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L'équipe de France militaire de rugby est championne du monde (actus de la semaine)

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[Sport]

Dimanche 10 septembre, au stade de la Rabine à Vannes, l'équipe de France militaire de rugby a remporté la finale de la Coupe du monde face aux Fidji (25-22) après des prolongations. Malgré un retard à la mi-temps, les Bleus ont réussi à s'imposer contre les doubles tenants du titre.

Les Fidji, favoris de cette compétition, ont été battus par une équipe française déterminée. Les Bleus ont montré une grande maîtrise lors de la première période, se montrant solides en touche et dans les mêlées. Cependant, la fatigue a commencé à se faire sentir avant la pause, et deux essais transformés par les Fidjiens ont souligné les difficultés de la défense française. Seule une pénalité a permis à la France de marquer (3-14).

Au retour sur le terrain, les Français ont retrouvé leur forme, marquant deux pénalités (49', 52') pour revenir à un essai des Fidji. Ils ont rapidement inscrit cet essai (19-14, 55'), aidés par les avertissements successifs infligés aux Fidjiens.

Les Fidji, de retour à plein effectif, ont répondu en égalisant (19-19, 65'). La tension était palpable, et le match s'est finalement dirigé vers les prolongations.

Au bout de ces prolongations, le XV de France militaire est sorti victorieux (22-19, 82'), porté par son demi d'ouverture. Ce scénario incroyable a été rendu possible grâce au soutien inébranlable du public de Vannes, capitale du rugby breton. Plus tôt dans la journée, la Grande-Bretagne avait battu les All Blacks (24-12) pour la troisième place du tournoi.

La délégation française des Invictus Games, composée de 22 athlètes issus de diverses branches militaires et de l'Office national des combattants et des victimes de guerre (ONaCVG), se rend en Allemagne pour participer à cette compétition sportive dédiée aux militaires et anciens combattants blessés ou handicapés. Du 9 au 16 septembre 2023, les athlètes français prendront part à la 6e édition des Invictus Games, qui réunit 21 nations et compte 550 participants. Cette manifestation sportive, créée en 2014 sous l'initiative du Prince Harry, se déroulera à Düsseldorf en collaboration avec les forces armées allemandes.

Les épreuves engloberont dix disciplines, avec l'introduction du tennis de table cette année. Chaque athlète peut choisir les sports qui lui conviennent, indépendamment de son handicap, tout en devant opter pour un sport individuel et un sport collectif. Les règles prévoient un système de points basé sur les handicaps pour garantir l'équité entre les équipes.

Pour les participants, l'objectif des Invictus Games n'est pas seulement la performance sportive, mais surtout la reconstruction personnelle. Les valeurs militaires telles que la cohésion, l'engagement, le respect, le courage et la résilience sont au cœur de cet événement. Les athlètes français ont bénéficié de 20 stages de préparation physique et psychologique organisés par le Centre national des sports de la défense (CNSD), qui met en œuvre la politique sportive du ministère des Armées. De plus, grâce à un financement de l'ONaCVG et de La France mutualiste, ils ont pu disposer de fauteuils adaptés pour la compétition.

 

[Marine nationale]

En 2015, la France et le Royaume-Uni ont lancé le projet Maritime Mine Counter Measures (MMCM), confié à Thales, dans le cadre du Système de lutte anti-mines du futur (SLAM-F). Le MMCM est l'un des quatre piliers de ce système, aux côtés des Bâtiments bases des plongeurs démineurs de nouvelle génération (BBPD NG), des Bâtiments de guerre des mines (BGDM) et d'un Système d'exploitation des données de guerre des mines (SEDGM).

Le MMCM a pour objectif d'identifier et de neutraliser les mines en utilisant un robot télé-opéré (ROV) et trois drones sous-marins (AUV) à partir d'un drone de surface qui agit comme un "bateau mère" et est équipé d'un sonar remorqué. L'ensemble repose sur un système de mission appelé "M-Cube".

