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Les soldats français quittent le Niger (actus de la semaine)

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[Niger]

Le 10 octobre a débuté le processus de retrait des troupes françaises stationnées au Niger.

Dès leur prise de pouvoir après un coup d’État le 26 juillet dernier, les généraux nigériens avaient demandé le départ des 1 400 soldats français. Demande finalement acceptée par le président Emmanuel Macron il y a quelques semaines. Le régime militaire a déclaré que, suite à des discussions avec la France, un calendrier de retrait a été mutuellement établi. Durant le week-end précédant cette annonce, plusieurs convois ont circulé entre les bases du nord-ouest et la capitale, Niamey. Ces mouvements ont notamment permis de ravitailler les bases de Ouallam et Tabarey-Barey et de transférer certains militaires français vers Niamey.

Cette activité logistique a amélioré les conditions des troupes françaises sur place, dont les réserves étaient limitées. Cela prépare aussi leur départ de la région des "trois frontières" (Niger, Burkina Faso, Mali), où ils opéraient dans le cadre de la lutte antiterroriste avec les forces nigériennes.

Les options pour quitter le Niger sont limitées. Les frontières avec le Bénin et le Nigeria sont fermées, et le Niger interdit le survol de son espace aérien par les avions français, à moins d'une autorisation spéciale. Toutefois, les frontières avec cinq autres pays, dont le Tchad où est basé le commandement des Forces françaises au Sahel, restent ouvertes. Si une partie des troupes françaises rallient le Tchad, elles transiteront probablement ensuite par le port camerounais de Douala.

A leur arrivée au pouvoir, les militaires nigériens avaient demandé non seulement le retrait des troupes françaises mais aussi celui de l'ambassadeur de France Sylvain Itté. Son départ, comme celui des militaires français à été reporté à plusieurs reprises et il n’a pu quitter l’ambassade que le 27 septembre.

En parallèle, l'Algérie suspend sa médiation au Niger. Malgré une proposition de plan de transition en août, les discussions n'ont pas abouti. Le régime nigérien insiste sur le fait que la durée de la transition doit être décidée par un "dialogue national inclusif". Peu après son arrivée au pouvoir, le général Abdourahamane Tiani avait évoqué une transition pouvant durer jusqu'à trois ans.

 

[Armée de Terre]

En dépit des défis rencontrés dans le recrutement de 2023, où elle a dû combler une lacune de 2 000 à 2 500 postes, l'armée de Terre française se montre ambitieuse pour ses réservistes. Lors d'une récente audition à l'Assemblée nationale, le général Schill, chef d'état-major de l’armée de Terre, a exprimé un certain optimisme quant à la capacité de l'armée à recruter 2 000 réservistes supplémentaires en 2024.

L'avenir des réserves militaires en France est clairement défini par la Loi de programmation militaire (LPM) pour 2024-30. Elle envisage un doublement de la réserve opérationnelle, établissant un objectif audacieux de 105 000 réservistes d'ici 2035.

Du côté de l’armée de Terre, il est prévu d’augmenter le nombre de réservistes à environ 50 000, une montée significative par rapport aux 24 000 actuels. Cela s'inscrit dans le cadre du programme innovant « Terre de réserves », qui cherche non seulement à augmenter les effectifs, mais également à diversifier les compétences des réservistes, avec des catégories telles que la « réserve de compétences », la « réserve territoriale », et la « réserve de combat ».

Dès 2024, le 24e Régiment d'Infanterie de Vincennes (seul régiment de réserve), deviendra le fer de lance de cette nouvelle orientation. Placé sous les ordres du Gouverneur militaire de Paris, il pourrait bien devenir le prototype pour d'autres régiments, intégrant pleinement les réservistes pour renforcer la sécurité du territoire français.

Le général Schill a également mis en avant le plan de répartition des nouveaux réservistes. La majorité d'entre eux rejoindra six bataillons nouvellement organisés. Ces bataillons proviendront d'une densification des unités de réserve en place dans les brigades interarmes. La même approche sera adoptée en 2025, avec une focalisation sur les brigades d'appui.

La mise en place d'une « réserve de compétences » spécifique, axée sur des compétences industrielles spécialisées, est également en cours. Une autre initiative majeure sera la création d'un bataillon de renseignement composé uniquement de réservistes. Cette nouvelle unité aura pour mission principale de renforcer la Brigade de renseignement, et de mettre à disposition un réservoir de compétences.

 

[Marine nationale]

Le programme SDAM (Système de drone aérien pour la Marine) conçu par Airbus Helicopters en collaboration avec Naval Group mise sur le VSR-700, un drone basé sur l’hélicoptère civil Cabri G2. Avec un système d’appontage baptisé DeckFinder, l’appareil sera capable d’apponter quelles que soit les conditions de mer. Ce système vise aussi une autonomie de lancement et de récupération des drones avec une précision extrême, même en l'absence de GNSS/GPS. Cependant, la mise en œuvre de cette technologie présente des défis techniques qui ont retardé des essais prévus pour l'automne 2022.

