Manticore, 11e BP, parachutiste, paras, Légion étrangère, 2e REP, armée de Terre, A400M, Airbus, artillerie, TRF1, char, Rheinmetall, Panther, KF-51

Brèves DZ #72 : Exercice Manticore, feux de forêt, Police nationale, Europe cyber, journées européennes du patrimoine, formation armée ukrainienne, industrie militaire allemande

de lecture - mots

Chaque semaine, nous vous proposons un rapide debriefing de l'actualité nationale et internationale des derniers jours en matière de Défense et de Sécurité. Vous pouvez recevoir cet article directement par mail dans notre newsletter gratuite du lundi matin : inscrivez-vous en cliquant ici.

 

[Armée de Terre]

Ce vendredi 16 septembre sur l’aéroport de Castre ont eu lieu les premiers largages de parachutistes donnant le coup d’envoi de l’exercice Manticore. Partis tôt dans la matinée du pôle national des opérations aéroportées (PNOAP) basé près des Toulouse, près de 500 parachutistes, principalement des légionnaires, venus de Calvi pour l’occasion, ont pris d’assaut une zone aéroportuaire. Le but de cette première étape, soutenue par des hussards parachutistes du 1er RHP, des sapeurs du 17e RGP et des artilleurs du 35e RAP, était de simuler une entrée en premier dans un pays en guerre. Un scénario qui n’est pas sans rappeler quelques souvenirs au patron de la 11e brigade parachutiste le général Benoît Desmeulles qui avait sauté sur Tombouctou à la tête de ses légionnaires du 2e REP en 2013.

Manticore devrait rassembler près de 3 000 militaires issus de la 11e brigade parachutiste, de la 4e brigade d’aérocombat et du commandement des forces spéciales Terre sur une zone qui couvrira l’Occitanie, la Nouvelle-Aquitaine et l’Auvergne Rhône-Alpes. En jeu : réaliser un exercice de grande ampleur sur plusieurs semaines dans un contexte de combat de haute intensité face à un ennemi équivalent ou supérieur et nombre et en matériel. Manticore préfigure  ainsi le futur exercice majeur des armées : Orion, qui se déroulera en 2023 avec près de 10 000 hommes des trois armées et des détachements internationaux, comme le souhaitait le chef des armées le général Burkhard. 

Pendant les prochains jours, une équipe de Défense Zone sera sur le terrain pour vous faire suivre au plus près ce plus gros exercice de l’année 2022.

 

[Feux de forêt]

Ils pensaient avoir passé le plus difficile et pourtant les sapeurs-pompiers de Gironde ont à nouveau été mis à rude épreuve. Le lundi 12 septembre, un gigantesque incendie s’est déclaré dans le secteur de Saumos (Médoc) nécessitant l’envoi de 900 soldats du feu de la Gironde, mais aussi des départements voisins et même des renforts nationaux. Dans le ciel il faudra l’intervention de trois Canadairs, deux Dash 3 et trois hélicoptères bombardiers d’eau pour tenter de contenir la progression des flammes. Il aura fallu près de trois jours pour stopper la progression du feu qui a ravagé plus de 3 400 hectares, détruit quatre maisons et nécessité l’évacuation de 840 personnes. 

 

[Police nationale]

Il aura fallu plus de quatre mois d’enquêtes aux policiers des Bouches-du-Rhône pour démanteler un réseau de détrousseurs de passagers de TGV. Le mode opératoire des malfrats était bien rodé : billet valide en poche, ils sévissaient dans les wagons de première classe entre Paris Nice et Lyon Genève. L’un d’eux était même déguisé en femme pour ne pas éveiller les soupçons. Profitant de l’inattention de certains voyageurs, ils fouillaient les affaires personnelles des passagers à la recherche de produits de luxe. C’est finalement dans un appartement marseillais, à quelques mètres de la gare Saint-Charles que les policiers ont appréhendé les membres du réseau. À leur grande surprise, le logement était rempli d'objets volés, montres, sacs, appareils photo et autres produits de valeurs ainsi que de l’argent liquide pour un total estimé à plus de 300 000 euros. "Les enquêteurs ont réussi à trouver cet appartement, ce qu’on appelle un peu Ali Baba, c’est-à-dire qu’avec ce que vous avez ici, c’est assez incroyable et ça a été une surprise parce qu’on ne pensait pas qu’il y avait autant de stock", a déclaré le commissaire divisionnaire David Brugère, chef de la sûreté départementale des Bouches-du-Rhône. Désormais écroués, les détrousseurs risquent jusqu'à sept ans de prison.