Ce système va considérablement améliorer les capacités de la Marine nationale et de la Royal Navy en permettant la détection d'objets de très petite taille, la neutralisation de mines jusqu'à 300 mètres de profondeur (contre une centaine actuellement) et une cartographie trois fois plus rapide des fonds marins grâce à un sonar multi-faisceaux. De plus, il peut être déployé en moins de 48 heures n'importe où dans le monde.

Les deux premiers prototypes du MMCM ont été livrés à la Marine nationale et à la Royal Navy à la fin de 2021 et ont depuis été soumis à des évaluations opérationnelles. Une des dernières fonctionnalités à être testée était la neutralisation de mines par un robot sous-marin, ce qui a récemment été accompli avec succès à distance depuis un centre opérationnel à Brest.

Le MMCM se compose de systèmes permettant de détecter, classifier, localiser, identifier et neutraliser toutes les menaces, des plus élaborées aux mieux dissimulées, avec un grand niveau de précision et de fiabilité. Les données des sonars sont analysées en temps réel et/ou après la mission grâce à un système de traitement et de visualisation basé sur des algorithmes d'intelligence artificielle.

Les six MMCM de série pourront être livrés à partir de 2024 à la Marine nationale et à la Royal Navy.

 

[Armée de Terre]

L'armée de Terre a lancé sa transformation sous le commandement du combat futur (CCF) et vise à moderniser ses équipements, simplifier son organisation, et adapter son fonctionnement. Cette transformation, pilotée par le général d’armée Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de Terre, a pour but d'améliorer ses capacités opérationnelles.

Le plan s'étend sur la période 2024-2027 et nécessite de préserver l'attractivité et d'améliorer la fidélisation des militaires, compte tenu des formations plus exigeantes et coûteuses. Une directive de préservation des effectifs doit être publiée sous timbre EMAT.

Le commandement et contrôle (C2) seront les premiers à subir des changements, avec des mouvements liés à la transformation. L'armée de Terre prévoit des modifications marginales dans son plan de stationnement, sans abandon de garnisons, en utilisant principalement les infrastructures existantes.

Dans l'ouest, plusieurs mouvements sont attendus :

  • Le Comsic de Cesson-Sévigné changera de nom pour devenir le CTNC (commandement Terre du numérique et du cyber) avant le 1er août 2024.
  • La BANC (brigade d'appui numérique et cyber) sera créée à Cesson-Sévigné le 1er août 2024.
  • Un bataillon cyber sera stationné à Cesson-Sévigné (date à préciser).
  • La 808e compagnie de transmissions sera créée en 2025 à Saint-Jacques de la Lande pour être opérationnelle en 2028. La 807e CT et la 785e CGE quitteront la région rennaise pour Strasbourg au plus tôt en 2027.

De plus, l'état-major de la future brigade du génie s'installera à Angers, regroupant plusieurs unités de différentes divisions. Le 5e RIAOM de Djibouti rejoindra la 9e BIMa en janvier 2024.

 

[Corée du Nord]

La Corée du Nord a récemment annoncé la construction d'un "sous-marin nucléaire tactique d'attaque" lors d'une cérémonie présidée par Kim Jong Un. Cette annonce vise à renforcer la force navale du pays, bien que des experts estiment que le sous-marin présente des limites et des vulnérabilités importantes.

Lors de la cérémonie, Kim Jong Un a évoqué un "plan stratégique et tactique" visant à moderniser en urgence les forces sous-marines et à développer l'armement nucléaire de la Marine.

La Corée du Nord prévoit également de convertir ses sous-marins existants en vaisseaux de combat équipés d'armes nucléaires. Cependant, des doutes subsistent quant à la capacité opérationnelle de sa flotte de sous-marins, compte tenu de l'âge avancé de certains navires.

Selon des experts, le sous-marin présenté pourrait être une version améliorée d'un modèle précédent. Bien qu'il ait été modifié, il reste un modèle obsolète de classe Romeo à propulsion diesel-électrique datant des années 1950.

