L'enjeu de l'Indo-Pacifique
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« L’Indo-Pacifique est devenu un des axes prioritaires de l’action internationale de la France » nous dit le ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères. Et pour cause, ce croissant allant du Pacifique ouest jusqu'aux côtes orientales de l'Afrique est considéré comme le nouveau centre du monde. « D’abord lancée par l’ancien premier ministre japonais Shinzo Abe en 2007 », la notion d’Indo-Pacifique fait référence à la fusion des enjeux de la région de l’Océan Indien avec ceux de la région Asie-Pacifique et l’implication croissante de ceux-ci dans la géopolitique mondiale. Ce terme, aujourd’hui repris par de très nombreux experts, hommes et femmes politiques, désigne à l’origine le « dessein diplomatique et stratégique, des Japonais puis des Américains, pour contenir la puissance chinoise et essayer de tisser des réseaux diplomatiques avec les démocraties de cette région » explique Emmanuel Véron, enseignant chercheur à l’école navale et spécialiste de l’Asie. Traversé par des dizaines de routes maritimes majeures, cet espace stratégique est considéré comme le nouveau moteur de l’économie mondiale. Avec 1,65 million de Français vivant dans cette partie du globe et 11 millions de kilomètres carrés de Zone Économique Exclusive (ZEE), la France est une nation Indo-Pacifique à part entière. À ce titre, elle doit faire face à de nombreux défis. La montée en puissance de la Chine a provoqué le basculement de la stratégie américaine qui a fait de cette zone sa plus grande priorité. Il en résulte une rivalité sino-américaine exacerbée qui entraîne la région dans une escalade militaire laissant craindre une nouvelle guerre froide.
Source : Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères
Un territoire d'avenir en proie à de fortes tensions
Si l’Indo-Pacifique est important pour la France, il l’est aussi pour le reste du monde. Tout l’enjeu est donc de faire partie des nations qui comptent dans ce territoire à l’avenir prometteur.
Une économie florissante
Les pays de la région « génèrent 60 % du PIB mondial, et deux tiers de la croissance mondiale » déclare Josep Borrell, le haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, dans un texte fondateur de la doctrine Européenne en la matière. Si la région est considérée comme le nouveau réservoir de la croissance mondiale, c’est notamment grâce à sa démographie. « Sur les quinze pays les plus peuplés du monde, huit appartiennent à la zone indo-pacifique, qui représente collectivement 55 % de la population mondiale » expliquent les députées Monica Michel-Brassart et Laurence Trastour-Isnart dans un rapport publié en février dernier. Dans cette zone, sont également mises en œuvre les dépenses les plus importantes en matière de recherche et développement. L’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle indique qu’en 2020, 65 % des brevets déposés dans le monde provenaient de l’Asie. Et pour la première fois, la Chine a dépassé les États-Unis en nombre de brevet déposés. Outre le dynamisme de la région, l’Union Européenne doit une partie non négligeable de sa propre croissance à la zone indo-pacifique. Selon l’Élysée, en 2019, « environ 18 % des importations de la France provenaient de la région Indo Pacifique (environ 8,7 % hors Chine) et environ 14 % de ses exportations lui étaient destinées (10 % hors Chine) ». Ces échanges, « qui représentent plus du tiers du commerce français de biens hors Union Européenne », sont les plus dynamiques. « Ils ont progressé de 49 % en dix ans, contre 27 % en moyenne avec l’ensemble du monde », ajoute le gouvernement.
La Chine retrouve « la place qui lui est due »
Parallèlement à son extrême importance, la zone Indo-Pacifique est le théâtre de nombreuses tensions qui sont principalement dues à la recomposition géopolitique en cours dans cette région. Jusqu’à il y a 20 ans environ, la montée en puissance de la Chine s’est faite de manière pacifique, concentrée sur sa croissance économique. Cette première phase a propulsé le pays à seconde place des économies mondiales. L’arrivée au pouvoir de Xi Jinping, en 2012, marque le début de la seconde phase dont le but est de redonner à la Chine « la place qui lui est due », selon les mots du leader du parti communiste chinois. Celle-ci vise à transformer la puissance économique acquise en influence diplomatique et en puissance militaire. Le budget de défense du pays a ainsi été multiplié par sept en 20 ans, passant de 40 milliards de dollars en 1999 à 230 milliards en 2022. Il en résulte une accumulation sans précédent d’armements et de moyens offensifs. Selon un rapport parlementaire, « la marine chinoise a ajouté, [entre 2014 et 2018], l’équivalent des tonnages des marines italienne et française réunies, au point qu’en nombre de plateformes, elle dépasse désormais l’US Navy ». Le développement impressionnant de la marine chinoise et du reste de son armée est tout de même à relativiser. Le retard technologique reste important, en particulier vis-à-vis des États-Unis. Cependant, au vu des investissements massifs de la Chine dans les nouvelles technologies de l’armement, ce retard ne saurait durer encore bien longtemps.
