Secouristes français en Turquie, chars Leopard 1 pour l'Ukraine, actus de la semaine

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[Marine nationale]

La mission Jeanne d'Arc 2023 (JDA 23) marque la fin de trois ans de formation pour près de 160 jeunes officiers élèves français et étrangers de l'École navale. Ils embarqueront à bord du porte-hélicoptères amphibie (PHA) Dixmude pour un déplacement plein Est, depuis la mer Méditerranée, jusqu'à l’océan Atlantique, en passant par la mer Rouge, les océans Indien et Pacifique ainsi que la mer des Caraïbes. Ce parcours sera la première circumnavigation du groupe Jeanne d'Arc depuis qu’il est assuré par les PHA. Avant son appareillage le 8 février, le chef d'état-major des armées, le général d'armée Thierry Burkhard, a présidé une cérémonie sur le pont du Dixmude, au cours de laquelle il a rappelé aux 800 militaires embarqués l'importance et les enjeux de la mission « dans un milieu sécuritaire dégradé » qui place les élèves dans une véritable formation opérationnelle.

Pour cette nouvelle mission, le Dixmude embarque un hélicoptère Dauphin de la flottille 35F, une flottille amphibie avec un engin de débarquement amphibie rapide, un engin de débarquement amphibie standard et un chaland de transport de matériel. Le groupe tactique embarqué est composé quant à lui de soldats du 1er régiment de Spahis, de la 13ème demi-brigade de la Légion étrangère, du 1er régiment étranger du génie et du 3ème régiment d'artillerie de marine, et d’un sous-groupe aéromobile du 3ème régiment d'hélicoptères de combat avec 2 hélicoptères Gazelle.

[Ukraine]

Après une visite surprise en décembre dernier aux États-Unis, c’est cette fois-ci en Europe de l’Ouest que Volodymyr Zelenski a entamé une tournée de quelques jours d’abord par Londres pour ensuite se rendre à Paris et Bruxelles. Ce voyage était l’occasion pour le président ukrainien de remercier ses partenaires occidentaux de l’aide apportée tout en insistant sur la nécessité d’en donner encore plus. Le sujet du moment : une demande pressante de Kiev pour fournir des avions de combat, ce qui pour le moment est une ligne rouge que beaucoup de pays alliés se refusent à franchir. Le seul premier pas dans ce sens a été donné il y a quelques jours par le Royaume-Uni qui a annoncé qu’il formerait prochainement des pilotes de chasses ukrainiens sur des avions au standard OTAN. Cette formation, qui devrait durer trois ans, sera surtout, selon le ministre de la Défense britannique Ben Wallace, un moyen « d’améliorer la résilience de l’Ukraine probablement après le conflit ». Londres à tenu à préciser que cette formation ne voulait pas dire pour le moment qu’une livraison prochaine d’avions de combat était envisagée.

La Grande-Bretagne malgré tout reste un des partenaires majeurs de l’Ukraine. Elle sera d’ailleurs le premier pays à envoyer des chars de conception moderne avec la promesse d’une livraison de 14 Challenger 2, semble-t-il avant la fin mars. Les autres chars attendus par Kiev, notamment les fameux Léopard 2 devraient finalement se faire attendre plus longtemps que prévu. En effet, même si Berlin a promis de donner 14 Leopard 2A6 à Kiev, l’Espagne 6, Le Canada et le Portugal 4 chacun et que la Finlande et la Norvège ont également indiqué leur disponibilité à donner des chars, ce seront très certainement les Léopard 1 qui seront les premiers déployés sur le champ de bataille. Deux sociétés allemandes, Rheinmetall et Flensburger Fahrzeugbau Gesellschaft, pourraient livrer assez rapidement de 50 à 100 de ces chars dont elles ont la gestion des stocks. Les ministères allemands, néerlandais et danois de la Défense ont également annoncé leur intention de remettre en état 100 chars Leopard 1A5 pour les livrer à l'armée ukrainienne. La Belgique pourrait également se joindre à cette initiative en restaurant 20 chars. Au total, Kiev pourrait recevoir un maximum de 178 Leopard 1A5.

Paris de son côté a renforcé son soutien militaire à Kiev en annonçant la fourniture prochaine de 12 canons Caesar, en plus des 18 déjà en opération. Le Danemark ayant  fait don des 18 Caesar qu'il possédait, cela signifie que Kiev disposera de 47 canons. La France et l'Australie ont également signé un accord pour produire d’avantage de munitions au standard Otan utilisées par le CAESAR afin de pouvoir alimenter les besoins des artilleurs ukrainiens. En outre, près de 2 000 soldats ukrainiens seront formés en France d'ici l'été et 150 militaires français seront déployés en Pologne pour former 600 soldats ukrainiens par mois.

