Le dispositif de sécurité de la coupe du monde de rugby (actus de la semaine)

Le dispositif de sécurité de la coupe du monde de rugby (actus de la semaine)

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[Ministère de l’Intérieur]

La France accueille, du 8 septembre au 28 octobre 2023, la 10e Coupe du monde de rugby. Cet événement majeur, qui se déroulera dans neuf villes du pays, est susceptible d'être la cible d'actes terroristes, de délinquance ou de mouvements contestataires.

Pour garantir la sécurité des équipes, des spectateurs et des riverains, le gouvernement français a mis en place un dispositif de sécurisation conséquent, qui comprend notamment :

  • Une mobilisation de 5 100 à 7 500 gendarmes et policiers chaque jour, ainsi que 160 policiers et gendarmes d'autres pays européens. Ce dispositif permettra de sécuriser les abords des stades, les hôtels des équipes, les terrains d'entraînement et les villages rugby.
  • La mise en place d'un nouveau Centre national de commandement stratégique (CNCS) pour assurer une veille permanente et transmettre les informations utiles liées au déroulement de la compétition. Ce centre permettra de coordonner l'action des forces de sécurité et de réagir rapidement en cas d'incident.
  • La protection des équipes par le GIGN ou le Raid, ainsi que la présence d'un officier de liaison pour chaque équipe. Cette protection permettra d'assurer la sécurité des joueurs et des encadrants.
  • Une inspection de sécurité des stades, des hôtels, des terrains d'entraînement et des villages rugby. Cette inspection permettra de détecter d'éventuelles menaces.
  • Un dispositif de lutte anti-drone et un audit cyber des stades. Ces mesures permettront de protéger les sites de la compétition contre des attaques aériennes ou numériques.
  • Un plan national de mobilité pour sécuriser les transports publics. Ce plan permettra de garantir la fluidité des déplacements des spectateurs et des forces de sécurité.

Ce dispositif est conséquent et vise à couvrir l'ensemble des risques potentiels. Il s'appuie sur une mobilisation importante des forces de sécurité, ainsi que sur des mesures techniques et organisationnelles.

Le gouvernement français a également tiré les leçons de la finale de la Ligue des Champions du 28 mai 2022 au Stade de France. Les billets sont désormais dématérialisés, les cheminements pour accéder au stade ont été revus, les contrôles se feront à l'intérieur du stade et les forces de l'ordre seront présentes dans les transports publics.

Ce dispositif sera mis à l'épreuve lors de la Coupe du monde de rugby 2023. Si le dispositif est efficace, il pourrait être utilisé pour d'autres événements majeurs, tels que les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.

 

[Niger]

Les forces américaines présentes au Niger se déplacent de Niamey vers la base d'Agadez, située environ 1000 km au nord. Cette relocalisation a été annoncée par le Département de la Défense (DoD) jeudi soir, avec pour destination la base aérienne 201 d'Agadez, où des drones Reaper sont stationnés.

Sabrina Singh, lors d'une conférence de presse à Washington, a tenu à rassurer en affirmant qu'il n'y avait aucune menace pesant sur les forces américaines. Les forces américaines comptent environ 1100 militaires au Niger, principalement de l'US Air Force.

À Niamey, des entrepreneurs américains de diverses entreprises de services de sécurité et de défense (ESSD), en particulier impliquées dans le transport aérien, les évacuations médicales et la surveillance ISR, sont également basés. Il est logique de s'attendre à ce qu'ils se déplacent également vers Agadez. La base 201 a subi d'importants travaux effectués par les membres du 31st Expeditionary Rapid Engineer Deployable Heavy Operational Repair Squadron (RED HORSE), l'équivalent des Seabees. Ces travaux, qui ont coûté plus de 100 millions de dollars, ont débuté en 2016 après avoir été demandés par les autorités nigériennes en 2013.

Depuis la fin de ces travaux, la base d'Agadez abrite du personnel du 724th Expeditionary Air Base Squadron et accueille des drones armés, des avions de surveillance ISR et des avions de transport lourd.

 

[Industrie]

Le projet franco-allemand de char de nouvelle génération semble être sérieusement compromis suite à une série d'événements. Lors des discussions sur la Loi de programmation militaire 2024-2030, des parlementaires français ont suggéré de financer une solution intérimaire pour combler le vide entre le char Leclerc actuel et le futur char franco-allemand issu du projet MGCS (Main Ground Combat System), qui connaît des désaccords entre les entreprises impliquées. Cependant, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, s'y est opposé.

Pendant ce temps, l'Allemagne a fait un partenariat avec l'Italie, l'Espagne et la Suède pour développer un nouveau char de combat considéré comme le successeur du Leopard 2. Ces pays ont l'intention de demander plusieurs centaines de millions d'euros au Fonds européen de défense pour financer ce projet. Cette initiative allemande inclut des entreprises telles que Krauss-Maffei Wegmann, Rheinmetall, Leonardo (via Oto-Melara) et Saab. L'entreprise espagnole n'a pas été spécifiée, mais elle pourrait être Santa Bárbara Sistemas ou TESS Defence.

