Brèves DZ #33 : Saisie des douanes, frégates à l'honneur, programme de réinsertion, surveillance de l'espace, montre FS, largage en RCI, nouveaux CCPS
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[Douanes]
Début décembre, les agents des douanes de la direction régionale de Paris Est ont contrôlé un entrepôt soupçonné de production illégale par la police. À leur arrivée, les douaniers ont constaté qu'une véritable usine clandestine fabriquait des cigarettes de contrefaçon grâce à une chaîne complète de production composée de soufflerie, d'engins de broyage ou encore de machines d'empaquetage. L'ensemble de ces appareils, plus de 76kg de tabac et le consommable (filtres à cigarettes, bobines de papier, bidons de colle…) ont été saisis. Les deux hommes, qui dissimulaient cet atelier dans leur local professionnel, ont été mis en examen. C'est la première fois en France qu'un atelier clandestin entier est démantelé, alors que chaque année, la Douane saisit plus de 250 tonnes de tabac sur l'ensemble du territoire national. Pour en savoir plus sur les Douanes, vous pourrez d'ailleurs retrouver un article qui leur est dédié dans notre prochain numéro !
[Marine nationale]
Les frégates multimissions de la Marine nationale viennent d'être distinguées par l'US Navy pour leurs capacités de lutte anti-sous-marine. En effet, le prix américain "Hook'em Award”, créé pour récompenser les unités de l'OTAN dans ce domaine, a été décerné aux deux navires français Languedoc et Provence. Il souligne ainsi les connaissances du milieu marin des équipages, mais aussi leurs compétences lors d'opérations conjointes, notamment en Méditerranée cette année. La frégate Languedoc avait déjà fait preuve de son efficacité lors de la traque d'un sous-marin russe il y a quelques années. Avec la Provence, elle succède aux FREMM Bretagne et Auvergne, qui avait déjà remporté le prix américain en 2020.
[Justice]
Une expérimentation lancée le mois dernier associe le ministère de la Justice et celui des Armées et vise à inculquer à de jeunes délinquants la rigueur et les valeurs militaires. Sur une volonté du ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti de vouloir "moins enfermer" les mineurs délinquants, l'association Irvin leur permet d'effectuer un "séjour de rupture". Ces cinq mois sont composés de plusieurs temps forts au sein de l'institution : cinq semaines en binôme avec un élève officier de l'école militaire de Saint-Cyr Coëtquidan, deux semaines de chantier écologique et une semaine de découverte de l'armée. Les adolescents sont tout au long de leur parcours encadrés par des éducateurs de la Protection judiciaire de la jeunesse, ainsi que par d'anciens militaires membres de l'association Irvin. Cette immersion dans le milieu de Défense doit leur inculquer le dépassement de soi et la cohésion grâce à des activités sportives, la rigueur et la discipline. Les premiers retours sont déjà très bons, et une deuxième session aura lieu en 2022.
[Espace]
Il y a quelques jours, le ministère des Armées et ArianeGroup ont annoncé la signature d’un contrat pour un service de surveillance de l’espace. Faisant suite à un précédent accord signé en 2017, celui-ci va permettre le renforcement de la surveillance de l'espace sur l’ensemble des orbites moyennes, hautes et géostationnaires. Pour ce faire, ArianeGroup dispose de GEOtracker, un système combinant télescopes répartis sur tous les continents centralisés par un poste de contrôle unique, permettant de couvrir H24 la totalité de l’arc géostationnaire. Si GEOtracker peut permettre de protéger les satellites contre des objets dérivants dans l’espace, il est aussi capable de suivre des objets actifs comme des missiles antisatellites par exemple. "À l’heure où le nombre de satellites augmente de façon exponentielle, une capacité accrue de surveillance spatiale est décisive pour renforcer notre autonomie stratégique et être capable de répondre aux menaces émergentes de façon rapide et efficace, afin de protéger nos capacités spatiales comme celles de nos alliés européens", a déclaré le général Michel Friedling, chef du Commandement de l’espace.
[Forces spéciales]
LIP, le célèbre horloger basé à Besançon (Doubs) vient d’annoncer sa nouvelle création : une montre spécialement créée pour les forces spéciales de l’armée de Terre. La Nautic-Fantômes, c'est son nom, est née d'une commande du COMFST qui a chargé l’entreprise comtoise de sa réalisation avec un cahier des charges très strict. En effet, la montre doit "permettre aux équipiers d'opérer furtivement sur tous les théâtres d’opérations, grâce à des pièces ne reflétant pas la lumière et un verre antireflet". La touche finale sera le sigle des forces spéciales sur le cadran qui apparaît ou disparaît selon la lumière. Dans un premier temps ce modèle sera produit à seulement 2 500 exemplaires, soit le nombre de FS actuellement en service. Elle devrait être disponible courant février en série limitée pour un prix aux alentours des 700 euros.
[Armée de Terre]
C’est une grande première pour les soldats de la 11e brigade parachutiste et leur camarade de l’armée de l’Air et de l’Espace. Mercredi 1er décembre, une unité du 8e régiment parachutiste d’infanterie de marine a été projetée depuis la France jusqu’en République de Côte d’Ivoire avant d’être larguée sur zone avec une sortie en simultanée par les deux portes latérales de l’A400M. Depuis leur mise en alerte, il aura fallu moins de 48 heures aux paras de Castres pour être opérationnel sur un autre continent à plus de 4 000 km de la métropole. Cette mise en place a été rendue possible grâce aux capacités d’élongation du fleuron des avions de transports tactiques français, mais aussi avec l’appui du pôle national des opérations aéroportées de Toulouse Francazal qui rassemble tous les moyens techniques, matériels et humains pour constituer en urgence une unité aéroportée.
[Armée de Terre]
"Des soldats prêts pour le combat de haute intensité se doivent d’être en pleine possession de leurs capacités physiques." C’est dans cet état d’esprit, et pour faire suite au projet N°1 de la vision stratégique de l’armée de Terre sur l’emploi des forces terrestres que c’est construit une refonte des fameux contrôles de la condition physique du militaire (CCPM). Ainsi, à partir du 1er janvier 2022, les militaires seront soumis à une épreuve unique du contrôle de la condition physique spécifique (CCPS) : « un combiné de préfatigue et de tir devant s’enchaîner sans interruption et réalisé en 5 min maximum. Une épreuve servant à contrôler la capacité du militaire à exécuter une tâche opérationnelle en condition de fatigue. Un moyen de tester la lucidité à l’effort indispensable lors des missions. » Pendant ce test, le militaire devra exécuter plusieurs épreuves de courses, de gainage ou d’abdominaux, la plupart avec une musette lestée de cinq kilos. Il terminera ensuite par un tir avec armes courtes et longues. Ces CCPS vont notamment remplacer la célèbre marche course de 8 km.
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