L'armée française s'intéresse aux drones kamikazes

L’Agence de l’innovation de défense (AID) et la Direction générale de l’armement (DGA) viennent de publier, le 6 mai dernier, deux appels à projets demandant aux industriels d'imaginer des solutions à bas coût. 

Utilisés pour la première fois à grande échelle lors de la guerre du Haut-Karabakh, les drones d'attaque sacrifiables ont largement prouvé leur efficacité. Suite à ce conflit, un rapport du sénat recommandait à l'armée française de s'en équiper. "doter nos armées de drones « sacrifiables » qui pourraient être utilisés, comme dans les conflits précédemment évoqués, à la place ou en complément des moyens aériens classiques, pour pénétrer des défenses aériennes de plus en plus robustes nous semble une nécessité pour se préparer aux conflits de haute intensité" expliquait la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du sénat. Nul doute que l'efficacité du "Switchblade" fourni par le Pentagone à l'armée ukrainienne, n'a fait que renforcer l'intérêt de la France pour ce type de munitions téléopérées. 

 L'AID et la DGA publient deux appels à projets correspondant à deux modèles distincts. Le premier, nommé LARINAE "porte sur la recherche d’un système bas coût de neutralisation et à « longue élongation », soit au-delà de 50km à partir de son point de mise en œuvre". Colibri, le second, devra être capable de détruire des cibles situées aux alentours de 5km de distance. L'AID insiste également sur la résistance au brouillage électronique et au piratage. Enfin, les solutions retenues pourront être transportées et déployées rapidement et facilement par un seul opérateur non spécialisé. 

 L'objectif principal commun aux deux projets est la destruction d'un véhicule léger avec une précision de ciblage métrique pour un coût inférieur à 20 000 euros. L’analyse des dossiers de candidature tiendra compte des "extensions fonctionnelles" telles que des effets sur des cibles blindées ou en mouvement (environ 50km/h).

 Les projets LARINAE et COLIBRI seront présentés en détail aux industriels intéressés le 25 mai prochain à la DGA Balard. Ils devront ensuite faire parvenir leur proposition avant le 6 juillet 2022 à 23h59.