Fusiller marin, Marine nationale, bleuet de France, Estonie, mission Lynx, soldats, F16, Norvège

Brèves DZ #80 : 11 novembre, renforts UK Estonie, attentat Belgique, F16 Roumanie, Himars, mission Aigle, fin Barkhane, attaque cyber Thales

de lecture - mots

Chaque semaine, nous vous proposons un rapide débriefing de l'actualité nationale et internationale des derniers jours en matière de Défense et de Sécurité. Vous pouvez recevoir cet article directement par mail dans notre newsletter gratuite du lundi matin : inscrivez-vous en cliquant ici.

 

[Mémoire]

Le premier jour de diffusion de ces brèves correspond avec les commémorations du 11 novembre qui marque la fin de la Grande Guerre 1914 et 1918. Ce jour rappelle qu’il y a un peu plus d’un siècle 70 millions de jeunes soldats provenant de plus de 70 pays ont participé au conflit le plus meurtrier du 20e siècle faisant 10 millions de morts et plus de 20 millions de blessés.

Quelques années plus tard, en 1925, une initiative de deux femmes permet aux soldats blessés hospitalisés à l’Hôtel national des Invalides de fabriquer des bleuets en tissus qui sont vendus aux Français, un moyen de les occuper et d’avoir une source de revenus. Cette année encore vous pouvez acheter ce symbole de mémoire et de solidarité qui, à l’instar du poppy britannique, se porte pendant tout le mois de novembre.

Depuis 2012, la journée du 11 novembre est aussi devenue une journée de commémoration de tous les soldats morts pour la France. On continue bien sûr d'honorer la tombe du soldat inconnu, mais désormais aussi, ceux tombés lors des conflits les plus récents permettant pleinement aux opérations extérieures d'être intégrées à la mémoire collective. Dans cette perspective, en 2019, le dixième haut lieu de mémoire de France, le monument aux morts pour la France en opérations extérieures situé au sein du parc André-Citroën (Paris XVe), était inauguré le 11 novembre par le Président de la République. Il rend hommage aux militaires « morts pour la France » en opérations extérieures (OPEX) depuis 1963.

 

[Estonie]

Après la France, c’est au tour des Britanniques d’annoncer le renforcement de leurs effectifs dans les pays baltes et plus précisément en Estonie. Depuis les débuts du déploiement des forces de l’OTAN en avril 2017, le Royaume-Unis commande le bataillon mis en place dans le cadre des forces de présence avancée de l’OTAN (Efp).

Mardi dernier, un nouvel accord signé entre les ministres de la Défense britanniques et estoniens prévoit un renforcement capacitaire dès le début de l’année 2023. 

En plus des 1 700 soldats déjà sur place (sur un effectif prévu à la base de 1 000 militaires) Londres va envoyer des hélicoptères Chinook, suivi quelques semaines plus tard par des hélicoptères d’appuis Apache renforcés à leur tour par des chasseurs Typhoon qui devraient se poser en Estonie courant avril.

D’autres militaires et moyens blindés rejoindront le pays au mois de mai pour participer à l’exercice international annuel "Spring Storm".

 

[Belgique]

Bruxelles semble avoir été à nouveau le théâtre d’une attaque terroriste. Dans la soirée du jeudi 10 novembre, à Schaerbeek, un quartier au Nord de la capitale, un homme a attaqué une patrouille de police en brandissant un couteau. Selon des témoins, le suspect a porté plusieurs coups de couteau sur les deux policiers en criant « Allah Akbar ». Un inspecteur d’une patrouille appelée en renfort et arrivée rapidement sur place a fait usage de son arme pour neutraliser l’individu qui a été touché à plusieurs reprises aux jambes et à l’abdomen avant d’être interpellé et emmené à l’hôpital.

Un policier touché au cou n’a pas survécu à cette attaque, le deuxième souffre de plusieurs blessures, mais ses jours ne sont pas en danger.

