Ukraine : la France promet de nouvelles aides militaires

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[Ukraine]

Il y a quelques jours, le président Volodymyr Zelensky a effectué une tournée européenne pour rencontrer les différents contributeurs qui soutiennent l’aide militaire à l’Ukraine. Après l’Italie et l’Allemagne, qui a annoncé une nouvelle aide de 2,7 milliards d'euros en faveur de Kiev, M. Zelensky s'est rendu à Paris, où il a été reçu par le président Macron. À cette occasion, de nouvelles livraisons d'équipements militaires ont été annoncées. Selon la déclaration commune publiée à l'issue de la rencontre, la France continuera à soutenir militairement l'Ukraine et prévoit de former et d'équiper plusieurs bataillons ukrainiens avec des dizaines de véhicules blindés et de chars légers.

Il est probable que les véhicules de l'avant blindé (VAB), en cours de remplacement au sein de l'armée française, ainsi que les blindés Bastion (fabriqués par Arquus), soient inclus dans ces livraisons. Quant aux chars légers, il s'agit probablement d'un nouveau lot d’AMX-10RC. « Je suis en train d'examiner la possibilité d'une deuxième vague de livraisons. Je prépare un certain nombre de décisions à présenter au président de la République, car ces blindés sont désormais bien pris en main par notre partenaire ukrainien », a expliqué Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, lors d'une récente audition à l'Assemblée nationale.

Par ailleurs, la déclaration conjointe mentionne également un soutien français aux capacités de défense aérienne de l'Ukraine. Pour rappel, la France a déjà fourni des missiles antiaériens MISTRAL, deux systèmes Crotale NG, ainsi qu'une batterie SAMP/T (ou Mamba) en coopération avec l'Italie.

Après sa visite à Paris, M. Zelensky s'est ensuite rendu à Londres. Outre l'annonce de la livraison de missiles de croisière Storm Shadow (ou SCALP), le nouveau paquet d'aide militaire britannique comprendra également des centaines de missiles antiaériens (probablement de type StarStreak) et plusieurs centaines de drones d'attaque d'une portée de 200 km.

[Allemagne]

Nous en avions parlé à plusieurs reprises, le retrait de l’Allemagne du programme Tigre au standard MK3 a conduit la France et l'Espagne à poursuivre le projet avec des ambitions réduites à partir de mars 2022. Les récentes annonces portent désormais à croire que ce programme ne verra jamais le jour, néanmoins, les 67 hélicoptères Tigre de l'ALAT seront modernisés au standard 2 d'ici 2030 et resteront en service au moins jusqu'en 2035.

En revanche, outre-Rhin la fin du Tigre est déjà programmée. Les 51 hélicoptères utilisés par la Bundeswehr seront progressivement retirés du service à partir de 2031, le dernier appareil devant être retiré en 2038. Dans ce contexte, l'Allemagne envisage d'acheter des hélicoptères légers H145M supplémentaires auprès d'Airbus Helicopters. Une commande de 82 appareils de ce type avait été évoquée en mars dernier pour environ 3 milliards d'euros, dont une vingtaine de machines avec une capacité antichar.

Ce renoncement du Tigre Mk3 par Berlin pourrait avoir un impact sur la coopération franco-allemande en matière d'armement et entraîner une perte de capacités industrielles dans la production d’hélicoptère de combat en Allemagne. Face à cette situation, le groupe de réflexion Stiftung Wissenschaft und Politik (SWP) avait examiné différentes options, mettant en évidence la possibilité d'acquérir des hélicoptères légers H145M ou H160M comme solution provisoire. Cela constituerait un compromis entre la volonté politique de coopération avec la France et le renforcement de la base industrielle européenne. Toutefois, la décision finale et les orientations futures du ministère allemand de la Défense restent en cours d'élaboration, avec une attention particulière portée aux solutions tournées vers l’avenir.

[Ministère des Armées]

Le mercredi 10 mai 2023, Patricia Miralles, secrétaire d'État auprès du ministre des Armées chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, a dévoilé le nouveau plan d'accompagnement pour les militaires blessés et leurs familles.

Ce plan, composé de 116 mesures, se concentre sur deux grands chantiers : la simplification des démarches et du suivi pour garantir un meilleur accès aux droits et le renforcement de l'accompagnement et des parcours dans la durée.

Dans son communiqué, le ministère évoque plusieurs mesures phares :

La mise en place d'une demande unique pour la pension militaire d'invalidité et son renouvellement automatique, la création d’un site internet pour centraliser toutes les démarches avec un "coffre numérique" pour stocker les pièces justificatives. Le ministère a aussi décidé la mise en œuvre d'un dispositif de réparation intégrale pour les militaires blessés en opération ou lors d'entraînements intenses et la qualification de certaines pathologies liées à des exercices répétés, comme les sauts en parachute ou la plongée sous-marine, en tant que maladies professionnelles, sans nécessité de le prouver.

