En bref : Exercice d'attaque nucléaire au dessus du Massif central, le japon double son budget militaire, actus de la semaine

En bref : Exercice d'attaque nucléaire au dessus du Massif central, le japon double son budget militaire, actus de la semaine

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Chaque semaine, nous vous proposons un rapide débriefing de l'actualité nationale et internationale des derniers jours en matière de Défense et de Sécurité. Vous pouvez recevoir cet article directement par mail dans notre newsletter gratuite du lundi matin : inscrivez-vous en cliquant ici. 

 

[Armée de l’Air et de l’Espace]

Il y a quelques jours, les aviateurs ont mené leur dernier gros exercice de l’année : Poker 2022-4. Cette opération vise à reproduire, au-dessus du territoire français, un raid dans la profondeur de la composante nucléaire aéroportée (CNA) lors d’un exercice de nuit et organisé en trois phases.
La première consistait en une montée en puissance avec d’un côté des appareils d’une force de frappe stratégique et de l’autre des avions de combat et ravitailleurs simulant une force adverse. Les premiers ont décollé de plusieurs bases du territoire pour se mettre en place vers la Bretagne, les seconds patrouillaient au-dessus du Massif central. 

La deuxième phase représentait un raid de longue distance des Rafale entre la base de départ pour rejoindre les Pyrénées et la Méditerranée par la suite avec au moins deux ravitaillements en vol.

La dernière phase simulait un raid nucléaire à basse altitude sous la contrainte de la chasse ennemie et du déploiement de batteries antiaériennes tentant d’empêcher le largage du missile ASMPA-R.

Ce type d’exercice étant couvert par le sceau du secret, nous en savons assez peu sur les Rafale déployés à cette occasion. Néanmoins ils proviennent certainement en grande partie des Forces aériennes stratégiques. Les autres avions alignés étaient annoncés eux, il s’agit d’1 avion de guet aérien avancé et de commandement AWACS E3F, de 2 avions ravitailleurs KC-135FR et de 5 avions ravitailleurs A330 MRTT.



[Armée de l’Air et de l’Espace]

Vendredi 16 décembre en début d'après-midi un avion-école en provenance de la base aérienne 709 de Cognac s’est écrasé non loin de Saint-Jean d'Angély (Charente-Maritime). L’appareil, un Grob-120, est un biplace destiné à la formation des futurs pilotes de l’armée de l’Air et de l’Espace. À l’école d’aviation de chasse (EAC) de Cognac, les élèves doivent effectuer 45 missions en vol avant d’être orientés vers la chasse ou le transport tactique.

L’incident aurait eu lieu lors d’une manœuvre de vrille, un exercice relativement compliqué. Malgré les tentatives de l’élève, et son instructeur, pour remettre l’avion “à plat” et l’application de « toutes mesures de sauvegarde », l’aéronef n’a pu être maîtrisé, obligeant les deux pilotes à s’extraire de l’appareil pour sauter en parachute.
Indemnes, les deux militaires ont été rapidement récupérés et « pris en charge médicalement ».

 

[Ukraine]

Pour la première fois après plus de 300 jours de guerre, le Président Volodymyr Zelensky a quitté son pays pour se rendre aux États-Unis. Lors de son déplacement de quelques heures seulement, le président ukrainien a été reçu à la Maison Blanche qui non seulement lui a réitéré son indéfectible soutien, mais en a profité pour confirmer la livraison d’une batterie de missile patriote (nous en parlions la semaine dernière dans ce post) ainsi qu’une nouvelle livraison de matériel militaire pour un total de 1,85 milliard de dollars.

Dans la hotte du père Noël américain, on trouve des roquettes pour les lanceurs HIMARS, des bombes à guidage laser, des mines et des mortiers entre autres. En plus de ces équipements, les USA vont débloquer pour 850 millions de dollars de munitions notamment 45 000 obus de 152 mm et plus de 20 000 de 122 mm. En revanche, malgré les demandes répétées de l’Ukraine, les États-Unis se refusent toujours à fournir des chars de combat, des drones Reaper ou des missiles à longue portée pour les HIMARS. Dans son discours à Washington Joe Biden a néanmoins redit que « les Ukrainiens ne seraient jamais seuls face à la Russie, et qu’ils les aideraient aussi longtemps qu’il le faudrait ».

Après son entrevue avec le président américain, le chef de l'État ukrainien s’est rendu devant le congrès au complet (Chambre des représentants et Sénat) qui s’apprête à voter une enveloppe de soutien de 45 milliards à Kiev. À cette occasion, le président Zelynsky a remis au Congrès un drapeau signé par les combattants de la ville de Bakhmout, un des points de front les plus emblématiques du moment.

Le lendemain de cette visite, le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov déclarait que « Jusqu'à présent, nous pouvons constater avec regret que ni le président Biden ni le président Zelensky n'ont dit quoi que ce soit qui puisse être perçu comme une volonté potentielle d'écouter les préoccupations de la Russie, il n'y a pas eu lors de cette visite de véritables appels à la paix ».

