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Dixième accident majeur d'un V-22 Osprey américain (actus de la semaine)

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USA

Le V-22 Osprey, un appareil hybride entre hélicoptère et avion développé par Bell et Boeing, a subi un grave accident au large du Japon près de l'île de Yakushima. C'est le dixième accident majeur depuis la déclaration opérationnelle en 2007 de cet appareil, caractérisé par ses rotors basculants.

Le 28 novembre, un Osprey américain s'est écrasé en mer lors d'un vol de la base d’Iwakumi à Kadena, à Okinawa. Six personnes étaient à bord lorsqu'un appel d'urgence a été émis après qu'un incendie se soit déclaré dans le moteur gauche de l'appareil. Suite à l'alerte, la garde côtière japonaise a été rapidement mobilisée, envoyant des patrouilleurs et des hélicoptères au lieu du crash. Des débris et un radeau de sauvetage vide ont été retrouvés près de la côte est de Yakushima. Un des occupants, repêché inconscient, est décédé peu après son arrivée à l'hôpital. Aucune déclaration n'a encore été faite quant au sort des cinq autres passagers.

Le V-22 Osprey impliqué était basé à la base aérienne de Yokota, près de Tokyo, indiquant son affiliation au 374th Airlift Wing de l’US Air Force. L'US Marine Corps stationné à Okinawa utilise également des MV-22 Osprey.

Ce crash marque le quatrième accident fatal de V-22 Osprey pour les forces américaines en deux ans, après des incidents en Norvège (mars 2022, 4 morts), en Californie (août 2022, 5 morts), et en Australie (août 2023, 3 morts et plusieurs blessés graves). En février dernier, en raison d'un défaut sur une pièce critique, le Pentagone avait mis au sol plusieurs V-22 Osprey, soulignant des problèmes de sécurité persistants de l'aéronef.

 

OTAN

La France et la Grèce ont signé un accord en 2021 avec clause de défense mutuelle, alors que les tensions étaient très fortes en Méditerranée orientale due à des différends territoriaux avec la Turquie, notamment après la découverte de gisements de gaz naturel dans la région. Toutefois, cette position française ne fait pas l'unanimité au sein des pays européens membres de l'OTAN.

La Turquie, de son côté, peut compter sur le soutien de l'Espagne, dont le Premier ministre Pedro Sanchez soutient l'adhésion de la Turquie à l'UE et envisage une collaboration dans la construction d'un second porte-aéronefs turc. Le Royaume-Uni, ayant historiquement soutenu l'indépendance grecque contre l'Empire ottoman, entretient de bonnes relations avec la Turquie, comme en témoigne l'implication de BAE Systems dans le programme turc d'avion de combat TF-X « Kaan ». Récemment, un accord visant à renforcer la coopération militaire entre le Royaume-Uni et la Turquie a été signé par les ministres de la défense des deux pays.

Ce nouvel accord prévoit une collaboration encore plus étroite entre les industries de défense britannique et turque, des exercices conjoints en Méditerranée et un soutien en matière de sécurité en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. La Turquie, exclue du programme F-35 américain pour avoir acheté des systèmes de défense russes S-400, cherche désormais à obtenir des F-16 Viper des États-Unis et montre un intérêt pour l'Eurofighter Typhoon européen comme alternative.

Les négociations turques pour l'achat de F-16 Viper étant au point mort, Ankara considère l'Eurofighter Typhoon comme une option viable. Cependant, pour que cet achat soit possible, l'accord des quatre pays impliqués dans le programme Eurofighter est nécessaire. Alors que le Royaume-Uni et l'Espagne semblent favorables, l'Allemagne s'y oppose fermement et la position de l'Italie reste, pour le moment, incertaine.

 

DGA

La Direction générale de l'armement (DGA) a récemment commandé sept patrouilleurs hauturiers pour la Marine nationale, un investissement significatif s'élevant à 900 millions d'euros. La production a été confiée à un groupement momentané d'entreprises composé de CMN, Piriou et Socarenam, tandis que Naval Group sera chargé de l’assistance à la maîtrise d’ouvrage et de la réalisation du système de direction de combat. Thales équipera ces patrouilleurs avec des technologies de pointe en matière de surveillance maritime, incluant un sonar de coque Bluewatcher, un radar compact multimissions et un système IFF pour l'identification ami/ennemi.

Cette acquisition fait partie de la stratégie de la DGA pour maximiser les compétences nationales dans le développement, la construction et la fourniture d'équipements et systèmes navals. Les sept patrouilleurs prévus dans cette première phase combleront le déficit des bâtiments de second rang, en raison des désarmements de patrouilleurs de haute mer déjà survenus, et renforceront les capacités sur les trois façades métropolitaines : Brest, Toulon et Cherbourg.

