En bref : les USA dévoile l'avion de combat le plus cher du monde, saisie record de drogue, fin de l'Alouette III, partenariat CaMo, contrat remplaçant UH-60

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[Belgique]

Le partenariat CaMo (capacité motorisée) entre les armées de Terre belges et françaises continue son avancée.

Pour rappel CaMo consiste à équiper les militaires belges avec une partie du matériel du programme Scorpion français. Cela concerne, dans un premier temps, l’arrivée de Griffon et Jaguar, dans un deuxième temps à l’achat de canons CAESAR nouvelle génération et dans une dernière séquence la participation de Bruxelles au développement du véhicule blindé d’aide à l’engagement (VBAE). Mais CaMo ne s’arrête pas là. Au-delà des équipements, le programme consiste à un véritable partenariat stratégique qui va de la formation jusqu’à l’intégration de schéma tactique commun en passant par des accès aux moyens d’entraînement et des manœuvres binationales.

Dans le cadre de ce travail collaboratif, les deux nations se sont retrouvées fin novembre pour le troisième opus de l’exercice Celtic Uprise. La manœuvre, d’une dizaine de jours, cherchait une fois de plus à développer l’interopérabilité entre les deux armées, notamment en matière de transmission des ordres tactique. C’était aussi l’occasion de sortir des zones de manœuvre militaire pour réaliser un exercice en terrain libre. Cette volonté d’opérer en milieu ouvert vient d’un constat du conflit ukrainien où les militaires se retrouvent régulièrement à devoir combattre au milieu des populations.

Au total plus d’un millier de soldats et près de 350 véhicules ont manœuvré de concert dans le sud ouest de la Belgique. Côté français, les unités étaient issues de la 7e brigade blindée avec le 152e RI et le 3e RG (venu pour l’occasion avec des ponts flottants motorisés pour faire du franchissement de rivière) et des éléments du 126e RI appartenant à la 9e brigade d’infanterie de marine.

[Marine nationale]

Mercredi 30 novembre, dans la Golfe de Guinée, la Marine française a fait une nouvelle saisie record de plus de 4,5 tonnes de cocaïne pour une valeur approximative de 150 millions d’euros. Cette opération menée sur la base de renseignements transmis par l’Office anti-stupéfiants (OFAST) a été conduite par le porte-hélicoptères amphibie Tonnerre appuyé par un Falcon 50 et deux hélicoptères embarqués (un Panther de la MN et un Cougar de l’armée de Terre).

C’est lors d’une fouille sur un navire brésilien de 21 mètres qui « faisait l’objet d’une surveillance particulière » que les marins ont découvert les ballots à bord alors que le bateau naviguait au large du Sénégal. La cargaison a été détruite sur place avant le retour du PHA à son port d’attache de Toulon. Le bateau et l’équipage, au vu du lieu de l’arraisonnement et de l’impossibilité de les rapatrier vers la métropole, ont été remis en liberté.

Le Tonnerre opérait au large de l’Afrique de l’Ouest dans le cadre de la mission Corymbe qui consiste à déployer de manière quasi permanente un ou deux bâtiments dans le Golfe de Guinée pour contribuer à la diminution de l’insécurité maritime dans cette zone et à la coopération opérationnelle mise en place par les armées dans cette partie du globe.

[Marine nationale]

Après plus de 60 ans de bons et loyaux services, le mythique hélicoptère Alouette 3 a fait ses adieux le vendredi 9 décembre sur la base de Lanvéoc (29). Seule la Marine nationale possédait encore trois exemplaires de la machine mono turbine qui a équipé les trois armées pendant de nombreuses années. Dans sa livrée bleu marine, les hélicoptères assuraient des missions de sauvegarde maritime, de secours ainsi que la sécurisation des sorties et retours au port des sous-marins nucléaires de l’île Longue.

Les premiers exemplaires, livrés en 1962, étaient dédiés à la mission de sûreté à bord des porte-avions Arromanches et Clemenceau et un peu plus tard du Foch.

Bien que dépassé techniquement aujourd'hui l’Alouette a toujours brillée par sa maniabilité et son incroyable rusticité. Certains allants même jusqu’à le qualifier de “2CV des airs”. « L’Alouette tourne autour des 95 % de taux de disponibilité. Elle est opérationnelle la majeure partie de son temps. Je l’ai connue au plus bas à 85 % de disponibilité et c’était plutôt en déploiement lointain ou en Outre-mer », affirmait le maître principal chargé de son entretien à Lanvéoc à nos confrères du Télégramme.

