La gendarmerie mobile

La gendarmerie mobile

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La gendarmerie mobile est une subdivision d’arme de la gendarmerie nationale. Depuis plus de cent ans, les personnels qui la composent se déploient sur tout le territoire français, en outre-mer mais aussi à l’étranger, afin d’assurer le maintien de l’ordre et la sécurisation d’évènements, tout en renforçant les gendarmeries départementales.

 

Historique

L'histoire de la gendarmerie mobile remonte à 1921, avec la création des pelotons mobiles de gendarmerie pour assurer le maintien de l'ordre. Avant cela, des pelotons de « troupes supplétives » pouvaient se constituer en mobilisant un ou deux gendarmes par brigades. Mais ceux-ci n’étaient ni formés au maintien de l’ordre, ni encadrés par leurs supérieurs habituels. L'armée pouvait aussi être appelée en renfort, mais cela a pu entraîner des dérives (fraternisation avec les manifestants, ou au contraire usage excessif de la violence). En 1926, les pelotons prennent le nom de Garde Républicaine Mobile (GRM), qui est organisée en compagnies, en groupes et en légions. La GRM développe ses techniques d'intervention et prend de plus en plus d'importance jusqu'à compter 21 000 hommes en 1939.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, un tiers des officiers de la GRM et 6 000 gardes et gradés rejoignent l'armée de Terre. Dissoute en 1940 par décision des autorités allemandes, la GRM est réintégrée en 1944, et prend le nom de Garde Républicaine. Ce n'est qu'en 1954 qu'elle est enfin nommée gendarmerie mobile par décret.

Avec la fin de la guerre d'Algérie, la gendarmerie mobile a davantage de missions de soutien auprès de la gendarmerie départementale. Suite aux événements de mai 1968, elle décide de moderniser ses équipements et de faire évoluer ses techniques d'intervention. Le Centre de Perfectionnement de la Gendarmerie Mobile (CPGM), devenu le Centre National d'Entraînement des Forces de Gendarmerie (CNEFG), est créé en 1969.

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Des unités spécialisées sont formées au sein de la gendarmerie mobile pendant les années 1970, comme l'escadron parachutiste de Mont-de-Marsan et l'Équipe Commando Régionale d'Intervention (ECRI) de Maisons-Alfort, qui deviendront plus tard le Groupe d'Intervention de la Gendarmerie Nationale (GIGN). En 2002, la Loi d'Orientation et de Programmation pour la Sécurité Intérieure (LOPSI) renforce la mission de sécurité générale de la gendarmerie mobile. A partir de 2004, des antennes du GIGN sont créées dans toute la France et en outre-mer.

 

 

Organisation

Aujourd'hui, la France est divisée en sept zones de défense. Chaque général commandant une région zonale dirige les groupements implantés dans sa zone, eux-mêmes composés de 4 à 10 escadrons. La gendarmerie mobile totalise 13 000 membres, répartis en 109 escadrons (EGM). Parmi eux, il existe également des escadrons dits « montagne » dont la formation spécifique leur permet de renforcer les unités de ces zones spécifiques, et des escadrons VBRG (véhicules blindés à roue de la gendarmerie) chargés de mettre en œuvre ces véhicules au profit de la gendarmerie.

Chaque escadron comporte cinq pelotons : trois pelotons de marche, un peloton d’intervention et un peloton hors rang (PHR). Ce dernier est en charge de l’appui opérationnel de l’escadron (commandement, matériel, secrétariat, organisation du service…)

Un peloton, composée en général de 16 personnels, s’articule en deux groupes aux effectifs identiques, et est commandé par un officier (lieutenant, sous-lieutenant, parfois capitaine) ou un major.

 

 

 

Missions de la gendarmerie mobile

Les gendarmes mobiles assurent des missions très diverses tout au long de l’année. Le taux d’emploi est de 65% environ ces dernières années, c’est-à-dire que 70 escadrons sont déployés chaque jour. Cela représente 220 jours de déplacement par an en 2020, et un déplacement en outre-mer tous les 12 à 15 mois.

