Encore une nouvelle saisie de drogue par la Marine nationale (actus de la semaine)
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[Marine nationale]
Suite aux informations fournies par des partenaires internationaux, la Marine nationale française, appuyée par l’office anti-stupéfiants (OFAST), a intercepté, le 4 novembre dernier au large de l'Afrique de l'Ouest, un bateau de pêche soupçonné de narcotrafic. Cette opération, menée par l'équipe de visite du Mistral avec le soutien de la section des fusiliers marins, a impliqué un hélicoptère Caïman, deux Gazelles de l'aviation légère de l'armée de Terre et un drone S100 pour la couverture aérienne. La saisie a révélé 885 kilogrammes de cocaïne à bord du navire, qui avait appareillé des côtes sud-américaines en direction de l'Europe.
Cette action réussie illustre la collaboration efficace entre les forces nationales et internationales dans la lutte contre les stupéfiants. Elle met en lumière le rôle clé de la France dans la protection des frontières maritimes et la lutte contre la criminalité organisée.
Le porte-hélicoptères amphibie Mistral, engagé dans la mission CORYMBE depuis août, contribue à la sécurité maritime et à la lutte contre les activités illicites dans le golfe de Guinée. Il a participé à diverses opérations, dont l'exercice Grand African NEMO 2023, et a accueilli l'école embarquée SIREN. Ce déploiement s'inscrit dans le cadre du concept de présence maritime coordonnée de l'Union européenne et vise à renforcer la sécurité maritime en collaboration avec les partenaires africains et européens.
[Forces spéciales]
En 2023, malgré un budget conséquent, plusieurs commandes d'équipements cruciaux pour les forces armées françaises n'ont pas été finalisées. Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, lors de son intervention sur le projet de loi de finances de fin de gestion, a souligné des retards dans la notification de commandes clés, telles que les 42 Rafale et les 420 VBMR-L Serval. Cependant, un budget supplémentaire de 2,1 milliards d’euros a été alloué pour couvrir l'inflation et anticiper des commandes essentielles.
Parmi les acquisitions prioritaires financées par ces fonds supplémentaires, figurent 130 missiles Mistral, 1300 missiles antichars, six canons CAESAr, et la conversion de deux A330 en avions ravitailleurs MRTT. De plus, huit hélicoptères NH-90 en version « forces spéciales » et 35 VBMR Griffon seront commandés, répondant ainsi aux besoins urgents identifiés pour la prochaine Loi de programmation militaire (LPM) 2024-30.
Le NH-90 « Forces spéciales » sera équipé d’une technologie avancée, incluant une boule optronique Euroflir 410 NG et une avionique de pointe. Des modifications permettront l’usage de l'issue arrière pour les opérations d’aérocordage, tout en conservant la possibilité d’autoprotection via les portes latérales. L’équipage bénéficiera également du casque TopOwl, compatible avec la caméra Eurofl’Eye.
Cette commande additionnelle permettra le transfert des hélicoptères Caracal du 4e Régiment d'hélicoptères de forces spéciales vers l’escadron 1/67 Pyrénées de l’armée de l’Air & de l’Espace.
[Drone]
Les États-Unis ont renforcé leur posture militaire en Méditerranée orientale et en mer Rouge suite aux attaques du Hamas contre Israël. Ce renforcement vise à dissuader les milices régionales liées à l'Iran d'élargir le conflit. Le déploiement inclut le groupe aéronaval autour du porte-avions USS Dwight D. Eisenhower, le navire d'assaut amphibie USS Bataan, et récemment, le sous-marin USS Florida. Ce dispositif américain a intercepté, le 19 octobre, des missiles et drones lancés par les Houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, visant Israël.
Les tensions se sont accentuées avec l'affirmation des Houthis d'avoir abattu un drone MQ-9 Reaper américain en mission de surveillance au large du Yémen. Bien que les États-Unis aient confirmé la perte du drone, ils contestent sa localisation. Cet incident s'ajoute à une série d'interceptions similaires, notamment en juin et août 2019, où des MQ-9 Reaper furent abattus par des missiles sol-air SA-6.
La situation en mer Rouge est particulièrement tendue, spécialement près du détroit de Bab el-Mandeb. Les Houthis, équipés de missiles anti-navires et de mines navales fournies par l'Iran, représentent une menace significative pour la sécurité maritime. Cet incident récent pourrait entraîner une réponse militaire américaine, similaire aux frappes de missiles Tomahawk de 2016 en réaction aux attaques contre les USS Mason et USS San Antonio.
