Le groupement d'aide à l'engagement amphibie (Focus DZ 12)
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Le Groupement d'Aide à l'Engagement Amphibie est né du besoin des deux brigades amphibies de l’armée de Terre de disposer d’une unité de circonstance capable d’apporter un appui tactique pour faciliter la mise à terre des troupes. Véritable couteau suisse, le groupement offre des capacités multiples allant du renseignement à l’appui feux en passant par l’intervention et la reconnaissance.
GAEA : une nécessité tactique
L’idée de la création du GAEA remonte à une dizaine d'années. À cette époque, d’autres brigades disposent d’unités commandos spécifiques dédiées à leur milieu, à l’instar des commandos parachutistes de la 11e BP ou de montagne de la 27e BIM.
Sur ce modèle, d'autres unités d’infanterie décident de créer les sections d’aide à l’engagement débarqué (SAED) qui permettent à leur régiment respectif de bénéficier d’une capacité de renseignement et d’action sur leur environnement tactique dédié. Mais deux brigades souhaitent aller plus loin : la 9e BLBIMa et la 9e brigade légère blindée (9e BLB). En effet, toutes deux sont spécialisées dans les opérations amphibies. Si la France est reconnue comme une des spécialistes de ce type d’opération, il n’en reste pas moins que ce sont des opérations délicates nécessitant des savoir-faire spécifiques et en constante évolution.
S’appuyer sur les compétences
Pour constituer ce groupement, les deux brigades à vocation amphibie ont travaillé de concert pour créer un référentiel sur l'emploi et la formation de cette nouvelle entité. Chaque régiment a donc apporté son savoir-faire particulier pour constituer un groupement de 150 hommes environ. On y retrouve les SAED des unités d’infanterie, des pelotons de reconnaissance des unités blindées, des artilleurs capables de déclencher les feux des mortiers et canons Caesar, mais aussi de guider les appuis aériens (JTAC) et des sapeurs avec les plongeurs de combat du génie et les hommes de la fouille opérationnelle spécialisée.
Une formation longue et exigeante
Chacune des unités bénéficie d’une formation spécifique propre à son métier d’armes. Suivant la spécialité, les stages varient de quelques semaines à quelques mois. Une fois ces formations acquises et l’intégration aux sections spécifiques des unités, les hommes du GAEA suivent des stages communs. Pour former et entraîner le groupement, les brigades se donnent dix-huit mois, soit la période entre deux cycles de projection. Pour cela, une dizaine de modules spécifiques, des formations individuelles et collectives et la participation systématique aux exercices amphibies permettent au groupement de prendre toute sa place au sein des brigades. Elle est complétée par une formation commando qui débute en régiment et qui se termine par le stage commando spécialisé amphibie au CNEC.
La brigade centralise la formation propre au changement de milieu, en s’appuyant sur les infrastructures du Centre d’instruction et d'entraînement au combat amphibie (CIECA) du 21e RIMa de Fréjus (Var). On y trouve les formations amphibies, nautique et maritime. Certaines formations complémentaires, notamment dans le cadre de la préparation aux projections, peuvent être apportées et centralisées au niveau brigade comme la formation à l’aérocombat ou les formations à la patrouille de recherche et d'action dans la profondeur.
Pour en savoir plus
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