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Brèves DZ #53 : Nouveau SACEUR pour l'OTAN, arrivée du blindé Serval, fin des accords de Défense entre la France et le Mali, mise à l'eau du nouveau bâtiment ravitailleur de force, partenariat industriel multinational pour la lutte anti-drones

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[OTAN]

Le conseil de l’Atlantique Nord vient de l’annoncer il y a quelques jours, le successeur du Général d’armée aérienne Tod Wolters comme commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR) sera le général Christopher G. Cavoli. Cet officier de l’armée de Terre américaine, fils d’un officier italo-américain, est né en pleine guerre froide à Wüzburg en Allemagne et a passé une grande partie de son enfance en Italie. Titulaire d’une licence de biologie à Princeton, il choisit à l’issue de s’engager en 1987 pour servir comme sous-lieutenant à la Reserve Officers Training Corps avant de rejoindre le 325th Airborne basé à Vincenza. Après un passage comme instructeur à l’école des Rangers, il est admis au programme Foreign area officer (FAO) qui forme des officiers spécialistes pour certains pays, sur le plan militaire, mais aussi économique, diplomatique, culturel et social. Christopher Cavoli choisit de se spécialiser sur la Russie et il obtient en 1997 un master en études russes et est-européennes à l’université de Yale. Outre le Russe, condition sine qua non pour intégrer le FAO l’officier général américain parle aussi italien et français

Le général Cavoli a connu plusieurs déploiements : en Bosnie, pendant la guerre du Golfe et plusieurs fois en Afghanistan, où il occupera notamment le poste de chef adjoint du commandement régional Ouest de la force d’assistance à la sécurité de l’OTAN. Avant de prendre son nouveau poste, le général Cavoli était à la tête des forces américaines en Europe et en Afrique.

Le SACEUR est un des deux commandements stratégiques de l’OTAN, ce poste est toujours commandé par un général américain, secondé par un Européen alors que le poste de secrétaire général de l’organisation revient aux Européens. Actuellement le poste est occupé par le Norvégien Jens Stoltenberg. Le général Cavoli prendra son poste à l’été lors d’une passation de commandement au Grand quartier général des puissances alliées en Europe à Mons en Belgique. 

 

[Armée de Terre]

Le 5 mai, le centre d’appui et de préparation au combat interarmes (CAPCIA-51e RI) de Mourmelon, à reçu ses quatre premiers véhicules blindés multirôles légers (VBMR-L) Serval. Intégré dans le plan d’équipement du programme Scorpion, le Serval est un blindé de 15 tonnes construit dans les ateliers de Nexter à Roanne avec un groupement momentané d’entreprises regroupant Nexter et Texelis. Le véhicule est développé dans trois grandes versions : Véhicule Patrouille Blindée (VPB), Nœud de Communication Tactique (NCT) et SA2R (Surveillance, Acquisition, Renseignement et Reconnaissance) chacune de ces versions étant elles même déclinables en sous-version. Équipé d’une tourelle télé opérée en 7.62 ou 12.7mm, et de détecteurs de menaces, il intègre les mêmes technologies de vétronique que dans le Griffon, notamment l’intégration du combat collaboratif grâce au système d’information et de communication Scorpion : le SICS.

70 Serval devraient être livrés d’ici la fin de l’année pour équiper, entre autres, la 27e BIM et la 11e BP. Au total 978 véhicules devraient être entre les mains des militaires à l’horizon 2030.

 

[Mali]

Si le mariage entre Paris et Bamako était déjà largement consommé, il a pris, encore, une nouvelle tournure le lundi 2 mai. En effet, un communiqué du gouvernement malien annonçait une dénonciation des accords de Défense signés le 16 juillet 2014. Cette rupture prendra effet six mois après sa notification officielle (2 mai) est sans surprise depuis l’annonce du retrait de la France en juin 2021 et février 2022 et une aggravation des tensions diplomatiques entre les deux pays. Dans ce même communiqué, la junte au pouvoir à annoncé rompre les accords de statut des forces (SOFA :Status of Force Agreements) fixant le cadre juridique de la présence des forces française Barkhane et européenne Takuba, et le traité de coopération en matière de défense, conclu en 2014 entre le Mali et la France. Le colonel Abdoula Maïga, porte-parole du gouvernement à justifié cette décision en invoquant notamment de multiples violations de l’espace aérien par des appareils français et l’annonce du retrait français il y a quelques mois.