 

[Cyber]

Jeudi 15 septembre, la Commission européenne a proposé un nouveau texte de loi visant à encadrer la sécurité des produits numériques et appareils connectés. Sans parler des téléphones portables, depuis plus d’une dizaine d’années ce type d’appareils sont de plus en plus présents dans la vie quotidienne, notamment en matière de domotique, mais aussi jusque dans les jouets offerts aux enfants. Le Cyber Resilience Act vise à donner un cadre légal et des règles d’encadrement pour tous les produits « comportant des éléments numériques ». Si les services en ligne, quand ils ne sont pas liés à un produit, le secteur médical et aéronautique sont exclus (bénéficiant déjà de règles propres), le Cyber Resilience Act souhaite prendre en compte tout le reste, des smartphones jusqu'aux navigateurs et systèmes d’exploitation. « Les ordinateurs, les téléphones, les appareils ménagers, les dispositifs d’assistance virtuels, les voitures, les jouets… chacun de ces centaines de millions de produits connectés peut servir de porte d’entrée à une cyberattaque. Pourtant, aujourd’hui, la plupart des produits matériels et logiciels ne sont soumis à aucune obligation en matière de cybersécurité. En introduisant la cybersécurité dès la conception, l’acte législatif sur la cyber-résilience contribuera à protéger l’économie européenne et la sécurité de tous, » a déclaré Thierry Breton, le commissaire au marché intérieur.

 

[Ministère des armées]

Deuxième acteur de l’État en matière culturel, le ministère des Armées s’associe cette année encore à la 39e édition des Journées européennes de patrimoine (JEP) qui se dérouleront le 17 et 18 septembre autour du thème « Patrimoine durable ». Pour l’occasion, le ministère ouvrira 91 sites au public, soit 11% de plus que l’édition précédente. Des animations reposant sur des activités ludiques, des représentations théâtrales, des simulations et des reconstitutions historiques auront lieu en Île-de-France comme à l’École Militaire et au Service historique de la Défense (SHD), mais également en région notamment au musée national de la Marine de Brest, au musée des Troupes de montagne à Grenoble et au musée mémorial des Parachutistes à Pau. Ce sera aussi l’occasion de présentations de matériel, notamment à la caserne Carnot - Base pétrolière interarmées et à la Préfecture maritime de l’Atlantique ; des espaces dédiés à la découverte de métiers patrimoniaux, notamment au musée de l’Armée, à l’Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD). La Marine nationale, quant à elle, ouvrira de manière exceptionnelle, six de ses sémaphores. Les JEP seront aussi l’occasion de la 5e édition du Salon du livre de l’armée de Terre aux Invalides. L’équipe de Défense Zone vous y accueillera pour la présentation de la nouvelle édition de l’ouvrage « Le choix de l’engagement », un témoignage d’anciens élèves de la promotion « CBA de Cointet » de Saint-Cyr, 25 ans après leur entrée comme jeunes élèves officiers et du livre photo « Légionnaire ».

 

[Ukraine]

Lancé au début de l’été par le Royaume-Uni, le programme de formation des soldats ukrainiens fait des émules sur le sol européen. Les danois avaient déjà dépêché en Angleterre une centaine d’instructeurs pour renforcer leurs homologues britanniques dont l’ambition était de former 10 000 Ukrainiens en 120 jours. Le 13 septembre, le ministre de la Défense danois, Morten Bødskov a annoncé que son pays irait encore plus loin en accueillant sur son sol des entraînements au profit des militaires ukrainiens.

Quelques jours plus tôt, ce sont les Espagnols qui, à leur tour, communiquaient sur le lancement d’un programme de formation. « L'Espagne se prépare depuis des semaines à l'arrivée de contingents militaires ukrainiens, qui seront formés sur la base de notre pays », expliquait le communiqué de presse du ministère de la Défense. 

