Léon Gautier, BSPP, Ariane

Hommage national à Léon Gautier (Actus de la semaine)

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[In memoriam]

Lundi 3 juillet, un jeune pompier de Paris de 24 ans, Dorian Damelincourt, est décédé en combattant un incendie de véhicules à Saint-Denis. Les secours ont été appelés pour un incendie vers 3 heures du matin dans un parking souterrain afin de maîtriser les flammes qui se propageaient dans l'immeuble, nécessitant l'évacuation d'une centaine de résidents. Dorian Damelincourt aurait été touché par une explosion liée à l'incendie, entraînant un arrêt cardiaque. Malgré les efforts de réanimation, il est décédé à l'hôpital d'instruction des Armées de Percy. Les émeutes en cours ne sont pas considérées pour l'instant comme étant liées à la mort du pompier. Une enquête a été ouverte par la police judiciaire de Seine-Saint-Denis pour déterminer les circonstances de l'incendie. La préfecture de police de Paris a confirmé le début des investigations.
Vendredi 7 juillet le président de la république à rendu un hommage à Léon Gautier, le dernier survivant des 177 Français du commando Kieffer qui ont débarqué en Normandie en juin 1944.

L’ancien commando marine est décédé quelques jours plus tôt à l'âge de 100 ans. Le commando Kieffer avait pris pied sur la plage Sword de Colleville-Montgomery le 6 juin 1944 au matin. Léon Gautier racontait : « On est quand même resté 70 jours en première ligne sans relève.  À la fin de la campagne, on était 24 à ne pas être blessés. » Au fil des années, le vétéran est devenu une figure emblématique des commémorations du Débarquement en Normandie. Récemment, il avait assisté à la cérémonie de Colleville-Montgomery pour le 79e anniversaire du D-Day, en présence du président Macron. Dans son hommage, le chef de l'État a salué la mémoire de « l’un de ces citoyens ordinaires résolus à accomplir l’extraordinaire ».

 

[Partenariat]

Une lettre d'intention a été signée entre la France, le Royaume-Uni et l'Italie pour le programme de futur missile antinavire et de croisière. Ce programme, actuellement en phase de levée de risques, a pour objectif de développer une nouvelle génération de missiles afin de moderniser les capacités de lutte antinavire à longue portée et de frappe profonde des trois pays.

En signant conjointement cette lettre d'intention, le Royaume-Uni, l'Italie et la France confirment leur volonté d'élargir la coopération déjà existante entre la France et le Royaume-Uni au partenaire italien. Cette étape ouvre la voie à un dialogue tripartite qui permettra de définir les bases du développement à venir. L'objectif pour chaque pays est d'atteindre une capacité opérationnelle de frappe profonde d'ici 2030.

Le programme FMAN/FMC contribuera à renforcer la base industrielle et technologique de défense européenne, avec MBDA, un leader européen dans le domaine des missiles, comme acteur principal. Ce programme vise à remplacer les missiles de croisière SCALP/Storm Shadow utilisés par les forces aériennes françaises et britanniques, ainsi que les missiles antinavires Exocet en France et Harpoon au Royaume-Uni.

Ce projet est né des besoins communs de la France et du Royaume-Uni en matière de capacité antinavire à longue portée pour des opérations en haute mer, ainsi que d'une capacité d'engagement des cibles renforcées dans la profondeur de la défense adverse. MBDA est chargé de mener ce programme et de développer les technologies et systèmes visant à améliorer la survie, la portée et l'efficacité des missiles antinavires et de croisière tirés depuis des avions et des navires de combat.

La phase conceptuelle, d'un budget d'environ 100 millions d'euros, est financée à parts égales par la France et le Royaume-Uni. Les charges de travail sont également réparties équitablement entre MBDA France et MBDA UK. Cette étape permettra de faire progresser la maturation des technologies et des systèmes nécessaires à la réalisation du programme.

 

[Armée de l’Air et de l’Espace]

Dans la continuité des déploiements de puissance HEIFARA en 2021, puis PÉGASE en 2022, l'Armée de l'Air et de l'Espace se redéploie dans la région du Pacifique pour l’exercice Pégase 23. AU total ce sont 19 aéronefs déployés dont 10 Rafale de la 4e et de la 30e escadre de chasse, soutenus par cinq A330 MRTT Phénix de la 31e escadre aérienne de ravitaillement et de transport stratégique, ainsi que quatre A400M Atlas de la 61e escadre de transport.

La combinaison de ces aéronefs forme un trinôme stratégique : le Rafale offre la capacité d'opérer rapidement et à longue distance, le MRTT étend les capacités de projection et l'A400M permet le déploiement du matériel nécessaire pour rendre le détachement opérationnel rapidement. Ainsi, le concept MORANE est au cœur de ce déploiement : partir loin, rapidement et avec le minimum requis pour mettre en œuvre les aéronefs, en toute autonomie et avec une grande agilité.