L’assaillant était déjà connu des services de police, interpellés à plusieurs reprises, il avait été incarcéré pour des faits de droit commun. Le matin même de l’attaque, il s’était rendu dans un commissariat pour annoncer aux policiers qu’il prévoyait de commettre un acte terroriste. Devant le caractère particulièrement troublant de l’individu, les autorités avaient décidé de l’orienter vers une unité psychiatrique tout en laissant en liberté après avis d’un magistrat. Le suspect était, selon plusieurs médias belges, déjà fiché par l’organe d’analyse de la menace terroriste (Ocam).

 

[Aéronautique]

Vendredi 4 novembre, la Norvège a annoncé officiellement qu’elle autorisait la vente de 32 avions de chasse Lockheed Martin F16 à la Roumanie. Les appareils d’occasion, vendus pour une somme avoisinant les 385 millions d’euros, étaient en service en Norvège depuis 1975. L’armée de l’Air avait retiré ces chasseurs de 4e génération, pour les versions les plus modernes, suite à la commande et la livraison progressive du nouveau fleuron de Lockheed Martin : le F35. Au total, la Norvège possédait encore une soixantaine de F16 qu’elle souhaitait recycler, car même si les avions ont plus de 45 ans, ils bénéficient d’une expertise de maintien en condition opérationnelle de premier ordre notamment imposé par les conditions météorologiques particulièrement contraignantes dans cette région du globe. Les 32 chasseurs viendront compléter, dès la fin 2023, la flotte de 17 F16 achetés précédemment auprès du Portugal. Le contrat signé avec Oslo prévoit, outre la livraison des appareils, la formation du personnel technique, les prestations de maintenance et la fourniture de pièces détachées.

Les aéronefs, qui remplaceront les vieux MIG 21 encore en service, devront assurer une permanence opérationnelle pour 10 ans environ, date à laquelle le gouvernement roumain souhaite acquérir des chasseurs de 5e génération, on parle déjà du F35 américain.

 

[Armement]

Des lance-roquettes américains pour venir combler le trou capacitaire de l’artillerie française ? C’est une idée lancée il y a quelques semaines par le député Renaissance et membre de la commission de Défense de l’Assemblée nationale François Cormier-Bouligeon.

Dans son rapport pour avis sur le projet de loi de finance 2023, l’élu du Cher précise que dans la priorisation, incontournable, des efforts budgétaires, les feux dans la profondeur devraient faire l’objet d’une attention particulière.

Pour rappel, la France dispose de 13 lance-roquettes unitaires (LRU) tous en service au 1er régiment d’artillerie de Bourgogne. Problème, non seulement les 13 engins ne sont pas tous en mesure d'être déployés immédiatement mais surtout leur nombre vient proportionnellement de diminuer drastiquement avec le don de trois d'entre eux à l’armée ukrainienne. C’est donc un nom désormais célèbre qui circule dans les milieux de la Défense : l’Himars. Ce lance-roquette d’une portée de 300 km (contre 80 pour le LRU) est une des clés des victoires ukrainiennes contre les forces russes. Actuellement Kiev en possède déjà 20 et en attend encore 18 promis par Washington. Si pendant un temps le projet d’un nouveau programme de lance-roquette européen était envisagé, il semble désormais loin d’être acquis et c’est sans parler du projet du futur canon d’artillerie franco-allemand CFIS, qui semble s’éloigner de plus en plus.

Face à ce constat, et son besoin de renouveler ces capacités de frappes dans la profondeur, l’achat du système américain pourrait être une solution. D’ailleurs, son fabriquant Lockheed Martin, devant le succès de l’Himars (déjà 500 exemplaires commandés par la Pologne et une cinquantaine pour les pays baltes), a décidé d’augmenter les capacités de production de sa chaîne de montage pour être en mesure de sortir 96 pièces par an dès l’été 2024 contre 56 actuellement.

