La Marine reçoit son deuxième sous-marin nucléaire de la classe Suffren
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[DGA]
Le 28 juillet 2023, la Direction générale de l’armement (DGA) a confirmé la réception du sous-marin nucléaire d'attaque (SNA) Duguay-Trouin, le deuxième de la série de six sous-marins de classe Suffren, conçus dans le cadre du programme Barracuda. Après une série d'essais en mer commencée en mars 2023, le sous-marin a été officiellement remis à la Marine nationale à Brest. Ces tests supervisés par la DGA en collaboration avec divers partenaires, dont le Commissariat à l'énergie atomique, Naval Group et TechnicAtome, ont permis de valider le bon fonctionnement des systèmes du sous-marin.
Le renouvellement de la flotte de SNA est en cours, renforçant ainsi la maîtrise maritime de la France et affirmant son statut de puissance navale majeure. Ce type de submersible, plus avancé que son prédécesseur de la classe Rubis, est équipé pour diverses missions, notamment le soutien à la dissuasion, la protection des groupes aéronavals et le recueil de renseignements. Ils peuvent également déployer le Missile de croisière naval (MdCN) pour frapper des cibles terrestres éloignées.
Le Duguay-Trouin a subi une série complète d'essais, notamment des tests de stabilité en immersion, des essais de performance à différentes profondeurs et des tests de son système de combat. Ces différentes étapes visaient à confirmer sa capacité à naviguer en toute sécurité et à mettre en œuvre ses armes de manière efficace.
Le ministère des Armées a souligné que les SNA de type Suffren représentent une avancée technologique majeure pour la Marine grâce à des performances améliorées en termes de vitesse, d'endurance et de polyvalence.
Bien que le Duguay-Trouin soit désormais opérationnel, il reste encore des étapes à franchir pour les autres sous-marins du programme Barracuda dont quatre exemplaires se trouvent à différentes phases de construction. Celle du Tourville est sur le point d'être lancée, tandis que les livraisons du de Grasse, Rubis et Casabianca s’échelonneront jusqu'en 2030. Ces sous-marins, dotés de technologies de pointe notamment en termes de propulsion nucléaire et de capacités multimissions, renforceront considérablement les capacités navales de la France dans les années à venir.
[Roumanie]
Bucarest intensifie ses efforts pour moderniser sa force aérienne en envisageant l'acquisition de chasseurs multirôles de cinquième génération F-35 Lightning II. Actuellement, l'armée de l'air roumaine opère 17 chasseurs F-16 Fighting Falcon, ayant récemment mis hors service ses MiG-21 soviétiques. De plus, 32 autres F-16 en configuration M6.5.2, achetés à la Norvège pour environ 400 millions de dollars, seront livrés d'ici la fin de l'année.
L'intérêt de la Roumanie pour le F-35 a été confirmé en mars 2023, après que le président roumain Klaus Iohannis ait évoqué cette possibilité en 2022. Le ministre de la Défense nationale, Angel Tîlvăr, a annoncé que si un contrat est signé en 2024, les livraisons débuteront en 2032. Le ministère de la Défense a récemment soumis une proposition au Parlement pour l'achat de 32 chasseurs F-35A, pour un coût estimé à 6,5 milliards de dollars.
Le Conseil Suprême de Défense roumain a souligné l'importance de ces avions, dotés de capteurs avancés et de la capacité de communiquer en temps réel, pour assurer la souveraineté aérienne de la Roumanie face aux menaces croissantes, notamment de la Russie. Une seconde commande pourrait être envisagée pour équiper un troisième escadron, ce qui impliquerait l'achat de 16 F-35A supplémentaires. L'objectif est de remplacer progressivement les F-16 actuels d'ici le début des années 2030.
Angel Tîlvăr a souligné que cette acquisition renforcerait le statut de la Roumanie en matière de sécurité, en particulier dans la région de la mer Noire. Si le Parlement approuve cette acquisition, un accord avec les États-Unis pourrait être conclu en 2024, avec une mise en service prévue des premiers F-35A roumains dès 2032.
[Ukraine]
L'armée américaine a confirmé la livraison de plusieurs versions d'intercepteurs de missiles Patriot à l'Ukraine, y compris la variante la plus avancée, le PAC-3 MSE. Cette annonce a été faite lors d'une réunion d'information organisée par le PEO MS (Program Executive Office Missiles and Space) de l'armée américaine, où Brian Everstine, rédacteur au Pentagone pour Aviation Week, a partagé des détails sur l'événement.
L'Ukraine possède déjà des intercepteurs de missiles Patriot Advanced Capability-3 (PAC-3) et a récemment reçu cinq versions différentes de ces missiles, dont le MIM-104A, introduit en 1981, et le MIM-104D, adopté par l'armée américaine il y a environ 30 ans. Ces missiles ont été conçus pour améliorer la précision et l'efficacité contre les menaces aériennes rapides. La version PAC-3 MSE est la plus récente, dotée d'une meilleure manœuvrabilité, d'un nouveau moteur pour augmenter la portée et l'altitude d'interception, et d'un dispositif d'amélioration de la létalité.
L'Ukraine utilise le système Patriot pour contrer les menaces aériennes, notamment les missiles hypersoniques et balistiques. Récemment, elle a réussi à abattre plusieurs aéronefs militaires russes grâce à ce système. La diversité des intercepteurs fournis par les États-Unis offre à l'Ukraine la flexibilité de choisir le missile le plus adapté à chaque menace, en réservant notamment le PAC-3 MSE pour les menaces les plus prioritaires.