L’affirmation de la puissance militaire chinoise inquiète et provoque une escalade militaire dans la région qui compte parmi les plus importants budgets de défense de la planète. Derrière les États-Unis et la Chine, l’Inde, le Japon et la Corée du Sud n’ont de cesse d’accroître les fonds alloués à leurs armées. Plusieurs programmes majeurs ont été lancés récemment : la Corée du Sud souhaite se doter d’un sous-marin nouvelle génération de 3000 tonnes et a débuté le développement du chasseur KF-21. Taïwan augmente ses capacités en matière de frappe antinavire au moyen de système de défense côtière AGM-84 Harpoon et de lance-roquettes Himars M142. L’Inde a, entre autres, acquis 36 chasseurs Rafales en 2016. Même si les tensions n’ont pour le moment pas dégénéré en conflit ouvert, les rapporteurs d’une mission d’information de la commission défense de l’Assemblée Nationale, Monica Michel-Brassart et Laurence Trastour-Isnart, observent « une extension du domaine de la confrontation » qu’il convient de surveiller de près.
À partir de 2013, au moment du lancement du projet des « Nouvelles routes de la Soie », ne laissant plus aucun doute quant au ambition mondial de la Chine, les États-Unis ont progressivement fait de Pékin leur priorité stratégique. Presque 10 ans plus tard, la concurrence sino-américaine se joue sur tous les plans : idéologique, économique, technologique, diplomatique et militaire. Cette rivalité se matérialise autour de plusieurs points de frictions. La question Taïwanaise est peut-être le plus important d’entre eux. Nancy Pelosi, la Présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, s’y est rendu en août dernier afin de réaffirmer le soutien américain. Pékin a répondu à cet affront par une manœuvre d’envergure, démontrant sa capacité à mettre en œuvre une réponse militaire en cas de besoin. Pour sa part, Washington multiplie les exercices en mer de Chine, un moyen d’affirmer leur liberté de circuler dans ces espaces disputés. Le PIB de la Chine représentait 10% de celui des États-Unis en 2001, 70% aujourd’hui. En pleine guerre froide, au plus fort de l’URSS, le PIB du bloc de l’Est était équivalent à 40% de celui des USA. De quoi se faire une idée du défi chinois à l’égard des Américains.
Les provocations nord coréennes
En dépit de sa démesure, la croissance militaire chinoise n’est pas la seule source de tension dans la région. Les menaces nucléaires nord coréennes se doivent d’être mentionnées également. Pyongyang effectue régulièrement des tirs de missiles balistiques, considérés comme de « graves provocations » par la Corée du Sud et le Japon. Si la plupart survolent la mer du Japon, d’autres suivent une trajectoire bien plus provocante. Dernier exemple en date, le 4 octobre 2022, un missile tiré par la Corée du Nord a survolé le nord du Japon avant de s’abîmer dans l’océan Pacifique. Cela n’était pas arrivé depuis 2017.
Stratégie française : la douche froide d'AUKUS
C’est en 2018 que la France a mis en place une nouvelle stratégie pour répondre aux enjeux de l’Indo-Pacifique. Exposée par Emmanuel Macron, le 2 mai, lors d’un discours prononcé sur la base navale de Garden Island près de Sydney, elle se veut : « inclusive et stabilisatrice, fondée sur la règle de droit et le refus de toute forme d’hégémonie. »
La « trahison » australienne
La France refuse donc le choix binaire entre la Chine et les États-Unis afin de « ne pas laisser cet espace devenir un terrain exclusif de concurrence entre les deux géants » analyse Françoise Nicolas, directrice du Centre Asie à l’Institut français des relations internationales (Ifri). Un an après le discours de Garden Island, le ministère des armées publie la « stratégie de défense française en Indopacifique ». On y apprend que la doctrine tricolore s’articule autour de trois types d’intérêts : « fondamentaux, stratégiques et de puissances ». Pour ce qui est des « intérêts fondamentaux », le ministère des armées souhaite « assurer et défendre la souveraineté de la France ». Il faut, pour cela, anticiper tous les risques possibles (catastrophes naturelles, conflits, etc.) et assurer la protection des ressortissants, des territoires et de l’immense ZEE de la France. Concernant les « intérêts stratégiques », l’exécutif compte sur « le multilatéralisme et sur la coopération ». Le gouvernement cherche ainsi à : maintenir la stabilité stratégique et les équilibres militaires (notamment en minimisant au maximum l’hégémonie chinoise et américaine) et éviter l’accaparement d‘espaces communs, en particulier par Pékin qui cherche à contrôler la mer de Chine en étendant progressivement sa ZEE. Enfin, Paris compte prendre à bras-le-corps ses responsabilités de membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies et d’État doté de l’arme nucléaire, « notamment en termes de lutte contre la prolifération, de respect des traités et de préservation de la stabilité stratégique ». À propos de la prolifération des armes nucléaires, le programme de Pyongyang « avance à plein régime dans une direction incroyablement inquiétante », s'est inquiété jeudi Rafael Grossi, le patron de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Son dirigeant Kim Jong-un a quant à lui, récemment déclaré qu’elle était une puissance nucléaire « irréversible ».
