Irak, OPEX, CPA 10, commando, mort au combat, MOD, UK, ministre de la Défense, VF 22, Osprey, USA, USMC

Un commando de l'Air français meurt au combat en Irak

de lecture - mots

Chaque semaine, nous vous proposons un rapide débriefing de l'actualité nationale et internationale des derniers jours en matière de Défense et de Sécurité. Vous pouvez recevoir cet article directement par mail dans notre newsletter gratuite du lundi matin : inscrivez-vous en cliquant ici. 

 

[Armée de l’Air et de l’Espace]

Bien que le califat de l'État islamique (EI) ait été démantelé, il reste une menace sérieuse. Un rapport des Nations unies a averti d'une possible résurgence du groupe si la pression antiterroriste diminue. C'est pourquoi des opérations sont régulièrement menées contre l'EI par des forces locales et internationales, dont les forces spéciales américaines et françaises.

C'est l'un d'entre-eux, le sergent Nicolas Mazier du Commando Parachutiste de l’Air n°10 (CPA 10) qui vient de tomber le 28 août lors d'une mission en soutien aux forces irakiennes. Les combats se sont déroulés à une centaine de kilomètres au nord de Bagdad, lorsqu'un groupe de terroristes a attaqué les forces irakiennes. Les forces françaises ont riposté, infligeant de lourdes pertes à l'ennemi. Cependant, lors de cet affrontement, le sergent Mazier a été mortellement touché et quatre autres soldats français ont été blessés.

Le sergent Mazier, membre du CPA 10, était en mission depuis le 19 juillet 2023, aidant à former et soutenir les partenaires irakiens dans la lutte antiterroriste. Suite à sa mort, le président français et d'autres hauts responsables ont exprimé leur tristesse et leur respect pour son service. Le général Stéphane Mille, chef d'état-major de l'armée de l'Air & de l’Espace, a salué le sergent Mazier comme un aviateur exceptionnel.

Le sergent Mazier est le troisième militaire français à mourir en Irak ces deux dernières semaines. En 2017, les forces spéciales françaises avaient déjà subi une perte avec la mort de l'adjudant-chef Stéphane Grenier lors d'une mission contre l'EI.

 

[Afrique]

Les semaines se suivent et se ressemblent sur le continent africain. Cette fois-ci c’est en Afrique centrale qu’un nouveau putsch vient d’avoir lieu. Mercredi 30 août un groupe d'officiers de l'armée gabonaise a annoncé avoir mis fin au régime de Ali Bongo Ondimba, en place depuis 14 ans suite au décès de son père Omar Bongo en 2009 qui a régné sur le pays pendant près de 42 ans. Le président a été arrêté et remplacé par un gouvernement provisoire dirigé par le général Brice Oligui Nguema jusque-là chef de la garde présidentielle et donné comme très proche du président.

Les putschistes ont justifié leur action par la corruption et la mauvaise gestion du pays et une contestation des élections qui avaient eu lieu 3 jours plus tôt annonçant la victoire d’Ali Bongo avec 64,27% des voix. Ils ont également dénoncé les violations des droits de l'homme commises par le régime en place.

Si l'annonce du coup d'État semble avoir été accueillie avec enthousiasme par une partie de la population gabonaise qui dénonce depuis longtemps la dictature de Bongo, d'autres ont exprimé leur inquiétude quant à l'avenir du pays.

Hors du pays les réactions internationales sont nombreuses mais semblent moins virulentes que lors du dernier coup d’État au Niger. Les États-Unis, la Russie et la Chine ont dit "suivre de très près la situation avec une certaine préoccupation" appelant à un retour rapide au calme et à la démocratie. Londres et Berlin ont pour leur part condamné le putsch tout en reconnaissant qu’il existe des critiques légitimes sur la transparence et la légalité des récentes élections. Côté français le gouvernement a déclaré, par la voix de son porte-parole Olivier Véran "qu'il condamnait le coup d'État militaire en cours". Quelques heures plus tard la Première ministre affirmait "suivre la situation avec la plus grande attention".

À Libreville les putschistes ont rétabli, dès le lendemain de la prise de pouvoir, les communications et l’accès à internet tout en maintenant un couvre-feu. Actuellement Ali Bongo Ondimba a été placé en résidence surveillée, entouré de sa famille et de ses médecins et un de ses fils a été arrêté pour haute trahison.

Le Gabon est une ancienne colonie française située en Afrique centrale. Le pays est dirigé par la même famille depuis l'indépendance, en 1960. Ali Bongo Ondimba, fils d'Omar Bongo Ondimba, a été élu président en 2009. Il a été réélu en 2016, dans des élections controversées. Le régime Bongo est régulièrement accusé de corruption, de mauvaise gestion et de violations des droits de l’homme.

Historiquement le pays tenait une place importante dans le dispositif militaire français (EFG) mais depuis quelques années il s’était réduit de manière drastique pour atteindre moins de 400 soldats sur le territoire et seulement 200 prévus à l’horizon 2024.

 

[Royaume-Uni]

Ben Wallace, ministre de la Défense britannique depuis juillet 2019, a démissionné de son poste le 31 août. Il a été remplacé par Grant Shapps, ministre de la Sécurité énergétique et de la neutralité carbone.

La démission de Wallace intervient après quatre années au cours desquelles il a plaidé inlassablement en faveur d'une hausse du budget des forces britanniques. Il a obtenu des rallonges budgétaires d'un montant total de 24 milliards de livres sterling, ainsi que la promesse que le budget britannique de la Défense serait porté à 2,5% du PIB.

