Actus de la semaine : Le crash d'un drone fait monter la tension entre la Russie et les USA
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[USA]
Le 14 mars un drone MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) MQ-9 Reaper de l'US Air Force s'est abîmé en mer suite à son interception par une patrouille d'avions de chasse russe au-dessus de la mer Noire ravivant les tensions entre Moscou et Washington.
Le MQ-9 Reaper, est conçu par General Atomics pour effectuer des missions de reconnaissance et de surveillance mais aussi d’attaque sur des cibles multiples.
Le ministère russe de la Défense a affirmé que le drone « survolait la zone de la péninsule de Crimée et avançait en direction des frontières de la Russie avec des transpondeurs éteints ». Moscou affirme que les deux chasseurs Sukhoï Su-27 Flanker ne l'ont pas heurté intentionnellement et ne sont pas responsables de sa chute. Washington par la voix du porte-parole de la Maison Blanche John Kirby, dénonce quant à lui un « acte irréfléchi » des Russes. Selon l’USCOM, les appareils auraient volé devant le drone en déversant du carburant pour l’aveugler avant de venir percuter son hélice par l’arrière. Cette manœuvre aurait fortement endommagé le Reaper obligeant les pilotes américains à crasher le drone volontairement.
L'ambassadeur de Russie aux États-Unis a déclaré que Moscou ne cherchait pas la confrontation et qu'elle souhaitait une coopération pragmatique dans l'intérêt des deux pays. Le Pentagone a laissé entendre que des images de l'incident seraient déclassifiées, mais en attendant, les forces américaines doivent récupérer l'épave du Reaper pour des impératifs de sécurité opérationnelle, ce qui s'annonce compliqué étant donné que la Turquie interdit aux navires militaires de se rendre en mer Noire depuis mars 2022.
[Norvège]
En juin 2022, le ministère norvégien de la Défense a pris la décision de retirer ses hélicoptères NH-90 NFH avec effet immédiat et de les rendre au consortium NHIndustries, en exigeant un remboursement de cinq milliards de couronnes norvégiennes, soit environ 500 millions d'euros au taux de change de l'époque. Oslo avait initialement commandé 14 NH-90 NFH en 2001 pour des missions de garde côtière et de lutte anti-sous-marine, mais seulement huit avaient été livrés en 2022, avec un taux de disponibilité très décevant.
La directrice de la Forsvarmateriell a souligné que plusieurs tentatives pour résoudre les problèmes des NH-90, en lien avec NHIndustries, s'étaient révélées infructueuses. Pour remplacer ces hélicoptères, la Norvège vient d’annoncer avoir choisi de se procurer six MH-60 Sea Hawk proposés par le constructeur américain Sikorsky pour un montant d'un milliard d'euros. Les trois premiers appareils seront prélevés sur une commande passée par l'US Navy, avec pour objectif de les livrer en 2025, les autres devant suivre d'ici 2027. La force aérienne norvégienne enverra du personnel au Danemark pour développer une expertise technique et opérationnelle et accélérer ainsi la mise en service de ses futurs hélicoptères.
[Australie]
Début mars, sur la base navale de Miramar, à San Diego (Californie), Joe Biden, Anthony Albanese et Rishi Sunak ont présenté le détail du programme de l'alliance AUKUS qui a pour ambition de remodeler la présence militaire occidentale dans le Pacifique et de rééquilibrer les forces face à la Chine.
AUKUS est née après la dénonciation par l'Australie du programme de construction de 12 sous-marins classiques par la France, torpillant le fameux contrat du siècle de Naval Group et provoquant la colère de Paris. Le nouveau programme de sous-marins d'attaque à propulsion nucléaire, débutera par une phase de familiarisation de l'Australie qui ne possède pas ce type de submersible, ni de technologie nucléaire qu'elle soit militaire ou civile. Les marins, ingénieurs et techniciens australiens seront formés au sein d'équipages américains et britanniques, ainsi que dans les chantiers navals et les écoles spécialisées des Etats-Unis et du Royaume-Uni. L'objectif est de déployer, à partir de 2027 et sur un principe de rotation, quatre sous-marins américains et un sous-marin britannique sur la base australienne de Perth.