Pour mener à bien ses objectifs la France mise beaucoup sur les alliances nouées avec ses principaux partenaires. L’Inde est l’un de ceux-là. En souhaitant contenir la Chine sans entrer sous le giron américain, elle partage avec Paris la même vision stratégique. La relation franco indienne, mise en place en 1998, a donc été régulièrement renforcée et s’étend maintenant au domaine de la défense, du nucléaire civil et du spatial. Établis en 1995, le partenariat stratégique avec le Japon a été rehaussé en 2013 au rang de « partenariat d’exception » actant le renforcement continu de la coopération bilatérale, notamment par des exercices militaires conjoints et un dialogue maritime global. Outre l'Inde et le Japon, l’Australie était une alliée de grande importance pour la France. Cette relation, centrée sur la défense et sur la sécurité, a été fortement impactée par l’entrée en vigueur de l’alliance AUKUS. Il ne s’agit pas d’un simple accord commercial, mais un véritable resserrement stratégique entre les trois pays. Selon Marianne Péron-Doise, chercheuse associée à l’IRIS et spécialiste des questions stratégiques en Asie, cet accord qui « possède une dimension très militaire et offensive, mais aussi élitiste » met en lumière l'inquiétude face « au développement multidimensionnel chinois » ainsi que « la nature prioritaire du théâtre asiatique pour l’administration Biden ». Ce partenariat entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie a été vécu comme une trahison par Paris et a eu de nombreuses conséquences sur la stratégie française. La plus médiatisée d’entre elles est bien sûr l’annulation du « contrat du siècle ». L’officialisation d’AUKUS dans la nuit du 15 au 16 septembre 2021 concorde avec l’annulation par l’Australie de la commande de douze sous-marins auprès de Naval Group pour 56 milliards d'euros. Ce contrat avait nécessité 7 ans de négociation et établissait un lien durable entre Camberra et Paris. Il était devenu la clé de voûte de la relation franco australienne, faisant même de ce pays un pilier majeur de la stratégie tricolore en Indo-Pacifique. Sa rupture a donc été un véritable choc pour les intérêts français dans la région. M. Jean-Yves Le Drian n’a pas caché sa colère. Lors d’une audition parlementaire, le ministre des Affaires étrangères de l’époque a évoqué une réunion ministérielle à l’issue de la laquelle une déclaration avait été publiée : « les deux parties se sont engagées à approfondir la coopération dans le domaine des industries de défense et à améliorer leurs capacités de pointe dans la région. Les ministres ont souligné l’importance du programme des futurs sous-marins ». « Cette déclaration date du 30 août [2021], deux semaines avant l’annonce faite le 15 septembre. Voilà pourquoi je parle de trahison » a-t-il précisé aux parlementaires. Concernant Naval Group, cette annulation n’a finalement eu que peu de conséquences. Il ne s’agissait pas d’un contrat d’achat d’armement classique mais d’un transfert de technologie (à haute valeur ajoutée en termes de relation bilatérale), la majorité des dépenses avaient donc lieu en Australie car c'est là que les sous-marins devaient être construits. Au terme d’une longue phase de discussion, l’industriel français a perçu une indemnisation de 555 millions.
Même si la relation a été renouée depuis, à la faveur de l’arrivée d’Anthony Albanese à la tête du pays, l'Australie ne peut plus être un partenaire aussi important que Paris l'aurait voulu. Pour autant, comme l’a rappelé l’Amiral Pierre Vandier, Chef d’État-major de la Marine, il ne faut pas se tromper d’ennemi et l’Australie restera un allié de la France dans la région. AUKUS étant avant tout une alliance militaire, elle renforce la logique conflictuelle, la polarisation de la région en forçant les autres nations à choisir leur camp et « envoie le signal d’un brouillage politico-militaire de la « famille » occidentale face à la puissance chinoise » résume Marianne Péron-Doise, chercheuse associée à l’IRIS et spécialiste des questions stratégiques en Asie. « La France dit adieu à une vision Indo-Pacifique de puissance moyenne qui avait du sens, car elle permettait de contrebalancer l’impact direct d’une relation États-Unis, Chine qui tourne à la confrontation » ajoute-t-elle.
