Brèves DZ #73 : US Navy, mobilisation Russie, bombardier US, Rafale Indonésie, Tigre HAD, Sécurité civile, ministère de l'Intérieur

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[Polynésie]

Difficile de passer inaperçu dans la rade de Papeete pour l’imposant navire de guerre USS Jackson qui a jeté l’ancre, mardi 20 septembre pour quatre jours, dans l’archipel polynésienne. Ce bâtiment américain est le troisième de la classe Independence, des Littoral Combat Ship (LCS) et le premier en production de série (les deux premiers étaient des prototypes aujourd’hui désarmés). Mis en service en 2015 l’USS Jackson est un trimaran de 127 mètres de long entièrement construit en aluminium ce qui lui offre une grande furtivité et la possibilité de naviguer jusqu'à 87 km/h. Servi par un équipage de 40 marins, il abrite des embarcations de patrouille à coque rigide, deux hélicoptères MH-60R/S Seahawks et des drones MQ-8 Fire Scout. 

L’USS Jackson fait parti des LCS déployés dans la région indopacifique pour l’Oceania Maritime Security Initiative (OMSI) qui permet à des gardes-côtes américains d’embarquer sur des navires de la Navy pour aider à la lutte contre la pêche illicite dans les zones économiques exclusives. 

À l’occasion de cette escale, le pacha du navire : le contre-amiral Marc Crawford a été reçu par Édouard Fritch, le Président de la Polynésie française « l’amiral a souligné la volonté de consolider leur coopération avec la Marine nationale, dans le domaine de la protection des eaux polynésiennes face aux navires de pêche étrangers entrant illégalement dans notre zone économique exclusive. Des partenariats avec la Polynésie française dans le domaine de la formation dans le domaine maritime ont également été abordés », déclarait un communiqué de la présidence. 

[Ukraine]

Mercredi 21 septembre alors qu’à New York se tenait l’assemblée générale des Nations unies, largement occupée par la crise ukrainienne, le Président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine s’est exprimé depuis Moscou. À cette occasion, il a annoncé la mobilisation partielle de quelque 300 000 jeunes citoyens russes, pour l’essentiel des spécialistes ou ceux ayant déjà une expérience du combat. Cette mobilisation est sans surprise surtout depuis les derniers revers russes après la relance d’une contre-offensive ukrainienne dans la région de Kharkiv qui aurait réussi à reprendre une grande partie des territoires gagnés par les forces russes. Dans la foulée du discours du chef du Kremlin, la Douma (la chambre basse du parlement) a promulgué plusieurs amendements pour rétablir des mesures pénales pour d’éventuels déserteurs.

Toujours dans son discours, Vladimir Poutine s’est adressé aux occidentaux précisant que « si les intérêts de la Russie sont menacés, nous utiliserons toutes les armes en notre possession…et notre souveraineté sera défendu par tous les moyens nécessaires. » Cette menace, à demi-mot, d’utiliser son arsenal nucléaire est prise très au sérieux par Washington. Le président Biden a déclaré dans la soirée : « qu’il est impossible de gagner une guerre nucléaire et qu’il ne faut pas la mener ». 

[USA]

Le voile va enfin être levé. Le 20 septembre, l’US Department of Defence a annoncé que le nouveau bombardier stratégique Northrop-Grumman B21-A Raider sera dévoilé au public dans la première semaine de décembre. Actuellement rares sont ceux qui ont vu le bombardier furtif de près, ce qui donna même du grain à moudre à certains milieux complotistes qui affirmaient que l’US Air Force avait utilisé des technologies extraterrestres pour le concevoir et que l’avion aurait déjà été employé à plusieurs reprises au-dessus de Moscou. Plus sérieusement, on ne sait toujours pas si l’avion, qui doit remplacer les flottes de Boeing B-52 Stratofortress et le Rockwell B-1 Lancer, a déjà volé. Mais le programme, démarré en 2015 et qui devrait coûter près de 80 milliards de dollars, est censé fournir à l’Air Force ses premiers appareils d’ici trois à quatre ans. À terme, il pourrait y avoir entre 175 et 200 bombardiers en service. 

