Brèves DZ #82 : Armement Ukraine, astronautes français, A330MRTT, collecte d'armes

Brèves DZ #82 : Armement Ukraine, astronautes français, A330MRTT, collecte d'armes

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[Ukraine]

Nous vous en parlions il y a quelques semaines, la livraison de matériels promis par la France à l’Ukraine est aujourd’hui effective. Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a précisé, lors d’une interview donnée au JDD il y a quelques jours, le volume et le type d’armement cédé aux forces armées ukrainiennes. Première information, le nombre de VAB. Jusqu’à maintenant le ministère avait assez peu parlé de ses véhicules, le ministre a donc précisé que 60 exemplaires étaient déjà aux mains des militaires ukrainiens. Ce matériel étant petit à petit remplacé par les nouveaux véhicules de la gamme Scorpion, leur départ sera transparent pour les armées.

Plus impactant en revanche les deux lance-roquettes unitaires (LRU) ponctionnés sur la ressource du 1er régiment d’artillerie. Cette unité basée près de Belfort en possède 13 et il semblerait que tous ne soient pas totalement opérationnels. Système d’artillerie à longue portée, le LRU est capable d’atteindre une cible à plus de 70 km avec une précision de 5 mètres.

Autre matériel, donné par l’armée de l’Air et de l’Espace cette fois-ci, le Crotal-NG. La France en a fourni 2, prélevés aussi sur les ressources existantes, mais actuellement en cours de remplacement. Ce lanceur possède nativement 8 missiles capables d’atteindre n’importe quelle cible volante dans un rayon de 11 kilomètres.

Le ministre n’a pas fait d’annonce sur de prochaines livraisons on sait néanmoins que les Ukrainiens seraient particulièrement intéressés pour récupérer des radars de contre-batterie Cobra. Ils en possèdent déjà un fournis par l’Allemagne. Affaire à suivre.

 

[Ukraine]

Le 19 novembre, lors d’une visite à Kiev, le Premier ministre britannique Rishi Sunak a annoncé une aide militaire supplémentaire de plus de 57 millions d’euros comprenant notamment 120 canons antiaériens et des systèmes de lutte anti-drones. Quelques jours plus tard, c’est au tour de son ministre de la Défense de donner un peu plus de précision sur les matériels en partance pour l’Ukraine. Lors d’un déplacement en Norvège, Ben Wallace a notamment annoncé la livraison de 10 000 obus d’artillerie et l’envoi de trois hélicoptères WS 61 Sea King, un premier appareil serait déjà aux mains des pilotes ukrainiens. Le ministre a précisé que les pilotes et mécaniciens étaient formés depuis septembre sur le sol britannique. Ces appareils avaient été retirés du service depuis 2018 au profit des AW-101 Merlin. « Notre soutien à l’Ukraine est inébranlable. Ces munitions supplémentaires vont aider l’Ukraine à sécuriser les territoires qu’elle a repris à la Russie ces dernières semaines. La première livraison d'hélicoptères Sea King arrive en Ukraine pour fournir des capacités de recherche et de sauvetage essentielles », précisait un communiqué du MOD britannique.

Pour rappel, le Royaume-Uni est l’un des plus gros soutiens de l’Ukraine avec une aide de plus de 2,6 milliards d’euros depuis le début du conflit.

 

[Armée de l’Air et de l’Espace]

Le 15 novembre dernier, les aviateurs français ont pris livraison du troisième et dernier Airbus A330-200 provenant de l’escadron 3/60 Esterel. L’avion sera prochainement reconverti en A300 MRTT (Multi rôles tanker transport). Construit par l’avionneur Airbus Defence and Space, le MRTT est un appareil multirôles capable d’assurer aussi bien des missions de transport de troupes avec une capacité d’accueil pouvant aller jusqu’à 380 militaires, et de ravitaillement avec une charge de 60 000 litres de kérosène avec une autonomie de 4h30 sur la zone de ravitaillement. En cas de nécessité l’A330 MRTT peut procéder à des évacuations médicales avec 130 civières à bord. En configuration de fret, l’avion emporte des conteneurs commerciaux classiques ou des palettes type OTAN pour une capacité équivalente à celle d’un A400M. Construits à Toulouse, les appareils partent ensuite en Espagne pour l’assemblage de l’avionique militaire et la mise en place du système de ravitaillement en vol.

Actuellement l’armée de l’Air et de l’Espace aligne 9 appareils et en possédera 12 d’ici la fin 2023.