Au fil des années l’Alouette a été progressivement remplacée par les Westland Lynx et plus récemment la version marine du NH 90 : le Caïman NFH.

[Internationale]

Le 6 décembre dernier s’est clôturé l’exercice Eastern Breeze entre les armées de l’Air Israélienne et l’aéronavale française. Les quatre Rafale étaient embarqués à bord du porte-avions Charles de Gaulle alors en opération en Méditerranée. Du côté de Tsahal une dizaine de F16i de l’escadron 201 s’étaient alignés pour des exercices conjoints de frappes sur objectifs et de combat contre des menaces aériennes. « L’exercice constitue une étape importante dans le développement de la coopération stratégique entre les forces israéliennes et françaises et a renforcé l’état de préparation des forces » expliquait un communiqué de l’armée israélienne.

Même si la zone de manœuvre était tenue secrète, c’était déjà le cas lors du précédent exercice de ce genre en 2020, les appareils auraient survolé la région de la mer Morte et une partie du littoral.

[USA]

Chose promise chose due. Il y a quelques mois l’US Air Force avait dévoilé une partie de son calendrier sur l’arrivée du nouveau bombardier stratégique B-21 Raider de Northrop Grummann et notamment sa présentation à la presse début décembre. Comme promis, le 2 décembre dernier l’armée américaine avait invité à Palmdale près de Los Angeles, quelques privilégiés à voir une, toute petite, partie, de cet aéronef développé dans le cadre du programme LRS-B (Long Rang Strike Bomber).

Futur successeur du bombardier B1-B et B2 qui seront remplacés à partir de 2030, le B21 reprend la forme générale de ce dernier mais avec des matériaux plus modernes notamment dans un revêtement censé être “plus résilient” et “plus fiable”.

Fruit de 50 ans de développement aéronautique militaire, le futur bombardier furtif est considéré comme l’appareil le plus moderne et sera, de facto, le plus cher de l’histoire (environ 630 millions de dollars par appareil).

Pour des raisons de confidentialité, aucune performance n’a été dévoilée et seule l’avant de l’appareil était visible lors de la présentation. On sait toutefois selon les déclarations du constructeur « qu’il sera capable de pénétrer les défenses les plus difficiles pour effectuer des frappes de précision partout dans le monde » (on pense bien évidemment à la Chine et à la Russie), et de pénétrer des régions avec un fort déni d’accès et d’interdiction de zone. Véritable bijou de technologie le Raider, considéré comme le premier aéronef stratégique de sixième génération, bénéficie d’une architecture ouverte pour intégrer de futurs armements, d’un système permettant de le mettre en réseau multidomaine (avec des drones notamment) et pourrait même être développé dans une version sans pilote.

Actuellement six exemplaires sont en cours de construction, à différents stades, sur le site de Palmdale et les premiers essais de moteur et de roulage devraient avoir lieu dans les prochaines semaines. Le B21 devrait effectuer son premier vol en 2023.

[USA]

C’est un contrat à plusieurs dizaines de milliards de dollars que vient de remporter le constructeur américain Bell Textron. Dans un communiqué diffusé le 5 décembre, le Pentagone a annoncé son choix quant au futur remplaçant de l’UH-60 Black Hawk dans le cadre du programme FLRAA (Future Long Range Assault Aircraft). Parmi les deux finalistes il y avait le constructeur Sikorsky et son SB1 Defiant dont nous vous parlions il y a quelques mois, et le V-280 Valor de Bell Textron. C’est finalement ce dernier qui remporte donc le marché qui devrait remplacer à terme près de 4 000 Black-Hawk.

Descendant du V-22 Osprey de Boeing, le Valor est un triltrotor autrement dit un aéronef à rotors basculant. Cette configuration lui permet un décollage et atterrissage vertical pour adopter ensuite une configuration d’avion classique en vol offrant des performances accrues. Et les performances le V-280 n’en manque pas. Avec ses deux moteurs Rolls-Royce AE 11O7F il est capable de voler à une vitesse de 280 nœuds (soit près de 518 km/h), de transporter 14 personnes (plus 4 pour l’équipage) et de franchir une distance de 1 480 km.

La première partie de contrat, de 232 millions de dollars, vise à couvrir la phase de développement et les frais déjà engagés. La deuxième phase mettra sur la table un chèque d’1,2 milliards pour la constitution de la première partie de la flotte. Si les autres pays détenteurs de Black-Hawk suivent les USA sur le renouvellement de leur flotte d’hélicoptères, l’avionneur américain pourrait empocher jusqu’à 70 milliards de dollars.

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