MIG 29, USAG-P-ASTER 30, FREMM

Actus de la semaine : l'Ukraine va bientôt recevoir des avions de chasse

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[Ukraine]

Encore tabou il y a quelques mois, l’envoi d’avions de combat en Ukraine va finalement devenir une réalité dans les prochains jours. Le 16 mars dernier le président polonais Andrzej Duda a annoncé la cession des quatre premiers MIG-29 Fulcrum à l’Ukraine. « Les autres appareils qui sont actuellement en cour de maintenance et de préparation seront livrés successivement à l’Ukraine » a précisé dans son discours le président Duda. Dès le lendemain c’est la Slovaquie qui a annoncé qu’elle allait à son tour céder 13 Fulcrum à Kiev. Retirés du service actif il y a quelques mois et prochainement remplacé par 14 F-16 Viper commandés auprès de Lookheed-Martin. En attendant, Bratislava se retrouve sans chasseurs pour sécuriser son espace aérien un rôle qui sera endossé par la Pologne et le République tchèque. Les MIG polonais proviennent quant à eux d’un don de l’Allemagne qui avait récupéré les chasseurs en Allemagne de l’Est après la chute du mur, mais aussi de la République tchèque et de l’Union Soviétique à la fin des années 80.

Les Mig-29 Fulcrum sont des avions de chasse supersoniques et polyvalents datant des années 90 et capables de mener des missions de combat aérien, de reconnaissance et d'attaque au sol.

Le porte-parole de l’armée de l’Air ukrainienne s’est félicité de ses annonces précisant néanmoins que « les MIG ne résoudront pas les problèmes, nous avons besoin de F16. Mais les MIG contribueront à renforcer nos capacités. » En effet Kiev réclame depuis plusieurs mois des F16, une option que les États-Unis se refusent toujours d’envisager.

 

[Pologne]

Le mardi 21 mars, au Camp Kosciuszko à Poznan, le vice-Premier ministre et ministre de la Défense Mariusz Blaszczak a participé à une cérémonie de transformation de l'Area Support Group Poland (ASG-P) en U.S. Army Garrison Poland (USAG-P) avec la remise officielle de son fanion. L'U.S. Army Garrison Poland sera la huitième garnison permanente des forces armées américaines en Europe et la première en Pologne.

Le ministre a souligné l’importance de la collaboration avec les autorités américaines qui « se déroule extrêmement bien, même de manière exemplaire. » Mariusz Blaszczak est revenu ensuite sur les récentes acquisitions des armées polonaises : Missiles Himars, chars Abrams et bientôt des chasseurs F35, et sur le déploiement des missiles Patriot allemand pour renforcer la défense aérienne de l’OTAN (ce qui explique que les missiles ne soient pas déployés en Ukraine). « Notre objectif est d'atteindre une interopérabilité avec l'armée américaine et d'équiper les forces armées polonaises avec un équipement aussi compatible que possible avec celui des Américains. Les États-Unis ont les forces armées les plus puissantes au monde, et nous avons l'intention d'utiliser les meilleurs modèles », a déclaré le chef du ministère de la Défense lors de la cérémonie.

L'unité de Poznan, mise en place par le président Biden en 2022, s'occupera du soutien des infrastructures pour les troupes américaines stationnées en Pologne mais également la direction et la gestion des avant-postes avancés des militaires américains en Pologne.

L’USAG-P dépend du Ve Corps des forces terrestres américaines, qui opèrent sur le territoire polonais depuis 2020. Sa principale mission est de coordonner les opérations et de superviser les forces terrestres américaines en Europe, la planification opérationnelle, la coopération et la synchronisation des forces américaines avec les militaires d'autres pays de l'OTAN.

 

[Marine nationale]

La Lorraine, l’une des frégates multi-missions de la Marine nationale française, a récemment accompli un tir d’entraînement d’un missile ASTER 30 pour évaluer ses systèmes d’armes en condition de combat. Le thème tactique du tir était de simuler une escorte rapprochée d’une unité précieuse devant franchir un détroit stratégique resserré sous la menace de batteries côtières de missiles antinavires.

Le tir avait un double objectif : évaluer le fonctionnement de bout en bout des systèmes d’armes de la frégate dans le cadre du processus de vérification des caractéristiques militaires en vue de son admission au service actif, et entraîner l’équipage à réagir face à une menace de la classe « subsonique haut / vol rasant » largement répandue dans les marines compétitrices. Pour l’occasion, l’équipage avait carte blanche pour employer tous ses systèmes d’armes, y compris son artillerie de 76 mm avec la toute nouvelle conduite de tir STIR dont la Lorraine est la première équipée.