 

[Espace]

Mercredi 23 novembre au grand palais éphémère de Paris l’agence spatiale européenne (ESA) a dévoilé les noms des 17 astronautes intégrant la nouvelle promotion 2022. Sélectionnés parmi 22 523 candidats, deux d’entre eux sont des Français et militaires de l’armée de l’Air et de l’Espace. La lieutenant-colonel Sophie Adenot fait partie des 5 astronautes de carrière. Elle devient ainsi la deuxième astronaute française à prochainement faire le voyage dans l’espace après Claudie Haigneré. Titulaire d’un diplôme de la célèbre université du MIT, elle est ingénieur spécialisée dans la dynamique des vols des avions et engins spatiaux. Elle a aussi travaillé chez Eurocopter avant de s’engager à 23 ans pour devenir pilote d’hélicoptère. Aux commandes d’un Caracal, elle effectuera plusieurs missions en opération extérieure notamment au sein de l’escadron 1/67 Pyrénées. Elle totalise plus de 3 000 heures de vol sur la machine. En 2018 Sophie Adenot deviendra la première femme à devenir pilote d’essai sur hélicoptère. 

Deuxième Français de la promotion Arnaud Prost. Polytechnicien (il effectuera son stage de corps de troupe au 1er RHP) il est aussi titulaire d’un master en astrophysique, sciences spatiales et planétologie. Ingénieur militaire de l'armement, il devient pilote du corps technique militaire de la Direction générale de l’armement. Depuis l’été dernier Arnaud Prost est dans l’équipe d’essais en vol du programme Rafale pour notamment travailler sur l’interface homme machine. Il est désormais membre de la réserve du corps européen des astronautes. Il continuera à travailler dans son poste actuel à la DGA, mais sera appelé à suivre ponctuellement des formations de l’ESA et pourra ensuite intégrer le corps des astronautes de carrière.

 

[Aéronautique]

Le SCAF, l’hypothétique futur avion de combat européen, continue de souffler le chaud et le froid sur les relations industrielles et politiques franco-allemandes. Dernier rebondissement en date, une annonce devant le parlement du ministre allemand de la Défense précisant des « conclusions des négociations industrielles et un accord politique au plus haut niveau du gouvernement ». L'Élysée, pris de court par cette annonce a finalement emboîté le pas des Allemands en se félicitant de ce « grand pas avant » pour le système de combat aérien du futur qui était au point mort depuis près d’un an. Vendredi 25 novembre à l’issue d’une réunion entre le chancelier allemand et la Première ministre française, cette dernière confirmait qu’un accord avait été trouvé entre Airbus et le français Dassault. Problème : quelques heures plus tard, un communiqué de presse de l’avionneur français démentait ledit accord. D’ailleurs, en début de semaine Éric Trappier le PDG de Dassault déclarait au micro de RTL « qu'une pseudo-annonce politique a été faite (…),mais avant l'heure ce n'est pas tout à fait l'heure ».

Pour rappel, en 2017 Paris et Berlin s’était accordé pour un projet d’avion de combat commun réalisé par le français Dassault et l'allemand Airbus Defence. L’entrée un peu plus tard de l’Espagne a fait voler en éclat l’entente initiale avec un tiers de répartition de charge par pays, mais finalement deux tiers détenus par Airbus avec ses filiales allemandes et espagnoles. Le Français quant à lui à toujours dit être plus qualifié pour garder la tête de la maîtrise d’œuvre fort de son expérience, notamment avec le Rafale. Depuis plusieurs mois les négociations entre Airbus et Dassault sont particulièrement tendues et ce n’est pas les événements de cette semaine qui risquent d’arranger les relations entre les deux industriels.

 

[Ministère de l’Intérieur]

Vendredi 25 novembre, le ministère de l’Intérieur a lancé une grande campagne de récupération des armes non déclarées. Les détenteurs ont jusqu’au 2 décembre pour les déposer dans un des 300 sites prévus à cet effet (brigade de gendarmerie ou commissariat). Un service de ramassage est même mis en place en région parisienne pour éviter d’emprunter les transports en commun avec ses armes.

Le ministère estime que près de 6 millions d’armes (sabres, poignards, pistolets et fusils) sont détenues sans être déclarées. Le but de cette collecte est notamment d’éviter l’utilisation de celles-ci lors de conflits de voisinage ou au sein du foyer familial (un tiers de féminicides en 2021 ont été commis par armes à feu) ou les vols chez les particuliers et accidents domestiques (près de 8 000 par an). Près de 5 000 agents sont monopolisés pour cette collecte d’armes qui seront ensuite détruites ou neutralisées. 

Pour information près de 6 millions d’armes (chasse, tir sportif, etc.) sont détenues légalement sur le territoire français.

 

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