La fouille opérationnelle (FOS) au 17e RGP

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L'objectif de cette émission audio disponible sur toutes les plateformes en ligne de Podcast est d'ouvrir au grand public les portes d'un univers d'ordinaire plutôt secret, dans le but de donner à réfléchir à des questions qui nous concernent tous, qu'elles soient politiques, géopolitiques, économiques ou plus largement sociétales.

Dans ce nouveau podcast, nous partons à la rencontrer de l'adjudant Alexandre, le chef de la section de fouille opérationnelle spécialisée (FOS) du 17e régiment du génie parachutiste.

Présentation 

Défense Zone : Bonjour Alexandre, est-ce que vous pouvez vous présenter ?

Alexandre : Je suis l'adjudant Alexandre, chef de section Fouille Opérationnelle Spécialisée (FOS) du 17e RGP. Je suis donc coordinateur de deux groupes FOS. La fouille opérationnelle spécialisée, ce sont des unités particulières du génie. À savoir, il y a trois niveaux de fouille dans l'armée de terre. Le premier niveau, c'est la fouille opérationnelle élémentaire, qui est propre à toutes armes. Ça consiste en fait à la fouille de personnel ou la fouille de véhicules, par exemple sur une enceinte ou une entrée d'un camp dans le but de sécuriser une personne ou une entrée d'enceinte militaire. Ça, tout le monde est capable de le faire.

Le second niveau, c'est la fouille opérationnelle complémentaire qui est propre à l'arme du génie. Ce sont des missions qui consistent à fouiller différents milieux comme la fouille de zone ou d'une habitation occupée. Par exemple, en BSS, les groupes génie étaient employés pour fouiller différents types d’habitations des plus simples aux plus complexes. Le but est de rechercher des ressources afin d’en priver l’ennemi.

Le dernier niveau c'est la fouille opérationnelle spécialisée qui est propre aux sections spécialisées des 8 régiments du génie. Ces sections interviennent dans tous les milieux, et plus particulièrement dans les milieux périlleux comme des grottes ou des milieux confinés comme les réseaux suburbains, par exemple Mais cela peut être aussi l’intervention en milieux avec une atmosphère particulière, notamment viciée. Nous avons bien sûr du matériel spécifique qui nous permet d'évoluer dans tous les milieux.

Défense Zone : Vous n’avez pas commencé au 17e RGP, quel est votre parcours ?

Alexandre : Je me suis d’abord engagé au sixième régiment du génie à Angers comme militaire du rang. Je n'y ai fait que deux ans, dont la formation initiale. J'ai assez vite basculé à l'École Nationale des Sous-Officiers d’Active pour revenir ensuite comme sergent pour prendre le poste de chef de groupe génie combat. Cela m’a permis d'acquérir un peu d'expérience en termes de commandement et de gravir les échelons petit à petit. Après 10 années passées à Angers, j'ai demandé à être muté au 17e RGP. Pour moi, c'était le régiment le plus opérationnel à ce moment-là et celui qui m’intéressait le plus pour continuer ma carrière. Je servais en FOS au 6e RG, j’avais donc les qualifications nécessaires pour intégrer la section à Montauban. Et donc, j'avais la chance d'être formé FOS là-bas à Angers. Mais en arrivant, j’ai passé quelques semaines particulières où j'étais testé par les anciens de la section. Il fallait que je fasse mes preuves et rien n’était gagné d’avance. Ensuite j'ai été envoyé en formation pour passer l'instructeur commando. Là, c'était la même pression, car je devais absolument réussir le stage si je voulais rester à la FOS. Ensuite j’ai suivi le stage CMD (Conventional Munitions Disposal) pour intervenir sur un large panel de munitions conventionnelles.

La section de fouille opérationnelle spécialisée

Défense Zone : Comment fait-on pour passer de la fouille opérationnelle à la fouille opérationnelle spécialisée, il y a des tests de sélection ?

Alexandre : Pour accéder aux sections spécialisées nous avons un stage initial de sept semaines qui se déroule à l'école du génie à Angers et qui est aussi bien pour les militaires du rang que pour les cadres. Ensuite, il y a différentes qualifications particulières comme le franchissement commando et les stages MUNEX pour l'intervention sur munitions. Mais pour commencer, au 17e RGP les candidats aux sections spécialisées effectuent une semaine de test environ où nous essayons de trouver les meilleurs profils pour intégrer la section.

