Réforme des retraites, les forces de l'ordre sur tous les fronts
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Depuis plusieurs semaines des centaines de milliers de Français descendent dans la rue pour manifester contre la mise en place d’une nouvelle réforme des retraites. Pour assurer le bon déroulement de ces rassemblements, plus de 10 000 policiers et gendarmes sont monopolisés à chaque journée de protestation.
Ces évènements sont l’occasion pour Défense Zone de revenir sur ce qu’est réellement le maintien de l’ordre en France, quels sont les acteurs, les missions et le cadre légal des actions.
Dégradation du climat des manifestations depuis 2016
Depuis 2016, on observe une nette dégradation du déroulement des manifestations. Des casseurs et “black blocks” attaquent régulièrement les forces de l’ordre. Ces dernières sont aussi accusées de violences à l’égard des manifestants, souvent filmées par des journalistes. Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, entre mai 2018 et mai 2019, il y a eu 2.448 blessés parmi les manifestants et 1.797 parmi les forces de l’ordre. Les deux camps se renvoient la balle, estimant que la violence de l’un est une réponse à celle de l’autre.
Selon certains sociologues et observateurs, cette augmentation de la violence lors des manifestations est le résultat d’une gestion politique du maintien de l’ordre qui se bute à la réalité du terrain. Le maintien de l’ordre reste une prérogative du ministre de l’Intérieur et relève, par délégation, des préfets dans les départements et du préfet de Police de Paris. En septembre 2020, le ministre de l’Intérieur a publié une nouvelle doctrine appelée schéma national du maintien de l’ordre (SNMO).
Lutter contre les casseurs
Depuis le printemps 2016, les forces de sécurité ont été très sollicitées en France : manifestations contre la loi Travail, mouvement des Gilets jaunes, mobilisation contre la proposition de loi Sécurité Globale et plus récemment manifestations contre la réforme des retraites… Depuis six ans, l’État constate des changements dans les modes de contestation et la présence récurrente de casseurs et de manifestants radicaux très organisés et suréquipés. C’est d’ailleurs par cette observation que Gérald Darmanin commence son édito du SNMO : “l’infiltration plus systématique de casseurs au sein des cortèges a conduit les forces à adapter leur doctrine de gestion des manifestations. Le schéma national du maintien de l’ordre entérine ces évolutions et fixe un nouveau cadre d’exercice du maintien de l’ordre”. Il ajoute : “la plus grande mobilité des forces, pour mettre fin aux exactions et interpeller les auteurs de violences, devient un impératif”.
Pour en savoir plus
En résumé
Retrouvez notre dossier consacré au maintien de l'ordre dans le numéro 4 de notre magazine papier.
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