Commando parachutiste à la Légion étrangère

Commando parachutiste à la Légion étrangère

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Défense Zone est allé à la rencontre du chef de section du groupe commando parachutiste du 2e REP. Cet officier aguerri s’est engagé il y a 25 comme simple légionnaire et a gravi tous les échelons pour devenir le chef de l’une des unités les plus prestigieuses de l’armée de terre et de la Légion étrangère en particulier.

 

 

Son parcours dans la Légion étrangère

Ce roumain d’origine s’est engagé il y a 25 ans dans la Légion étrangère. Déjà militaire dans son pays d’origine, il ne rêvait pourtant que d’intégrer la prestigieuse unité de l’armée de Terre. « Depuis que j’ai 14 ans j’ai toujours dit à mes camardes qu’un jour je partirais à la Légion ». Finalement le rêve d’enfant se transforme en réalité. Bien qu’il ne parle pas un mot de français il décide de quitter son pays et de passer les tests de sélections. Sans trop de difficulté il les réussit et intègre la formation initiale pour plusieurs mois de formation à Castelnaudary. « Pendant les classes j’ai entendu parler du 2e REP et de sa spécialité de parachutiste. En Roumanie mon unité était stationnée à côté d’une unité para et je savais que c’est ce que je voulais faire. J’ai tout fait pour être dans les premiers du classement pour pouvoir choisir mon affectation et ce fut le cas ».

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Affecté à la 1re compagnie, spécialisée dans le combat localité, il est déjà promu caporal après deux années de service. Un an plus tard il décide de postuler pour intégrer le prestigieux commando parachutiste. Les sélections durent deux semaines et n’épargnent aucun des candidats. Christian s’accroche et finalement est retenu pour suivre la formation commando fin 2002.

Il restera 8 ans au sein du groupe, d’abord comme équipier puis chef de cellule. Désormais son officier et 3e niveau commando en poche, il est affecté en Guyane en 2010 comme instructeur au CEFE. De nouveau au REP, il réintègre les GCP et en gravit petit à petit tous les échelons. En 2017, après sa réussite au concours des majors il décide de passer officier rang. Actuellement 10% des officiers de la Légion étrangère ont suivi ce type de parcours. C’est avec son nouveau grade de lieutenant que Christian est affecté une deuxième fois en Guyane. La première année il tiendra la poste d’officier stage avant de devenir officier forêt pendant deux ans. À son retour à Calvi il prend la tête d’une section à la 3e compagnie, une unité spécialisée dans le combat nautique. Moins de deux ans après il est finalement de retour au groupe commando, mais cette fois-ci pour en prendre la tête, un poste qu’il occupe encore aujourd’hui.

 

 

Les GCP du REP

Pour intégrer les GCP les candidats doivent déjà êtres caporaux. Une fois les deux semaines de présélection passées et réussi, il faut compter pratiquement deux ans pour accomplir le cycle complet de formation qui comprend les stages communs au GCP (chuteur opérationnel, aérocordage, Jetburg etc.) mais aussi les stages de spécialités (Tireur d’élite, santé, radio, JTAC…).

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Seule unité commando de la Légion étrangère, les hommes du REP forment un groupe d’élite qui travail soit au profit du régiment, soit au profit de la 11e brigade parachutiste. « Même évidemment nous sommes légionnaires, mais il n’y a aucun problème d’intégration avec les autres GCP de la 11e BP. Nous sommes régulièrement ensemble sur des stages et manœuvre et parfois en OPEX. Nous sommes là pour accomplir une mission tous ensemble, c’est la seule chose qui compte. »

 

L’expérience des OPEX

Le capitaine Christian a eu l’occasion de partir à plusieurs reprises en OPEX. En Afghanistan il connaîtra les missions de combat de haute intensité « sur certains accrochages nous étions fixés par l’ennemi. C’est à ce moment-là que "l’esprit légion" prend tous son sens. Nous étions tous d’accord pour nous dire que jamais nous n’abandonnerions notre position et que s’il fallait "faire Camerone" chacun de nous étais prêts à se sacrifier. »

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Le légionnaire partira à deux reprises au Mali. En 2014 pour l’opération Barkhane, mais son plus grand souvenir restera lors de son premier mandat lors du déclenchement de l’opération SERVAL en 2013. « Avec le régiment nous avons sauté sur Tombouctou. C’était la première fois depuis Kolwezi en 78 (une mission confiée au 2e REP) qu’une unité parachutiste était larguée sur une zone de combat. Sauter en parachute sur une zone inconnue et potentiellement ennemie cela restera à jamais un souvenir gravé dans ma mémoire. »

 

La Guyane et l’aguerrissement

Les séjours effectués en Guyane et les postes occupés au CEFE confèrent au capitaine Christian une grande expérience de la jungle équatoriale. De plus comme beaucoup d’instructeurs commandos affectés dans cette unité, le capitaine a eu l'opportunité de suivre un stage commando de plusieurs semaines en Amérique du Sud. « Quand on arrive la première fois dans la jungle on se dit : "c’est l‘enfer". Mais une fois que l’on applique les règles de sécurité on se rend compte que c’est un milieu incroyable et passionnant. Il faut respecter des principes simples : être en très bonne forme physique, appliquer les consignes d’hygiène, notamment sur l’entretien des pieds, savoir choisir le bon matériel pour partir en mission et s’en servir correctement. Beaucoup d’accidents viennent d’une mauvaise manipulation de la machette par exemple. »

 

Commander dans la Légion étrangère

« Le commandement dans la Légion étrangère est particulier. Les légionnaires sont des hommes à part. Ils viennent, pour la plupart, d’autres pays et s’engagent dans une armée qu’ils ne connaissent pas pour servir sous un drapeau qui n’est pas celui de leur pays de naissance et pourtant ils sont prêts à se scarifier pour lui. Pour y commander il faut être pleinement conscient des hommes que l’on a sous ses ordres. Mon parcours m’a beaucoup aidé pour ça. Je sais très exactement ce qu’ils ressentent puisque moi aussi je suis passé par là. Nous formons une vraie famille, un mot qui a un sens très profond chez nous. Chacun des légionnaires, depuis ses classes jusqu’en opération, sait qu’il peut compter sur son camarade. Nous sommes frères d’armes. Maintenant en tant qu’officier je dois aussi avoir une vision plus haute. Je commande des hommes et j’en prends la pleine responsabilité mais mes décisions sont toujours pour le bien de la Légion et l’accomplissement de la mission qui m’est confiée. »

Fanion, 2e REP, Calvi

 

Conseils au plus jeunes

« Si vous souhaitez venir à la Légion étrangère et au REP en particulier vous devez être motivé et déterminé mais servir dans ce régiment est quelque chose à part. La 3e dimension est un monde à part mais extraordinaire. Chez nous un jeune peut pleinement s’accomplir. Les seules limites qu’il aura seront celles qui se fixent. Avec de la volonté on peut tout faire. »

 

Pour en savoir plus

Vous pouvez retrouver l'intégralité de cet entretien sur la page podcasts de notre site internet ou directement via notre chaîne YouTube.

 

 

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1 commentaire

  • Pivaty

    Bravo et merci pour ces hommes nés dans un autre pays et prêts à mourir pour la France !

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