Des pompiers Français au secours des Canadiens (actus de la semaine)

Des pompiers Français au secours des Canadiens (actus de la semaine)

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[Sécurité civile]

Jeudi 8 juin après-midi, 109 pompiers et sapeurs sauveteurs de la sécurité civile ont embarqué depuis l‘aéroport de Marseille-Provence direction Québec pour prêter main-forte aux pompiers canadiens. Depuis plusieurs semaines, la province canadienne est ravagée par des incendies, avec encore 160 feux actifs mardi. La plupart de ces incendies sont considérés comme hors de contrôle. François Bonnardel, ministre de la Sécurité publique au Québec, a déclaré que la situation était sans précédent et que la plupart de ces incendies étaient d'origine humaine. Le voile orange causé par les incendies a enveloppé plusieurs grandes villes canadiennes et s'est propagé sur des centaines de kilomètres, traversant la frontière avec les États-Unis allant même jusqu’à New York.

Parmi les pompiers mobilisés, outre les sapeurs sauveteurs des UIISC, il y a cinq sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône et trois marins-pompiers de Marseille et plusieurs pompiers volontaires. Les Français resteront sur place pendant trois semaines, ce qui constitue un déploiement "sans précédent" en termes de durée et de nombre de personnels engagé. Arrivés à Québec, les Français seront chargés d’apporter leur expertise technique notamment dans la mise en place de contre-feux tactiques et de traitement des lisières et de forestage. Outre les pompiers canadiens, les Français retrouveront sur place leurs homologues américains, australiens, sud-africains, néo-zélandais, espagnols et portugais.

 

[Exercices]

Il y a quelques jours l'OTAN a récemment organisé l’exercice Formidable Shield 23 en Atlantique et mer du Nord. Cette opération a rassemblé 10 nations alliées, mobilisant plus de 20 navires, 35 aéronefs et plusieurs unités au sol, comprenant des radars, des systèmes sol-air et de l'artillerie mobile soit un total de plus de 4 000 militaires. La Marine nationale a pour sa part déployé la frégate multimissions (FREMM) Bretagne et la frégate de défense aérienne (FDA) Chevalier Paul, aux côtés des détachements 12F et 4F de la flottille aérienne.

Les aéronefs de la 12F, avec d'autres unités alliées, ont exécuté des tirs air-sol, des attaques sol-air et des vols à très basse altitude pour simuler l'attaque de forces navales. Les marins ont aussi participé à des missions de défense aérienne et de combats aériens rapprochés en Dissimilar Air Combat Training (DACT) avec des avions Typhoon britanniques.

De son côté, le détachement 4F a effectué des missions de contrôle aérien, de lutte antinavire et de commandement et contrôle. Les manœuvres aériennes étaient soutenues par des avions E-2C Hawkeye.

Ce déploiement des aéronefs du groupe aéronaval revêt une importance particulière au moment où le porte-avions Charles de Gaulle vient d’entrer en indisponibilité technique pour plusieurs mois.

Plus au nord-est de l’Europe, la sixième édition de l'exercice ACE (Arctic Challenge Exercise), coorganisé par la Finlande, la Norvège, la Suède et le Danemark, a quant à elle réuni 14 nations et 3 000 participants. Parmi les pays présents, on compte la France, les Pays-Bas, la Belgique, le Royaume-Uni, l'Italie, le Canada, l'Allemagne, la Suisse, la République tchèque et les États-Unis. Cet exercice international a monopolisé 150 avions, dont des Mirage 2000, Rafale, F-35, F-18, F-16, F-15, JAS 39, Eurofighter, KC-135, E-3F Awacs et Voyager. Les aéronefs étaient répartis sur quatre bases aériennes : Lulea en Suède, Orland en Norvège, Pirkkala et Rovaniemi en Finlande.

C’est sur cette dernière, à proximité du cercle polaire arctique, que le détachement français était basé. Les 250 aviateurs et 90 marins resteront en Finlande jusqu'au 11 juin, date de clôture de l'exercice. L'armée de l'Air et de l'Espace a mobilisé cinq Mirage 2000-5 du groupe de chasse 1/2 "Cigognes" de la base aérienne 116 de Luxeuil, cinq Mirage 2000 D de la 3e escadre de chasse de la base aérienne 133 de Nancy, ainsi qu'un E-3F Awacs de la 36e escadre de commandement et de conduite aéroportés. Les six Rafale appartiennent quant à eux à la Marine nationale. Chaque jour les équipages doivent effectuer deux missions sur une zone d’opération de la taille d’un tiers du territoire français, ce que représente un espace d’entraînement trois fois supérieur à ce que les pilotes ont habituellement à leur disposition. La mission du matin « Shadow Wave » entraîne en local les équipages français avec leurs homologues finlandais sur F18 et allemands sur Eurofighter. L’après-midi, la « Main Wave » réunit plus de 100 avions dans des opérations aériennes complexes pour travailler l’interopérabilité entre chasseurs avec des procédures OTAN standardisées. L’un des défis d’ACE 2023 était d’intégrer, dans un même scénario, des chasseurs de 5e génération avec des aéronefs plus anciens.

À peine cet exercice terminé, l’OTAN continue ses grandes manœuvres aériennes avec l’exercice Air Defender (AD23) qui débutera le 12 juin en Allemagne. Avec 220 aéronefs mobilisés, il sera le plus grand exercice aérien de l’histoire de l’OTAN. Vingt-quatre forces aériennes aligneront des avions de combat, dont environ une centaine pour l'Air National Guard américaine, qui testera sa réactivité en cas de crise majeure en Europe.

