Brèves DZ #49 : Adhésion Finlande OTAN, saisie Douanes, abandon drone US Australie, VBCI Nexter Grecque, secours PGHM, appontage PA Charles de Gaulle

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[OTAN]

Certains en parlaient depuis des années, mais la crise ukrainienne semble avoir accéléré une possible demande d’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Parmi ces deux pays, c’est la Finlande qui semble vouloir aller le plus vite. Dans ce pays, délimité à l’Est par 1340 km de frontière avec la Russie, la neutralité a toujours été de mise. Bien que rallié à l’Union européenne depuis 1995, le pays n’avait jamais souhaité rejoindre l’Alliance, appuyée par une opinion publique majoritairement défavorable à cette éventualité. Les récents événements ont rebattu les cartes puisqu’aujourd’hui près de 60 % des Finlandais sont favorables à un rapprochement avec l’organisation nord atlantique, de même qu’une majorité de parlementaires de tous bords. Le président Sauli Niinistö, proche des conservateurs, et la Première ministre sociale-démocrate, Sanna Marin, consultent tous les acteurs politiques depuis plusieurs semaines. « La situation est tellement exceptionnelle. Nous tentons de créer un consensus sur une vaste question et nous pensons y parvenir dans les semaines à venir », a déclaré la cheffe du gouvernement finlandais. Sur le papier, le dossier que pourrait présenter Helsinki paraît sans bavure. En effet le pays n’a aucun conflit avec ses voisins, à des capacités économiques au-dessus de la moyenne et est « OTAN-compatible » depuis de nombreuses années grâce à sa participation à de nombreux exercices interalliés et dispose d’avions de chasse américains depuis 1992 dont une soixantaine de F35 achetés en décembre dernier. De son côté, le dossier suédois est pour le moment moins abouti. L’opposition de droite fait pression pour accélérer le dossier, mais le gouvernement social-démocrate se dit plus prudent ne voulant pas « déstabiliser davantage la situation, même s’il ne ferme aucune porte ». 

[Douanes]

Le 15 mars dernier, le service d’enquêtes judiciaires des finances, la douane judiciaire, a mené une vaste opération visant à démanteler un réseau arménien de trafiquants de cigarettes de contrefaçon. En collaboration avec les policiers du RAID et le soutien de deux spécialistes d'Europol, les inspecteurs sont intervenus simultanément sur 13 sites de la banlieue lyonnaise dont des domiciles privés, mais aussi des locaux industriels. 

Le coup de filet a permis d’appréhender 11 individus soupçonnés de faire partie d’une bande de criminelles organisée qui importait les cigarettes de nombreux pays d’Europe, avant de les revendre au marché noir sur Lyon et sa banlieue. Outre les arrestations, les douaniers ont saisi plus de 2,5 tonnes de cigarettes, 100 000 € en espèce, 150 000 € en billet de loterie gagnant (acheté pour blanchir l’argent) et quatre armes de poing ainsi que de nombreuses munitions. Pour rappel, en 2021 les douanes françaises avaient saisi plus de 402 tonnes de tabac de contrebande.

[Australie]

L’Australie ne remporte pas la palme de la régularité dans ces accords commerciaux. Après l’annulation de sa commande de sous-marins français au profit de submersibles Américains, c’est au tour de ces derniers de voir une commande résiliée au dernier moment. Dans le cadre de son projet Air 7003, les forces aériennes australiennes avaient souhaité se doter de 12 drones MQ-9 Skyguardian. Cette évolution du Reaper, capable d’être armée, représentait un contrat de 1,65 milliard de dollars. Mais il y a quelques jours lors d’un débat au parlement sur le budget militaire, le ministère de la Défense a fait entendre que le projet serait annulé. En cause, un nouveau programme baptisé REDSPICE qui doit renforcer les capacités australiennes en matière de cyberdéfense et de collecte du renseignement d’origine électromagnétique. Problème, REDSPICE va coûter pas moins de 9 milliards de dollars australiens, obligeant Canberra à trouver de l’argent pour le financer, quitte à sacrifier d’autres commandes. Genreral Atomics, le constructeur du MQ-9, qui avait déjà investi près de 30 millions de dollars en Australie pour implanter un centre multinational de service pour le Skyguardian, à déclarer « regretter cette décision qui devait fournir aux armées australiennes une capacité de renseignement et de frappes de précision, en soulignant la perte d’opportunité pour les nombreuses entreprises australiennes associées à ce projet ».

