La Garde nationale
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Suite à la vague d’attentats terroristes qui ont touché la France en 2015 et 2016, le président de la République, François Hollande a annoncé la reconstitution de la Garde nationale. Créée le 13 octobre 2016, elle regroupe l’ensemble des réserves opérationnelles de premier niveau des ministères des Armées et de l’Intérieur.
Histoire de la Garde nationale
L’histoire de la Garde nationale remonte à 1789 avec le regroupement des milices de citoyens au sein de chaque commune française et placée sous l’autorité du marquis de La Fayette. 1à ans plus tard, elles sont inscrites dans la constitution avec pour rôle d’assurer la sécurité des citoyens dans les communes en temps de paix, mais aussi, en renfort des armées constituées, la défense militaire du pays en cas de guerre. La garde nationale sera officiellement dissoute sous la commune en 1871.
L’organisation de la Garde nationale
Les deux ministres (Armées et Intérieur) président conjointement le comité directeur de la Garde nationale. Il définit les différentes politiques en matière de conduite, de recrutement, de communication ou de partenariat. Il réunit, au moins une fois par an, le chef d’état-major des armées, les chefs d’état-major d’armées, le secrétaire général pour l’administration, le secrétaire général du ministère de l’Intérieur, le directeur général de la police nationale et le directeur général de la gendarmerie nationale.
Sous l’autorité des deux ministres, un secrétaire général dirige l’instance permanente de la Garde nationale. Actuellement, c’est le général de division aérienne Véronique Batut qui en a la charge actuellement (au 10 janvier 2022).
La préparation et l’emploi des forces relèvent de chacune des chaînes opérationnelles concernées (Terre, Air, Mer, Gendarmerie nationale, Police nationale, services des armées)
Les missions de la Garde nationale
Si l’emploi des réservistes opérationnels dépend directement de chaque armée, services ou ministère, la Garde nationale a pour mission d’insuffler une politique commune pour l’engagement de ses personnels. Elle est chargée d’accroître la participation des réserves à la sécurité des Français, d’apporter des solutions pour les jeunes désireux de s’engager et de favoriser, par des actions de communication, entre autres, la cohésion nationale et de développer l’esprit de résilience des Français.
Les composantes de la Garde nationale
Actuellement les effectifs de la Garde nationale sont d’environ 77 000 réservistes tous ministères et services confondus. 7 000 d’entre eux sont engagés quotidiennement sur le terrain, que ce soit sur le territoire national, en mission de courte durée dans les DOM-TOM ou à l’étranger ou en opération extérieure. L’objectif à terme est de disposer d’une réserve de 85 000 volontaires (9 250 engagés tous les jours) dont 40 000 pour les armées et la gendarmerie et 5 000 pour la police.
Aujourd’hui l’âge moyen de la réserve est de 35 ans, mais à tendance à s’abaisser depuis quelques années. 60% des réservistes sont des actifs, 20% des étudiants, 15% des retraités (souvent d’anciens militaires) et 5% sont au chômage.
Les réservistes effectuent en moyenne 37 jours d’activité par an.
Les réserves militaires
Composées de citoyens français issus de la société civile avec ou sans expérience militaire et d’anciens militaires, elle propose un engagement à servir dans la réserve (ESR). Ce contrat rémunéré est d’une durée de un à cinq ans renouvelables. Ces hommes et femmes reçoivent une formation et un entraînement spécifiques pour leur permettre d’apporter un renfort temporaire de quelques dizaines de jours par an aux forces armées. Ils se voient confier les mêmes missions que les militaires d’active dans le domaine opérationnel ou du soutien, en unités ou en état-major, sur le territoire national et en opérations extérieures.
Les réservistes de l’armée de Terre
La réserve opérationnelle de l’armée de Terre compte environ 22 000 hommes et femmes. Quotidiennement ils sont 2 400 environ à servir au sein de leurs unités dont 600 pour la protection du territoire national.
Les réservistes de l’armée de l’Air et de l’Espace
Sur les 47 000 militaires que compte l’armée de l’Air et de l’Espace, environ 5 700 d’entre eux sont réservistes (soit 12% des effectifs)
Les réservistes de la Marine nationale
Les marins sont aujourd’hui 42 000 environ. 16% d’entre eux soit 6 000 militaires servent au sein de la réserve opérationnelle. La moitié des personnels sont issus de la société civile (sans expérience militaire), l'autre moitié sont d’anciens marins d’active.
Les réservistes du Service de Santé des armées
Le Service de santé des armées (SSA) compte près de 15 000 personnels dont 5 000 civils plus 3 000 réservistes opérationnels, soit près de 20 % de son effectif global. Majoritairement issus du monde de la santé, ces réservistes viennent renforcer les centres médicaux des armées, les hôpitaux ou tout autre établissement du SSA.
Les autres services du ministère des Armées
On retrouve des réservistes opérationnels dans quatre grands services du ministère des Armées.
- À la Direction Générale de l’Armement (DGA) qui compte une centaine d’officiers de réserve du corps de l’armement. Ils sont chargés d’apporter une expertise technique et scientifique dans les différents domaines de compétence de la DGA.
- Au service d’infrastructure de la Défense (SID) qui est chargé de la construction, de la maintenance immobilière, de la gestion administrative et technique du patrimoine et de l’énergie.