Cette immense flotte alliée sera déployée dans le nord de l'Allemagne pour protéger l'espace aérien des pays de l'Alliance atlantique sans pour autant trop s’approcher des frontières russes selon le chef d'état-major de l'armée de l'Air allemande.

Si les chasseurs français étaient fortement engagés pour ACE23, leur présence sera plus limitée en Allemagne, avec un unique E-3F Awacs. En cause, la mobilisation de l’armée de l'Air et de l'Espace pour l'édition 2023 de l'exercice Pégase, qui consiste à projeter des moyens sur de très longue distance. À la fin du mois de juin, dix Rafale, cinq avions de ravitaillement en vol MRTT et quatre avions de transport A400M se rendront en Malaisie en quarante-huit heures, avant de participer à l'exercice américain Mobility Guardian.

 

[Gendarmerie nationale]

Les gendarmes de Marseille et du Vaucluse ont mis fin à un trafic international de stupéfiants qui fournissait plusieurs départements du sud de la France. Près de 2 tonnes de résine de cannabis ont été saisies à la suite d'une enquête d'un an. Cette opération fait suite à une précédente affaire de trafic de cocaïne appelée "No Name » qui a permis une nouvelle enquête visant un individu récemment libéré de prison. Les investigations ont révélé l'organisation de convois de type go fast reliant des hubs d'approvisionnement situés dans différentes régions, alimentant ainsi les cités de plusieurs départements. Des liens ont également été établis avec des ressortissants français installés en Espagne, d'où provenait la résine de cannabis. L'opération a mobilisé près de 200 gendarmes et a abouti à l'interception d'un semi-remorque contenant 1,4 tonne de cannabis et à l'arrestation de 14 personnes. Au total, 2 tonnes de cannabis, 1,5 kg de cocaïne, des armes, des véhicules, des objets de luxe et de l'argent ont été saisis. Les autorités estiment que cette opération permettra de ralentir l'approvisionnement des points de vente de drogue dans certains quartiers de Marseille et d'autres villes de la région.

 

[Royaume uni]

En 2010, le Royaume-Uni a décidé d'équiper ses futurs porte-avions, les HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales, de catapultes et de brins d'arrêt pour exploiter des avions F-35C. Cependant, en raison de contraintes budgétaires et techniques, le programme F-35B a été relancé, ce qui a conduit à revenir aux plans initiaux sans les catapultes électromagnétiques. Actuellement, la Royal Navy évalue le drone MALE Mojave de General Atomics pour une utilisation potentielle à bord des porte-avions.

Mais lors du "Combined Naval Event 2023", un officier britannique a évoqué le projet "Ark Royal" qui vise à transformer progressivement les porte-avions en configuration CATOBAR. Cette évolution permettrait d'améliorer les capacités opérationnelles des porte-avions, d'utiliser des avions de combat et des drones, et de renforcer la coopération internationale. La transformation se ferait progressivement pour répartir les coûts financiers.

La configuration CATOBAR faciliterait également l'utilisation de futurs drones aériens de la Royal Navy et éventuellement de drones ravitailleurs américains MQ-25 Stingray. Des options alternatives aux catapultes électromagnétiques sont également envisagées. Cette transformation sera cependant un processus complexe, nécessitant des ajustements et des investissements importants même si des espaces ont déjà été prévus à bord pour l'installation éventuelle des catapultes et de brins d’arrêt et pour les équipements nécessaires aux drones embarqués.

 

[Pays Bas]

Après les coupes budgétaires drastiques au début des années 2010, les Pays-Bas cherchent désormais à retrouver les capacités militaires qu'ils avaient sacrifiées en imposant d’énormes restrictions à leurs forces armées.

Ainsi, après avoir récemment annoncé des mesures en matière d’achat de pièces d'artillerie et l'intention de réactiver des bataillons de chars, le ministère néerlandais de la Défense a déclaré le 5 juin son intention de commander 14 hélicoptères H225M Caracal à Airbus Helicopters. L'objectif est de convertir un escadron du commandement des hélicoptères de la Défense en une unité dédiée aux opérations spéciales. « Le renforcement des capacités des forces d'opérations spéciales pour les opérations terrestres et maritimes est l'une des priorités du Mémorandum de la Défense publié en 2022 », a rappelé récemment le ministère de la Défense néerlandais.

Il a également précisé que les 14 Caracal devraient remplacer les 12 hélicoptères Cougar, qui atteindront la fin de leur potentiel en 2030.

Selon le secrétaire néerlandais à la Défense, Christophe van der Maat, ce choix en faveur du Caracal a été fait après plusieurs vols d'essai impliquant également l'UH-60 Black Hawk de l’américain Sikorsky.

Alors que l’OTAN réclamait depuis un certain temps la création d'un escadron d'hélicoptères dédié aux opérations spéciales au sein des forces aériennes néerlandaises, il n’est pas exclu que la perspective d'un partenariat avec la France afin de bénéficier de l'expérience de l'Escadron d'hélicoptères 1/67 Pyrénées de la brigade des forces spéciales Air ait pu influencer la décision d’Amsterdam. L’escadron, déjà équipé de Caracal devrait, à terme, récupérer ceux actuellement utilisés par le 4e Régiment d'hélicoptères de forces spéciales qui s’équipera progressivement de NH 90 FS grâce à la prochaine Loi de programmation militaire (LPM).

 

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