Brèves DZ #42 : fin de l'opération Barkhane au Mali, partenariat entre la gendarmerie de l'armée de Terre, nouveau bâtiment pour l'US Navy, attaque au couteau gare du Nord, bilan 2021 d'Arquus

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[Barkhane]

On en parlait depuis plusieurs semaines, c’est désormais officiel, l’opération Barkhane dans son schéma actuel est bientôt terminée. Lors d’une conférence de presse à l’Élysée en présence de Macky Sall, président du Sénégal et de l’union africaine de Nana Akufo-Addo, président du Ghana et de la CEDEAO et Charles Michel, président du Conseil européen, Emmanuel Macron a annoncé le retrait des forces françaises du Mali. Neuf ans après l’arrivée, sur demande de l’état malien, des militaires français au Sahel, le Président de la République à commencer par déclarer « qu’en raison des multiples obstructions des autorités de transition maliennes, le Canada et les états européens opérant aux côtés de l'opération française et au sein de la Task Force Takuba estiment que les conditions ne sont plus réunies pour poursuivre efficacement leur engagement militaire actuel […] au Mali et ont donc décidé d'entamer le retrait coordonné du territoire malien de leurs moyens militaires respectifs dédiés à ces opérations » et de conclure :  « Nous ne pouvons pas rester engagés militairement aux côtés d'autorités de fait dont nous ne partageons ni la stratégie ni les objectifs cachés ».

Ce désengagement, notamment de la plus grande base militaire au Sahel : Gao devrait s’étaler sur une durée comprise entre quatre à six mois. 

Cependant ce départ ne signifie pas la fin de la présence française dans la sous-région. Le Niger avec sa base de Niamey reste pour le moment un allié fiable. D’autres alliés historiques devraient voir leur partenariat avec les militaires français s'accroître de manière significative, ce devrait être le cas notamment en Côte d’Ivoire et au Sénégal.

[Gendarmerie nationale]

L’hypothèse d’un engagement de haute intensité bien connue de forces armées sous la direction du général Burkhard fait des émules chez les gendarmes. C’est le général de brigade Christophe Daniel, chargé de mission auprès du directeur des opérations et de l’emploi qui l’a rappelé lors d’une audition devant les parlementaires précisant que les gendarmes « doivent être capables de s’intégrer dans un environnement interarmées comme lors de projections de plusieurs mois en opération extérieures, et ce dans les mêmes conditions que leurs camarades des Armées » et d’insister sur la nécessité « d’être aguerris, robustes et capables de mettre en oeuvre des schémas tactiques ». Cette remilitarisation se concentre pour le moment sur les unités de première intervention à savoir les PSIG qui devraient voir une augmentation et une modernisation de leurs équipements ainsi que le remplacement progressif des 3 000 gendarmes adjoints volontaires affectés dans ces unités par des sous-officiers. 

Cette « professionnalisation » passe aussi par des entraînements de plus en plus fréquents avec les militaires pour « apprendre à manœuvrer sous le feu afin d’être « plus à même de se défendre et neutraliser celui qui veut tuer quelqu’un ». Fin janvier c’est au 3e régiment du génie que les gendarmes ont pu s’entraîner au franchissement vertical et à la sensibilisation sur les pièges et explosifs utilisés en zone urbaine et régulièrement rencontrés en OPEX. En haute Savoie, c’est au 27e BCA que le PSIG d’Annecy a participé avec les chasseurs alpins à des exercices de combat de haute intensité. « Nous sommes heureux de cette innovation, a déclaré le DGGN il y a quelques mois, et d’insister sur la nécessité d’aller faire du combat avec les gens qui savent ce que c’est. »

[Marine]

Le 1er février, le constructeur américain Huntington Ingalls Industries a annoncé avoir terminé les essais de validation de l’USS Fort Lauderdale. Ce douzième transport de chalands de débarquement long de 208 mètres et large de 31 mètres annonce un déplacement de 25 000 tonnes. D’un design plus simplifié que ces prédécesseurs, il garde, pour des raisons de coûts, la même coque, mais perd les mâts intégrés au profit d’une mâture classique. Côté infrastructure, il bénéficiera d’une nouvelle adaptation de son hôpital embarqué et de sa capacité d’accueil aéronautique. 