 

[Mission Aigle]

Il y a quelques jours Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, s'est rendu sur le camp de Cincu en Roumanie auprès des soldats de la mission Aigle. Cette visite intervient en pleine polémique lancée par notre consœur Justine Brabant dans un article publié sur Médiapart. Dans ce long papier titré : « Les soldats français déployés en Roumanie ont froid et faim » elle décrit, témoignages et photos à l’appui, les conditions de vie très rustique des militaires. L’article contrastait avec les images publiées par l’état-major des armées à l’occasion de la visite, ministérielle très encadrée, montrant des chambres dans des blocs préfabriqués et des popotes avec des cuisiniers français qui tournaient plein pot. Les témoignages des soldats eux relataient des repas frugaux obligés d’être complétés par l’envoi des colis préparés par les familles restées en France, des punaises de lit dans les tentes où les soldats étaient collés les uns aux autres et des conditions d’hygiènes difficilement supportables. Le ministère des Armées, s’est dit conscient de certaines difficultés rencontrées suite à la mise en place de la mission à l’été et dans un camp clairement sous-dimensionné pour le nombre de militaires présents (ce qui risque de ne pas s’améliorer avec l’arrivée des Leclerc), mais que les logisticiens belges et français retroussaient leurs manches pour améliorer tout cela dans les meilleurs délais.

 

[Barkhane]

Mercredi 9 novembre, à bord du porte-hélicoptères amphibie Dixmude, le Président de la République a annoncé la fin officielle de l’opération Barkhane. Seule annonce vraiment inédite à l’occasion de la présentation de la nouvelle revue nationale stratégique (qui finalement était sans grande surprise comme cette "nouvelle" revue qui ne fait que reprendre des points déjà mentionnés dans la précédente) Emmanuel Macron a précisé que les armées n’avaient : « pas vocation à être engagées sans limites de temps », et que « le soutien (aux États africains du Sahel) se poursuivra, mais selon des modalités à définir avec eux ». Un lancement de phases d’échanges va être initié prochainement sur les missions et le format des bases militaires françaises en Afrique de l’Ouest et au Sahel et devra se terminer dans les six prochains mois.

Pour rappel, l’opération Barkhane compte encore depuis son récent retrait du Mali, 3 000 militaires déployés entre le Niger, le Tchad et le Burkina Faso, auxquels il faut ajouter ceux des forces prépositionnées au Sénégal, Gabon, Côte-d’Ivoire et Djibouti.

 

[Cyber]

Jeudi 10 novembre le groupe de hacker russophone Lockbit 3.0 a mis en ligne sur le darknet des données piratées le 31 octobre dernier au groupe industriel Thales. C’est la deuxième fois en quelques mois que l’entreprise est victime de ce style d’attaque, à chaque fois par le même groupe.

Après l’attaque, le groupe de pirates avait annoncé qu’il publierait, après un décompte dont la date de fin était prévue le 7 novembre, des documents « très sensibles, confidentiels, au risque élevé » notamment sur le fonctionnement de l’entreprise, des fichiers clients et des logiciels internes. Le lendemain de la diffusion, bien que confirmant la fuite de données, l’industriel français spécialisé dans l’aérospatial et la défense, affirmait qu’il n’y avait pas d’impact sur les activités du groupe et qu’il n’avait fait l’objet d’aucune demande authentique de rançon.

Selon les spécialistes de la sécurité informatique de Thales, l’une des deux sources du vol d’information viendrait d’un compte partenaire ayant accès à un portail d’échange. L’autre source n’est pas encore identifiée.

Outre ses deux attaques, le groupe Lockbit 3.0, très actif en France, était déjà connu pour la cyberattaque de l'hôpital de Corbeil-essonnes qui avait conduit à une demande de rançon de 10 millions d’euros et la publication sur le web de données médicales des patients et du personnel.

 

Vous pouvez désormais suivre toutes nos actualités en direct sur notre compte Telegram Défense Zone

 

Vous pouvez aussi vous abonner à notre magazine et recevoir notre tout dernier numéro, accéder à des contenus exclusifs, bénéficier des offres de matériels et équipements de nos partenaires. Rendez-vous dans la rubrique premium.

DZ premium


Laissez un commentaire

Veuillez noter que les commentaires doivent être approuvés avant d'être publiés