Chine, APL, Grey Wolf, Griffon, Nexter, Arquus, Thales, Boeing

Actus de la semaine : La Chine bientôt première armée du monde ?

de lecture - mots

Chaque semaine, nous vous proposons un rapide débriefing de l'actualité nationale et internationale des derniers jours en matière de Défense et de Sécurité. Vous pouvez recevoir cet article directement par mail dans notre newsletter gratuite du lundi matin : inscrivez-vous en cliquant ici. 

 

 

 

[Chine]

La Chine a annoncé récemment une augmentation significative de son budget de la défense pour l'année 2023. Selon le ministère chinois de la Défense, le budget augmentera de 7,6% pour atteindre 1 355 milliards de yuans (environ 208 milliards de dollars). Cette augmentation marque la plus forte hausse depuis trois ans.

Le ministère a expliqué que cette augmentation était destinée à « améliorer les capacités de défense nationale et à garantir la sécurité de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et du développement national ». Le gouvernement chinois a également souligné que cette augmentation était nécessaire pour répondre aux « menaces de sécurité » croissantes auxquelles la Chine est confrontée.

Cependant, cette annonce a suscité des inquiétudes chez certains pays voisins de la Chine, comme les Japon ainsi qu’aux États-Unis. En effet, la Chine est déjà considérée comme la deuxième puissance militaire mondiale, derrière les États-Unis, et cette nouvelle augmentation de son budget de la défense ne fera qu'accentuer cette position. Tokyo a exprimé son inquiétude face à la militarisation croissante de la Chine alors que Washington s’est dit préoccupé affirmant que la Chine cherche à devenir la puissance militaire dominante en Asie.

La Chine a poursuivi une modernisation rapide de son armée ces dernières années, avec un accent particulier sur les technologies de pointe telles que les drones, les missiles hypersoniques et la guerre électronique. Certains experts estiment que cette modernisation est destinée à renforcer la capacité de la Chine à projeter sa puissance militaire dans la région et au-delà.

 

[Armée de Terre]

Le ministère de la Défense français a annoncé que des véhicules blindés Griffon seraient envoyés en Estonie dans le cadre de la mission Lynx. Cette mission se pose dans un cadre plus général qui vise à renforcer la sécurité des pays de l’OTAN en Europe de l'Est face à la menace russe. Lynx a débuté en 2017, après l'annexion de la Crimée par la Russie. Depuis lors, elle s'est développée pour inclure des opérations de formation et de renforcement des capacités des forces estoniennes, ainsi que des missions de dissuasion et de défense.

Pour ce premier déploiement européen (le Griffon avait été projeté au Mali en 2022), le nouveau véhicule de transport tactique de la gamme Scorpion sera servi par les légionnaires de la 13e demi-brigade de la Légion étrangère (13e DBLE) qui relèvera sur place des unités de la 27e brigade d’infanterie de montagne. Acheminés par voir ferré ce sont environ une quarantaine de Griffon qui sont attendus jeudi 16 mars sur le camp de Tapa à une centaine de kilomètres à l’Est de la capitale estonienne Tallin.

Le Griffon est un véhicule blindé multirôle (VBMR) de 24,5 tonnes, construit par Nexter Arquus et Thales qui replace petit à petit les véhicules de l’avant blindés (VAB). 1 872 Griffon sont en cours de livraison depuis 2019 pour équiper en priorité les régiments d’infanterie. Il embarque le système de communication Scorpion, et se décline en plusieurs versions : transport de troupes (infanterie, génie...), sanitaire, poste de commandement et d’observation d’artillerie. Le Griffon peut accueillir un équipage de 10 hommes, dont le pilote et le tireur qui sert un tourelleau télé opéré avec soit une mitrailleuse de 12,7mm, de 7,62mm ou un lance-grenades de 40mm.

En plus des Griffons le nouveau mandat de Lynx va pour la première fois accueillir un peloton de cavalerie légère sur char AMX 10 RC.

 

[Royaume-Uni]

Le ministère britannique de la Défense (MoD) a lancé un appel d'offres en mai 2022 pour l'acquisition de 44 nouveaux hélicoptères multirôles de transport destinés à remplacer plusieurs modèles de la Royal Air Force et de l'Army Air Corps. Quatre entreprises, Airbus Helicopters, Boeing, Leonardo et Sikorsky, ont été retenues pour la compétition, mais, à la surprise générale, Airbus Helicopters et Boeing, les deux frères ennemis de l’aéronautique, ont décidé de faire cause commune pour ce contrat. Boeing Defence UK rejoindra donc le groupe de travail H175M d'Airbus pour répondre aux exigences du Royaume-Uni et sera chargé de la formation du personnel navigant et des techniciens, en cas de sélection du H175M par le MoD. L'assemblage des 44 H175M aura lieu à Brouhgton, au Pays-de-Galles, si l'offre d'Airbus Helicopters est retenue. Le groupe de travail réuni par Airbus Helicopters comprend également Martin Baker, Spirit Aerosystems, Babcock et Pratt & Whitney Canada.