Défense Zone : Y a-t-il une spécificité de votre section FOS du fait d’être parachutiste ?

Alexandre : Ill n'y a pas vraiment de spécificité dans nos missions, mais le fait d’être parachuté pour nos missions nous contraint sur l’emport de matériel. En général, le matériel des sections FOS est assez encombrant notamment avec les détecteurs et le matériel de fouille. Nous, nous devons nous adapter pour travailler de façon légère et rustique. Mais cette capacité d’adaptation est aussi ce qui fait notre force.

Défense Zone : Et au niveau de l’armement ?

Alexandre : Nous avons des HKM P5 car la munition de 9 mm ricoche moins que de la 5,56mm dans un milieu assez clos et évite donc de mettre nos coéquipiers en danger. Pour le reste, nous sommes équipés de la même manière que le reste du régiment à savoir le HK416, en modèle court pour être plus agile et le Glock 17 en arme de poing.

Défense Zone : Vous travaillez parfois avec la section de commandos parachutistes du régiment ?

Alexandre : Lors du projection en BSS en 2015 en BSS nous avons effectué un travail conjoint entre les plongeurs de combat du génie du 17, une équipe de la fouille opérationnelle spécialisée et les commandos parachutistes. C'était des missions d'opportunités sur renseignement, dans le but d'aller fouiller des zones ou des points particuliers identifiés après collecte de renseignements lors des opérations. On a retrouvé beaucoup de matériel, et donc l'objectif c'était bien ça, à récupérer le matériel, le détruire si nécessaire, pour priver l'ennemi de ses ressources pour pouvoir attaquer les réseaux ennemis. Depuis, la section était engagée régulièrement sur l'opération Barkhane au Mali au sein d'une section génie combat. Donc là, encore une fois, les missions étaient diverses et variées, aussi bien de la mission spécifique génie combat en termes de sécurisation, ouverture d'itinéraire, mais aussi bien des missions plus spécifiques de fouilles dans des villages, sur des véhicules (voitures, motos). Nous avons ramené des données importantes en matière de renseignement et saisi un stock important de matériel privant ainsi l’ennemie de ses ressources.

Défense Zone : Est-ce qu'il y a d'autres armées, je pense par exemple à l'armée américaine, qui ont un équivalent de la FOS ?

Alexandre : Américaine, pas vraiment, mais par contre l'armée britannique Il y a des sections de recherche. Historiquement on retrouve la création de section de grottes à la fin des années 50 début des années 60 lors de la guerre d’Algérie mais ensuite, ces sections ont été dissoutes. L'armée britannique quant à elle a créé durant les années 60 la Search Britannique Force pour lutter contre l’IRA qui existe encore aujourd'hui mais qui sont plus spécialisées dans le renseignement. Pour la France, ce n’est qu’en 2008 qu’est recréée au 17e RGP la première FOS qui reprenait un peu le modèle britannique et celui employé pendant la guerre d’Algérie. C’est aussi de là que vient le symbole de notre écusson avec la chauve-souris auquel on a rajouté les trois étoiles qui correspondent au trois niveaux de fouille.

Défense Zone : Les membres de la FOS sont plongeurs ?

Alexandre : Pas du tout mais nous essayons de qualifier des plongeurs FOS, ce qui permet de travailler avec eux et d'avoir un outil bien plus performant sur différentes missions.

Défense Zone : Vous partagez même les mêmes locaux, enfin en tout cas, vous êtes un peu au même endroit ?

Alexandre : On partage les mêmes locaux avec les plongeurs de combat du génie et les commandos parachutistes. Cela nous permet d'avoir une certaine cohésion dans la vie de tous les jours et d'entretenir des relations saines. C’est important car nous sommes amenés à travailler parfois ensemble lors d’exercices et surtout en mission opérationnelle. ,

Défense Zone : C’est important pour échanger du RETEX ?

Alexandre : C'est intéressant en termes de RETEX, mais aussi en termes d'évolution de travail pour proposer de nouveau process et pour innover. Tout cela nous le faisons dans le but d'améliorer nos procédures, et de trouver des solutions pour réussir la mission. Donc, ces échanges facilitent énormément notre travail.