Lors de ce déploiement, la base aérienne 104 des Forces françaises aux Émirats arabes unis a joué le rôle de point d'appui pour le détachement français. Cette escale technique a permis de regrouper les aéronefs pour des opérations de maintenance et a offert quelques heures de repos aux équipages. Ainsi, près de 30 heures après leur départ de France et après avoir parcouru 11 000 kilomètres, 6 Rafale, 3 MRTT et 2 A400M se sont posées à Singapour. Pendant ce temps, le reste du détachement est arrivé en Malaisie.

Ces deux escales ont offert une occasion aux équipages de travailler leur interopérabilité avec les forces aériennes singapouriennes et malaisiennes, et aux autorités militaires d'échanger sur plusieurs thématiques communes en Indopacifique. Le détachement PÉGASE 23 se rendra ensuite sur l'île de Guam pour participer, début juillet, à une série d'exercices organisés par l'US Air Force dans le Pacifique, aux côtés de dix autres armées partenaires.

 

[Innovation]

La Red Team Défense, programme lancé en 2019 par le ministère des Armées, a clôturé sa 3e saison. Composée d'auteurs, de scénaristes et de dessinateurs de science-fiction indépendants, cette équipe imagine des scénarios de menaces futures. En étroite collaboration avec des experts scientifiques de l'Université Paris Sciences & Lettres (PSL) et des militaires, elle vise à mieux préparer les réponses pour contrer ces potentiels dangers.

Deux nouveaux scénarios ont été présentés lors d'une soirée de restitution à la Banque de France en présence d'Emmanuel Chiva, Délégué général pour l’armement (DGA), et de Patrick Aufort, Directeur de l'Agence de l'innovation de défense (AID). Les thèmes abordés étaient la conflictualité dans l'espace et l'accès massif aux compétences. Les scénarios, intitulés « La ruée vers l'espace » et « Face à l'Hydre », ont été développés en collaboration avec l'AID, l'État-major des armées, la DGA et la Direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS).

Le premier scénario, « La ruée vers l'espace », explore les tensions et la conflictualité qui pourraient émerger entre différents acteurs dans leur quête économique et de puissance dans l'espace. Alors que l'accès à l'espace se démocratise grâce aux innovations industrielles et technologiques, les ressources spatiales deviennent accessibles et suscitent l'intérêt des acteurs étatiques et privés. Cette course aux ressources pourrait mener à une compétition économique, voire à une confrontation spatiale ouverte.

Le deuxième scénario, « Face à l'Hydre », imagine un nouvel implant appelé « eshu », qui permet une assimilation instantanée de connaissances pour ceux qui en sont équipés. Ces connaissances réversibles ne modifient pas les volontés individuelles. Progressivement répandus, ces implants deviennent des outils pour créer rapidement une armée en injectant des savoirs militaires dans les populations civiles. Cette armée, nommée l'Hydre en référence à l'animal mythologique, est capable de se renouveler constamment grâce à l'implantation de connaissances adaptées. Les individus dotés de l'eshu communiquent entre eux de manière décentralisée et instantanée.

La Red Team Défense, opérée par l'Université Paris Sciences & Lettres (PSL), offre une projection future au ministère des Armées en anticipant les risques technologiques, économiques, sociétaux et environnementaux qui pourraient générer des conflits potentiels d'ici 2030-2060. « Cette initiative démontre la volonté du ministère des Armées d'adopter une approche novatrice pour anticiper et préparer l’avenir », a souligné Patrick Aufort.

 

[Espace]

Jeudi 6 juillet, Sébastien Lecornu, ministre des Armées, se félicite du succès du lancement du satellite de télécommunications militaires Syracuse 4B.

Ce deuxième satellite de la constellation Syracuse IV a été lancé depuis le centre spatial guyanais par la fusée Ariane 5 qui effectuait, à cette occasion, son dernier vol. Le programme Syracuse IV est supervisé par la Direction générale de l’armement en collaboration avec l’armée de l’Air et de l’Espace et le Commandement de l’espace. Les satellites Syracuse IV sont développés par Thales Alenia Space et Airbus Defence & Space. Le lancement du satellite Syracuse 4B contribue au renouvellement des moyens de télécommunications militaires par satellite.

Avec cette nouvelle constellation de satellites, les capacités spatiales de communication, d'observation et de renseignement électromagnétique seront renforcées pour répondre aux nouvelles menaces. Le système permettra aux armées de communiquer à très longue distance de manière sécurisée et à un débit trois fois plus élevé. Syracuse IV, devrait permettre à la France de préserver la liberté d'accès et d'utilisation de l'espace, essentielle à son indépendance stratégique.

Le satellite Syracuse 4B sera qualifié dans neuf mois et accueillera à cette date les premières liaisons au profit des utilisateurs. Le lancement de Syracuse 4B illustre le renforcement des moyens spatiaux militaires soutenu par la Loi de programmation militaire actuelle et la stratégie spatiale de défense française, dont les prochains investissements devraient atteindre six milliards d'euros.

 

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