[Liban]
Le discours du 3 novembre du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, n'a pas annoncé de guerre ouverte contre Israël, bien que la milice libanaise chiite soutenue par l'Iran soit impliquée dans le conflit depuis le 8 octobre, suite aux attaques du Hamas. Nasrallah a suggéré que toutes les options étaient ouvertes et n'a pas exclu la possibilité d'une guerre totale, ce qui pourrait compliquer la situation de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) et impliquer la France, qui contribue à la FINUL avec environ 700 militaires. Depuis 2006, la France et les États-Unis cherchent à renforcer les Forces armées libanaises (FAL) face au Hezbollah.
En 2014, un accord financier avec l'Arabie Saoudite prévoyait de fournir trois milliards d'euros d'équipements militaires aux FAL, mais ce projet, appelé DONAS, a échoué, se limitant à la livraison de missiles MILAN. Face à la menace de l'État islamique, la France a fourni du matériel aux FAL, dont des VAB MEPHISTO et des missiles HOT en 2018, et a ouvert une ligne de crédit de 400 millions d’euros pour renforcer les capacités militaires du Liban, incluant l'achat de patrouilleurs pour protéger sa zone économique exclusive.
Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a annoncé que la France continuerait son partenariat avec les FAL, notamment en fournissant des Véhicules de l'avant blindés (VAB) pour soutenir leurs opérations de patrouille et leur coordination avec la FINUL. Ce soutien vise à prévenir une escalade du conflit et à renforcer la capacité du Liban à gérer ses propres défis de sécurité.
[Industrie]
Le secteur de la défense français reçoit un coup de pouce financier significatif grâce à un amendement qui ouvre la voie à un meilleur accès au financement pour les entreprises de la Base industrielle et technologique de défense (BITD), en particulier les PME.
Cet amendement, porté par le président de la commission de défense de l'Assemblée nationale, Thomas Gassilloud, le rapporteur spécial du budget de la défense, Christophe Plassard, et Jean-Louis Thiériot, propose de diriger une partie des fonds des Livrets A et de Développement durable et solidaire (LDDS) vers ces entreprises, qui rencontrent souvent des obstacles pour obtenir des financements bancaires et d'investissement.
Dans le cadre du projet de loi de finances pour 2024, cet amendement a été adopté suite à l'utilisation par le gouvernement de l'article 49.3, marquant une étape décisive dans le soutien à l'industrie de défense française. Il fait suite à un rapport d'information sur l'économie de guerre qui confirmait les difficultés d'accès aux financements privés pour les acteurs de la BITD.
Les parlementaires à l'origine de l'amendement soulignent l'importance de la volonté, des moyens et des symboles pour entrer pleinement dans une économie de guerre, et cet amendement est présenté comme une contribution à ces trois aspects. Il est également attendu un rapport sur l'impact fiscal de cette mesure et sur l'efficacité du fléchage des fonds vers la BITD.
[Histoire]
Entre 1914 et 1918, la Première Guerre mondiale, également connue sous le nom de "Grande Guerre", a impliqué une mobilisation massive avec plus de 70 pays participants et 70 millions de soldats, dont 10 millions ont perdu la vie. En France, chaque 11 novembre, un hommage national est rendu aux soldats tombés au combat, en souvenir de l'Armistice de 1918 proclamé au Palais Bourbon par Georges Clémenceau, qui marqua la fin des hostilités.
Ce jour historique reste gravé dans la mémoire collective française, non seulement comme la fin de la guerre, mais aussi comme un rappel des sacrifices et du courage des soldats. Progressivement, grâce à l'initiative des anciens combattants, le 11 novembre a été établi comme fête nationale pour honorer leur mémoire.
L'idée de célébrer un "Soldat inconnu" a émergé en 1916 et a été concrétisée en 1920 avec une loi prévoyant un hommage national annuel à un soldat non identifié. En 2012, une nouvelle législation a élargi le sens de cette journée pour inclure tous les "morts pour la France" dans tous les conflits. Le 11 novembre symbolise ainsi la mémoire collective des morts au combat, y compris ceux des opérations extérieures postérieures à 1963.
En 2019, le monument national dédié aux "morts pour la France" en opérations extérieures, situé à Paris, a été inauguré, rendant hommage aux militaires tombés dans le cadre des OPEX.
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