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Qualification d'un nouveau missile balistique pour les sous-marins français

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[DGA]

Le mois dernier, la Marine nationale a marqué un jalon important avec le succès du premier tir de qualification du missile M51.3, la dernière évolution de l'armement stratégique des sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) de la Force océanique stratégique (FOST). Ce tir, réalisé depuis le site des Landes de DGA Essais de missiles, a été suivi par le Bâtiment d’essais et de mesures (BEM) « Monge » et d'autres installations.

Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a souligné l'importance de cette avancée pour la crédibilité de la dissuasion nucléaire française. Le missile M51.3, développé dans une logique incrémentale pour s'adapter aux évolutions des contre-mesures adverses, renforce la capacité de la France à anticiper et répondre aux menaces futures.

Le M51.3 se distingue par un troisième étage amélioré, offrant une portée étendue et une meilleure capacité à contrer les systèmes de défense antimissile. Prévu pour être déployé à partir de 2025, ce missile représente une avancée significative dans la modernisation de l'arsenal stratégique français. André-Hubert Roussel, président exécutif d’ArianeGroup, a expliqué lors d'une audition à l'Assemblée nationale que chaque évolution du M51 vise à maintenir la dissuasion française face aux défenses adverses à l'horizon de deux à trois décennies.

Le programme M51, confié à ArianeGroup, a déjà vu 12 tirs réussis, avec seulement un échec dû à des lacunes dans les plans qualité des industriels. Ce dernier tir, effectué sans charge nucléaire et en respectant les engagements internationaux de la France, confirme l'excellence technologique française dans le domaine des missiles stratégiques.

 

[Yemen]

La tension en mer Rouge s'est intensifiée suite à l'annonce des rebelles Houthis du Yémen, affiliés à l'Iran, de cibler les navires israéliens dans le détroit de Bab el Mandeb. Cette déclaration fait suite aux affrontements entre le Hamas et Israël après les attaques du 7 octobre. Abdel Malek al-Houthi, chef des Houthis, a affirmé que tout navire israélien serait une cible potentielle. En réponse, l'International Maritime Security Construct (IMSC) a publié des recommandations aux navires commerciaux pour éviter les eaux yéménites et naviguer de nuit dans le détroit de Bab el Mandeb.

Ces tensions se sont concrétisées avec la capture du Galaxy Leader, un cargo sous pavillon des Bahamas appartenant à Ray Car Carriers, une société britannique avec des liens vers un homme d'affaires israélien. L'incident s'est produit près de la côte érythréenne, à environ 150 kilomètres du port de Hodeida, au Yémen. Bien que les Houthis aient affirmé avoir capturé un navire israélien, Israël a nié toute appartenance, indiquant que le navire se rendait de la Turquie à l'Inde avec un équipage international.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a accusé l'Iran d'orchestrer le détournement, une allégation réfutée par Téhéran qui affirme que les groupes armés de la région agissent indépendamment. Le Galaxy Leader aurait croisé la route du Behshad, un cargo iranien utilisé pour l'espionnage, remplaçant le Saviz, endommagé en 2021.

Le Japon, impliqué dans cette affaire en tant qu'opérateur du navire, a demandé à l'Arabie saoudite, à Oman, à l'Iran et à d'autres pays concernés de faire pression sur les Houthis pour la libération rapide du navire et de son équipage. La situation reste tendue, avec des implications potentielles pour la sécurité des voies maritimes mondiales.

 

[Irak]

Depuis le 17 octobre, la situation sécuritaire pour les forces américaines déployées en Irak et en Syrie s'est fortement détériorée. Plus de 60 attaques impliquant des roquettes et des drones lancés par des groupes armés affiliés à l'Iran ont visé les emprises militaires américaines. En représailles à ces agressions, l'US Air Force a mené trois raids aériens ciblés contre des positions de ces groupes en territoire syrien.

Le 21 novembre a marqué un tournant significatif dans l'escalade de la violence, car des missiles balistiques de courte portée ont été employés pour la première fois contre la base aérienne d'Aïn al-Assad en Irak. Ces missiles, y compris les types Zalzal, Fateh-110 et Zolfaghar, provenaient d'Iran et avaient été fournis à la milice chiite irakienne Kataëb Hezbollah, qui bénéficie du soutien financier du gouvernement irakien.

La riposte des États-Unis à cette attaque a été rapide et décisive. Un AC-130J "Ghostrider" en mission aérienne a immédiatement réagi, utilisant son armement lourd pour neutraliser plusieurs miliciens chiites impliqués. Sabrina Singh, porte-parole adjointe du Pentagone, a confirmé que l'appareil était en mission de surveillance et a pu identifier le point d'origine de l'attaque. Elle a souligné que l'action de l'AC-130J constituait une frappe d'autodéfense nécessaire.

Le Kataëb Hezbollah a admis la perte d'un de ses combattants dans cette confrontation, sans toutefois donner de détails supplémentaires sur les circonstances de sa mort.