Le centre de formation sera situé à Saragosse, une base qui accueillait les militaires ukrainiens venus se faire soigner et récupérer des combats. Désormais le camp abritera aussi des espaces d’entraînement notamment pour la mise en œuvre de chars, de systèmes de missiles, mais aussi pour de la formation médicale, du génie et des cours tactiques. Dans son communiqué Madrid précisait que ce type d’actions n’étaient pas nouvelles pour les militaires espagnols qui avaient déjà participé à l’entraînement des armées afghanes, irakiennes et maliennes.

 

[Ukraine]

Les Caesar ne seront bientôt plus les seuls canons français sur le sol ukrainien. C’est une information divulguée par le journaliste Jean-Dominique Merchet de l’Opinion, la société S2M-Equipement devrait fournir plusieurs canons TRF1 aux artilleurs ukrainiens. L’entreprise française de Montlouis-sur-Loire, spécialisée dans la remise en état et la modernisation de matériels a donc été choisie par Kiev pour livrer un nombre encore indéterminé du canon tracté de 155 mm. Le TRF1 fut utilisé pendant plus de trente ans par l’armée française, la dernière unité en disposant était, il y a encore quelques mois, le 5e régiment interarmes d’outre-mer de Djibouti. La vente de canons français a été validée il y a quelques jours par la Commission interministérielle pour l’étude des exportations de matériels de guerre (CIEEMG).

 

[Allemagne]

Décidément rien ne va plus entre Paris et Berlin. Depuis plusieurs mois les programmes industriels franco-allemands semblent à la peine, l’exemple le plus frappant reste celui de l’avion nouvelle génération SCAF qui oppose Dassault et Airbus DS et qui, pour le moment peine à progresser faute d’entente entre les deux constructeurs. Mais la brouille ne semble pas s’arrêter là. Le 12 septembre dernier, le général Eberhard Zorn, le Chef d’État-Major de la Bundeswehr, déclarait devant le conseil fédéral des affaires étrangères, la DGAP qu’il souhaitait « des matériels qui volent, qui roulent, qui voguent et qui sont disponibles sur le marché. Pas de développement de solutions européennes qui, au final, ne marchent pas. Je ne citerai pas d’exemples ici. Ce serait presque du dénigrement des entreprises ». Si l’allusion à l’hypothétique avion européen ne semble faire aucun doute, d’autres projets seraient évoqués à demi-mots selon plusieurs spécialistes. En premier lieu le MGCS, le remplaçant des chars Leopard 2 et Leclerc dont le développement doit être assuré par le Français Nexter et l’allemand Rheinmetall. Dans son discours, le général n’a pas caché sont intérêt pour une solution alternative, à savoir le KF-51 Panther du constructeur allemand.

Outre le SCAF, et peut être le MGCS, d’autres projets démontrent une divergence de vues entre la France et son voisin d’outre-Rhin. Citons le programme MAWS (Martime Airborne Warfare System) de renouvellement des avions de patrouille maritime Français Atlantique 2 et Allemands P-3C Orion bien mal engagés suite à l’achat par Berlin de cinq P-8A Poseidon de l’américain Boeing et le retrait de l'Allemagne du développement du nouveau standard MK3 de l’hélicoptère Tigre. Dernière possible brouille en date, Berlin vient d’annoncer avoir sélectionné le Arrow 3 de l’israélien IAI pour fournir le système de bouclier antiaérien et antimissile alors que la France et l’Italie développent leur propre système : l’Aster Block 1NT.

 

Vous pouvez désormais suivre toutes nos actualités en direct sur notre compte Telegram Défense Zone

 

Vous pouvez aussi vous abonner à notre magazine et recevoir notre tout dernier numéro avec un dossier consacré au soldat du futur, accéder à des contenus exclusifs, bénéficier des offres matériels et équipements de nos partenaires.

Défense Zone, premium, abonnement, magazine


Laissez un commentaire

Veuillez noter que les commentaires doivent être approuvés avant d'être publiés