Retour au port pour la mission Jeanne d'Arc 2023 (Actus de la semaine)

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[Marine nationale]

Le Porte-hélicoptères amphibie (PHA) Dixmude, la frégate La Fayette et leur équipage de 800 marins et soldats de l'armée de Terre ont récemment achevé leur mission JEANNE D'ARC 2023 après un périple de 27 500 km à travers le monde.

Cette mission a comporté 10 escales sur 4 continents et 23 actions de coopération internationale. Le groupe avait débuté sa mission en février dernier en passant par la Méditerranée, le canal de Suez et la mer Rouge. Une fois arrivés dans l'océan Indien, les marins ont participé à l'opération ATALANTA de lutte contre les trafics illicites, ce qui se soldera par la saisie d'une tonne de drogue sur deux bateaux.

Après des escales à Singapour et à Jakarta pour des exercices de tir et de combat urbain, les marins ont rejoint l’Inde pour participer à plusieurs exercices, dont un terrestre, avec la 91^e brigade d'infanterie indienne. Une fois dans le Pacifique, le groupe était intégré à l'exercice maritime multinational LAPEROUSE en coordination avec un état-major canadien et 6 autres bâtiments venus des États-Unis, de l’Inde, du Japon, du Royaume uni et de l’Australie.

Après une étape et des manœuvres avec les forces armées australiennes, les navires ont stoppé en Nouvelle-Calédonie notamment pour l'exercice CROIX DU SUD 2023, dont le scénario visait à se préparer à une opération de secours après une catastrophe naturelle. Ils ont également participé à la surveillance des pêches dans les eaux françaises du Pacifique.

Le groupe JEANNE D'ARC 2023 a ensuite rejoint les îles Fidji, Tonga et la Polynésie française, avant de naviguer dans la zone économique exclusive de Clipperton, pour des missions de surveillance maritime et de dépollution.

Une fois le canal de Panama franchi pour entrer dans la mer des Caraïbes, les Français ont été rejoints par un patrouilleur hollandais pour des exercices en mer. La mission s'est terminée par des escales en Guadeloupe et en Martinique, où le PHA a mis en œuvre le plan d'actions des Forces armées aux Antilles en prévision de la saison cyclonique.

Après avoir traversé l'océan Atlantique et le détroit de Gibraltar, les militaires du groupe JEANNE D'ARC 2023 sont rentrés à Toulon le 13 juillet, après plus de cinq mois de mission.

[Armée de l’Air et de l’Espace]

Le 10 juillet 2023, un A400M qui s’apprêtait à démarrer une simulation d’intervention médicale à l’occasion de l’exercice Pégase 23, a été redéployé en urgence à la demande de la U.S. Coast Guard Forces Micronesia pour une mission de recherche et de sauvetage d’un navire de plaisance qui dérivait à l’ouest de l’île de Rota (sud de Guam). Après une rapide remise en condition de la soute, Le commandant Ronan et son équipage ont décollé en direction de l’océan Pacifique.

L'avion a entamé sa trajectoire de recherche, notamment avec les portes latérales ouvertes pour permettre à l’ensemble des militaires de « scanner » la zone définie par les services de secours. Après 20 minutes, un bateau a été repéré et le commandant Ronan a pu établir le contact avec le skipper par radio. Le bateau avait subi une panne de moteur et dérivait avec onze personnes à bord. L'équipage de l'A400M a décidé de maintenir sa position au-dessus du bateau, tandis qu’au même moment, une équipe de secours du Department of Public Safety se dirigeait vers eux.

Malgré des conditions météorologiques difficiles, l'A400M est resté en position pendant cinq heures avant d'être relevé par un HC-130 de la Royal Canadian Air Force. Finalement, un hélicoptère MH-60 Nighthawk de la U.S. Navy est arrivé pour secourir les onze personnes à bord du bateau.

Le commandant Ronan et son copilote, le lieutenant Félix ont exprimé leur satisfaction d’avoir réussi la mission et d’avoir pu rassurer l’équipage du bateau en restant sur la zone de sauvetage. Il faut aussi souligner la très grande coopération entre les moyens civils et militaires américains, français et canadiens pour mener à bien la mission.

[Italie]

Suite au conflit en Ukraine et aux demandes de l’OTAN, l'Italie envisage d'augmenter ses dépenses militaires notamment pour la modernisation de ses chars de combat. Le gouvernement italien prévoit d'investir environ 880 millions d'euros pour moderniser 125 chars Ariete C.1 en installant un nouveau groupe moteur, une conduite de tir améliorée et des protections supplémentaires. Cependant, cette modernisation ne suffit pas à atteindre l'objectif de l'Italie de disposer d'au moins 250 chars de combat conformément aux engagements de l'OTAN.

Pour atteindre ce chiffre, Rome envisage d'acheter des chars allemands Leopard 2. Des discussions sont en cours avec le groupe Krauss-Maffei Wegmann/KNDS et un contrat d'une valeur d'au moins 4 milliards d'euros est en cours de négociation. La sous-secrétaire à la Défense, Isabella Rauti, a confirmé que l'achat des blindés allemands serait inclus dans le Document de Planification pluriannuelle 2023-2025 dont le total des dépenses est estimé à 8 milliards d'euros.

