Brèves DZ #39 : Mort au combat Barkhane, Douanes, missiles russes, cyber-attaque en Ukraine, Eurodrone MALE
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[Barkhane]
Le samedi 22 janvier, sur la plateforme opérationnelle désert de Gao, le brigadier-chef Alexandre Martin a été mortellement blessé à la suite de tirs indirects. Engagé à 18 ans au 54e régiment d’artillerie d’Hyères, Alexandre Martin était déployé dans le cadre de l’opération Barkhane comme spécialiste de la lutte anti-drone.
Dans la matinée du 22 janvier, le camp de Gao a subi plusieurs tirs, vraisemblablement de mortiers, blessant grièvement le BCH Martin et touchant dans une moindre mesure neuf autres militaires. Malgré la courageuse intervention de deux de ses camarades pour le récupérer, alors que les tirs étaient en cours et sa prise en charge dans les minutes qui ont suivi par le service de santé des armées, le brigadier-chef n’a pas survécu à ses blessures. Alexandre Martin avait 24 ans, il était en concubinage et sans enfants. Il est le 53e militaire à perdre la vie depuis les débuts des opérations au Sahel.
[Douanes]
Pour la première fois, les douaniers de Reims ont pu utiliser le système SIRM (système d’inspection radioscopique mobile) auprès des voyageurs s’apprêtant à prendre le train dans la gare de la ville. Ce système, d’habitude déployé lors des contrôles de bus de voyageurs, de contrôles routiers ou de colis de fret express et postaux, va permettre aux fonctionnaires rémois d’intensifier la lutte contre la criminalité organisée. Ce contrôle des sacs des voyageurs visait, notamment, à stopper le trafic de stupéfiants, produits illicites et de contrefaçon qui circulent régulièrement entre le Grand Est de l'hexagone et l'Île de France en passant par la région champenoise. Selon les déclarations des douanes, il s’agit : « de renforcer son action de protection avec une aide précieuse au contrôle permettant de multiplier les investigations dans un délai court afin de ne pas ennuyer les passagers qui n’ont rien à se reprocher. »
[Russie]
La crise ukrainienne n’en finit pas de faire parler. Il y a quelques jours le président américain Joe Biden annonçait la mise en alerte de près de 8 500 militaires en mesure de renforcer la force de réaction de l’OTAN (NRF, Nato Respons Force) en cas de besoin. Le Kremlin de son côté communiquait sur le déploiement de 6 000 hommes à la frontière ukrainienne pour de nouvelles manœuvres, un chiffre relativement modeste au vu du nombre de soldats mobilisable par Moscou. Parmi les troupes sur le terrain, on retrouve des forces terrestres, des avions de chasse et bombardiers et des navires de guerre en mer Noire et Caspienne. Démonstration de force ou hasard du calendrier des exercices prévus, le ministère de la défense russe a déployé un bataillon de guerre électronique sur la frontière ukrainienne et diffusé il y a quelques jours la mise en place sur le terrain de missiles de croisière 9M728 Iskander (ou sa version modernisée 9M729). Ces missiles d’une portée de plus de 500 km dans sa dernière version seraient potentiellement employés dans le cadre d’affrontements de haute intensité notamment pour frapper des postes de commandement ou des cibles prioritaires.
[Ukraine]
Il y a quelques jours, l’Ukraine a été la cible d’une cyberattaque de grande envergure avec une quinzaine de sites gouvernementaux touchés, dont celui du ministère des Affaires étrangères. Faute de preuve les auteurs de l’attaque n’ont pu être identifiés, mais l’Europe a réagi par la voix de son chef de la diplomatie : Josep Borell qui a déclaré : « L’attaque ne peut être imputée, car on n’a pas de preuve, mais on peut imaginer qui est derrière ». Dans la nuit du 13 au 14 janvier les sites piratés affichaient un message à l’adresse des internautes : « Ukrainiens, prenez peur et préparez-vous au pire. Toutes vos données personnelles ont été téléchargées sur le Web », pouvait-on lire. Ce message était accompagné de plusieurs logos, dont un drapeau ukrainien barré. Malgré la sensibilité de certains sites touchés, le gouvernement de Kiev a tenu à rassurer la population en garantissant qu’il n’y avait eu aucune fuite de données personnelles. Quelques jours plus tard, tous les sites avaient été restaurés.
[Europe de la Défense]
Le programme du drone MALE (Medium altitude, long endurance) européen devrait enfin pouvoir prendre son envol. Après plusieurs années de tractations et le risque de les voir quitter le projet, les Espagnols ont finalement accepté d’y rester et de le financer à hauteur de 1,73 milliard d’euros. Pour rappel, ce programme lancé en 2013 avec Airbus comme chef de file et la participation française de Dassault et italienne de Leonardo a pour but de disposer d’un drone MALE européen et ainsi de ne plus être dépendant des drones MQ9 Reaper américains. Le budget total de ce projet est estimé à 7,1 milliards d’euros pour la production de 20 systèmes. Chacun d’entre eux se compose de trois vecteurs et d’une station terrestre. Avec cet accord, l'Espagne disposerait de 4 systèmes comme la France (dans un premier temps), l’Italie 5 et l’Allemagne 7. Les premières livraisons ne sont pas attendues avant 2027 pour les aviateurs d’outre-Rhin et 2028 pour l’armée de l’Air et de l’Espace.
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