 

Missions zonales

La mission de la gendarmerie mobile est de maintenir l'ordre public et d’assurer la sécurité lors de manifestations ou de tout autre événement (sportif, culturel…). Ses effectifs sont également responsables de la sécurité générale, en luttant contre la délinquance et en participant à des opérations de secours et de recherche, ainsi que de missions spécifiques liées aux risques propres à leur zone d'affectation. En outre, ils renforcent la gendarmerie départementale dans les zones de sécurité prioritaires (ZSP) et assurent la sécurité des personnes et des biens dans ces zones sensibles.

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Missions nationales

La gendarmerie mobile tire sa force, comme son nom l’indique, de sa mobilité. Elle peut ainsi apporter un soutien à d'autres zones de défense, intervenir au profit d'organismes centraux ou nationaux, protéger des ambassades ou des édifices sensibles, intégrer des dispositifs gouvernementaux, assurer des escortes sensibles, remplir un rôle d'alerte et apporter un renfort saisonnier dans les zones touristiques. Lors de missions nationales, c'est l'Unité de Coordination des Forces Mobiles (UCFM) qui décide de réquisitionner les unités de la gendarmerie mobile ou les CRS.

Enfin, elle intervient aussi en aide aux populations lors de crises majeures ou de catastrophes naturelles.

 

Missions internationales

Les gendarmes mobiles peuvent être déployés à l’étranger, sur des opérations extérieures (lutte contre le terrorisme ou les trafics illicites) ou lors de missions spécifiques comme en Guyane dans le cadre de la lutte contre l’orpaillage illégal. Elle accompagne alors les forces locales ou contribue aux opérations menées par les Nations Unies (MINUSTAH en Haïti, MONUSCO en République démocratique du Congo, FINUL au Liban…) ou l’Union Européenne (EULEX au Kosovo, EUAM en Ukraine, EUCAP au Sahel…).

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Les moyens de la gendarmerie mobile

Outre des véhicules divers adaptés à leurs missions, les gendarmes mobiles disposent d’un panel d’équipements et d’armements, pesant environ 20kg.

 

Equipements de la gendarmerie mobile

Les gendarmes mobiles sont dotés de plusieurs éléments de tenues leur permettant d’être protégés lors de leurs missions, notamment pour celles de maintien de l’ordre : casque lourd (de couleur bleue, pour les différencier des policiers), gilet pare-balles, protections des épaules/bras et des jambes, bouclier anti-émeute, gants

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L’armement de la gendarmerie mobile

Les armes en dotation sont variées : pistolet Sig-Sauer SP 2022, fusil d’assaut FAMAS ou HK G36, pistolet-mitrailleur HK MP5, fusil à pompe BPS-SGF et fusil-mitrailleur AANF1.

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En outre, le maintien de l’ordre nécessite un armement spécifique : grenades (lacrymogène, de désencerclement, à effet de souffle…), lanceur de grenades et lanceur de balle de défense (LBD).

 

Les véhicules de la gendarmerie mobile

En 2021, la gendarmerie mobile comptait 933 Irisbus (véhicules de transport des personnels), 148 B110 (véhicule de commandement et de transmissions, pour le maintien de l’ordre) et 60 VBRG (véhicule blindé à roues de la gendarmerie).

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Cependant depuis 2022, le parc de la gendarmerie mobile est progressivement remplacé par des VME (véhicule de mobilité équipe) et des VMG (véhicule de mobilité groupe).

En outre-mer, la gendarmerie mobile utilise également des Renault TRM 2000. Lors de certaines missions spécifiques, d’autres véhicules peuvent être utilisées tels que des Toyota Land Cruiser blindés, des quads, des Renault TRM 2000 ou Renault Master.

 

 

Intégrer la gendarmerie mobile

Pour intégrer ce corps d’arme, il faut être sous-officier ou officier de gendarmerie (voir notre article sur la gendarmerie nationale pour connaître les différentes voies d’accès). Si le candidat réussit le concours d’entrée, il intègre alors l’école de gendarmerie. Après sa formation et en fonction de ses résultats, il pourra choisir la gendarmerie mobile.

Il ira alors au Centre national d’entraînement des forces de gendarmerie (CNEFG) à Saint-Astier pour se former au maintien de l’ordre : usage des barrages et bonds offensifs, utilisation des grenades, tir de riposte etc. Le gendarme y retourne tous les trois ans pour maintenir et perfectionner ses compétences dans ce domaine.

 

Retrouvez notre dossier complet dédié à la nouvelle doctrine du maintien de l'ordre dans notre magazine DZ n°4.

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