Défense Zone : Comme tout est centralisé par la STAT et la DGA, dans quelle mesure vous êtes force de proposition pour l’innovation ?

Alexandre : oui, c'est centralisé, Mais au final, c'est nous qui percevons les matériels et qui nous en servons. Donc au fur et à mesure de cette utilisation, on fait remonter le RETEX pour améliorer ces matériels ou parfois dire aussi que certains matériels ne sont pas forcément adaptés ou qu’il faudrait changer certaines choses dessus pour qu’il soit plus efficace.

Les missions de la FOS

Défense Zone : Quelle était votre dernière mission ?

Alexandre : C'était l'opération Amitié au Liban en août 2020 après l'explosion d'une réserve de nitrates d'ammonium sur le port de Beyrouth. Je venais juste d'arriver au régiment et  4 jours après mon arrivée, je suis parti au Liban avec une équipe de la FOS et une équipe de plongeurs. L’objectif, était d'aller fouiller les décombres pour chercher les survivants. Nous avons surtout été employés pour sécuriser différents bâtiments du port de Beyrouth dans le but d'aider la population à se rétablir après cet accident.

Défense Zone : Qu’elles étaient les missions sur place ?

Alexandre : Comme nous avions des qualifications particulières, nous avons installé différents points de franchissement. C'était beaucoup de travail sur corde pour aller retirer des pièces métalliques de grandes surfaces et sécuriser les bâtiments, aseptiser certaines zones et empêcher le sur-accident. Ça rentrait pas du tout dans le cadre de nos missions de base, mais c'était un aspect qu'on ne connaissait pas et du coup c'était vraiment intéressant. Nous avons fait aussi de la fouille de navires échoués, pour voir s'il n'y avait pas des corps qui étaient restés coincés à l'intérieur. Pour des raisons de contraintes extérieures, la fouille des décombres a été effectuée par la Sécurité civile.

Nous avons aussi une autre spécificité à la section dont je n’ai pas parlé au début de cet entretien, c’est que régulièrement nous sommes réquisitionnés par les forces de sécurité intérieure dans le cadre d'enquêtes criminelles. Donc, ça, c'est une particularité au 17, mais que maintenant toutes les sections FOS des différents régiments du génie ont aussi. Sur besoin, les forces de l'ordre demandent le renfort d’un certain nombre de personnes de la section pour aller fouiller une zone afin de retrouver des éléments dans une enquête criminelle comme de l'armement, de la drogue, des munitions, une balle de munition qui a servi à commettre un meurtre ou encore un cadavre ou une personne disparue. Ça, c'est un point fort de notre section. Ça nous a permis d'acquérir une riche expérience dans ce domaine-là. Ça permet aussi à tous les équipiers mais de travailler dans son domaine de spécialité sur le territoire national et donc d'évoluer personnellement et de faire rayonner l'image de l'armée au sein de la société française.

Défense Zone : Pourquoi faire appel à vous c’est un problème de compétences ?

Alexandre : Ils les ont, mais ils sont limités en termes de matériel et ils nous appellent généralement en dernier recours. Quand ils n’arrivent pas à trouver ce qu’il recherche par manque de moyens, ils font appel à nous, parce qu’on a su adapter nos procédures de fouilles dans ce domaine-là, et ça nous permet, en fait, d'avoir une analyse de la situation, une analyse de terrain. Donc, on essaie de les conseiller dans par rapport aux éléments de l'enquête, afin d’axer les fouilles dans les meilleures conditions, sur les meilleures zones, et de trouver ce qu'il y a à trouver.

C'est beaucoup de communication avec les forces de l'ordre et un véritable travail conjoint. Et on fait aussi intervenir plein d'éléments concourants comme les équipes cynotechniques de la gendarmerie et les techniciens d'investigation criminelle. Lors d’une intervention nous avons demandé la réquisition d’une équipe NRBC du deuxième régiment de dragons pour faire de la décontamination. Nous étions en train d'évoluer dans un milieu périlleux dans lequel nous avons découvert plusieurs carcasses d’animaux. Par sécurité une procédure a été mise en place dont une chaîne de décontamination pour intervenir dans des conditions de sécurité optimum pour toutes les équipes. Pour la section et le régiment, intervenir dans ce type de milieu avec des experts de l’enquête criminelle, ce sont des expériences très enrichissantes. C'est un domaine en plus de ce qu'on fait d'habitude, qui nous permet en plus de faire notre travail sur le territoire national, dans notre cœur de métier. Ça nous permet d'évoluer dans nos procédures, dans l'utilisation de nos matériels, parce que c'est quelque chose de technique. Retrouver une balle de 9mm dans une zone de plusieurs hectares, c'est assez complexe. Donc là, il faut utiliser des procédures très particulières, des fouilles systématiques, qui permettent de résoudre le problème, de trouver la munition.