Après des premiers essais menés par la Direction générale de l'armement depuis un navire civil, l'amiral Vandier a confirmé des complications lors des essais de transition de la plateforme vers une frégate. Malgré ces quelques complications, le nouveau chef d'état-major de la Marine, l’amiral Nicolas Vautour, a confirmé de futurs tests sur la frégate multimissions Provence. Il a souligné l'importance de cette innovation technologique, évoquant que le drone hélicoptère américain MQ-8C Fire Scout ne peut pas apponter automatiquement, mettant en avant la prouesse française en la matière.

Le SDAM/VSR-700 pourra atteindre une altitude maximale de 5’000 mètres, une vitesse de 185 km/h avec endurance de huit heures. La Marine nationale prévoit d'acquérir 8 unités d'ici 2030 et 15 d'ici 2035, sous réserve de réussite des essais.

 

[Gendarmerie nationale]

Le 25 septembre 2023, dans le département de l'Aube, s'est déroulé l’exercice « Bir-Hakeim », une manœuvre tactique interarmées visant à renforcer la coordination entre différentes unités militaires en préparation à des engagements de "haute intensité". Organisé par le Service interarmées des munitions (SIMu) en partenariat avec la gendarmerie, cet entraînement a impliqué la participation d'environ 40 militaires de l'Établissement principal des munitions (EPMu) et 20 gendarmes, dont des membres de la Compagnie de gendarmerie départementale (CGD) de Bar-sur-Aube et du Peloton de surveillance et d'intervention de gendarmerie (PSIG).

L'exercice a débuté par une simulation d'attaque contre l'EPMu Champagne Lorraine, où 30 militaires ont été "capturés". Ces derniers ont dû s'évader et traverser une zone hostile, en évitant des patrouilles adverses tout en étant confrontés à divers scénarios comme des embuscades et ou des dangers de type Nucléaire, radiologique, biologique et chimique (NRBC). Tout cela était surveillé depuis les airs par un hélicoptère EC135 de la Section aérienne de gendarmerie (SAG) de Dijon-Longvic.

Le chef d’escadron Maxime Ladret, commandant la CGD de Bar-sur-Aube, a souligné l'importance de ces exercices pour aider les militaires à comprendre les méthodes de travail de l'armée de Terre, tout en perfectionnant leurs compétences tactiques. Pour beaucoup, c'était une première immersion dans de telles simulations.

Au terme de l'exercice, les retours étaient positifs notamment sur l'importance de renforcer la dimension interarmées en soulignant la nécessité d’affirmer et valider les compétences opérationnelles grâce à cette complémentarité entre la gendarmerie et l'armée de Terre.

 

[Israël]

La situation en Israël est toujours tendue après la tragique attaque, considérée comme la plus meurtrière dans l'histoire du pays. À la suite de cette agression, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a fermement affirmé sa volonté de "détruire" le Hamas. Alors que les frappes israéliennes s'intensifient sur Gaza, cette région, déjà assiégée, continue de lancer des roquettes vers le sud d'Israël.

Le bilan actuel dénombre 1 200 morts de chaque côté, mais ce chiffre pourrait augmenter, car de nombreux corps n'ont pas encore été identifiés. Netanyahu, ayant récemment formé un gouvernement d'urgence avec Benny Gantz, a affirmé que son pays avait adopté une posture offensive, ajoutant que le Hamas était à mettre sur le même plan que Daech.

Israël a intensifié ses efforts, mobilisant 360 000 réservistes et déployant des milliers de soldats autour de Gaza. Le bilan des morts en Israël s'élève à plus de 1 200, principalement des civils. Du côté palestinien, 1 354 décès ont été recensés et environ 5 600 blessés. Parmi ces victimes, quatre membres du Croissant-Rouge palestinien ont été tués suite à un incident avec une ambulance, tout comme un chauffeur d'ambulance en Israël.

Le Hamas a déclaré que deux de ses responsables ont été tués par des frappes israéliennes, et Israël a confirmé avoir retrouvé les corps de 1 500 combattants du Hamas près de Gaza. De nombreux otages étrangers ont également été signalés tués.

La tension s'étend bien au-delà des frontières d'Israël. De nombreux pays ont commencé à rapatrier leurs citoyens pris au piège des combats. À Gaza, sous blocus depuis plus de 15 ans, les conditions se détériorent. La seule centrale électrique est hors service faute de carburant, et les hôpitaux, déjà en manque d'équipements, sont submergés. Plus de 338 000 personnes ont été déplacées à cause des bombardements.

Sur le plan international, les États-Unis ont exprimé leur volonté de collaborer avec Israël et l'Égypte pour faciliter l'évacuation des civils de Gaza. Pendant ce temps, le Hamas a revendiqué la libération d'une Israélienne et de ses deux enfants, bien que les médias israéliens aient remis en question cette affirmation.

La Cisjordanie, occupée par Israël depuis 1967, n'a pas été épargnée. Mercredi, six Palestiniens ont été tués, dont quatre par des colons israéliens. Vingt-neuf Palestiniens ont été tués en Cisjordanie depuis le début des hostilités.

Sur le plan politique, les États-Unis ont renforcé leur soutien à Israël, tandis que d'autres acteurs internationaux, tels que la Russie et la Ligue arabe, ont appelé à la négociation et condamné le siège de Gaza. L'Allemagne a également autorisé Israël à utiliser deux drones de combat.

 

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