En vingt ans, la Turquie s’est imposée comme un acteur majeur de l’armement, grâce à des programmes phares comme les drones Bayraktar ou le char Altay. Si Ankara affiche une stratégie d’autonomie et des exportations record, son industrie reste confrontée à des vulnérabilités technologiques et diplomatiques.
Texte : Fabio Orefice (membre des jeunes IHEDN - délégation Occitanie)
Au tournant des années 2000, peu auraient parié sur la fulgurante montée en puissance de la Turquie dans le domaine de l’armement. Longtemps dépendante des importations, notamment américaines et européennes, l’armée turque vivait au rythme des livraisons étrangères et des aléas diplomatiques, comme lors de la crise de Chypre en 1974. En l’espace de deux décennies, Ankara a opéré une véritable révolution industrielle et stratégique, plaçant aujourd’hui la Turquie comme un exportateur global d’armements, avec des champions nationaux en pleine expansion et des équipements déployés dans plusieurs conflits internationaux.
Dès les années 1980, une initiative nationale avait été lancée pour moderniser les forces armées turques et créer une industrie de défense nationale fondée sur des technologies contemporaines...
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