Le 22 novembre, les forces américaines ont poursuivi leur riposte avec deux frappes aériennes supplémentaires en Irak, ciblant spécifiquement des milices chiites. Ces actions étaient une réponse directe aux attaques continues, y compris l'usage de missiles balistiques contre les troupes américaines. Singh a mis en évidence le nombre croissant d'attaques depuis mi-octobre, indiquant que 62 militaires américains avaient été blessés dans ces affrontements, sans compter les victimes de l'attaque la plus récente à la base d'al-Asad.

Cette série d'attaques et de représailles marque une escalade significative des tensions dans la région, soulignant les défis auxquels sont confrontées les forces américaines dans leur engagement continu au Moyen-Orient.

 

[Industrie]

Airbus Defense and Space, la branche spécialisée dans la défense et l'espace du groupe Airbus, fait face à des défis dans la gestion de divers programmes militaires et spatiaux. Pour y répondre, elle envisage une restructuration majeure début 2024. Cette réorganisation comprend la création de trois divisions indépendantes : "Air Power", qui se concentrera sur les systèmes militaires aériens et le Système de combat aérien futur (SCAF), une division dédiée aux systèmes spatiaux, et "Connected Intelligence", axée sur les technologies de communication et les réseaux informatiques sécurisés.

Cette transformation vise une exécution plus rigoureuse des programmes et un meilleur équilibre entre risques et opportunités. Airbus Defense and Space, générant un chiffre d'affaires de 7,1 milliards d'euros sur les neuf premiers mois de l'année (17% du total du groupe), a subi une légère perte opérationnelle de 3 millions d'euros, contre un bénéfice de 2,7 milliards d'euros pour le groupe dans son ensemble.

Dans le cadre de cette réorganisation, Airbus envisage de supprimer environ 750 postes, soit 2% des 34.330 employés de la branche. Cependant, le groupe ne prévoit pas de réductions d'effectifs en raison de la croissance de l'activité, mais plutôt des redéploiements de personnel. Les postes supprimés sont principalement basés en Allemagne, France et Espagne. Les consultations avec les partenaires sociaux sont en cours pour finaliser ces changements.

Cette structure simplifiée permettra à Airbus Defence and Space de mieux se concentrer sur ses principales activités et d'améliorer l'efficacité et la rentabilité de ses programmes. Avec cette réorganisation, Airbus espère renforcer sa position sur le marché de la défense et de l'espace et répondre plus efficacement aux défis actuels et futurs du secteur.

 

[JO Paris 2024]

Pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de l'été 2024 à Paris, un important dispositif militaire sera déployé pour renforcer la sécurité. Selon le général de corps d'armée Christophe Abad, gouverneur militaire de Paris, environ 5 000 militaires de l'armée de Terre camperont dans un grand village de tentes sur la pelouse de Reuilly, dans l'est de Paris. Cette esplanade de 25 hectares, habituellement le site de la Foire du Trône, sera transformée en un campement temporaire pour loger les militaires proches de plusieurs sites de compétition importants.

En plus de ces 5 000 militaires, entre 14 000 et 15 000 hommes et femmes des trois armées seront mobilisés pour cette période. Ils viendront soutenir environ 30 000 policiers et gendarmes qui seront déployés quotidiennement, ainsi que 17 000 agents de sécurité privée, pour assurer la sécurité sur l'ensemble des sites olympiques et des infrastructures connexes.

Dans une démarche de coopération inédite, les unités d'élite françaises – GIGN, RAID et BRI – vont unir leurs forces et travailler ensemble pendant les Jeux. Le général de division Ghislain Réty, chef du GIGN, a annoncé que ces unités partageront leurs ressources sans tenir compte des zones de compétences habituelles. Les secours médicaux de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris seront également intégrés dans les phases d'intervention de ces unités. Des binômes du GIGN seront embarqués à bord des bateaux transportant les délégations sportives lors de la cérémonie d'ouverture pour assurer la sécurité et coordonner les interventions.

Le député Jean-Pierre Cubertafon a indiqué que la Gendarmerie nationale pourrait déployer entre 12 000 et 14 000 gendarmes sur la région parisienne, principalement des membres des escadrons de gendarmerie mobile. Ces forces seront chargées de sécuriser les sites, protéger les équipes, gérer les flux de personnes et escorter la Flamme Olympique. Le général d'armée Christian Rodriguez, directeur général de la Gendarmerie nationale, a mentionné le déploiement du système Storm pour les JO, permettant une communication sécurisée et l'interopérabilité entre les forces de police et de gendarmerie.

Cependant, des inquiétudes ont été exprimées quant à l'insuffisance du matériel de sécurité moderne pour les Jeux. Gérard Lacroix du Groupement des industries françaises de défense et de sécurité terrestres et aéroterrestres (Gicat) et l'ancien DGGN Richard Lizurey ont souligné l'importance de moderniser les équipements et technologies de sécurité, mais ont déploré un manque d'action des pouvoirs publics dans la commande de ces équipements essentiels comme la vidéo surveillance augmentée qui « permettraient de limiter le besoin des opérateurs alors que les policiers et gendarmes seront fortement sollicités et le nombre d'agents de sécurité privée sera vraisemblablement insuffisant ».

 

 

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