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En bref : Première mondiale à la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris et les actualités de la semaine en France et dans le monde

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[DGA]

Jeudi 1er décembre un communiqué de la DGA annonçait la réception, quelques jours plus tôt, du 20e A400M Atlas destiné à l’armée de l’Air et de l’Espace. Ce nouvel appareil dispose des dernières avancées technologiques notamment la capacité de suivi de terrain automatique à très basse altitude sans visibilité (une première mondiale pour un avion de transport), un système d’autoprotection au dernier standard et une panoplie complète des capacités d’aérolargage. Elles permettent, entre autres, des largages mixtes par gravité ou éjection ainsi que le largage conjugué de matériel par l’issue axiale (rampe) et de parachutistes par les portes latérales. Ce système permet de larguer des charges de 4 tonnes, ce qui permet d’augmenter la quantité de matériel, de vivre et d’eau pouvant accompagner les parachutistes et d’alléger ainsi leur charge individuelle pendant le saut.

Tous les aéronefs livrés depuis ce début d’année sont fournis dans un standard matériel final de développement. L’équipe de programme et l’industriel travaillent au parachèvement de la certification des dernières capacités tactiques relatives notamment à l’automatisation complète des largages, aux largages à très haute altitude et au ravitaillement en vol d’hélicoptères.

La livraison de cet aéronef a été anticipée de 2025 à 2022 pour soutenir l’industrie dans le contexte de la crise sanitaire COVID-19. Ce programme apporte plus de 10 000 emplois directs en Europe dont 2 400 en France. Plus de 80 entreprises sont impliquées sur le territoire national, dont plusieurs petites et moyennes entreprises (PME).

Pour rappel, la loi de programmation militaire 2019-2025 prévoit la livraison de onze A400M durant cette période, soit un total de 25 aéronefs en service fin 2025. Il reste donc encore 5 appareils à livrer.

 

[Programme Scorpion]

Il y a quelques jours, la Direction générale de l’armement (DGA) a prononcé la qualification de la version véhicule de patrouille blindé du véhicule blindé multirôles léger (VBMR-L) Serval. Cette première version, il y en aura trois au total les deux autres : renseignement et relais de communication sont déjà en phase de test, devrait se décliner en 8 sous-versions, infanterie, mortier 81 et 120 mm, PC, MMP, ravitaillement et SATCP.
Les différents tests de qualifications ont été menés de concert entre la DGA et la section technique de l’armée de Terre (STAT). Cette dernière a testé deux Serval en milieu désertique à Djibouti alors que le centre d’appui de préparation au combat interarmes-51e régiment d’infanterie (CAPCIA-51e RI) a profité du terrain de Mourmelon pour l’utiliser sur un milieu dit « centre Europe ». Dans son communiqué, la DGA précisait que « Les tests de développement et de qualification menés sur les prototypes du Serval dans les centres d’expertise et d’essais de la DGA ont permis de mettre à l’épreuve le véhicule dans les situations de sa future vie opérationnelle : déplacements dans toutes les conditions de terrain possibles, vieillissement accéléré équivalent à plusieurs années d’utilisation, comportement de la protection face aux explosions de mines ou encore par exemple chargement dans un avion de transport A400M. La qualification par la DGA de ces sous-versions du Serval confirme leur adéquation au cahier des charges, issu des besoins exprimés par l’armée de Terre, au regard des multiples missions devant être menées avec ce véhicule ».

Le véhicule blindé 4X4 de 15 à 17 tonnes suivant son chargement, équipera en priorité les unités d'infanterie des brigades légères à savoir la 11e brigade parachutiste et la 27e brigade d’infanterie de montage.

Pour rappel, la DGA a commandé 364 exemplaires du Serval en 2020 avec un objectif initial de 60 véhicules livrés en 2022 mais 30 seulement l’ont été pour le moment. À terme, l'armée de Terre devrait être dotée de 978 VBMR-L.

 

[SCAF]

Énième rebondissement pour le SCAF, l’avion de combat du futur construit par la France avec Dassault Aviation, l’Allemagne avec Airbus et l’Espagne avec Indra. La semaine dernière nous vous annoncions que le PDG de Dassault, Eric Trappier, démentait l’accord annoncé par Paris et Berlin. Mais finalement, le français a confirmé à nos confrères du Figaro le jeudi 1er décembre qu’un accord avait été trouvé entre toutes les parties. Il a précisé que Dassault serait bien le maître d’œuvre et architecte de l’avion de combat nouvelle génération (un des points bloquants jusqu'à maintenant) et que la propriété intellectuelle des technologies ainsi que sa liberté d'exporter resteraient entre les mains de l’avionneur français. 