Dans un deuxième temps, et sous réserve du feu vert du Congrès américain, l'Australie va acheter trois sous-marins américains à propulsion nucléaire de la classe Virginia, avec une option sur deux unités supplémentaires. Les sous-marins doivent être livrés à partir de 2030. Il s’agira certainement de certains des sous-marins livrés à l’US Navy entre 2003 et 2010 et dont la question du remplacement se pose déjà.
Enfin, les Etats-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni vont s'associer pour une nouvelle génération de sous-marins d'attaque, baptisée SSN AUKUS. Ces SNA vont impliquer un gigantesque effort industriel, en particulier de la part de l'Australie, qui doit se doter d'un nouveau chantier naval à Adelaïde, dans le sud du pays. Les nouveaux navires, de conception britannique et incorporant des technologies américaines avancées, seront construits et déployés par le Royaume-Uni et l'Australie. Ils doivent être livrés à partir de la fin des années 2030 et du début des années 2040. Cette plate-forme hybride commune pourrait être développée à partir du remplaçant des SNA britanniques de la classe Astute, dont l’entrée en service est attendue dans les années 2040.
[DGA]
Emmanuel Chiva, le délégué général pour l'armement, a présenté récemment sa vision stratégique pour la transformation de la Direction générale de l'armement (DGA).
Pour Emmanuel Chiva, les défis à venir sont de « transformer sans casser ce qui fonctionne, fournir au ministère et aux armées les équipements et les armes nécessaires pour les capacités futures, anticiper l'avenir sans succomber à l'urgence du présent, et valoriser les femmes et les hommes de la DGA. »
La vision stratégique du délégué général consiste à redéfinir les missions de la DGA, désormais au nombre de cinq, pour répondre au mieux aux besoins présents et futurs, des armées.
Ces missions consistent à équiper et soutenir les armées en assurant la maîtrise d'œuvre étatique du système de défense et à fournir une capacité d'anticipation stratégique technologique et industrielle pour la défense et la sécurité nationale. Elles visent ensuite à promouvoir une approche pragmatique de la coopération, à soutenir les exportations et la base industrielle de défense dans une logique de souveraineté. Pour terminer, M. Chiva a rappelé l’importance de maintenir le fondement de la dissuasion nucléaire et de développer la capacité cyber du ministère des armées au profit de la sécurité nationale.
En conclusion le chef de la DGA a souligné que sa vision stratégique et le succès de la direction reposaient sur l'expertise de ses 10 500 agents, civils et militaires, principalement des ingénieurs et des techniciens et que pour maintenir ces compétences il fallait relever « le défi permanent de recruter de nouveaux talents et de s'ouvrir à la jeunesse ».
[DGA / Marine nationale]
La Direction générale de l’armement (DGA) a réceptionné le 28 février 2023 le Céladon, le premier d'une série de 20 remorqueurs portuaires (RP) et portuaires côtiers (RPC) 30 tonnes commandés aux Chantiers Piriou pour la Marine nationale. Leur rôle est d'assister les navires de surface et les sous-marins, notamment lors des manœuvres d’accostage et d’appareillage. Ses navires devraient aussi participer à l'Action de l'État en mer (AEM), notamment en outre-mer. Ils remplaceront progressivement les remorqueurs en service actuellement, dont la traction s’échelonne de 12 à 26 tonnes. La Loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025 prévoit une opération de modernisation et de rationalisation des moyens portuaires de l’ensemble des bases navales de la Marine nationale. Les RP30/RPC30 seront livrés pour des affectations prévisionnelles au sein des bases navales de Toulon (8), Brest (7), Cherbourg (3), Fort-de-France (1) et Papeete (1). Les bateaux mesurent 26 mètres de long, 9 mètres de large et pèsent environ 300 tonnes. Ils sont adaptés aux besoins spécifiques de la Marine nationale et peuvent être mis en œuvre par un équipage de quatre à neuf marins selon les missions. Ils bénéficient d'une puissance de traction accrue à 30 tonnes pour pouvoir intervenir sur des navires militaires plus grands et plus lourds. Les RP30/RPC30 sont construits par les Chantiers Piriou à Concarneau avec la participation de nombreuses entreprises locales en sous-traitance. Ils travailleront en association avec les remorqueurs pousseurs de classe 10 tonnes et les pousseurs de classe six tonnes.
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Laurent campo
Bonjour,
Très intéressant, accessible et pertinent.
Merci pour l’ensemble des informations.
Cordialement
Lca.