Si l’Italie souhaite renforcer ses capacités militaires, elle pourrait néanmoins demander des compensations, notamment en termes de fabrication locale des chars ou d'échanges d'équipements avec l'Allemagne.

[Aéronautique]

À la fin du mois dernier, un événement historique a eu lieu lors de l'exercice Resolute Hunter. Un ravitailleur privé de la société Metrea Strategic Mobility (MSM) a réussi à ravitailler un avion de l'armée de l'air américaine. C'est une première pour MSM, une société spécialisée dans le ravitaillement en vol. Ce développement pourrait marquer une étape significative dans la gestion des ressources de ravitaillement aérien de l'US Air Force.

Metrea a confirmé cette opération dans un communiqué de presse daté du 13 juillet précisant qu’entre le 23 au 29 juin, les avions de Metrea ont fourni du carburant aux appareils RC-135 Rivet Joint et AWACS E-3 lors de l'exercice de l’US Air Force.

Jon "Ty" Thomas, responsable du groupe Air et Espace de Metrea, a souligné l'importance de cet événement tout en soulignant, pour l’anecdote, que cette opération avait été réalisée la même semaine du 100e anniversaire du premier ravitaillement en vol.

En avril dernier, Metrea avait déjà réalisé une autre première en ravitaillant en vol un avion de patrouille P-8 Poseidon de l'US Navy. Ces deux réussites consécutives renforcent la position de Metrea en tant que principal fournisseur de services de ravitaillement en vol pour les militaires américains.

La flotte de Metrea comprend quatre avions KC-135R spécialement équipés pour le ravitaillement en vol avec un taux de fiabilité opérationnelle de 93% depuis le début de l'exécution d'un contrat avec NAVAIR en 2021.

Metrea Strategic Mobility joue un rôle essentiel dans la réalisation des objectifs de sécurité nationale des États-Unis, du Royaume-Uni et d'autres pays alliés et partenaires. Les avions de Metrea sont équipés de nacelles Multi-Point Refueling System (MPRS), ce qui facilite le ravitaillement en vol avec les aéronefs de la marine, du corps des Marines et des nations partenaires équipé de perches de ravitaillement.

Cette réussite suscite un vif intérêt au sein de l'US Air Force, qui envisage depuis longtemps l'utilisation de ravitailleurs privés pour des exercices et des missions non militaires. Cette approche pourrait en effet soulager la flotte de ravitailleurs aériens de l'armée de l'air et permettre une gestion plus efficace des ressources.

[Inde]

Lors de sa visite officielle en France à l’occasion des festivités du 14 juillet, le Premier ministre indien M. Narendra Modi a annoncé la sélection du Rafale Marine, la version navale du chasseur multirôle français, pour équiper son premier porte-avions. Cette décision fait de l'Inde le premier pays, après la France, à opter pour le Rafale Marine.

Cette sélection fait suite à une consultation internationale lancée par les autorités indiennes, mettant en compétition l'avion de Dassault Aviation avec le F/A-18 Super Hornet américain. Des essais ont été menés sur place pendant plusieurs semaines permettant au chasseur français de démonter qu'il répondait parfaitement aux besoins opérationnels de l'Indian Navy, en étant spécifiquement adapté aux particularités du porte-avions INS Vikrant, qui ne dispose pas de système de catapultage. Ces 26 Rafale Marine, destinés à remplacer les MiG-29 vieillissants de la marine indienne, rejoindront les 36 Rafale déjà en service dans l'Indian Air Force, l'armée de l'air indienne.

L'Inde avait annoncé en avril 2015 son intention d'acquérir 36 Rafale assemblés en France, après avoir modernisé ses Mirage 2000. Cette commande a été concrétisée en 2016, et le pays a reçu son premier Rafale en octobre 2019.

Toujours à l’occasion de son séjour en France, M. Modi a également annoncé l'achat de trois sous-marins Scorpène supplémentaires, portant à neuf le nombre total de submersibles de cette classe commandés par l'Inde. Le montant estimé de cette acquisition s'élève à 3 milliards d’euros. Les discussions sur les détails du contrat, y compris le prix, vont être menées avec le gouvernement français dans les prochains mois. Les trois nouveaux sous-marins seront construits par Mazagon Dock Shipbuilders près de Mumbai, avec une importante participation indienne, créant ainsi des opportunités d'emploi dans le secteur national.

Cette double acquisition renforce les liens militaro-industriels entre la France et l'Inde, démontrant la confiance de l'Inde dans les capacités technologiques et la qualité des équipements français. Ces achats témoignent de la volonté de l'Inde de moderniser ses forces armées et de renforcer sa capacité de projection de puissance maritime et aéronavale dans la région Indopacifique. En consolidant sa coopération avec l'Inde, la France renforce également sa présence stratégique dans cette région clé.

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