Wallace a également supervisé l'élaboration d'une nouvelle stratégie militaire qui, publiée en mars 2021, a dû être actualisée en juillet dernier, afin de prendre en considération les conséquences de la guerre en Ukraine.

Dans sa lettre de démission, Wallace a déclaré qu'il était temps pour lui de "s'investir dans les aspects de la vie qu'il avait négligés".

Grant Shapps est un député conservateur de longue date qui a occupé plusieurs fonctions ministérielles, notamment ministre du Logement et de la planification, ministre chargé du Développement international et secrétaire d'État aux Transports. Il a également été ministre de l'Intérieur pendant six jours, le mandat le plus court de l'histoire politique britannique.

La nomination de Shapps au ministère de la Défense est un signe que le gouvernement britannique est déterminé à renforcer ses capacités militaires face aux menaces croissantes, notamment en Europe.

 

[USA]

Dimanche 27 août trois Marines ont tragiquement perdu la vie dans le crash d'un MV-22 Osprey en Australie, alors qu’il participait à une séance d’entraînement lors de l’exercice international "Predators Run" sur l'île Melville, située au large de Darwin. Parmi les 23 militaires à bord, vingt ont survécu, mais cinq d'entre eux sont dans un état critique, soignés dans des hôpitaux locaux.

Il s’agit du second accident d’un aéronef militaire survenu au cours d’exercices organisés en Australie en un mois. Le 28 juillet dernier, lors des manœuvres "Talisman Sabre", un hélicoptère MRH-90 Taipan (ou NH-90) de l’Australian Army s’était abîmé en mer au large de l’île Lindeman (État du Queensland), avec quatre membres d’équipage à bord.

L'accident de l'appareil américain ne fait que souligner les préoccupations croissantes concernant la sécurité du V-22 Osprey, qui avait pourtant suscité de nombreux espoirs pour sa capacité à combiner les avantages des hélicoptères et des avions traditionnels. Avec déjà huit accidents ayant coûté la vie à 21 personnes depuis sa mise en service opérationnel en 2007, le bilan de sécurité de l’Osprey, développé conjointement par les entreprises Textron et Boeing commence à peser lourd. L’an passé, les Marines avaient déjà perdu deux MV-22 : l’un en Norvège (4 tués, lors d'une manœuvre de l’Otan), l’autre en Californie (5 tués, au cours d’un vol d’entraînement), obligeant le Pentagone, en février dernier, d’immobiliser plusieurs dizaines d’appareils (sans préciser s’ils appartenaient à l’USMC, à l’US Navy ou à l’US Air Force), en raison d’un défaut sur une pièce assurant la liaison entre la boîte de vitesses du rotor et le turbopropulseur.

Il y a quelques semaines, une série de divulgations par le Marines Corps et Bell Boeing, dans l'enquête sur l'accident survenu en Californie, a révélé que l'appareil s'était écrasé en raison d'un vice de conception du moteur, connu sous le nom de Hard Clutch Engagement (HCE). L'enquête précisait que la flotte américaine d'Ospreys avait subi au moins 15 dysfonctionnements HCE, mais la cause profonde de la panne du moteur reste un mystère pour les ingénieurs.

Les responsables du Marines Corps ont depuis ordonné que les pièces de transmission clés de l'avion ayant plus de 800 heures de vol soient remplacées. L'Air Force a brièvement immobilisé sa flotte pour se conformer à cet ordre, ce que les Marines n'ont pas encore fait.

À ce jour, l'Osprey est devenu un élément important des opérations militaires américaines et alliées. Il a été déployé dans divers contextes, y compris des missions de sauvetage, de transport et de déploiement de troupes.
Pour rappel, le V-22 Osprey a été développé, non sans difficultés. Son premier vol remonte déjà à 1989, mais il ne sera déclaré opérationnel que dix-huit ans plus tard, ces essais ayant été marqués par plusieurs accidents mortels. Au total, plus de 400 exemplaires ont été produits. En mars 2021, cet appareil a franchi le seuil des 600 000 heures de vol.

 

[Police]

Un décret interministériel publié le 29 août 2023 crée un nouvel office central de police judiciaire, l'OFMIN (Office Mineurs), chargé de lutter contre les violences commises contre les mineurs.

L'OFMIN sera compétent en matière de lutte contre les viols et les agressions sexuelles, les homicides, les violences graves et le harcèlement scolaire. Il sera également chargé de lutter contre toutes les formes d'exploitation des mineurs.

L'OFMIN sera rattaché à la direction nationale de la police judiciaire, et la Direction générale de la Gendarmerie nationale sera associée à ses activités. Son action sera coordonnée avec celle des autres offices centraux de police judiciaire.

La création de l'OFMIN est une réponse à la hausse des violences commises contre les mineurs. En 2022, 214 000 d'entre eux ont été victimes de violences sexuelles, 16 000 de violences physiques et 12 000 de violences psychologiques.

L'OFMIN est une unité nationale qui permettra de renforcer la coordination des actions de lutte contre les violences contre les mineurs. Il devrait également permettre de mieux identifier les victimes et de les accompagner.

 

 

Vous pouvez vous abonner à notre magazine et recevoir notre tout dernier numéro, dont le dossier est consacré à la guerre en Ukraine, accéder à des contenus exclusifs, bénéficier des offres de matériels et équipements de nos partenaires. Rendez-vous dans la rubrique premium.

Défense Zone Premium

 

 


Laissez un commentaire

Veuillez noter que les commentaires doivent être approuvés avant d'être publiés