Bien que ce nouveau sous-marin n'apporte pas de révolution en termes de capacités, il complexifie la menace nucléaire que représente la Corée du Nord.

La Corée du Sud a critiqué ces développements, estimant que la Corée du Nord gaspille ses ressources dans des armements inutiles tout en négligeant les besoins de son peuple. Les programmes d'armement nord-coréens sont perçus comme une menace par la Corée du Sud, les États-Unis et le Japon.

De plus, la Maison Blanche a mis en garde contre toute vente d'armes de la Corée du Nord à la Russie en soutien à sa guerre en Ukraine. Cette démarche risquerait d'isoler davantage la Corée du Nord sur la scène internationale.

 

[Pologne]

Après le déclenchement de la guerre en Ukraine, la Pologne a manifesté son désir de renforcer considérablement ses capacités d'artillerie à longue portée. Bien avant cela, en 2019, elle avait déjà approuvé l'achat de 20 lance-roquettes multiples (LRM) M142 HIMARS (High Mobility Artillery Rocket System) auprès de la société américaine Lockheed-Martin. Plus tard, dans le cadre du programme Homar-K, la Pologne a conclu un accord avec la Corée du Sud pour l'achat de 288 lance-roquettes multiples K-239 "Chunmoo", qui seraient montés sur des camions 8×8 fournis par le constructeur polonais Jelcz. Mais la quête de renforcement des capacités ne s'arrêtait pas là.

En février, la Defense Security Cooperation Agency (DSCA), chargée d'approuver les demandes d'achat d'équipements militaires américains via la procédure FMS (Foreign Military Sales), a recommandé au Congrès des États-Unis d'autoriser la vente de 18 M142 HIMARS supplémentaires à la Pologne, ainsi que 468 modules de chargement et de lancement pour ce système. Cette transaction était estimée à 10 milliards de dollars, y compris la possibilité de fournir des munitions associées, notamment 45 missiles balistiques tactiques MGM-140 ATACMS (Army Tactical Missile System) d'une portée de 300 km.

Cette commande a été finalisée le 11 septembre, lorsque le ministre polonais de la Défense, Mariusz Blaszczak, a annoncé avoir approuvé l'achat de 486 lanceurs HIMARS. Avec ceux déjà commandés en 2019, l'armée polonaise disposera de 500 lanceurs au total. Cette décision a été saluée comme une mesure de dissuasion contre toute agression, en particulier de la Russie. Le ministre a souligné la nécessité de maintenir une armée polonaise forte pour contrer les menaces potentielles, affirmant que la Pologne pourrait avoir les forces terrestres les plus puissantes d'Europe si cette démarche se poursuit.

Ces 486 nouveaux lanceurs, désignés "Homar-A", seront montés sur des camions 6×6 Jelcz et devront être intégrés aux systèmes de contrôle et de commandement polonais. Les livraisons sont prévues de commencer d'ici la fin de 2025. À terme, l'armée polonaise pourra équiper 28 escadrons avec ces systèmes, en plus de ceux déjà équipés du Homar-K-239.

Cependant, cette expansion significative des capacités militaires de la Pologne, incluant l'achat de centaines de pièces d'artillerie, près d'un millier de chars, de nouveaux avions de combat, etc., soulève des questions sur la viabilité à long terme d'un tel modèle d'armée. Cela suppose une logistique et un maintien en condition opérationnelle (MCO) adéquats, ainsi que des effectifs suffisants. Par exemple, les escadrons équipés du système Homar-A/HIMARS nécessiteront environ 10 000 militaires actifs, formés et hautement qualifiés.

Par ailleurs, alors qu'elle prévoit d'augmenter ses dépenses militaires à environ 30 milliards d'euros en 2024 (soit 4 % de son PIB), la Pologne a l'intention de poursuivre ses achats, comme en témoigne l'approbation récente par la DSCA de la vente potentielle d'un système de commandement de combat (IBCS) de défense aérienne et antimissile intégrée (IAMD) pour un montant de 4 milliards de dollars.

 

 

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