[Industrie]

Le 5 avril un communiqué de presse de Nexter annonçait la signature d’un partenariat stratégique entre l’industriel français et Hellenic Defence Systems une compagnie étatique grecque spécialisée dans la conception, le développement et la production de systèmes d’armes, de missiles et munitions. Ce partenariat pourrait voir l’arrivée du Philoctète (du nom du célèbre héros de la guerre de Troyes) un VBCI dernière génération. Toujours en version 8X8 pour un poids de 32 tonnes, le véhicule de combat d’infanterie bénéficie d’une motorisation renforcée grâce à un moteur de 600 CV et d’une tourelle de T40 téléopérée. Équipée d’un canon de 40mm CTA (le même que celui du Jaguar), capable de tirer des obus-flèches, explosifs ou airburst, la tourelle accueille aussi un lance-missile moyenne portée (MMP) de chez MBDA. « D’une capacité d’emport de 13 tonnes, ce véhicule à déjà démontrée, dès les versions précédentes dans l’armée de Terre française, ses grandes capacités de protection, de modularité et de puissance de feu sur tous les terrains », précisait le communiqué de Nexter.

[Gendarmerie]

C’est un secours exceptionnel qu’ont mené les gendarmes du PGHM de Chamonix le 28 mars dernier. Vers 15h30 le centre d’alerte reçoit l’appel d’un skieur-randonneur pour signaler la chute de son coéquipier dans une crevasse. Les deux hommes redescendaient à ski d’une ascension du Mont-Blanc par un itinéraire bien connu et souvent pratiqué à cette époque de l’année, mais aujourd’hui rendu plus périlleux par le manque de neige et l’apparition de nombreuses crevasses. Aussitôt les secours sont héliportés par le Choucas 74 de la section aérienne de gendarmerie. Dès 15h45, l’adjudant Denis, le chef de caravane, le maréchal des logis Alex et un médecin des hôpitaux du Mont-Blanc sont sur place. Problème, la victime est bloquée tout au fond de la crevasse. « Nous avons pu localiser la victime à la voix, au fond d’une crevasse entourée d’un chaos de séracs (blocs de glace de grande taille formés par la fracturation d'un glacier, NDLR) et de blocs de granit, en équilibre très précaire, relate Denis. L’homme criait, mais n’était pas visible. » Avec le soleil la glace est extrêmement instable et menace de faire s’écrouler les blocs sur la victime et sur le gendarme qui pourrait tenter de la secourir. « Il était évident que le gendarme secouriste au fond du trou serait en danger de mort permanent, poursuit le chef de caravane. Mais en entendant la victime crier ainsi, j’ai pris la responsabilité de poursuivre l’opération. Pour une personne décédée, nous n’aurions jamais pris ce risque, mais là, c’était impossible de le laisser.” Devant l’ampleur et la difficulté du chantier pour déplacer les blocs en toute sécurité, Denis demande des renforts rapidement envoyés sur place. Ils sont au total six sur zone à déployer un important dispositif pour déplacer les blocs de glace un par un dont certains de plusieurs centaines de kilos. Pour plus de sécurité, un seul gendarme opère à l’intérieur de la crevasse. À 18h40 le dernier bloc est retiré et permet au médecin d’intervenir sur le skieur qui souffre d’un écrasement du bras, d’une hémorragie externe, d’hypothermie et de traumatismes légers multiples. Ce n’est qu’après cette dernière intervention que la victime est sortie de la crevasse avant d’être évacuée à 19h30 vers l’hôpital d’Annecy où quelques heures plus tard les nouvelles de son état sont rassurantes. À Chamonix le chef d’escadron Vianney qui suivait les opérations minute par minutes ne cache pas sa fierté : « J'aurais parfaitement compris qu'ils reculent face une telle situation, reconnaît ce dernier. Et j'aurais défendu coûte que coûte leur décision. Mais je suis extrêmement fier qu'ils soient allés au bout de cette opération exceptionnelle. Je leur tire mon chapeau, et je tiens à souligner leur courage et la haute vision qu’ils ont de leur métier. » Le mot de la fin reviendra à l’adjudant Denis qui assure que « C’est la mission la plus périlleuse que j’ai eu à diriger. C’était un engagement permanent pendant près de quatre heures. Entre nous, on se pose encore la question de savoir si nous avons eu raison, mais au vu du résultat, on ne peut rien regretter. Nous avons rencontré l’épouse de la victime et son compagnon de cordée. C’était un bel échange, très émouvant. »

[Marine nationale]

Il est le sujet du dernier portfolio de notre nouveau numéro de Défense Zone et l’objet d’un article publié ses derniers jours sur notre site, le 5 avril le porte-avions Charles de Gaulle à passé le cap des 50 000 appontages. En présence du Chef d’état-major de la Marine et de certains marins déjà à bord pour les premiers appontages, un Rafale M s’est posé sur cette piste mouvante de la taille d’un terrain de tennis. Ce chiffre ne prend en compte que les appontages depuis la mise en service opérationnel du fleuron de la royale en mai 2001. 

[Ukraine]

Pour suivre l'évolution du conflit entre la Russie et l'Ukraine vous pouvez accéder directement à notre article régulièrement mis à jour en suivant ce lien.

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