La Pologne refuse de fournir d'avantage d'armes à Kiev
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La Pologne, un des principaux soutiens de l'Ukraine dans son combat contre la Russie, a surpris en annonçant l'arrêt des livraisons d'armes à Kiev, une décision qui semble être une réaction aux tensions commerciales récentes entre les deux pays.
Crédit photo : Wikimedia Commons / Chancellery of the Prime Minister of Poland
La relation entre la Pologne et l'Ukraine traverse une période de tension, marquée par l'annonce du Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, de cesser tout transfert d'armement à l'Ukraine. Cette déclaration, faite le 20 septembre, a surpris, la Pologne étant l'un des plus gros fournisseurs d'armement de l'Ukraine. Face aux réactions internationales, une clarification a été apportée par le porte-parole du gouvernement, Piotr Müller. Celui-ci a affirmé que son pays honorera les livraisons d'armes et de munitions "convenues antérieurement", y compris celles résultant des contrats signés avec l'Ukraine.
Cette décision intervient dans un contexte de désaccord commercial, notamment autour de l'importation de céréales ukrainiennes. La Pologne, ainsi que d'autres pays voisins de l'Ukraine, refuse l'importation de blé, maïs ou colza ukrainiens, jugés trop bon marché, pour protéger ses agriculteurs. Malgré la levée de l'interdiction d'importation par la Commission européenne le 15 septembre, la Pologne maintient un blocus sur les céréales ukrainiennes, provoquant l'indignation de Kiev qui a porté plainte devant l'Organisation mondiale du commerce.
La Pologne, se sentant visée par les récentes critiques ukrainiennes à la tribune de l'ONU, a réagi en menaçant d'élargir la liste des produits ukrainiens interdits d'importation et en convoquant d'urgence l'ambassadeur d'Ukraine. L'annonce de l'arrêt des livraisons d'armes semble être une escalade dans ce conflit latent, une façon brutale de clore les débats.
Par ailleurs, la Pologne poursuit sa politique de réarmement, signant des accords avec les États-Unis et visant à consacrer 4 % de son PIB à sa défense pour devenir, d'ici deux ans, la puissance terrestre militaire la plus importante d'Europe. Cette stratégie s'inscrit dans un objectif de dissuasion face à la Russie et de leadership militaire sur le flanc oriental de l'OTAN.
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