[Pologne]

Même si le soutien à l’Ukraine reste la priorité pour les États-Unis, Washington ne compte pas ignorer les plus proches pays de Kiev pour la plupart hostiles à la Russie. Ainsi, les USA ont confirmé le mardi 7 février, la vente de 18 systèmes de lance-roquettes Himars à la Pologne, qui est membre de l'OTAN et frontalier de l'Ukraine, pour un montant de 10 milliards de dollars. L'Agence américaine de coopération pour la défense et la sécurité a déclaré dans un communiqué que cette vente renforcera les capacités militaires de la Pologne, tout en améliorant son interopérabilité avec les États-Unis et d'autres alliés. La Pologne de son côté a déclaré avoir l'intention d'utiliser ces équipements de défense pour moderniser ses forces armées et renforcer sa sécurité intérieure, ainsi que pour dissuader les menaces régionales. Le système Himars, fabriqué par l'entreprise américaine Lockheed Martin, est un lance-roquettes monté sur des blindés légers utilisé par l'armée américaine et les forces ukrainiennes. Il peut être équipé de six missiles d’une portée limitée à environ 80 kilomètres ou d'un seul missile tactique ATACMS capable d’atteindre des cibles à 300 km. Jusqu'à présent, Washington avait refusé de fournir ce type de missiles à Kiev pour éviter que des armes américaines n'atteignent le territoire russe. La transaction signée avec Varsovie comprend 45 ATACMS.

[Armement]

Pendant plusieurs mois les hommes du 3e RIMa, sous le contrôle du Battle Lab Terre et de la Section Technique de l'Armée de Terre, ont testé un nouveau système de calcul balistique développé par la société belge FN Herstal. Les tests, particulièrement concluants, ont démontré une nette amélioration des performances des tireurs d'élite avec une réduction de 40% du délai de détection tout en augmentant de 25% la précision des tirs et en allégeant de 6 kilos le matériel transporté. Fort de ces résultats, le ministère des Armées a annoncé une première commande du système FN Elity en complément du premier lot commandé pour les tests initiaux début 2022. Pour le chef d'escadron Tanguy de Brosse du Battle Lab Terre « ce premier projet mené avec succès avec FN Herstal ouvre la voie à l'acquisition d'une capacité complète et de futures collaborations avec l’armurier belge. »

[Turquie]

Après les deux terribles tremblements de terre qui ont frappé le sud de la Turquie et le nord-ouest de la Syrie le lundi 6 février, faisant, au dernier bilan plus de 22 000 morts, la France a donné son feu vert à l’envoi d’équipes de l'Unité d'instruction et d'intervention de la Sécurité civile n°1 (UIISC-1) de Nogent-Le-Rotrou pour venir en aide aux populations touchées.

Après une première aide d'urgence quelques heures après la catastrophe, c'est via le Mécanisme de protection civile de l'Union européenne que Paris a procédé à la mise en route des militaires et secouristes ainsi que plusieurs personnels du Centre de crise et de soutien du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères (CCSMAE). Le détachement est composé de deux équipes de recherche et de secours sous décombres, dont 71 sapeurs sauveteurs et 4 chiens de l'UIISC 1 et 65 sapeurs-pompiers et 6 chiens de la zone de défense et de sécurité d'Île-de-France. Le premier groupe a été transporté lundi soir par l'armée de l'Air et de l'Espace depuis Paris et une partie du fret a été envoyée par A400M depuis la base aérienne d'Évreux. Cette opération est coordonnée par le CCSMAE en collaboration avec l'ambassade de France à Ankara.

[Mise à jour]

Nous vous en parlions la semaine dernière, un ballon-sonde chinois, que les Américains soupçonnaient de faire de l’espionnage, avait défrayé la chronique en survolant une partie des États-Unis, notamment au-dessus de sites stratégiques militaires. Après un premier refus de Washington d’abattre le ballon pour ne pas risquer de dommages collatéraux lors de la retombée de débris au sol, le président Bident a finalement donné son accord pour détruire l’aérostat alors qu’il survolait la Caroline du Sud à une hauteur comprise entre 18 et 19 km. C’est un F22 Raptor de la base de Langley qui a été déployé pour cette mission. Le chasseur a tiré un missile air-air Sidewinder détruisant immédiatement le ballon dont les débris sont tombés dans l’océan Atlantique. La récupération de débris semble, selon le département d’État américain, confirmer les soupçons d’espionnage. Le ballon était capable « de mener des opérations de collecte de renseignements en interceptant les communications électromagnétiques, a déclaré un haut responsable du département d’État. Son équipement était clairement destiné à une mission de renseignement et ne correspondait pas à celui embarqué à bord des ballons météorologiques. Il comportait de multiples antennes, probablement capable de recueillir et de géolocaliser des communications. Il était équipé de panneaux solaires suffisamment grands pour produire l'énergie nécessaire au fonctionnement de plusieurs capteurs actifs de collecte de renseignements ».

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