Défense Zone : Aujourd'hui les conflits évoluent. Nous avons vu en Ukraine l'utilisation massive d'explosifs, de piégeage et de mines. Est-ce que cela fait évoluer vos modes d’action ?

Alexandre : Tout à fait, ça nous fait réfléchir. Je dirais même que ce sont de nombreuses conversations au sein de la section. On peut se renseigner via les réseaux qui donnent accès à du retour sur expérience et l’on s'aperçoit que nos missions, en tout cas nos capacités, seraient parfaitement adaptées à ce qui se passe aujourd'hui en Ukraine. Le piégeage est réel et le minage permanent. Nous pourrions opérer sur ce type de théâtre. Regardez l’usine de Marioupol où les forces ukrainiennes ont évolué dans les sous-sols. C’est un milieu très particulier qui se calque à celui dans lequel nous sommes formés pour opérer. Ça nous amène à en parler quotidiennement,  et nous oblige à nous entraîner et d'orienter nos entraînements par rapport à ce qui se passe aujourd'hui sur le front de l’Est.

Défense Zone : On parle beaucoup de déminage ou d'accéder à des endroits difficiles et dangereux pour récupérer quelque chose. Mais on ne pense pas forcément aux actions commando, qui consisteraient à s’infiltrer. Cela fait aussi partie de vos missions ?

Alexandre : Alors, action commando, je ne dirais pas ça comme ça. Nous n’avons pas la prétention d'être des commandos, mais effectivement, pourquoi pas mener des opérations conjointes avec les plongeurs de combat du génie et les commandos para du régiment pour réaliser des missions d'opportunités où il s'agirait de s'infiltrer par des réseaux, par des tranchées pour accéder à un milieu, ou alors détruire un objectif particulier.

Défense Zone : Vous vous entraînez beaucoup au travail sur corde ?

Alexandre : On est obligé d'utiliser ces moyens pour accéder au milieu périlleux. Mais en fait, ça nous sert aussi pour plein d'autres choses. Ça peut nous servir pour descendre d'un bâtiment, accéder à un bâtiment par une entrée secondaire. Donc une mission qui nous est propre, c'est la fouille de bâtiment inoccupé où là, la menace de piégeage est très élevée. Donc on va éviter d'entrer par l'entrée principale et finalement, on va essayer de contourner le problème. Donc, peut-être accéder par le toit du bâtiment, descendre par un moyen de franchissement, accéder par une fenêtre que l'ennemi n’aura peut-être pas pensé à piéger. C'est une spécificité qui nous est propre. Nous ne sommes pas des cordistes, mais c'est un outil qui nous permet d'évoluer un peu partout et d'adapter nos procédures.

Comment intégrer la FOS ?

Défense Zone : La FOS est une section demandée au régiment ?

Alexandre : Ça a évolué. Il y a encore 5 ans nous avions un gros flux de volontaires pour passer les tests de sélection. Ils étaient attirés par les projections et par toutes les réquisitions judiciaires que la section était amenée à faire. Aujourd'hui c’est un peu moins, parce que je pense que c'est générationnel. Certains n’ont peut-être pas forcément envie de passer une semaine de qualification assez intense où il faut démontrer beaucoup de qualités. Et puis, on est aussi dans un tournant au sein de l'armée de terre, avec une volonté du CEMAT de s'orienter vers l'entraînement sur la haute intensité. Et donc, en ce moment, c'est particulier, on a un peu moins de personnes qui viennent se présenter pour les sélections. C'est notre cheval de bataille en ce moment et on fait le maximum pour communiquer et attirer les jeunes. La FOS c’est une section avec une grosse cohésion et des gens très autonomes. On travaille dans une ambiance particulière, très professionnelle avec de véritables techniciens et c'est vraiment plaisant d’en faire partie. Pour moi, en tant que chef de section, c'est peut-être plus facile pour moi de commander des gens autonomes que des jeunes qui viennent de s'engager. Mais cela impose néanmoins d’être extrêmement rigoureux dans mon commandement.