Cet accord permet le démarrage de la phase 1B du projet de construction de l’avion 6e génération avec la définition de l’architecture du démonstrateur. La phase 2 quant à elle verra la construction et les essais du démonstrateur prévu pour 2029…soit deux ans de retard par rapport au calendrier initial. Ces deux phases nécessitent un budget de 3,6 milliards d’euros déjà accordé par les trois pays. Les prochaines étapes devront être à nouveau validées par les différentes représentations politiques.

 

[Gendarmerie nationale]

Les 16 et 17 novembre derniers, l'institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale (IRCGN) avec l’appui de la force nationale nucléaire radiologique biologique chimique (F2NRBC) a organisé un exercice de constatation sur une scène de crime et identification de victimes en zone contaminée réelle. Cet exercice annuel est coordonné dans les locaux du commissariat à l’énergie atomique par le groupe d’intervention en milieu dégradé de la Gendarmerie nationale.

Pour l’occasion, le site dit « zone rouge » comporte plusieurs mannequins au sol, et une voiture avec le coffre ouvert avec des crânes à l’intérieur. Problème, pour les médecins légistes et experts en odontologie venus pour l’occasion, la zone a été contaminée par un liquide radioactif (dans les limites définies par les règles de radioprotection. « Ce n’est pas le dosage qui est important, explique le lieutenant Arnaud, de l’Unité d’investigations et d'identification (UII), de l’IRCGN, mais simplement le fait que l’on puisse être contaminé. C’est cela qui montre s’il y a eu ou non un problème ».

Les hommes de la F2NRBC sont les premiers à intervenir pour cartographier les points chauds avant l’arrivée des experts de l’IRCGN chargés de modéliser la scène en 3D afin de réaliser, directement sur place, les premières analyses et prélèvements. « Ce qui change par rapport à d'autres pays, c’est que nous avons un laboratoire que nous projetons directement sur le terrain, L’avantage avec la présence d’experts, c’est qu’on va pouvoir pousser le plus possible les analyses sur place, affirme l’officier de gendarmerie. Plutôt que de perdre du temps à faire toutes les analyses qui ne sont pas possibles, on va vraiment cibler celles les plus pertinentes, pour avoir une réponse la plus rapide et intéressante possible. »

Ce jour-là, trois délégations européennes (Hongrie, Portugal, Finlande) étaient conviées comme observateurs du travail des militaires français. Ils font tous partis du DVI Europe (disaster victim identification), un groupe de travail qui réunit les spécialistes de l’identification criminelle dans toute la zone de l’Union Européenne et qui se réunit deux fois par an pour des exercices ou comités restreints. Ces échanges de compétences et la connaissance des process de chacun permettent à ces unités spécialisées de travailler en interopérabilité. Ce fut notamment le cas en 2015 après le crash en France de l'avion de la Germanwings.

 

[BSPP]

Avec une cellule innovation à la pointe de son domaine de compétence, la brigade des sapeurs-pompiers de Paris continue de faire régulièrement parler d’elle. Cette fois-ci c’est une première mondiale avec l’expérimentation d’un drone autonome de secours aux victimes de noyades. Le Skyetech du constructeur français Azur Drones, permet, à la réception d’un appel aux secours, de déployer en moins de 30 secondes le drone sur la zone qui, dans un premier temps, va larguer une bouée à gonflage automatique près de la victime, mais permettra aussi de fournir aux secouristes un retour vidéo intelligent, via une détection automatique de victimes. « Le système Skeyetech permet de gagner un temps considérable sur la durée moyenne de nos interventions grâce à ses automatismes et ses capteurs. Nul besoin de télé pilote : les équipes sur le terrain se concentrent sur la part la plus importante de l’opération, à savoir les secours et l’assistance aux victimes, explique le commandant Mathieu Giroir, initiateur et coordinateur du projet à la BSPP. Avant que les sauveteurs n’arrivent, nos équipes disposent ainsi d’un état de la situation en temps réel : nombre et état des victimes, contexte et déroulement de la mission… Grâce à Skeyetech, nous pourrons très certainement gagner en efficacité et en délai d’intervention ». 

La BSPP, unité de l’armée de Terre, devient ainsi la première unité d’incendie et de secours à déployer une solution autonome en zone urbaine.

Pour rappel, la BSPP effectue près de 300 interventions de secours à victimes sur la Seine par an.

 

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