Pour la reconstruction et l'accompagnement du militaire blessé et des familles, le ministère a notamment annoncé le développement de dispositifs de réhabilitation post-hospitalisation, comme le pôle de réhabilitation de l'Institution nationale des Invalides, le village des blessés de Fontainebleau, la création de 10 maisons ATHOS d'ici 2030 et le renforcement de la sensibilisation au syndrome de stress post-traumatique. C’est aussi le remboursement du financement des prothèses à but exclusivement sportif pour encourager la reconstruction par le sport. Pour les familles et la reconversion du blessé, l’annonce stipule un élargissement d'un versement de complément de revenu pour les proches en situation de tiers aidant, le développement de dispositifs d'accueil pour les familles dans les hôpitaux d'instruction militaires ainsi que l'augmentation de la part des blessés dans les emplois réservés (fonction publique) et dans les emplois destinés aux personnes en situation de handicap (secteur privé).

Pour assurer son évolution en fonction des retours du terrain et des besoins des blessés et des familles, des comités de suivi seront organisés tous les six mois, auxquels tous les acteurs seront associés.

[DGA]

La Direction générale de l'armement (DGA) a officiellement qualifié un nouveau standard du SPRAT (système de pose rapide de travures), un engin du génie développé par la société CNIM.

Ce nouveau standard intègre des caméras alimentant des algorithmes de fusion d'images, ce qui permet à l'équipage de réaliser les opérations de pontage et de reprise de pont dans des conditions difficiles telles que la nuit, par temps de fortes pluies ou de neige. La vision périphérique est améliorée, une nouvelle caméra supplémentaire offre une vision détaillée du crochet de manipulation du pont. Des aides à la conduite présentées en réalité augmentée facilitent, quant à elle, la progression du véhicule sur un terrain encombré d'obstacles.

Le système SPRAT offre des performances opérationnelles uniques au monde. Il permet d’installer, en moins de 10 minutes, un pont pour permettre le franchissement de coupures de terrain (fossés, rivières, etc.) mesurant jusqu'à 25 mètres de large par tout véhicule militaire à roues ou chenillé, y compris le char Leclerc.

La DGA a passé commande de 10 SPRAT fin 2003, sa modernisation a débuté en janvier 2022 et sera achevée en septembre de cette année.

[Sécurité civile]

Il y a quelques jours, le stade équestre de Fontainebleau a été le théâtre d’une attaque sans précédent. Dans le cadre de la préparation de la coupe du monde de rugby et des jeux olympiques de 2024, les unités de la sécurité civiles y ont mené l’exercice Heracles qui visait notamment à coordonner l’ensemble des services de secours et de sécurité après l’explosion d’une bombe sale dans un stade rempli de spectateurs.

Pour faire face à cette attaque NRBC (nucléaire, radiologique, bactériologique, chimique) sans précédent, la coordination des secours était assurée par le bureau des opérations et d’instruction (BOI) de l'unité d'instruction et d'intervention de la sécurité civile (UIISC1) basée à Nogent-le-Rotrou. « Les pompiers du SDIS sont toujours les premiers intervenants, explique le lieutenant-colonel Chauveau, le chef du BOI de l’UIISC 1. En cas d'attaque NRBC, nous nous appuyons sur les forces de sécurité intérieure, telles que la police, la gendarmerie et les militaires de l'opération Sentinelle présents sur les lieux pour sécuriser le périmètre. »

Après l’intervention des premiers secours, les sapeurs sauveteurs mobilisé pour l’exercice sont intervenus pour identifier l'origine de la menace et sa nature tout en déployant des drones à la recherche d'autres dangers potentiels ou de blessés supplémentaires. Les victimes ont ensuite été prises en charge dans un camion spécialement équipé pour traiter jusqu'à soixante personnes par heure et capable de se déployer en moins de trente minutes. Les victimes ont ensuite été transférées vers des hôpitaux de la région notamment avec les hélicoptères "Dragon" de la sécurité civile, renforcés par deux hélicoptères Puma de l’armée de Terre qui ont effectué des rotations afin de simuler l'évacuation des blessés et d'améliorer la coordination entre les services de secours et les militaires.

Lors des deux jours d’exercice, l’ensemble des unités déployés ont aussi travaillé sur d’autres scénarios comme le sauvetage de personnes en eaux vives suite à un mouvement de foule sur des berges et l’intervention sur un site industriel suite à une fuite de matière dangereuse. Au total Heracles aura mobilisé plus de 300 intervenants des 3 unités de la sécurité civile, le SDIS 77, le groupement de gendarmerie 77, les démineurs d’Orly, l’association des radio-amateur au service de la Sécurité civile ainsi que le 2e régiment de dragons et l’aviation légère de l’armée de Terre.

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