Défense Zone : Qu’elles sont les qualités demandées pour intégrer la FOS ?

Alexandre : En termes de génie, normalement ils ont tous évolué avec ce goût pour ce que l’on appelle l'œil du sapeur. C'est-à-dire la faculté à observer le terrain et trouver facilement la munition posée au sol, la mine enterrée ou alors le fil piège tendu dans les hautes herbes. Donc ce qu'on recherche, c'est déjà ce goût pour la fouille, la facilité à analyser le terrain et à déterminer si oui ou non il y aura une menace particulière. Donc, en termes de génie, quelqu'un qui serait compétent dans le travail de base du sapeur. Ensuite, par rapport au régiment et à l'aspect TAP, quelqu’un rustique, de physique, parce qu'on se doit en section spécialisée d'être au plus haut niveau. Et je dirais même, un niveau supérieur des autres sections du régiment, c'est ce qui garantit notre légitimité.

On recherche aussi des gens qui ont des facultés à s'adapter facilement, à évoluer dans des milieux différents, des qualités d’adaptation et d'intégration rapide, pour s'intégrer à notre section qui, comme je l'ai dit, est très soudée et a une forte cohésion. Il faut aussi des capacités à évoluer aussi bien sur terre, dans les milieux périlleux, mais aussi dans l'eau, puisqu’on travaille avec les plongeurs de combat du génie. Donc, pendant nos sélections, là aussi, une petite partie en milieu nautique, assez exigeante. Mais on essaye, dans les premiers jours des sélections, de faire des instructions et de donner tous les conseils nécessaires pour réussir ces sélections. Maintenant, la personne qui a toutes ses qualités et qui arrive à la fin de cette sélection, généralement, il n’y a pas de problème, on prend. Et ensuite c’est à nous de l'amener au niveau et de faire en sorte que tout se passe bien.

Défense Zone : En moyenne, on reste combien de temps au sein de la FOS ?

Alexandre : Ça varie, en fait, en fonction des personnels. Généralement, on a des personnels très bons, très compétents, qui vont rester 5-6 ans et qui, après, veulent faire autre chose, quelque chose de plus particulier. Mais on a aussi des gens qui sont là depuis les tout débuts de la fouille. Donc, là, actuellement, j'ai le plus ancien fouilleur de France au régiment, dans ma section. C'est aussi une fierté, il est là depuis la création de la section en 2008, C'est un pilier de la section, et qui est nécessaire pour transmettre aux plus jeunes tout ce qui a été acquis depuis toutes ces années au régiment.

Défense Zone : Il faut aimer le risque pour évoluer dans ces milieux périlleux ?

Alexandre : Au risque, non, mais il ne faut pas être claustrophobe car c’est souvent assez exigu. Maintenant, il faut être cohérent avec la réalité. Même si on peut aller chercher assez loin dans un réseau pour voir s'il n‘y a rien de caché, il faut aussi se mettre à la place de l’ennemi. Il ne prendra pas trop de risque à évoluer dans un boyau très restreint pour dissimuler quelque chose. Donc sans parler de risque il faut quand même avoir une certaine appétence pour ce milieu.

Défense Zone : Un conseil que vous aimeriez transmettre à un jeune qui souhaiterait passer les tests de sélections pour intégrer cette spécialité ?

Alexandre : Le conseil que je pourrais donner, c'est de toujours se remettre en question sur ce qu'on est en train de faire. Rien n'est fait, rien n'est acquis. Donc, à chaque fois qu'on évolue, il faut quand même se remettre en question et se dire : « Ok, est-ce que ce que je fais, c'est bien ? Est-ce que je ne pourrais pas faire autrement ? » Et ça, quand je l'ai compris, ça m'a permis d'évoluer dans la bonne direction. Donc, ça, c'est des conseils que je pourrais donner tous les jours à la section et aux futurs candidats qui se présentent. Attention où est-ce que je mets les pieds, et même aussi dans la vie de tous les jours, en fait, se remettre en question, je pense que c'est important, et ce qui permet d’évoluer dans le bon sens.

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