Conçus pour des missions variées et dans un contexte de trafic maritime croissant et de menaces maritimes accrues, ces patrouilleurs seront capables de répondre à une large gamme de missions, telles que le soutien à la dissuasion, la présence dans les zones de souveraineté, l'évacuation, la protection, l'escorte et l'intervention en mer. Leur conception leur permettra d'opérer dans des environnements semi-permissifs, se distinguant par une capacité avancée de traitement de l'information, une excellente tenue en mer et la capacité de déployer des hélicoptères ou drones pour des missions aéromaritimes.

Ces patrouilleurs s'inscrivent dans le cadre de la loi de programmation militaire 2024-2030, avec dix unités attendues en service d'ici 2035. La première livraison est prévue pour 2026 pour remplacer les patrouilleurs de haute mer (PHM) de Brest et Toulon, ainsi que les patrouilleurs de service public de Cherbourg.

 

Ministère de l’Intérieur

Pour consolider la lutte contre la cybercriminalité, le gouvernement a annoncé la création du ComCyber-Mi, un nouveau commandement au sein du ministère de l'Intérieur et des outre-mer, qui sera effectif dès le 1er décembre 2023. Ce service national, distinct du ComCyberGend (commandement de la gendarmerie dans le cyberespace) dirigé par Christophe Husson depuis 2021, a pour mission de rassembler et de coordonner les efforts des services de police et de gendarmerie dans ce domaine. Le décret du 23 novembre précise que le ComCyber-Mi travaillera en étroite collaboration avec les services du Premier ministre et des ministères de l’Économie, des Affaires Étrangères, de la Justice et des Armées.

Ce commandement, bien que rattaché au ministère de l'Intérieur, sera dirigé par un officier général de la gendarmerie nationale, désigné par décret présidentiel, illustrant la complexité de l'organisation interministérielle française. Le ComCyber-Mi englobera le ComCyberGend en 2024, conformément à une récente recommandation de l'Assemblée nationale.

Les responsabilités du ComCyberMi sont multiples et incluent l'élaboration de la stratégie ministérielle contre la cybercriminalité, la coordination et le suivi de sa mise en œuvre, ainsi que la production d’un rapport annuel sur l'état de la menace cybernétique au sein du ministère. Le commandement développera également des contenus de formation pour la gendarmerie et la police nationales, coordonnera les actions de sensibilisation et de prévention, et effectuera une veille juridique pour les services opérationnels.

En parallèle, un autre décret publié le même jour annonce la création de l'office anti-cybercriminalité (OFAC), qui remplacera l'OCLCTIC (Office Central de Lutte contre la Criminalité liée aux Technologies de l’Information et de la Communication). L’OFAC, rattaché au directeur national de la police judiciaire, aura pour but de renforcer la coordination opérationnelle des services de lutte contre la cybercriminalité, marquant un pas supplémentaire dans l'effort national pour contrer les menaces cybernétiques.

 

Marine nationale

Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a exprimé sa satisfaction quant à la position de la France en tant que première puissance occidentale à fournir une assistance médicale de proximité à la bande de Gaza. Le porte-hélicoptères amphibie (PHA) Dixmude, parti de Toulon, est arrivé le 27 novembre au port égyptien d'Al-Arich. Équipé de deux hélicoptères adaptés au transport de blessés, le Dixmude a pour mission d'offrir un soutien hospitalier aux civils blessés de Gaza.

Le 28 novembre, M. Lecornu a annoncé l'accueil à bord du Dixmude des « premiers patients en urgence relative ». Il a souligné l'importance du partenariat avec l'Égypte et le rôle de l'équipe militaire française dans la facilitation des interactions entre les autorités israéliennes et égyptiennes.

Le Dixmude dispose d'installations médicales avancées, offrant des services de chirurgie traumatologique, de médecine d'urgence, d'anesthésie, de réanimation et de radiologie, équivalents à ceux d'un hôpital desservant une population de 7 000 personnes en France. Les équipes médicales à bord sont prêtes à recevoir des patients directement de Gaza ou des hôpitaux égyptiens nécessitant des soins chirurgicaux spécialisés. Après leur traitement sur le Dixmude, les patients peuvent être transférés vers des hôpitaux égyptiens pour continuer leur convalescence.

En plus de l'assistance médicale, le Dixmude achemine également une aide humanitaire. À son bord, 19 palettes de matériel viennent s'ajouter aux « plus de 100 tonnes » de fret humanitaire livrées depuis le début du conflit, principalement par avions A400M. Ce fret transite par l'aéroport d'Al-Arish, servant de hub logistique avant de pénétrer dans l'enclave palestinienne via le poste frontière de Rafah.

Parallèlement, la France apporte également un soutien humanitaire au Liban notamment par l'envoi de trois tonnes de médicaments destinés aux forces armées libanaises.

 

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