 

[Japon]

Le vendredi 16 décembre, le Japon a dévoilé une révision historique de sa politique de Défense. 

Jusqu’à maintenant le pays du soleil levant était régi par une constitution pacifiste entrée en vigueur deux ans après la fin de la Deuxième Guerre mondiale. SI le pays n’était pas doté à proprement parler d’une armée, il possédait néanmoins des "Forces d’autodéfense" et un budget en augmentation régulière, mais plafonnée à 1% de son PIB.

Dans cette « nouvelle stratégie de sécurité globale » le Japon  affirme vouloir doubler son budget annuel pour l’amener à 2% du PIB ce qui représente un investissement de près de 300 milliards de dollars.

Avec les nouvelles ambitions chinoises dans la région Asie-Pacifique, les récentes tensions à Taïwan, les missiles nord-coréens et l’invasion de l’Ukraine par les forces armées russes, le Japon a été obligé de revoir radicalement sa politique de défense. Si Tokyo affirme son attachement à une politique d’autodéfense, les autorités souhaitent désormais se doter d’une capacité de contre-attaque capable de frapper des cibles menaçant l’archipel depuis des pays voisins. « Renforcer fondamentalement nos capacités de défense est le défi le plus urgent dans cet environnement sécuritaire difficile », a déclaré il y a quelques jours le Premier ministre Fumio Kishida.

Ce renforcement sans précédent pourrait passer par l’acquisition de missiles de croisière Tomahawks ou à longue portée RIM 174. Les batteries antimissiles les plus proches de Taïwan devraient être triplées et le renforcement de ses unités de garde-côtes très largement augmenté.

Il y a quelques jours, le Japon a aussi officialisé sa participation, via Mitsubishi Heavy Industries au développement du Tempest : le futur avion de combat développé par le Royaume-Uni, l’Italie et la Suède. « Il est crucial de défendre notre démocratie, notre économie et notre sécurité et de protéger la stabilité régionale. Nous avons besoin de partenariats solides en matière de défense et de sécurité, étayés et renforcés par une force de dissuasion crédible », précisait un communiqué du gouvernement nippon.

Suite à ces annonces, et sans grande surprise, le gouvernement chinois par la voix du porte-parole des affaires étrangères Wang Wenbin, a immédiatement réagi se disant « fermement opposée à cette politique qui s'écarte de l'engagement du Japon en faveur de relations bilatérales et d'un consensus avec Pékin et qui contient des calomnies sans fondement contre la Chine ».

 

[Sécurité civile]

C’est un peu Noël avant l’heure. Du moins c’est ce que laissait entendre un tweet de la sécurité civile après la livraison de deux nouveaux Dragon H145. Les deux appareils seront basés sur les plateformes de Grenoble et d’Annecy et assureront les détachements saisonniers à Chamonix et l’Alpe d’Huez. Les deux premiers H145 avaient déjà été livrés sur ces mêmes bases l’été dernier.

Le H145 bien que très ressemblant face à son petit frère l’EC 145, est t une version beaucoup plus performante, puisque capable de voler plus loin, plus vite en emportant plus de poids. Le nouveau Dragon dispose aussi d’un pilotage automatique 4 axes et d’une procédure d’approche par satellite.

Avec ces deux nouvelles livraisons la Sécurité civile aligne désormais 37 hélicoptères Dragon dont 4 H 145 répartis sur l’ensemble du territoire français en métropole et outre-mer.

 

[Noël]

À peine la finale de la coupe du monde terminée, le Président français, Emmanuel Macron, s’est envolé pour l’Égypte pour rejoindre au large de Charm el Cheikh le porte-avions Charles de Gaulle afin de partager le traditionnel repas de Noël auprès des militaires. Arrivé en hélicoptère depuis la côte, le chef des armées s’est vu remettre la traditionnelle tenue bleue des marins pour entamer une longue visite dans les entrailles du bâtiment phare de la Royale. Il s’est ensuite adressé à près de 3 000 marins réunis pour l’occasion, les félicitant pour leur professionnalisme face aux interactions en Méditerranée avec les aéronefs et bâtiments russes aux comportements quelquefois inamicaux. Le président en a profité pour refaire, une nouvelle fois, appel aux militaires et anciens militaires pour « renforcer les forces morales de la nation, en particulier de la jeunesse » notamment pour le service national universel (SNU) dont il fera de nouvelles annonces en début d’année prochaine. Emmanuel Macron a aussi tenu à rassurer les militaires en promettant de maintenir un régime spécifique de pensions dans le cadre de la nouvelle réforme des retraites qui sera présentée au parlement le mois prochain.

Après une nuit passée à bord, le Président s'est envolé direction la Jordanie pour assister à la conférence "Bagdad II" qui réunit les principaux acteurs régionaux.

 

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