En outre, le PEO MS a également supervisé la livraison d'autres systèmes militaires à l'Ukraine, tels que les systèmes de roquettes d'artillerie HIMARS, les projectiles GMLRS et les missiles antichars Javelin et Tow. Ces livraisons renforcent la capacité de défense de l'Ukraine face aux menaces croissantes de la Russie.
[USA]
Les États-Unis se préparent à tester le système de combat Aegis et les intercepteurs de missiles SM-3 Block IIA à Guam, dans le cadre d'une initiative visant à renforcer la défense de l'île contre les missiles balistiques, de croisière et hypersoniques. Ces essais, prévus pour décembre 2024, ont été annoncés par le directeur par intérim de l'Agence américaine de défense antimissile, le contre-amiral Doug Williams.
L'initiative de défense, précédemment définie par le vice-amiral Jon Hill, se concentrera sur la neutralisation des menaces complexes liées aux missiles. Elle comprendra des stations radar, des lanceurs, des intercepteurs et un système de commandement et de contrôle, tous destinés à être déployés à Guam en 2024.
Pour financer ce projet ambitieux, l'Agence de défense antimissile a sollicité un budget de plus de 800 millions de dollars pour l'année fiscale 2024. L'objectif est de protéger Guam, une île stratégique située dans l'océan Pacifique, contre diverses menaces de missiles. La marine américaine jouera un rôle clé en fournissant la technologie et les capacités du système de combat Aegis, et elle supervisera également la zone où les composants du système seront installés.
Parallèlement, l'armée américaine a demandé 638 millions de dollars pour soutenir ses efforts de défense à Guam, notamment par le déploiement de systèmes de défense antimissile et aérienne tels que les Patriot et d'autres équipements.
L'agence de défense antimissile travaille actuellement à adapter le système Aegis aux conditions difficiles de Guam. Ce système modifié différera de ceux utilisés sur les navires de la marine américaine et d'Aegis Ashore. L'agence développe également un système de commandement et de contrôle pour gérer les opérations, les communications et la surveillance des menaces, notamment les missiles hypersoniques et balistiques. Une partie essentielle de cette architecture sera constituée de quatre radars AN/TPY-6, dont le premier sera testé le 16 août, avec pour mission principale de détecter les missiles balistiques. Des tests ultérieurs incluront les systèmes Patriot et THAAD.
[Australie]
L'Australie a récemment confirmé l'achat de 20 avions C-130 Super Hercules de Lockheed Martin, renforçant ainsi sa flotte aérienne. Cette décision a été annoncée peu de temps avant la visite des hauts responsables américains, le secrétaire à la Défense Lloyd Austin et le secrétaire d'État Antony Blinken, à Brisbane le 28 juillet. En parallèle, l'Australie et les États-Unis participent à l'exercice militaire Talisman Sabre 2023, impliquant 13 nations. L'investissement pour ces avions est estimé à 9,8 milliards de dollars australiens (soit 6,6 milliards de dollars américains).
Ces nouveaux avions viendront renforcer et, à terme, remplacer les 12 C-130J-30 actuellement en service, acquis entre 1999 et 2001. Les premières livraisons sont prévues pour 2027, et les avions seront équipés de turbopropulseurs AE-2100D de Rolls-Royce. Richard Marles, le ministre australien de la Défense, a souligné l'importance du C-130 Hercules pour l'Australie, évoquant son rôle essentiel dans diverses situations d'urgence, de la pandémie de COVID-19 aux catastrophes naturelles.
Il convient de noter que le département d'État américain avait déjà donné son feu vert pour la vente potentielle de 24 avions C-130 à l'Australie en novembre dernier. L'armée de l'air australienne possède également d'autres avions de transport tels que les C-17A Globemaster III et les C-27J Spartan. Les Hercules sont quant à eux utilisés dans la RAAF depuis 1958.
[Police nationale]
En réponse à l'escalade de la violence liée au trafic de drogue à Marseille, le ministre de l'Intérieur français, Gérald Darmanin, a ordonné le déploiement de la Compagnie Républicaine de Sécurité 8 (CRS 8) dans la ville. Cette unité, spécialisée dans la gestion des violences urbaines, sera déployée dans les prochains jours pour une durée d'environ une semaine. Elle a pour mission de mener des opérations "coups de poing" ciblées, contre le trafic de stupéfiants, en particulier dans les points de vente de drogue de la ville.
La CRS 8 est une unité d'intervention rapide, mobilisable 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, composée de 200 policiers formés pour faire face aux violences urbaines et aux manifestations violentes et peut être déployée partout en France. Cette unité a été créée en 2021 à l'initiative de Gérald Darmanin. Ce n'est pas la première fois que la CRS 8 est envoyée à Marseille ; elle avait déjà été déployée dans la ville en février dernier pour lutter contre les violences liées au trafic de stupéfiants dans les quartiers les plus touchés.
La situation à Marseille est devenue particulièrement tendue, avec une série de fusillades mortelles depuis le début de l'année 2023. En seulement cinq jours, trois personnes ont été tuées par balles dans des règlements de compte liés au trafic de drogue. Depuis le 1er janvier 2023, 34 personnes sont mortes dans des circonstances similaires. Ces chiffres sont alarmants, surtout lorsqu'on les compare aux 38 personnes tuées dans des règlements de compte en 2022 et aux 39 en 2021.
La CRS 8 agira en renfort des effectifs locaux déjà présents, avec pour objectif de sécuriser les quartiers les plus sensibles de Marseille. Pour rappel, le président de la République, Emmanuel Macron, avait annoncé en juin la création, dès l'automne prochain, d’une CRS 8 implantée en permanence dans la cité phocéenne.
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