Comment devenir : officier du renseignement à la DGSE
de lecture - mots
Alors que la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) fête ses 40 ans en 2022, elle n’a jamais été aussi claire sur son processus de recrutement. Sur son site, refait à neuf récemment, elle guide pas à pas les personnes souhaitant intégrer le service. La plateforme présente ainsi les principales voies d’accès à “La Boîte” selon les domaines de spécialité, les postes visés et le niveau d’études. Alors, quand on souhaite devenir “espion” comme Guillaume Debailly dans la série “Le Bureau des Légendes”, quelle voie choisir ?
Une entrée sur concours
Pour devenir officier du renseignement, il faut passer le concours de catégorie A. Pour postuler il faut détenir la nationalité française, avoir effectué sa journée défense et citoyenneté, posséder un casier judiciaire (bulletin n°2) compatible avec l’exercice de ses futures fonctions, et être titulaire d’une licence ou d’un titre, diplôme ou qualification équivalent. Les militaires peuvent aussi demander leur mutation à la DGSE et certains civils être repérés en sortie d’école et passer ensuite un processus de sélection.
Débuter comme analyste
Une fois intégré au service, l’officier de renseignement commence par un poste d’analyste (en géopolitique, contreterrorisme, contre-prolifération, sécurité économique, etc.). “Les analystes sont des gens qui ont la tête bien faite. Ils sont dotés d’un bon esprit de synthèse, capables de restituer à l’écrit comme à l’oral”, explique Philippe Hayez, directeur adjoint du renseignement à la DGSE de 2000 à 2006 et désormais enseignant des politiques de renseignement à Sciences Po Paris. Après environ cinq ans, les analystes qui le souhaitent et qui ont les aptitudes nécessaires, peuvent candidater pour évoluer vers la recherche humaine et donc devenir officier traitant. Mais attention, les places sont rares et la sélection ardue. “Nous avons besoin de fonctionnaires loyaux, disciplinés, transparents, bien dans leur tête, éthiquement irréprochables à l’entrée et pendant. Donc des gens moralement hors de tout soupçon et des collaborateurs de confiance”, résume Philippe Hayez.
Les “clandés”
L’officier traitant peut être envoyé en mission et en affectation à l’étranger. La DGSE dispose ainsi d’un réseau de “capteurs”, qui travaillent dans les ambassades françaises sous leur vraie identité. Certains, à l’image d’Olivier Mas, alias Beryl 614, ancien officier traitant que nous recevions dans notre podcast en juillet dernier, sont infiltrés dans des pays étrangers. Ils opèrent sous couverture et sous légende pendant plusieurs mois ou années pour y recueillir du renseignement. On les appelle des “clandestins”. La clandestinité n’est pas une cellule de la DGSE à proprement parler, mais un mode opératoire qui va permettre de préserver et cacher les actions d’un service de renseignement. Pour devenir clandestin, il faut passer un processus de sélection très pointu composé d’un entretien et d’épreuves de terrain qui s’étalent sur plusieurs jours.
Pour aller plus loin
retrouver l'ouvrage d'olivier Mas, alias Beryl 614 : Profession espion, et plongez dans l'univers passionnant et secret des agents de la DGSE.
Vous pouvez retrouver l'intégralité de cet article dans le numéro 6 de Défense Zone
Vous pouvez aussi vous abonner à notre magazine et recevoir notre tout dernier numéro avec un dossier consacré au soldat du futur, accéder à des contenus exclusifs, bénéficier des offres matériels et équipements de nos partenaires.