Que reste-t-il de la stratégie française ?
Le ministre des armées considère que le fond de celle-ci reste inchangé. « Ne vous y trompez pas, l’annulation de ce contrat n’invalide pas notre stratégie. Certains laissent entendre que la France se serait égarée en Indopacifique, qu’elle y aurait des ambitions déplacées. Je ne partage pas du tout cette vision minimaliste du rôle de notre pays, car la France a des intérêts à défendre et un rôle à jouer dans cette zone » a-t-il déclaré lors d’une audition parlementaire. La France doit continuer à traiter de l'ensemble des sujets relatifs à l'Indo-Pacifique avec un maximum de partenaire qui, comme elle, craigne le risque d’escalade que peut entraîner AUKUS. Cette ligne directrice, dont le leitmotiv est le dépassement de la rivalité sino-américaine, est d'ailleurs la même que celle de l'Union Européenne. Pour cela, le pays doit rester critique de la doctrine otanienne (largement influencée par les États-Unis) relative à la Chine. Après de nombreuses auditions d’experts, les députées Monica Michel-Brassart et Laurence Trastour-Isnart considèrent que Pékin ne représente pas, à l’heure actuelle, une menace militaire directe. « La mobilisation de l’OTAN contre la menace chinoise via la redéfinition de son concept stratégique n’est [donc] ni nécessaire, ni urgente et, surtout, elle fait peser un risque pour la sécurité de l’Europe ».
Afin de ne pas dépendre de l’OTAN, la France doit renforcer ses relations en dehors de l’alliance. La nouvelle importance de l'Indonésie est un vrai succès dans ce sens. En place depuis 2011, les liens entre Paris à Jakarta ont été renforcés en novembre 2021 par la signature d’un accord de coopération en matière de sécurité et de défense. Cet engagement prévoit notamment l’organisation de réunions conjointes entre les ministres des Affaires étrangères et de la Défense des deux pays. La décision prise le 10 février 2022 d’acquérir 42 Rafale, pour un montant de 8,1 milliards d’euros ainsi que le projet d’achat de deux sous-marins Scorpène, illustre la volonté de l’Indonésie de se lier durablement à la France. Ces nouvelles alliances ne doivent pas faire oublier celles établies il y a de nombreuses années. Djibouti, un partenaire de longue date, accueille aujourd’hui le plus important contingent français déployé de manière permanente à l’étranger : environ 1 500 hommes. Ce pays constitue un point d’appui essentiel pour la Marine française et les navires européens. Renouveler l'attachement à Djibouti ne peut que rendre service à la France.
Selon plusieurs géopolitologues, l’Union Européenne ne s’investit pas suffisamment en Indo-Pacifique. Le 22 février dernier s’est tenu un forum ministériel pour la coopération dans l’Indo-Pacifique. Ce rendez-vous diplomatique rassemblant les responsables de 27 États membre de l’UE et plusieurs ministres des Affaires étrangères de la région Indo-Pacifique ne semble pas avoir débouché sur de courageuses décisions. Pourtant, Françoise Nicolas de l’IFRI affirme que « l’Union européenne peut faire entendre une voix différente et essayer d’investir cette zone en jouant la carte économique, très largement délaissée ces derniers temps par les États-Unis et en allant au-delà de la dimension purement sécuritaire ».
Enfin, nos forces armées doivent pouvoir démontrer leurs capacités sans rentrer dans la confrontation. Le sénateur Dominique de LEGGE, auteur d’un rapport publié le 5 octobre dernier sur les forces armées stationnées en Outre-mer, dresse un tableau amer de la situation.
Source : Ministère des armées
Selon lui, la LPM 2024-2030 doit absolument prévoir un renforcement des capacités militaires de la France dans cette région. Les moyens humain et matériel actuellement à disposition « correspondent à la situation géopolitique des années 2000 » alerte-t-il. La « révision générale des politiques publiques » de 2008 prônait « une rationalisation des moyens militaires stationnés en dehors de la métropole, afin de grouper nos capacités d’intervention à partir du territoire national ». Il en résulte une réduction de 20 % des effectifs, explique l’élu de la République.
Ces différents axes stratégiques ont été décrits dans plusieurs documents officiels publiés ces dernières années. Néanmoins, la réflexion à ce sujet n’en est qu’à ses débuts. Selon le ministre des armées Sébastien Lecornu, la Loi de Programmation Militaire 2024-2030 devrait contenir un volet spécialement dédié à cette question. Emmanuel Macron en présentera les grandes lignes dans un discours prévu le 9 novembre prochain. Pour l’occasion, le chef des armées est attendu à Toulon, à bord d’un navire de la Marine Nationale. L’endroit idéal pour évoquer les eaux chaudes de l’Indo-Pacifique.