- Au Service du commissariat des armées (SCA) où servent près de 500 commissaires de réserve au sein d’une unité, d’un état-major ou d’un service en apportant leurs compétences en finance, audit, droit, logistique, management de projets, achats, systèmes d’information et contrôle de gestion. C’est aussi le SCA qui a la charge de gérer les 80 aumôniers de réserve. Au total, le SCA emploie plus de 1 400 réservistes.
- Au service de l’Énergie Opérationnelle (SEO). 200 réservistes y servent dans les domaines du soutien pétrolier, des fonctions de supports, mais aussi de la protection-défense des emprises et unités déployées sur le terrain.
Les réservistes de la Gendarmerie nationale
Anciennement affectés au sein des pelotons de réserves de la gendarmerie départementale ou dans les escadrons de réserve de la gendarmerie mobile, les réservistes sont aujourd’hui affectés au sein des compagnies de réserves territoriales (CRT) et directement employés pour renforcer les unités de gendarmerie, souvent proche de leur domicile, ou dans les structures de commandement. Ils concourent directement à la sécurité des biens et des personnes, mais peuvent aussi être déployés pour des interventions sur des catastrophes naturelles ou accidentelles comme lors du passage de l’ouragan Irma dans les Antilles.
Actuellement les réservistes de la Gendarmerie nationale constituent une force de 30 660 personnes (pour 100 000 gendarmes d’active).
La réserve civile de la Police nationale
Créée en 2003, la réserve civile volontaire de la Police nationale était, à sa création, uniquement constituée de retraités des corps actifs de la Police nationale. Le 16 mars 2011, la réserve civile est devenue accessible à l’ensemble des citoyens volontaires âgés de 18 à 65 ans. Depuis le 21 juillet 2016, ce dispositif a été ouvert aux anciens adjoints de sécurité, dans des conditions comparables à celles des policiers retraités. Ils sont aujourd’hui 7 100 agents, dont 900 employés quotidiennement au sein des commissariats et état-major.
Comment devenir réserviste
Les processus de recrutement varient en fonction des armées et ministères. Dans tous les cas, le candidat devra suivre un processus d’entretien, une visite médical, et une formation de base. L’affectation dans une unité ou service est définie en amont en fonction de ses souhaits et des places disponibles.
Le recrutement dans les Armées
Dans les armées les candidats doivent se rendre dans un centre d’information et de recrutement des forces armées (CIRFA). Le contact initial peut se faire directement sur le portail en ligne ROC.
Il faut être volontaire, âgé de 17 ans au moins, être de nationalité française, être en règle au regard des obligations du service national (JDC) et ne jamais avoir été condamné à la perte des droits civiques à l’interdiction d’exercer un emploi public ou à une peine criminelle.
Après un entretien et une visite médicale, le futur réserviste effectuera une formation initiale du réserviste (FMIR) d’une durée de 12 à 15 jours. À l’issue le candidat signe un contrat au titre d’une entité préalablement choisie.
Le recrutement dans la Gendarmerie nationale
Le recrutement des réservistes se fait en permanence via le portail minotaur. Les candidats sont ensuite dirigés vers une des cellules de réserve départementale.
Les conditions de base sont identiques à celles des armées.
Le candidat devra ensuite passer des tests psychotechniques (entretien et visite médicale), une formation à distance de 12 heures, une préparation militaire gendarmerie de 15 jours, une formation complémentaire agent de police judiciaire adjoint (APJA) et valider son aptitude à prendre part à des activités militaires.
Le recrutement dans la Police nationale
Les règles de bases (aptitudes, jouissance des droits civiques) s’appliquent de la même manière que dans les armées pour entrer comme réserviste civile volontaire de la police. Les conditions d'âge sont comprises entre 18 et 65 ans. La candidature s’effectue directement sur le site de la Police nationale. Ensuite, le candidat devra passer un entretien de recrutement et une visite médicale. Si les tests sont réussis, il suivra une formation de 10 jours au sein d’une école nationale de police (ENP). L’engagement à servir dans la réserve est un contrat annuel, de 90 jours rémunérés maximum, renouvelable par tacite reconduction, dans la limite de 5 ans. À l’issue, un nouveau contrat peut être renouvelé. Cet engagement est porté à 150 jours maximum par an pour le policier retraité ou ancien adjoint de sécurité (ADS), voire 210 jours pour le policier retraité s’il effectue une mission à l’étranger. L’ancien ADS doit avoir exercé 3 ans a minima en qualité d’ADS pour pouvoir postuler.
Combien gagne un réserviste ?
La rémunération d’un réserviste dépendra de plusieurs facteurs. Son ministère d’emploi, son grade, sa situation familiale et géographique. De plus certaines primes (terrain, indemnités de mission et/ou de repas) s’ajouteront à la solde de base. Dans les armées un soldat gagnera en moyenne 54€/jour contre 59 pour un sergent et 79 pour un sous-lieutenant. Dans la gendarmerie il est de 53€ net par jour pour un réserviste débutant. Les réservistes auxiliaires et de première classe de la Police nationale perçoivent entre 50 et 88€/jour en province et entre 55 et 95€/ jour en Île-de-France.
Les réservistes de la Garde nationale bénéficient de certains avantages comme la possibilité d’une participation au financement du permis de conduire B à hauteur de 1 000€, d’une allocation d’étude spécifique de 1 200€, d’une prime de fidélité de 250€, d’un accès à certaines activités privées de sécurité et de la reconnaissance de l’engagement des étudiants dans le cadre de leurs études supérieures.
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