancerre » situé sur la base aérienne 702 d’Avord

Entraînements des EDSA

Tout au long de l’année, les techniciens des escadrons de défense sol-air entretiennent leurs compétences et connaissances grâce à des scénario d’entraînement grandeur nature. Cela « permet de valider les capacités acquises. Les opérateurs de défense sol-air montrent ainsi qu’ils sont prêts à mettre en œuvre leurs systèmes d’armes en toute sécurité dans le cadre d’engagement prévus par le contrat opérationnel confié aux armées », témoigne le commandant Lionel de la Brigade aérienne du contrôle de l’espace du Commandement des Forces Aériennes (CFA).

Les campagnes de tir

Les campagnes de tir se déroulent sur le site de Biscarosse appartenant à la Direction Générale de l’Armement (DGA). Cet entraînement comprend le convoyage et le montage des armements réels, la montée en puissance de l’unité, les tirs de plusieurs missiles et le repli puis retour sur la base aérienne.

GBADEX

Tous les ans, l’exercice GBADEX exerce les opérateurs des EDSA à la défense surface-air. Pendant plusieurs jours, l’escadron évolue en autonomie dans un environnement semi-permissif où des menaces peuvent potentiellement contraindre l’avancée du convoi. Ainsi, les militaires peuvent être confrontés à divers scénarios : attaque du convoi à l’engin explosif improvisé, raid aérien, intrusion sur le site du bivouac, survol par un drone etc.

LADEX

Cet exercice dédié à la lutte anti-drone (LAD) permet de standardiser les procédures entre les unités et d’évaluer les matériels et les modes d’action face à différents profils d’attaque. Là encore, plusieurs situations réalistes sont simulées et testent les aviateurs sur plusieurs jours: protection d’une tribune présidentielle pendant le défilé du 14 juillet, défense contre un essaim de drones, protection d’une zone aéroportuaire lors d’un meeting etc.

ASTER

Pendant cet exercice, les EDSA doivent faire face à un conflit de haute intensité simulé par diverses séquences injectées dans les systèmes d’armes et permettant un entraînement en temps réel.

Orion 2023

Pendant cet exercice majeur des armées, dont nous vous parlons dans notre rubrique « Actualités », 150 militaires ont pris part à la manœuvre du 17 février au 10 mars 2025. Provenant de l’escadron de défense sol-air de la base aérienne d’Istres, de l’escadron de détection et de contrôles mobiles et de l’escadre aérienne de commandement et de conduite projetable (EAC2P) de la base aérienne d’Evreux, ils ont aussi été soutenus par un escadron de protection (EP) et par le service du commissariat des armées (SCA). Côté matériels, une section SAMP Mamba et une unité d’acquisition et de tir Crotale ont été déployées.

Matériel des EDSA

Comme vu précédemment, la défense sol-air repose sur quatre piliers : le CMD3D, le SAMP Mamba, le Crotale NG et la lutte anti-drone.

Le CMD3D

Le Centre de management de la Défense dans la 3^e dimension (CMD3D) est un système composé de deux véhicules : un véhicule d’exploitation et de coordination et un véhicule d’accompagnement. Construit par Thales Raytheon Systems, le CMD3D permet à la fois de commander la composante sol-air de l’armée de l’Air et de l’Espace, de gérer un espace aérien de 500 x 500km et de coordonner les actions effectuées dans la 3^e dimension par différents acteurs des armées (artilleurs, hélicoptères, drones, avions de chasse…) grâce au partage de données tactiques.

Le SAMP Mamba

Les systèmes de défense sol-air moyenne portée (SAMP) Mamba permettent une surveillance à 360° d’un espace aérien, de détecter les menaces conventionnelles et balistiques (grâce à un sous-système de conduite de tir doté d'un radar) et d’y répondre grâce à leurs missiles Aster 30. Chaque Mamba est équipé de huit missiles supersoniques, d’une portée supérieure à 100km, d’un poids de 465kg et atteignant mach 4,5 en 3,5 secondes. Ils peuvent être tirés contre des aéronefs, des missiles de croisière ou des missiles balistiques tactiques.

Le Crotale NG

Les systèmes de défense sol-air courte portée Crotale nouvelle génération sont employés contre les aéronefs évoluant à basse et très basse altitude. Ils sont dotés d’un radar capable de suivre simultanément douze objectifs à une distance de 18km, et de huit missiles VT1 dont la portée est de 11km.

Le fusil brouilleur de drone

Le NEROD F5 est un brouilleur d’un poids de près de 8kg en ordre de combat, capable d’émettre plusieurs bandes de fréquences dans le but de neutraliser les systèmes de communications et de navigation par satellite des drones.

Déploiements des EDSA

Les escadrons de défense sol-air sont déployés en France ou à l’étranger, afin de sécuriser des manifestations sportives, des sommets politiques ou des évènements majeurs, contre les menaces aériennes et balistiques.

14 juillet à Paris

Chaque année, l’armée de l’Air et de l’Espace met en place une bulle de protection au-dessus de la capitale à l’occasion du défilé du 14 juillet. Ce dispositif particulier de sureté aérienne (DPSA) assure la surveillance et la défense de l’espace aérien français, grâce à divers moyens (guet à vue, moyens sol-air, dispositif aérien)

Mission Aigle

Depuis mai 2022, un détachement de 120 aviateurs de l’armée de l’Air et de l’Espace est déployé en Roumanie, à Capu Midia, dans le cadre de la mission Aigle. Ces opérateurs des EDSA de Mont-de-Marsan puis d’Istres, ainsi que les systèmes Mamba convoyés jusque-là, renforcent la posture dissuasive et défensive de l’OTAN et protègent notamment le port de Constanta jugé stratégique. Militaires français et locaux s’entraînent très régulièrement ensemble, et un exercice mensuel plus important réunit les membres de l’OTAN.

JO 2024 de Paris

Dans le cadre des Jeux Olympiques de Paris prévus en 2024, l’armée de l’Air et de l’Espace aura la charge de mettre en œuvre un DPSA. Si les détails des moyens prévus n’est pas encore connu, il est probable que des systèmes de défense sol-air soient déployés, renforcés par des hélicoptères Fennec habituellement employés dans la sûreté aérienne ainsi que par des moyens de lutte anti-drone.

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