 

[Aéronautique]

Boeing vient d’annoncer que les premières livraisons des hélicoptères MH-139A Grey Wolf se feraient en 2024.

Ces hélicoptères multimissions seront produits suite à la signature d'un contrat d'une valeur de 285 millions de dollars avec l'US Air Force faisant suite à une livraison de quatre MH-139A d'essai à l'Air Force en août 2022. Boeing sera responsable de la fourniture des aéronefs ainsi que des services de maintenance et de soutien.

Le MH-139A Grey Wolf de Boeing est basé sur l'hélicoptère commercial AgustaWestland AW139 de Leonardo, auquel ont été ajoutées des capacités militaires supplémentaires. Le Grey Wolf sera chargé de la protection de sites abritant les missiles balistiques intercontinentaux à travers le pays et le transport de troupe et de VIP. Il remplacera le mythique Bell UH-1 Huey et offrira une vitesse et une portée accrues de 50%, ainsi qu'une augmentation de 2 268 kg de masse brute maximale.

Boeing est le maître d'œuvre de l'équipe travaillant sur le Grey Wolf. Il est chargé de l'approvisionnement et de l'installation de l'équipement militaire et du support après la livraison de l’hélicoptère. Leonardo, quant à lui, est le fabricant des équipements d'origine et assemblera l'hélicoptère dans son usine du nord-est de Philadelphie.

 

[Espace]

Jeudi 9 mars, le Service d'infrastructure de la Défense (SID) a annoncé le lancement de la construction des nouveaux bâtiments du Commandement de l'espace (CDE) à Toulouse.

Ce contrat, attribué à Bouygues Bâtiment Centre Sud-Ouest, marque une étape importante dans le développement du CDE, dont la mise en service est prévue pour septembre 2025. Le chantier, d'un coût de 80 millions d'euros, sera supervisé par le SID et accueillera 500 personnes dans un bâtiment de 11 000 m². Un second bâtiment de 2 000 m² sera construit à proximité immédiate pour le Centre d'excellence de l'OTAN (COE) pour le domaine spatial.

Le projet est conçu en tenant compte des exigences de résilience, de continuité de service et de développement durable. Il privilégie l'utilisation de matériaux biosourcés, d'une architecture bioclimatique, des énergies renouvelables et la mobilité douce. L'objectif de ce nouvel espace est de permettre aux unités du CDE de mener des opérations spatiales militaires à travers quatre fonctions principales : le soutien aux capacités spatiales, l'appui spatial aux opérations interarmées, la connaissance de la situation spatiale et l'action dans l'espace.

 

[JO 2024]

Face au casse-tête sécuritaire pour les Jeux olympiques et paralympiques de 2024, le gouvernement français envisage toutes les solutions pour assurer un nombre suffisamment conséquent d’agents de sécurité privée. Première annonce, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra n’exclut pas d’aller chercher des agents dans d’autres pays francophones.

En effet, les pouvoirs publics ont identifié une pénurie de personnel dans le secteur de la sécurité privée en France, qui pourrait rendre difficile la mobilisation de 22 000 agents quotidiennement pendant la durée des Jeux. Mais au cours d’un débat au Sénat, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a exprimé sa confiance dans la capacité de la France à relever ce défi de sécurité. Pour cela, le gouvernement cherche à convaincre les anciens agents de sécurité de revenir dans le secteur allant même jusqu’à débloquer une enveloppe de 13 millions d’euros pour la mise à niveau des compétences de ces anciens agents. Autre piste : le recrutement de demandeurs d'emploi et d’étudiants en leur proposant d’obtenir un titre simplifié de sécurité événementielle.

Si la sécurité privée ne parvient pas à fournir suffisamment d'agents, les organisateurs de l’évènement pourraient faire appel à l'armée pour assurer la sécurité des sites de compétition. Les organisateurs des Jeux promettent une visibilité maximale sur les moyens mobilisables d'ici au premier semestre 2024.

 

Vous pouvez aussi vous abonner à notre magazine et recevoir notre tout dernier numéro, dont le dossier est consacré au Commandement des Opérations Spéciales, accéder à des contenus exclusifs, bénéficier des offres de matériels et équipements de nos partenaires. Rendez-vous dans la rubrique premium.

DZ Premium


Laissez un commentaire

Veuillez noter que les commentaires doivent être approuvés avant d'être publiés