[Aéronautique]

Dassault, l’industriel français concepteur du Rafale attendait la première provision de l’Indonésie pour honorer la commande de 6 appareils, plus 36 à venir. C’est désormais chose faite, faisant du pays le septième État à disposer du chasseur français. Jusqu’alors les forces indonésiennes étaient principalement dotées de SU 27 et 30 Russes, de F 16 américains, de KAI F/-50 coréens et de BAE Hawk britanniques. Éric Trappier, le PDG du groupe aéronautique ne cache pas son plaisir et déclarait « qu’avec l’entrée en vigueur du contrat émirati, nous avons franchi le cap des 400 Rafale commandés, dont 192 en France et bientôt 261 à l’export quand le contrat indonésien sera activé. En pourcentage, le score du Rafale à l’export est d’ores et déjà supérieur à celui du Mirage 2000, qui était déjà élevé.»

[Armée de Terre]

La Direction générale de l’armement vient d’annoncer la livraison à l’armée de Terre d’un quatrième hélicoptère Tigre rétrofité au standard HAD. Cet hélicoptère est l’avant-dernier appareil à être livré cette année pour une commande globale de 17 machines. L’objectif pour l’aviation légère de l’armée de Terre est d’aligner 67 Tigre dans sa nouvelle version pour 2025. Le rétrofitage de l’appareil nécessite plus d’une centaine de modifications et 1500 pièces à changer. Le HAD dispose de moteurs plus puissants, d’une masse au décollage plus importante, d’un nouveau viseur STRIX équipé d’un désignateur laser pour le guidage de missile air-sol et l’emport de missile Hellfire.

[Sécurité civile]

Pendant le week-end du 17 au 18 septembre, la tempête tropicale Fiona, aujourd’hui reclassée en ouragan de catégorie 3, a durement frappé la Guadeloupe. Quatre jours après son passage, près de 60 000 personnes étaient toujours privées d’eau potable. Pour parer à l’urgence, 45 sapeurs de l’unité d’instruction et d’intervention de la sécurité civile (UIISC) N°5 de Corte et N°7 de Brignoles ont embarqué direction l’île des Antilles. Les militaires français seront principalement chargés d’apporter et de mettre en œuvre des systèmes de purification et de fourniture d’eau potable ainsi que de l’assistance directe à la population.

[Ministère de l’Intérieur]

Mardi 20 septembre, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a précisé devant la commission des Lois de l’Assemblée nationale les grandes lignes du projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (LOPMI). Parmi celles-ci, la répartition de 8 500 effectifs supplémentaires prévus dans la LOPMI. Pour le moment 52% des nouvelles recrues seraient destinés à la Police nationale pour 48 % à la Gendarmerie, et ce dans les cinq prochaines années. Actuellement la police aligne 150 000 fonctionnaires alors que les militaires sont 100 000 environ. Pour ces derniers, l’augmentation des effectifs s’accompagnerait de la création de 200 nouvelles brigades réparties sur toute la France, une volonté affichée du ministre de « remettre des hommes sur le terrain notamment dans les zones gendarmerie en proie à une nette augmentation des violences ». 

Autre point souligné par le ministre sur le projet de 16 articles (qui en comportait 32 lors de sa présentation au conseil des ministres en mars dernier) : la transformation numérique et le cyber car : « il n’y a plus de frontière entre le monde réel et numérique dans la délinquance ». Ainsi, sur les 15 milliards d’euros alloués à la LOPMI, 7,5 seront consacrés à la cybercriminalité.

Grande oubliée des projets : la Police municipale. Mais le ministre a botté en touche argumentant qu’en l’état il fallait retravailler les textes après la récente décision du Conseil constitutionnel de censurer 12 articles de la loi de sécurité globale du 25 mai 2021 qui devait donner aux policiers municipaux de nouvelles compétences judiciaires. 

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