Sur le terrain les conséquences de cette annonce risquent de vite se faire ressentir, d’abord par une quasi-absence de liberté de circulation sur le territoire malien pour les militaires de Barkhane et Takuba, mais aussi par l’impossibilité d’appuyer les forces onusiennes ou de la MINUSMA. Enfin, en pleine manœuvre logistique de retrait des bases et de rapatriement vers le Niger, la junte au pouvoir pourrait tout faire pour compliquer administrativement ce redéploiement des forces. 

Côté français, le quai d’Orsay considère « cette décision injustifiée et conteste formellement toute violation du cadre juridique bilatéral qui serait imputable à la force “Barkhane”, et écarte toute répercussion sur le calendrier du retrait prévu sur six mois. 

 

[Marine nationale]

Le 29 avril aux chantiers de Saint-Nazaire à eu lieu la mise à flot du premier bâtiment ravitailleur de force (BRF) le Jacques Chevallier. Inscrit dans le programme FLOTLOG (flotte logistique) ce BRF est le premier d’une série de quatre unités inscrite dans un programme de coopération franco-italien entre la Direction générale de l’armement et son homologue italien NAVARM au sein du programme Logistic Support Ship. Construites par Chantier de l’Atlantique et Naval Group, les livraisons des unités devraient s’échelonner jusqu’en 2029. « Naval Group est fier d’être une nouvelle fois présent aux côtés de Chantiers de l’Atlantique dans le cadre de ce programme européen. Ce BRF, premier d’une série de quatre bâtiments, est un symbole fort de la coopération franco-italienne, a déclaré Pierre Éric Pommellet, PDG de Naval Group. C’est aussi une nouvelle coopération réussie entre Chantiers de l’Atlantique et Naval Group qui conjuguent leurs compétences afin d’offrir à la DGA et à la Marine nationale les meilleures expertises des secteurs civil et militaire dans la construction des navires de plus de 8000 tonnes. »

Les bâtiments ravitailleurs de forces doivent, à terme, remplacer les navires de la classe Durance déployés au sein des groupes aéronavals ou des groupes d’actions navales. Plus modernes, dotés d’une capacité d’autodéfense, les BRF sont capables de se rendre en complète autonomie sur leur zone d’action et fournir ensuite près de 13 000 m3 de carburant aux bâtiments en haute mer ainsi que des munitions, des pièces détachées ou des vivres. Avec une longueur de 194 mètres pour un déplacement de 31 000 tonnes, le Jacques Chevallier est le deuxième plus gros navire de la Marine nationale derrière le porte-avions Charles de Gaulle. Les premiers essais en mer débuteront au deuxième semestre 2022 avant de rejoindre son port d’attache à Toulon au premier semestre 2023.

 

[Drones]

Afin d’assurer une protection permanente des infrastructures critiques, Thales et CS GROUP se sont associés à des entreprises de la Base industrielle et technologique de Défense (BITD) française et européenne, pour réaliser une capacité de protection déployable modulaire anti-drones (PARADE). Ce marché a fait l’objet d’un appel à concurrence européen lancé par la DGA en 2021, pour renforcer les capacités de lutte anti-drones mises à disposition des armées.

Au cours des 20 prochaines années, des millions de nouveaux drones circuleront dans l’espace aérien, créant un environnement aéronautique extrêmement complexe notamment en matière de sécurité. Pour faire face à cette menace en constante évolution, le consortium mené par Thales et CS GROUP déploie un système évolutif, modulaire et multi missions de lutte anti-drones pour la protection des sites militaires, fixes ou projetés en opérations extérieures. Il pourra également être utilisé par les armées pour contribuer à la protection des évènements, du public et des infrastructures civiles, notamment lors de grands rassemblements.

Le système PARADE apportera au dispositif particulier de sûreté aérienne (DPSA) des capacités supplémentaires de détection et d’intervention. À ce titre, PARADE contribuera à la sécurité de deux évènements sportifs mondiaux qui se dérouleront sur le territoire français et pour lesquels la lutte anti-drones est une priorité gouvernementale : la Coupe du Monde de Rugby 2023 et les Jeux olympiques et paralympiques 2024.

La première commande porte sur l’acquisition de six systèmes de lutte anti-drones PARADE. En intégrant des PME tricolores telles que CerbAir, Exavision et MC2 Technologies ainsi que l’entreprise néerlandaise Robin, le système PARADE apporte une aide à la décision et à la compréhension des situations complexes et pourra ainsi neutraliser des microdrones et des mini-drones. Sont également intégrées au marché la formation des opérateurs, la maintenance et les évolutions sur le système et les équipements.

 

 

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DZ 6, Légion étrangère,


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