Le lieutenant de vaisseau Xavier, chef du service Armes du navire, a souligné « l’importance de la capacité de la Lorraine à traiter la menace bien réelle que représentent les missiles volant au ras de l’eau via l’ensemble de ses systèmes, qui demeure un des fondamentaux de la capacité des frégates multimissions à protéger des unités de haute valeur telles que le porte-avions ».

Lors de la séquence d’exercice, la Lorraine a détecté et poursuivi la cible dès son lancement par la batterie côtière, via sa conduite de tir STIR. Elle a ensuite engagé la cible avec un missile Aster 30, puis a activé ses mesures d’autoprotection.

Le succès de ce tir est d’autant plus significatif que les missiles Aster sont spécialement conçus pour détruire des aéronefs et missiles très manœuvrants. Ils sont en dotation sur les frégates multi-missions, les frégates de défense aérienne ainsi que le porte-avions Charles de Gaulle et équiperont également les futures frégates de défense et d’intervention.

Les frégates multi-missions, comme la Lorraine, sont capables d’agir en lutte antinavire et ont la particularité d’être doublement spécialisées en lutte sous la mer et en défense aérienne, ce qui en fait des outils particulièrement adaptés au retour du combat en mer.

 

[Armement]

Mercredi 22 mars l’industriel français Nexter a annoncé avoir été retenu pour l’appel à projets des munitions télé opérées "Colibri" lancé par l’Agence innovation de défense (AID). Lancé en mai 2022, l’appel à projets "Colibri" de l’AID vise à doter le ministère des Armées d’un drone disposant d’une charge opérationnelle active. C’est Nexter Arrowtech, l’entité munitionnaire du groupe, qui a conduit l’étude et le développement d’une charge active intégrée dans un drone à coût maîtrisé capable d’observer et d’identifier une menace pour la neutraliser dans un rayon d’environ 5km à partir de son point de mise en œuvre. Ce système assurera une capacité de destruction importante sur une cible statique ou dynamique (jusqu’à 50 km/h). Il pourra être déployé par divers opérateurs grâce à sa facilité de prise en main.

Ce type de drone embarquant une charge à fragmentation à effets contrôlés est aujourd’hui absent de l’arsenal militaire français mais déjà employé de manière plus au moins artisanale dans de nombreux conflits et ayant prouvé à de multiples reprises son efficacité sur le champ de bataille. Pour combler ce manque, Nexter s’est engagé à fournir un premier démonstrateur d’ici 12 mois.

 

[Coopération]

Il y a quelques jours, l’Unité opérationnelle franco-allemande (UOFA) a reçu officiellement le nom "Unité Daniel Nivel" lors d'une cérémonie à la caserne de gendarmerie de Sarreguemines, en présence du général de corps d'armée Stéphane Ottavi et de Frank Vornholt, directeur adjoint des forces mobiles de la police fédérale allemande. Cette unité mixte composée de gendarmes français et de policiers fédéraux allemands a été créée en 2019 dans le cadre du traité d'Aix-la-Chapelle afin d'intensifier la coopération en matière de sécurité et de défense européennes. Elle apporte un appui opérationnel, technique et/ou linguistique aux Forces de sécurité intérieure (FSI) des deux pays et est déployée pour la première fois lors du G7 à Biarritz et du Tour de France.

Le nom de "Daniel Nivel" a été choisi en hommage à l'adjudant-chef Daniel Nivel, gendarme mobile victime d'une agression par des hooligans allemands lors de la coupe du monde de football en 1998, devenu aujourd’hui un symbole de la lutte contre les violences dans le milieu du sport des deux côtés du Rhin.

Au quotidien, l'UOFA appuie les différentes unités locales lors d'opérations conjointes impliquant des ressortissants allemands et français et assure la sécurité des mobilités et des flux des personnes et des biens. Elle peut également être déployée lors d'opérations de lutte contre la délinquance en zone frontalière. En outre, lors d'événements importants tels que des sommets diplomatiques, des événements sportifs ou culturels, l'UOFA est régulièrement engagée pour ses compétences linguistiques et son expertise technique et tactique.

 

 

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