Ukraine, Centrafrique, drones A400M

Brèves DZ #43 : Guerre en Ukraine, Centrafrique, drones

de lecture - mots

Chaque semaine, nous vous proposons un rapide debriefing de l'actualité nationale et internationale des derniers jours en matière de Défense et de Sécurité. Vous pouvez recevoir cet article directement par mail dans notre newsletter gratuite du lundi matin : inscrivez-vous en cliquant ici.

 

[Ukraine]

Depuis le jeudi 24 février vers 4 heures du matin, les forces russes ont pénétré sur le territoire ukrainien. Cette opération lancée par Vladimir Poutine s’est déroulée sur plusieurs fronts. Une première ligne au nord via la Biélorussie (qui a déclaré ne fournir aucune aide à l’armée russe) en direction principalement de Kiev. Une deuxième ligne à l’est où des unités blindées ont progressé pour s’emparer de la totalité des provinces de Donetsk et de Lougansk. Et enfin sud, où l’on parle de potentielles opérations amphibies par des forces russes venant de Crimée et des miliciens des forces des Républiques indépendantistes. Les troupes ont progressé vers Marioupol et la ville de Kherson pour prendre une bande tampon reliant la Crimée au Donbass.

Ce matin (vendredi 25), des explosions ont été entendues dans la capitale, et le président ukrainien demande à la population de combattre les assaillants russes. Un des points durs des combats est l’aéroport de Gostomel à 25 km de la capitale. Cette plateforme aéroportuaire abrite la société Antonov, et avec sa piste de 3 500 m, elle pourrait accueillir les gros porteurs soviétiques pour acheminer hommes et matériel. Pour le moment, les Ukrainiens auraient repris le contrôle de la zone. 

Côté occidental, les déclarations sont unanimes, mais pour l’instant se cantonnent à de futures sanctions économiques et l’envoi de troupes dans les pays de l’Est, notamment à ceux membres de l’OTAN.

En France, Emmanuel Macron à déclaré que : « La France continuera à jouer pleinement son rôle de réassurance des alliés de l'OTAN en envoyant en Estonie un nouveau contingent au sein de la présence avancée renforcée, en anticipant sa participation à la police du ciel balte dès le mois de mars, et en accélérant aussi son déploiement en Roumanie » et qu’il était prêt à envoyer du matériel militaire et de soutien à la population ukrainienne.

Aux États Unis, le président vient d’annoncer l’envoi de 7 000 soldats supplémentaires en Allemagne, en plus des 5 000 déjà présents. Une partie de ses troupes pourrait se déplacer sur le front est dans les pays associés à l’OTAN. Il a déclaré plus tôt dans la soirée, que « cette agression était injustifiée et que la Russie en paierait les conséquences''. »

Du côté chinois, les premières déclarations restent prudentes et modérées. Les Chinois ayant toujours été fidèles à un principe de non-ingérence dans les affaires internes d’un pays. Néanmoins, le gouvernement de XI Jinping a déclaré via le porte-parole des affaires étrangères et sans condamner l’intervention russe, qu’elle « suivait de près la situation, mais à l’encontre de l’occident que «C’est une façon typique pour les médias européens et américains de poser des questions, en utilisant le mot “invasion” sur la base d’idées préconçues. Ce que je peux vous dire, c’est que la Chine suit de près l’évolution de la situation, et nous appelons également toutes les parties à faire preuve de retenue pour éviter que la situation ne devienne hors de contrôle»

Côté Africain les réactions sont pour le moment plutôt timides, le président sénégalais et chef de l’Union africaine a exprimé son « extrême préoccupation face à la très grave et dangereuse situation en Ukraine », l’Algérie de son côté, alliée historique de la Russie, à simplement appelé ses citoyens sur place à être prudent. Seule l’Afrique du Sud a officiellement condamné l’invasion russe. 

Pour les moyens militaires, c’est un peu l’histoire du pot de fer contre le pot de terre

Si le PIB consacré à la défense est sensiblement le même entre les deux pays (4,3% pour les Russes contre 4,1 pour les Ukrainiens) cela représente quand même un  presque 62 milliards de dollars pour les Russes et 4 milliards du côté de Kiev. Le nombre de soldats et de matériels est tout aussi disproportionné puisque l’armée rouge aligne plus de 900 000 soldats 2 840 chars 4 684 canons 1 842 avions et 836 hélicoptères alors que l’Ukraine possède 196 000 hommes, 858 chars, 1 818 canons 187 avions et 46 hélicoptères (mais la plupart des moyens aériens sont cloués au sol suite au bombardement dans la première phase de l’attaque des aéroports militaires).

À l’heure où nous écrivons ces lignes, Volodymyr Zolenski, le président ukrainien a décrété la loi martiale mobilisant tous les hommes en âge de combattre et les combats se rapprochent de la capitale.



[Centrafrique] 

Après trois jours d’intenses négociations entre les représentants de la MINUSCA et les autorités centrafricaines, les quatre soldats français, détenus à Bangui ont finalement été libérés et toutes les charges qui pesaient contre eux ont été abandonnées. L’affaire remonte au 21 février quand un véhicule banalisé est arrêté par la gendarmerie centrafricaine près de l’aéroport de Bangui. À l’intérieur, quatre légionnaires (dont le régiment n’est pas cité), membres du détachement de protection du général Marchenoir, chef d'état-major de la MINUSCA, qui venaient d'escorter leur chef rentrant à Paris. La gendarmerie face aux militaires et l'armement à bord en a déduit une préparation de tentative d'assasinat sur le Président de la République dont l'avion devait atterrir quelques minutes plus tard. L'information est rapidement relayée sur plusieurs sites officiels et réseaux sociaux, dont certains activement soutenus par la Russie. Malgré les premières protestations internationales, les militaires ont été incarcérés et il a fallu plus de trois jours de négociations pour les faire libérer sans aucune charge. "Arrêter des soldats des Nations unies, de surcroît français, n'est pas sans grande gravité", a commenté jeudi pour l'AFP le porte-parole de l'état-major français, le colonel Pascal Ianni.

 

[Drones]

Il y a plus d’un an, Airbus annonçait un nouveau projet : Innovation pour le SCAF consistant à larguer un effecteur depuis un A400M. C’est finalement le 21 février que l’industriel a diffusé une première vidéo d’un drone DO-DT 25 en train de s'extraire de la soute de l’avion de transport tactique avant de prendre son envol. Depuis le ciel allemand au centre technique de la Bundeswehr pour les aéronefs et les équipements aéronautiques, le drone a ensuite transmis des données à l’A400M avant de retrouver la terre ferme grâce à un parachute. Avec ce type de capacité, il sera désormais envisageable de larguer des essaims de drones pour saturer la défense adverse, mais aussi faire du renseignement voir même, vu son faible coût, d’être utilisé pour des frappes aériennes. À terme, le gros porteur d’Airbus pourrait emporter jusqu’à 40 effecteurs.

 

Légionnaire, livre, Défense Zone

 

Pour vous abonner à notre magazine, recevoir dès à présent le prochain numéro de Défense Zone, accéder à des contenus exclusifs, bénéficier des offres matériels et équipements de nos partenaires, cliquez directement sur l'image ci-dessous 

Abonnement Défense Zone Premium


Laissez un commentaire

Veuillez noter que les commentaires doivent être approuvés avant d'être publiés