Concrètement le nouveau TCD et son équipage de 380 marins seront capables d’accueillir 500 à 650 Marines, deux MV 22 Osprey et deux engins de débarquement sur coussins d’air LCAC ou un chaland de débarquement LCU. Comme les autres bâtiments de la classe San Antonio, l’USS Fort Lauderdale sera armé de deux systèmes surface-air RAM, deux canons de 30 mm et de l’artillerie légère. Ces TCD vont remplacer progressivement les anciens chalands de type Whidbey Island et Harpers Ferry dont certains sont à la mer depuis 1985.

[Police nationale]

Le lundi 14 février, à la gare du Nord, des policiers de la brigade des réseaux ferroviaires ont ouvert le feu sur un individu armé d’un couteau. Il était 7 heures du matin au moment des faits quand un jeune homme s’est approché d’une patrouille de police son arme à la main dans le but avéré d’agresser les membres des forces de l’ordre. Malgré leurs injonctions, Stéphane B a refusé d’obtempérer et a continué de s’approcher des policiers. L’un d’eux a alors fait usage de son arme. Malgré l’intervention des services de secours, l’individu n’a pas survécu à ses blessures. L’assaillant, originaire de Belfort, avait déclaré début janvier sur Twitter : « que vous le vouliez ou non, j’ai le droit légal de tuer des policiers français. » Sur la lame de 30 cm de son couteau était d’ailleurs gravée « ACAB » (all cops are bastard, tous les flics sont des bâtards) une devise reprise régulièrement par les milieux violents anarchistes. 

Trois jours plus tard, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin s'est rendu sur le lieu des événements et a remis la médaille de la sécurité intérieure échelon bronze aux trois fonctionnaires en soulignant leur bravoure face à cette attaque.

[Industrie]

Après une année 2020 fortement impactée par la crise sanitaire, le PDG d’Arquus, Emmanuel Levacher, annonçait une reprise des activités en 2021 lors de sa présentation des résultats annuels. Le chiffre d’affaires affiche une croissance de 6% par rapport à l’année précédente pour un total de 600 millions d’euros environ. L’armée française reste son principal atout avec, notamment, la fourniture des véhicules du programme Scorpion. 117 Griffon sont déjà en service, et avec ses partenaires de Thales et Nexter, l’entreprise française vient de livrer les 20 premiers Jaguar à la Direction générale de l’armement. Suivra sous peu la fourniture des tourelleaux téléopérés. Celui du Jaguar (TTOP 3) vient d’être qualifié. Cette année Arquus devrait livrer près de 240 TTOP. Autre sujet de satisfaction, la sortie des usines de 1 000 nouveaux VT4 standard 2 et 1 300 autres assemblés cette année et l’avancée du programme VTCFS pour équiper les forces spéciales. Les véhicules de présérie ont terminé les essais internes et s’apprêtent à subir ceux de la DGA avant une validation qui pourrait intervenir avant la fin de l’année et un lancement de fabrication en 2023.

SI côté français les programmes semblent bien se porter, c’est à l’internationale que les chiffres pêchent. En 2021, les exportations ne représentent que 68 M€. Sur ce point Emmanuel Levacher souhaite s’implanter davantage en Europe pour diminuer la dépendance envers les clients moyen-orientaux et africains. L’entreprise française poursuit plusieurs pistes comme en République tchèque, en Estonie et en Suède, mais aussi en Grèce, intéressées par le VT4 et le camion tactique VLRA, et en Roumanie, prête à commander des véhicules 4×4 Sherpa. Ces pays « sont les plus accessibles et les plus ouverts à des partenariats industriels », a déclaré le PDG d’Arquus.

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