Cela remet en question le projet MGCS, auquel la France avait envisagé d'ajouter l'Italie pour rétablir un équilibre avec l'Allemagne, similaire à la démarche de l'Allemagne avec l'Espagne pour le programme SCAF (Système de combat aérien du futur).

Cette décision allemande pourrait être une réponse à l'initiative française de développer un avion de combat Rafale F5, perçue comme un possible plan B pour le SCAF. Le MGCS ne se limite pas au char de combat mais vise à créer un "système de systèmes" intégrant des blindés, des robots et des drones au sein d'un "cloud de combat", nécessitant le développement de technologies connexes. Le Délégué général pour l'armement français, Emmanuel Chiva, a évoqué la possibilité de développer des solutions alternatives si le programme MGCS ne se déroule pas comme prévu.

 

[Armée de Terre]

L'infanterie de ligne dispose désormais de sa propre fête traditionnelle. Organisée par le 152e régiment d'infanterie de Colmar, la première édition s'est déroulée le 7 septembre sur le site alsacien du Hartmannswillerkopf.

Les différentes branches de l'infanterie, qu'il s'agisse des légionnaires pour Camerone, des chasseurs pour Sidi-Brahim, des troupes de marine pour Bazeilles ou des tirailleurs pour le Garigliano, avaient déjà leurs événements commémoratifs. Cependant, l'infanterie de ligne manquait d'un moment pour célébrer ses propres régiments. C'est maintenant chose faite grâce à la création de la "fête de l'infanterie de ligne", une initiative lancée par le général Ivan Martin, alors commandant de l'école de l'infanterie (COMEI), et approuvée par le général Pierre Schill, chef d'état-major de l'armée de Terre.

La date choisie pour cette fête est le 7 septembre, en commémoration de la victoire des troupes napoléoniennes près de la rivière Moskova en Russie. Cependant, la Saint-Maurice, le 22 septembre, restera la fête unificatrice de la "reine des batailles" pour toutes les subdivisions.

Pendant cette journée spéciale, la nouvelle fête rassemblera les drapeaux et leurs gardes, ainsi que les chefs de corps et les représentants des unités, y compris le personnel actif et inactif de ces régiments.

Sept régiments en activité participeront : les 1er RI, 35e RI, 92e RI, 126e RI, 152e RI, 14e régiment d'infanterie et de soutien logistique parachutiste, ainsi que le 132e régiment d'infanterie cynotechnique. Ils seront rejoints par le 24e régiment d'infanterie, principalement composé de réservistes, qui a joué un rôle crucial lors de l'exercice ORION 2023.

Cette célébration permettra également de mettre en avant des unités moins médiatisées, comme les six formations responsables de la garde des drapeaux de l'infanterie et les six anciens régiments portant des noms doubles. Parmi eux le 44e régiment d'infanterie, qui soutient le personnel de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) ou le CENZUB-94e par exemple.

Cette fête se déplacera chaque année vers un régiment différent. Celui-ci sera chargé d'organiser l'événement sur un site symbolique de son choix.

C'est le 152e RI de Colmar qui inaugurera ce cycle en mettant en avant la bataille du Hartmannswillerkopf de 1915-1916 contre les troupes allemandes. Sur les pentes de cette montagne rebaptisée "Vieil-Armand", les soldats du 15-2 ont gagné leur surnom de "diables rouges" en raison de leur résistance farouche face aux assauts ennemis.

 

[Indonésie]

L'armée de l'air indonésienne (TNI-AU) semble se rapprocher d'une commande d'Airbus A330 Multi Role Tanker Transport (MRTT). Une délégation d'Airbus, dirigée par le président d'Airbus Asia-Pacific Anand Stanley, a rencontré le vice-ministre indonésien de la Défense Muhammad Herindra le 5 septembre à Jakarta. Les discussions portaient sur les politiques d'acquisition d'équipements de défense pour répondre aux besoins de l'Indonésie.

Le ministère de la Défense indonésien a mentionné plusieurs programmes Airbus déjà sous contrat avec le gouvernement indonésien, notamment l'hélicoptère anti-sous-marin AKS (AS565 MBe Panther), le H225M Caracal (contrat de 2019), l'A400M (contrat finalisé fin 2022) et maintenant l'A330 MRTT. Cependant, le contrat pour l'A330 MRTT doit encore être finalisé, et aucune information n'a été divulguée concernant le nombre potentiel d'appareils à commander.

Il est important de noter que la TNI-AU a déjà passé commande de 42 avions de combat Rafale à Dassault Aviation l'année précédente, pour un montant total de plus de 8 milliards d'euros. Les premiers Rafale devraient être livrés à partir de 2025, ce qui coïncide avec les disponibilités d'Airbus Defence and Space pour produire ou convertir de futurs A330 MRTT, suite à un contrat récent avec le gouvernement canadien pour neuf appareils destinés à l'Aviation royale canadienne, dont cinq seront des A330-200 convertis.

 

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