Soldat du futur, dossier DZ, techno

Dossier DZ N°7 : Le soldat du futur (part 3)

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L’armée française ne s’y est pas trompée. La loi de programmation militaire 2019-2025 a fait de l’innovation une priorité, passant d’un budget de 730 millions d’euros par an en 2018 à plus d’un milliard en 2022. Mais quelle sera la place de la technologie dans ces combats du futur ? Le champs de bataille sera-t-il totalement numérisé où les soldats se déplacent au fil des décisions de l'IA ou verra-t-on revenir des fantassins plus "traditionnels" voir plus rustiques, mais capable de tenir tête à une armée plus équipée et nombreuse comme nous le montre le conflit ukrainien ?

 

INFOVALORISATION : LE CHAMPS DE BATAILLE 3.0

“L’ultra connexion” n’échappe pas aux armées. Dans un monde où l’analyse et la transmission de données sont de plus en plus prégnantes, la numérisation de l’espace de bataille devient en enjeu essentiel des guerres du futur. La France grâce au programme Scorpion a, de l’avis des grandes puissances occidentales, pris une avance conséquente dans la maîtrise de cette technologie.

 

Chasser le "brouillard de la guerre"

Disposer de blindés performants et de combattants équipés pour mener des affrontements dans un contexte de haute intensité est aujourd’hui une volonté de tous les États-majors. Mais la multiplicité d’acteurs sur le terrain (groupements tactiques interarmes), l’ajout de la troisième dimension (avions, hélicoptères, drones) et les flux de données transmises (renseignement, imagerie, diffusion des ordres) apportent une somme d’information colossale pour la réflexion tactique de la manoeuvre. Les avancées technologiques proposées par le système d'information du combat Scorpion (SICS) permettent dorénavant de numériser l’espace de bataille et de se débarrasser, en partie, du “brouillard de la guerre” généré par ce flux de données.

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Moins de communications radio

Grâce au système d’information Scorpion (SICS) porté par la radio nouvelle génération Contact, hommes, véhicules et aéronefs évoluent tous dans une même “bulle” où chaque pion est interconnecté. Ainsi la géolocalisation amie (GLA) permet à chaque niveau de commandement de connaître en temps réel la position des unités jusqu’au plus bas niveau, “ce qui permet de diminuer les conversations radio de plus de 70%, explique un lieutenant du 13e BCA en phase de test SICS à Mailly-le-Camp. Mais je donne aussi mes ordres plus vite. Le temps gagné me permet de me concentrer sur le combat et d’être plus agressif et plus dur sur l’ennemi”. Demain ce sont aussi les engins qui communiqueront directement. Avec leurs systèmes intégrés, ils pourront localiser le départ d’un tir ennemi et orienter directement la tourelle sur ce point ou même transmettre les informations en quelques millisecondes à un autre véhicule potentiellement mieux placé pour riposter.

 

 

À QUOI RESSEMBLERA VRAIMENT LE SOLDAT DU FUTUR ?

Après ce tour d’horizon des possibles, empreint de science fiction et de hautes technologies, revenons au propos initial de ce dossier et prenons le contre-pied de tout cela. Et si le soldat du futur n’était pas voué à devenir, ni un cyborg ni un humain augmenté ?

 

La place centrale de l'humain

Et si le combattant du futur ressemblait davantage à un citoyen en “jeans-baskets”, équipé d’un bon vieux AK-47 et auto-formé à la guerre ? C’est la prospection que fait Michel Goya, colonel français à la retraite devenu historien et consultant (et que nous avons reçu dans l’épisode 39 de notre podcast audio). Selon lui, “la réalité du futur, c’est la multiplication des combattants amateurs et volontaires, des gens comme les frères Kouachi qui vont s’auto-former, s’auto-équiper”. Les événements récents semblent confirmer cette théorie. La guerre en Ukraine a notamment démontré en quelques mois que la supériorité technologique et matérielle ne peut pas garantir une victoire dans le cadre d’un conflit armé. L’échec américain en Afghanistan ou encore celui de la France au Mali, rappellent que même l’armée la mieux équipée et formée, ne peut pas toujours venir à bout d’un groupe de résistants déterminés sur le terrain.

Alex french SAS, Kalashnikov, FS, forces spéciales, Chiron, 1er RPIMa

 

Pour un savoir plus

 

Vous pouvez retrouver l'intégralité du dossier consacré au soldat du futur dans le numéro 7 de Défense Zone

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